LES LIAISONS DANGEREUSES1

 

OU

 

LETTRES

 

Recueillies dans une Société, et publiées

pour l'instruction de quelques autres.

 

Par M.C... DE L...2 

 

J'ai vu les mœurs de mon temps, et j'ai publié ces lettres.

J.– J. ROUSSEAU, Préf. de La Nouvelle Héloïse3.


1 Sur Ms. Laclos avait d'abord inscrit Le Danger des liaisons : c'est aussi le titre inscrit sur le contrat avec le libraire Durand. C'était déjà celui d'un roman de Mme de Saint-Aubin, publié en 1763. Pour cette raison ou pour une autre, il barre les quatre mots, et leur substitue, au-dessus : Les Liaisons dangereuses. Les deux expressions se rencontrent dans le texte du roman. Lettre XXII, Mme de Tourvel, pour défendre Valmont auprès de Mme de Volanges, attribue les « erreurs » de celui-ci à ses mauvaises fréquentations : il ne serait qu'un exemple de plus du « danger des liaisons ». En réponse, Mme de Volanges unit les deux formules dans la même phrase : quand Valmont « ne serait qu'un exemple du danger des liaisons, en serait-il moins lui-même une liaison dangereuse ? » (lettre XXXII). Lettre LXIII, la marquise de Merteuil a confié à Mme de Volanges qu'il existe « entre sa fille et Danceny une liaison dangereuse ».

2 Ms. porte « par M.C... D.L.C. », ce qui correspond à une orthographe De La Clos.

3 Ms. « J'ai vu les mœurs de ce siècle... » Laclos citait de mémoire la première Préface de La Nouvelle Héloïse : « Il faut des spectacles dans les grandes villes, et des romans aux peuples corrompus. J'ai vu les mœurs de mon temps, et j'ai publié ces lettres. » L'édition originale rétablit le texte exact.