LANGAGE
Étym. : du lat. lingua, « langue, parole, façon de parler ».
Faculté par laquelle l'être humain construit des systèmes de signes ; il existe ainsi des formes de langage différentes (pictural, musical, informatique, etc) correspondant à des systèmes de signes particuliers.
Le langage ne peut être confondu avec la langue (ensemble linguistique, instrument de communication spécifique à un groupe humain) ou avec la parole (acte par lequel se réalise la fonction du langage).
La formation du sophrologue* passe par un questionnement sur le langage et ses effets : il doit prendre conscience que le langage agit sur autrui ; la parole, par laquelle s'exerce la fonction linguistique, peut être aussi bien un redoutable outil de domination, voire de manipulation, qu'un moyen d'entrer en empathie avec autrui. Les mots que je prononce pendant une pratique* ne servent pas obligatoirement à signifier quelque chose de façon neutre : ils peuvent par exemple communiquer une émotion, qui décentre le sophronisant* par rapport à l'expérience de son vécu* (cf. les fonctions du langage à partir de « Fonction conative du langage »).
Chaque énonciation requiert, de la part du sophrologue, la recherche du plus haut degré de neutralité possible dans le choix de ses propres mots. Sachant que la neutralité constitue plus un idéal qu'un état de fait, la réflexion du sophrologue sur le langage et sur l'usage de sa parole est alors infinie.
Corrélats : communication – dialogue pré-sophronique – dialogue postsophronique – induire – pouvoir du sophrologue – sémantique – signifiant, signifié – silence – terpnos logos – voix.
LECTURE DU CORPS
Étym. : lecture, du lat. lectura, « récit » ; corps*.
L'expression « lecture du corps » ne trouve son véritable sens que dans la sophrologie d'inspiration phénoménologique (voir «
Phénomène»). Le sophronisant*, éventuellement aidé par le
terpnos logos* du praticien, porte son attention successivement sur les différentes parties de son corps, de la tête vers les pieds, afin d'en améliorer les sensations* (d'où l'intérêt des
relaxations dynamiques : les stimulations favorisent les sensations et leur « conscientisation » dans les
pauses phroniques d'intégration). Les lieux du corps sont simplement cités (surtout si la lecture est effectuée par le sophrologue), sans précisions ni détails, et toujours dans le même ordre. La
lecture du corps est relativement rapide, car le but est de vivre le corps dans sa globalité. Or, lorsque l'on est particulièrement attentif à une région du corps, les autres régions sont moins « conscientisées » (du moins au début de l'entraînement).
Le but de l'entraînement est de permettre une
lecture du corps immédiate à chaque instant, autrement dit une présence* au corps constante, y compris dans la vie quotidienne.
Corrélats : corporalité – corps – entraînement sophrologique – pause phronique de totalisation – pause phronique d'intégration – phénomène phénoménologie – relaxation dynamique de Caycedo – sophronisation.
LIBÉRATION DES TENSIONS INUTILES (LTI)
Étym. : libération, de libre, du lat. liber, « de condition libre, non occupé, sans entrave » ; tension, du lat. tensio, « action de tendre » ; inutile, négation de utile, du lat. utilis, « qui sert, profitable, avantageux ».
Ces termes sont proposés par l'un des auteurs en lieu et place de ceux de
sophro-déplacement du négatif. S'il s'agit d'utiliser le même protocole* de base que cette dernière technique de « présentation* » (voir «
Présentification et présentation (techniques de)»), la différence linguistique est importante. L'utilisation du terme négatif* peut, paradoxalement, l'induire* ; celui de déplacement interroge ou gêne certains sophronisants*. En outre, la
libération des tensions inutiles montre que certaines tensions sont utiles, voire nécessaires.
Corrélat : sophro-déplacement du négatif.
LIBERTÉ
Étym. : du lat., libertas, qualité de celui qui est liber, « libre », et non servus, « esclave ».
Selon Caycedo*, valeur dite essentielle, parmi la tridimensionnalité, la responsabilité et la dignité.
Terme qui n'échappe ni aux ambiguïtés, ni aux équivoques du fait de la multiplicité des domaines de réflexion dans lesquels il s'applique : social, politique, historique, juridique, moral, existentiel, etc.
En sophrologie, la liberté se définit avant tout comme capacité existentielle d'autodétermination, rendue possible grâce à l’entraînement sophrologique*. Elle ne se résume pas naïvement au fait d'obtenir ce que je veux ; elle s'appuie plutôt sur les moyens d'évaluer par moimême comment je dois conduire mon existence, et quelles possibilités je possède pour la prendre en charge, c'est-à-dire en être responsable et digne.
La liberté, la responsabilité et la dignité constituent, avec la tridimensionnalité, les quatre valeurs appelées essentielles par Caycedo. Le terme essentiel renvoie à l'essence, à la source, au fondement de l'être en tant qu'être, mais aussi à la manière pour l'être d'être en soi et au monde et d'en assumer la réalité. Évoquée dès la relaxation dynamique du troisième degré dans une acception différente, la liberté est aujourd'hui au cœur de tout le cycle existentiel.
Première valeur et condition nécessaire de la responsabilité selon Caycedo, elle est abordée de manière plus explicite dans la
relaxation dynamique du neuvième degré sous le titre, « Marche de la liberté phronique existentielle ».
Corrélats : authentique, inauthentique – « comme si c'était la première fois » – cycle existentiel – dignité – liberté – pouvoir du sophrologue – relaxation dynamique de Caycedo – responsabilité – tridimensionnalité.
LOI DE LA RÉPÉTITION VIVANTIELLE
Étym. : loi, du lat. lex, « loi » ; répétition, du lat. repetere, « redemander » ; vivantielle, vivance*.
Si l'on souhaite progresser, il est une règle essentielle : l'entraînement. Il s'agit donc de répéter régulièrement et assidûment les pratiques. Celles-ci, en devenant de plus en plus précises, profondes, mènent à des vivances sans cesse enrichies.
Corrélats : entraînement sophrologique – pratique – vivance.
LUCIDITÉ
Étym. : du lat. lucidus, « clair, lumineux », dér. de lux, lucis, « lumière ».
Capacité ou faculté de voir et de comprendre, avec clarté et justesse, les choses, les êtres et les événements. Se révèle utile en bien des domaines de la vie privée comme professionnelle ; aussi le manque de lucidité est-il souvent invoqué lors d'un échec sportif.
La sophrologie n'est-elle pas un remarquable moyen de voir clair et juste en soi et autour de soi ?
Dès la pratique de la relaxation dynamique* du premier degré, le sophronisant* apprend à vivre son schéma corporel* en toute réalité, c'est-à-dire avec lucidité sur qui il est en tant que corps* ; les autres degrés de relaxation dynamique renforcent et développent la lucidité, jettent la lumière sur les autres vivances*. La lucidité devient tout autant un effet et un moyen de la sophrologie.
Deux autres mots accompagnent volontiers la lucidité pour caractériser la sophrologie : la clairvoyance et la bienveillance.
Corrélats : authentique, inauthentique – caverne de Platon (allégorie de) entraînement sophrologique – éveil – principe de réalité objective.