Un navigateur solitaire raconte comment, vingt-quatre heures durant, il avait lutté contre un cyclone. Les vagues avaient cinq mètres de haut. Exténué, il se croyait perdu quand survint un grand calme. Bientôt, l’homme se trouva au cœur d’un tourbillon monstrueux. Il vit des insectes, des oiseaux morts et des débris de plantes terrestres s’abattre sur le pont. Il n’eut aucun mal à comprendre que le cyclone avait dévasté une île avant de se diriger vers lui. Mais, bientôt, des poissons tombèrent à leur tour, et en grand nombre, sur le pont du bateau. À la grande stupeur du navigateur, certains vivaient encore. D’autres avaient tournoyé si longtemps dans l’œil du cyclone, et celui-ci venait de si loin, que les poissons sentaient déjà1.
1 D’après le récit de Camille Flammarion, L’Atmosphère, Librairie Hachette, Paris, 1888.