FIBROMYALGIE
Étym. : du lat. fibra, « fibre » ; du gr. mus, « muscle », et algos, « douleur ».
État complexe et hétérogène, dans lequel un processus douloureux anormal (sans lésions organiques) s'associe à d'autres signes cliniques, principalement des troubles du sommeil (95 % des cas) et une fatigue (89 % des cas), dans un contexte psychologique associant un syndrome anxieux et/ou dépressif (60 à 70 %) et des troubles cognitifs (88 %). La fibromyalgie atteint surtout la femme d'âge moyen.
La maladie, dont les causes sont inconnues, apparaît souvent après un épisode traumatique : soit physique (accident, intervention chirurgicale), soit psychologique (choc émotionnel violent, stress répété, surmenage). On sait seulement qu'il existe une anomalie de la réponse à la douleur majorée, et qu'un déficit en neurohormones comme la sérotonine peut être constaté. Le traitement est multidisciplinaire : il associe le traitement médical (antalgique, antidépresseur), la physiokinésithérapie, les approches psychocorporelles et médicosociales.
La sophrologie a sa place parmi les disciplines précédentes : elle s'adresse à des individus atteints dans toutes leurs dimensions et vise la préservation de l'intégrité de structures. La séance de sophrologie devient un lieu et un temps privilégiés, où les techniques, abordées avec douceur, adaptation et progressivité, ont pour but de conserver et renforcer l'unité de la conscience. L’
écoute active*, garantissant le respect inconditionnel de la personne, fait partie intégrante de l'accompagnement sophrologique.
Corrélats : anxiété – conscience – corps – douleur – muscle – neurosciences – sophrologie médicale – stress.
FONCTION CONATIVE DU LANGAGE
Étym. : fonction, du lat. functio, « accomplissement », dérivé de fungi, « s'acquitter de, accomplir » ; conatif, dérivé du lat. conatio, « tentative, effort » ; langage*.
Suite aux travaux du linguiste Jakobson (1963) sur la communication, cette fonction décrit l'accent placé sur le destinataire ou récepteur du message. Également appelée fonction impérative, incitative ou impressive, elle est inductive et directive en cherchant à provoquer un effet sur l'autre. Il peut s'agir d'un message performatif qui vise un certain comportement chez l'interlocuteur.
Cette fonction est aussi appelée « fonction impérative » (du lat.
imperare, « commander », employé comme adj. au sens de « qui exprime ou impose un ordre »), « fonction incitative » (du lat.
incitare, « pousser violemment, exciter ») ou « fonction impressive » (du lat.
impressio, « action d'appuyer, attaque, choc » et « effet produit sur le cœur, l'esprit »). Ces termes nous semblent suffisamment explicites pour ne pas nécessiter un plus grand développement dans cet ouvrage.
En sophrologie, cette fonction peut sécuriser le sophronisant* qui sera guidé, voire materné. Elle sera présente dans le
terpnos logos en début de cursus. Le discours du sophrologue* devra toutefois évoluer, cette fonction s'épurer ou disparaître, pour éviter une dépendance ou un sentiment d'enfermement.
Corrélats : fonction expressive – fonction phatique – fonction métalinguistique – fonction poétique – fonction référentielle du langage – induire – langage signifiant, signifié – terpnos logos.
FONCTION EXPRESSIVE DU LANGAGE
Étym. : fonction, du lat. functio, « accomplissement », dérivé de fungi, « s'acquitter de, accomplir » ; expressive, du verbe exprimer, du lat. exprimere, « faire sortir en pressant, rendre sensible, manifester » ; langage*.
Dans la communication*, cette fonction (parfois appelée fonction émotive) met l'accent sur l'émetteur du message, celui qui s'exprime. Centrale dans les psychothérapies d'inspiration psychanalytique, elle permet au patient de formuler ses sentiments et ses cognitions*.
En sophrologie, nous rencontrons cet emploi chez le sophronisant* lors des
dialogues pré- et post-sophroniques*. Cette fonction n'est toutefois pas présente dans le
terpnos logos* du sophrologue* d'inspiration phénoménologique.
Corrélats : fonction conative du langage – langage – signifiant, signifié.
FONCTION MÉTALINGUISTIQUE DU LANGAGE
Étym. : fonction, du lat. functio, « accomplissement », dérivé de fungi, « s'acquitter de, accomplir » ; métalinguistique, du gr. méta, « au-delà, après », et linguistique, de langue, du lat. lingua, « langue, parole, façon de parler » ; langage*.
Dans la communication*, cette fonction met l'accent sur le code du message. Elle cherche à préciser la signification des mots pour éviter toute ambiguïté de sens ou incompréhension.
En sophrologie, elle est présente dans toutes les explications (des termes, des techniques, etc.), de préférence lors des
étapes pré- et post-sophroniques*. Si elle peut être utile dans le
terpnos logos en début de cursus, elle peut alourdir le discours et la réflexion, au détriment de l'expérience personnelle du sophronisant*.
Corrélats : fonction conative – fonction référentielle du langage – langage – signifiant, signifié – terpnos logos.
FONCTION PHATIQUE (DE CONTACT) DU LANGAGE
Étym. : fonction, du lat. functio, « accomplissement », dérivé de fungi, « s'acquitter de, accomplir » ; phatique, du verbe gr. fémi, « dire » ; langage*.
Cette fonction met l'accent sur la relation, le canal ; elle a une visée sociale, de contact. On la rencontre dans les expressions ou discours convenus, attendus (formules de politesse, conversation banale, etc.) ou pour ponctuer d'autres propos. Le contenant du langage, la manière dont il est dit, ainsi que le non-verbal (mimiques, gestes) en font pleinement partie.
En sophrologie, dans le discours du sophrologue* lors de la pratique*, cette fonction est sécurisante en maintenant la relation*. Au fil des rencontres, elle doit devenir moins présente au profit de plus de silence*.
Cette fonction est importante lors des échanges entre le(s) sophronisant(s)* et le sophrologue* (
dialogues pré- et post-sophroniques*). Elle permet à ce dernier une écoute plus empathique.
Corrélats : fonction conative – fonction expressive – langage.
FONCTION POÉTIQUE DU LANGAGE
Étym. : fonction, du lat. functio, « accomplissement », dérivé de fungi, « s'acquitter de, accomplir » ; poétique, du lat. poema, « poème, ouvrage en vers, poésie », du gr. poiema, « ce que l'on fait » ; langage*.
Le signifiant est, dans cette fonction, plus important que le signifié. Si elle ne se limite pas à la forme poétique, cette fonction vise à jouer avec le langage, à séduire, briller, fasciner. On y trouve de nombreuses figures linguistiques du domaine de l'esthétique : jeu de mots, rimes, métaphores, symboles, images, etc.
Très peu utilisée (dans le terpnos logos*) lors des pratiques de sophrologie d'inspiration phénoménologique, elle est très présente dans l'hypnose* (dans une optique stratégique). Si elle présente un intérêt dans une démarche de créativité*, elle semble souligner surtout la prise de pouvoir ou le désir de séduction du sophrologue*.
Elle peut toutefois permettre de mieux accompagner un sophronisant* lors de son expression en
dialogues pré- ou post-sophroniques*, avec l'utilisation de ses représentations, images ou symboles.
Corrélats : fonction conative – fonction expressive – induire – langage pouvoir du sophrologue – signifiant, signifié.
FONCTION RÉFÉRENTIELLE DU LANGAGE
Étym. : fonction, du lat. functio, « accomplissement », dérivé de fungi, « s'acquitter de, accomplir » ; référentielle, du lat. referre, « rapporter » au sens de « mettre en rapport » ; langage*.
Dans la communication*, cette fonction met l'accent sur le référent, ce à quoi on se réfère, l'objet, le sujet du message, c'est-à-dire la réalité objective, non linguistique. Cela se traduit par une description, sans sentiment ni préjugé, image ou symbole.
Cette fonction doit être très présente lors de la pratique* sophrologique. Le corps* est le premier référent utilisé en sophrologie : l'énumération des différentes régions corporelles (voir « Lecture du corps ») doit privilégier un lexique anatomique, descriptif, physiologique, sans image ni projection fantasmatique de la part du sophrologue*.
Corrélats : fonction conative – fonction expressive – langage – principe de réalité objective – signifiant, signifié.
FUTURISATION (TECHNIQUES DE)
Étym. : du lat. futurus, participe futur d’esse, « être », au sens d’« avenir ».
Désigne, en sophrologie, les
techniques spécifiques orientées sur le paramètre du futur (évocation positive d'un projet, par exemple). Aujourd'hui, Caycedo* les associe à la
relaxation dynamique* du deuxième degré. Il s'agit, dans ses techniques, de mobiliser ses capacités* et ressources actuelles pour un événement à venir. Les réduire à des visualisations* en limite la dynamique ontologique (voir « Ontologie ») : il s'agit davantage d'une projection d'un « savoir-être » et de ce que la sophrologie désigne par «
schéma existentiel », que d'une visualisation d'un « savoir-faire » en situation. La dynamisation actuelle de la capacité d'espoir est ici visée, plus qu'une sorte de pensée magique sur un devenir hypothétique.
Corrélats : présentification ou présentation (techniques de) – possibilité – prétérisation (techniques de) – sophro-acceptation progressive – schéma corporel – temps.
FUTURISATION SIMPLE (FS) (TECHNIQUE DE)
Étym. : futurisation* ; simple, du lat. simplex, « d'une seule substance, seul, isolé, naturel, ingénu, naïf ».
Souvent la première technique de « futurisation » proposée, après maîtrise des techniques de base (techniques de
présentification* ou
présentation), elle consiste à évoquer, au
niveau sophro-liminal*, une situation simple, quotidienne et agréable, qui va certainement se dérouler dans un avenir plus ou moins proche.
Corrélats : futurisation – sophro-acceptation progressive.