SABLIER
Étym. : dér. de sable, du lat. sabulum « sable ».
Schéma proposé par Caycedo* pour représenter les structures de la conscience et les valences phroniques.
Corrélats : structures de la conscience – valences phroniques.
SANTÉ
Étym. : du lat. sanus, « sain ».
Dans son préambule de la déclaration de 1946, l'Organisation mondiale de la santé* la définit comme « un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». La santé implique donc la satisfaction de tous les besoins fondamentaux de l'individu, depuis sa conception jusqu'à sa mort, et dans tous les domaines : corporels, alimentaires, sanitaires, hygiéniques, psychologiques, affectifs, spirituels, professionnels, sociaux et culturels.
En 1986, 1a charte d'Ottawa pour la promotion de la santé, complète la déclaration de 1946 : « La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d'améliorer celle-ci. Cette démarche relève d'un concept définissant « la santé » comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut, d'une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d'autre part, évoluer avec le milieu ou s'adapter à celui-ci. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie ; il s'agit d'un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques. Ainsi, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire : elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être. »
La sophrologie s'inscrit dans ce vaste projet de promotion de la santé. Elle permet d'aider à restaurer une bonne santé, si nécessaire, mais c'est surtout dans la prévention* et la recherche du bien-être physique et mental de l'individu qu'elle prend tout son sens, avec les conséquences positives sur son environnement familial, social et professionnel.
Dans la nouvelle nomenclature de l'INSEE (code APE), les sophrologues* professionnels sont répertoriés sous le n° 8690F : « activité de santé humaine non classée par ailleurs ».
Corrélats : entraînement sophrologique – prophylaxie – pathologie – sophrologie médicale.
SCHÉMA CORPOREL
Voir « Principe du schéma corporel comme réalité vécue » et « Principe du schéma existentiel ».
SÉMANTIQUE
Étym. : du gr. sêmantikos, « qui signifie », de sêmainein, « signifier », de sêmeion, « signe ».
Discipline créée par Bréal (1832-1915), au croisement de la philosophie, de la linguistique et de la logique, étudiant le langage et les signes linguistiques sous l'angle de la signification. La sémantique s'efforce en substance de comprendre comment un mot, une phrase sont porteurs de sens et comment celui qui énonce les utilise, comment celui qui reçoit l'énoncé leur confère du sens.
Du fait de son intérêt porté au langage et aux signes linguistiques, au moment du dialogue pré-sophronique*, des pratiques* ou du dialogue post-sophronique*, la sophrologie trouve en partie ses sources dans la sémantique.
Corrélats : induire – langage – signifiant, signifié – terpnos logos.
SENSATION
Étym. : du lat. sensatio, « le fait de comprendre, compréhension ».
Sur le plan physiologique, information transmise d'un récepteur nerveux périphérique, externe (extérocepteur) ou interne (intérocepteur), aux centres nerveux (moelle épinière ou cerveau) où elle sera reçue, comparée, stockée, utilisée ou éliminée, selon les besoins de l'organisme. Pour qu'il y ait sensation, les trois éléments : récepteur périphérique, nerf, récepteur central, sont indispensables. Si l'un des trois fait défaut, il n'y a pas de sensation, donc pas d'action possible.
Les extérocepteurs sont les organes sensoriels. À noter que la sensation, en tant que telle, n'a pas de signification particulière. Elle ne fait qu'amener une excitation aux centres nerveux. Il faut que ceux-ci aient été éduqués pour que la sensation prenne sens, devenant alors perception.
Les intérocepteurs se divisent en propriocepteurs (fondamentaux, car ce sont eux qui nous permettent de savoir comment est positionnée chaque partie du corps à chaque instant) et viscérocepteurs qui renseignent en permanence les centres nerveux de l'état des organes, même si nous n'en sommes pas conscients la plupart du temps, participant ainsi à l'homéostasie*.
Les viscérocepteurs font partie de la vie végétative, les extérocepteurs et les propriocepteurs de la vie de relation.
On peut distinguer des sensations sensibles : ce sont celles dont nous sommes conscients, et des sensations non sensibles, informations dont nous ne sommes pas conscients, mais qui permettent un bon fonctionnement de l'organisme.
En langage habituel, le mot sensation renvoie le plus souvent à des notions de ressenti*, de sentiment (on aime ou pas tel ou tel événement, tel ou tel environnement, telle ou telle chose), quand ce n'est pas de « sensationnel » (la presse à sensations).
En sophrologie, accueillir les sensations, c'est revenir de façon immédiate au plus près de la réalité corporelle, avec les conséquences positives sur la structuration du schéma corporel* et ce qui en découle (connaissance de soi, confiance en soi*, estime de soi, dimension existentielle). Il ne s'agit donc pas de rechercher du sensationnel, de l'extraordinaire, mais de rester au plus près du vécu* corporel.
Corrélats : corps – organes sensoriels – perception – proprioception – sentiment.
SENSORIALITÉ
Étym. : les mots lat. sensorium, « organe d'un sens », et sensus « action de percevoir » ont donné d'abord l'adjectif sensoriel, qui a fourni ensuite sensorialité (Merleau-Ponty, 1945).
Le terme, en usage dans les domaines de la physiologie et de la psychologie, définit l'ensemble des fonctions et modalités différentes du système sensoriel, qui comprend les organes sensoriels, les récepteurs sensoriels et les nerfs sensoriels.
C'est lors de la relaxation dynamique* du deuxième degré que la prise de conscience des différents organes sensoriels, de leur fonction et du sens que leur donne la conscience*, est développée sous la forme de la sophro-contemplation perceptive des organes sensoriels.
Corrélats : concentration – contemplation – méditation – organes sensoriels – perception – sensation.
SENTIMENT
Étym. : du lat. sentire, « sentir ».
Ce mot revêt de nombreuses acceptions. Originellement, il est synonyme de sensation, de sensibilité. En langage courant, il fait référence à un état affectif plus ou moins durable associé à des représentations, mais c'est aussi une forme de connaissance comportant des éléments affectifs et/ou intuitifs.
Dans la vie de tous les jours, nous sommes plutôt dans le sentiment que dans la sensation ou la perception. Par exemple, lorsque nous disons « il fait chaud », la plupart du temps nous voulons plus volontiers signifier « j'ai trop chaud » que « il fait X° ». Ce que nous évoquons fait plutôt référence à notre ressenti, avec une connotation d'agréable ou de désagréable. Il s'agit d'un jugement sur ce que nous percevons. Le sentiment est de l'ordre de la subjectivité.
Dans le contexte sophrologique, le mot « sentiment » est pris dans un sens proche de celui d'« impression » (nous laissons volontairement de côté les « grands sentiments » comme l'amour). Le sophrologue* emploie rarement ces mots ; pourtant, le sophronisant* débutant est plus souvent dans ce registre que dans l'accueil de l'information sensorielle pure. Ce n'est qu'avec le temps et l'entraînement qu'il peut s'approcher de la réalité vécue, libérée a minima de toute connotation agréable/désagréable.
Corrélats : émotion – impression – perception – ressenti – sensation – valences existentielles.
SEXOLOGIE
Étym. : du lat. sexus, « sexe », et du gr. logos, « discours, science, étude ».
Étude globale de la sexualité humaine, s'intéressant à la fois aux éléments qui concourent à la réalisation d'une sexualité épanouie (notion de santé sexuelle) et à ceux qui l'entravent ou la rendent impossible (troubles sexuels).
Science polymorphe tenant compte de tous les aspects de la sexualité (physiologiques, psychologiques, médicaux, sociaux et culturels), autant dans le domaine de l'éducation et de la prévention, que dans celui du traitement.
Pratiquée par des médecins ou des psychologues, la sexologie est souvent réduite à la notion de sexothérapie. Le trouble sexuel est un symptôme dont la signification, relevant d'étiologies variables, peut correspondre à une maladie organique, une inadéquation sexuelle par défaut d'apprentissage ou croyances erronées, l'expression d'un malaise corporel ou d'une image négative de soi, un défaut de communication* et une difficulté d'aller vers l'autre, une situation existentielle particulière.
On retiendra, dans les dysfonctionnements sexuels féminins les plus fréquents, le vaginisme et les dyspareunies, les troubles érectiles et éjaculatoires chez l'homme. Les dysfonctions orgasmiques, la perte du désir et du plaisir sexuel font aussi partie des plaintes fréquentes. La prise en charge thérapeutique peut être pharmacologique, nécessiter un encadrement psychologique (thérapies cognitivo-comportementales, hypnose*, psychanalyse) ou une approche sexothérapeutique (sexocorporelle, sexodynamique, sexoanalyse, systémique).
La sophrologie est un outil précieux, aussi bien dans le domaine de l'apprentissage, que dans celui de la thérapie, rendant le patient actif pour démanteler ses blocages. L'intégration de son
schéma corporel, l'écoute de son corps ouvert à toutes ses sensations*, la prise en compte de son intimité génitale, l'intérêt porté à sa respiration*, la stimulation* de ses
organes sensoriels*, tout cet apprentissage sophrologique (avec les
relaxations dynamiques* en particulier) est propice au développement des habiletés et des capacités corporelles propres à l'expression et à la satisfaction sexuelles.
La sophrologie est une aide pertinente dans la gestion émotionnelle : diminuer la peur de l'échec, l'angoisse de performance, les pensées négatives (avec les sophronisations* comme la sophro-présence du positif* ou la sophro-acceptation progressive*).
L'entraînement sophrologique* éveille à un nouvel état d'être (confiance en soi, image positive de soi) facilitant la relation à l'autre, le désir et le sentiment amoureux. Les dialogues pré- et post-sophroniques* et les phéno-descriptions* constituent des temps favorables à l'expression des émotions* intimes.
Corrélats : conduite d'échec – confiance en soi – corporalité – corps – image du corps – inhibition – périnée – schéma corporel.
SIGNE, SIGNAL
Étym. : du lat. signalis, « qui sert de signe ».
Geste simple (par exemple, lever un doigt) réalisé au niveau sophro-liminal par le sophronisant*, pour signifier une étape au sophrologue*.
Corrélat : sophro-correction sérielle.
SIGNIFIANT, SIGNIFIÉ
Étym. : signifiant, forgé à partir de signifier, du lat. significare, « indiquer par signe », « vouloir dire », « faire comprendre », participe présent substantivé par Ferdinand de Saussure (1910) ; signifié, participe passé du verbe signifier utilisé comme substantif depuis Ferdinand de Saussure.
L'approche classique, qui remonte à l'Antiquité, définit le langage par la désignation de choses par des mots. Le fondateur de la linguistique, Ferdinand de Saussure, s'oppose à cette conception en affirmant que la réflexion sur le langage dépend de celle sur le signe.
En sophrologie, le signe linguistique est l'union d'un concept et d'une forme acoustique, d'un ensemble sonore. Il lie donc indissolublement entre elles deux réalités psychiques : le son se définit comme la face signifiante, le concept, qui renvoie à la question du sens, comme la face signifiée. Le signifiant serait donc la partie sensible du langage (le son « s-o-r ») alors que le signifié son élément abstrait, la représentation mentale qui donne son sens au mot (le son « s-o-r » renvoie vers l'idée de « sœur »). Je prononce le mot « sœur » : les éléments qui le constituent sont articulés à bon escient et compris par autrui, parce que leur énonciation et leur audition sont indissociables des représentations mentales inhérentes à ce mot pour les personnes parlant la langue française.
Le langage est en l'occurrence la capacité par laquelle nous constituons des systèmes de signes. La langue, qui s'impose comme un système de signes, est composée de combinaisons de sons et de sens, à savoir de signifiants et de signifiés. La communication linguistique est en partie possible grâce à l'union des sons et du sens.
Le sophrologue* doit avoir conscience, si sa démarche est d'inspiration phénoménologique, que l'utilisation de tel ou tel signifiant, lors d'une pratique, peut exercer un grand pouvoir inducteur : celui de manifester malgré soi, par exemple, des pensées ou des désirs inconscients, celui de dominer, de contraindre, de séduire… D'où la nécessité pour le sophrologue d'avoir un langage le plus épuré possible, de réfléchir sur les signifiants qu'il emploie, pour gagner en neutralité, voire éviter toute forme de projection, afin de laisser le plus possible l'autre vivre sa propre expérience. Par exemple, une phrase formulée pendant une pratique du type « Vous économisez de l'énergie » possède d'un point de vue linguistique plusieurs entrées qui s'articulent en partie autour du signifiant « économiser » : ce mot révèle d'abord l'intention du sophrologue de faire prendre conscience au sophronisant* qu'il ménage son énergie*, mais il nous inscrit aussi dans une dimension économique (« économiser de l'argent »), qui peut être un élément perturbateur pour le sophronisant particulièrement sensible à cet aspect, pour des raisons personnelles que le sophrologue ignore (que penser alors d'un énoncé comme « Votre front devient lisse comme un lac, calme, tranquille, un jour sans vent. » pour un sujet* aquaphobique ?).
Le philosophe analytique anglais Austin (1911–1960) dans son ouvrage Quand dire, c'est faire (1962) propose des directions susceptibles d'intéresser le sophrologue. Il qualifie de « performatif » (du verbe anglais to perform, « accomplir ») un énoncé du type « Vous économisez de l'énergie » : il est des circonstances où parler n'est pas seulement décrire ce que l'on est en train de faire ou affirmer qu'on le fait, mais c'est le faire (si je dis à quelqu'un « je t'avertis », j'annonce une information, mais je peux aussi effrayer la personne à qui je m'adresse : un énoncé performatif fait une chose et ne se contente pas de la dire). Nos phrases sont un acte total à multiples dimensions : un même énoncé a une portée particulière suivant la situation, l'auditoire, les intentions de celui qui énonce, etc.
Le sophrologue doit s'apercevoir que le pouvoir des mots peut être redoutable, parce qu'ils sont un moyen d'action. Il doit reconnaître aussi que la relation signifiant/signifié n'est pas univoque et que l'utilisation des mots recouvre dans le langage des expériences de pensée et plusieurs intentions qu'il faut faire émerger, pour éviter celles diamétralement opposées à une sophrologie* d'inspiration phénoménologique (s'il s'inscrit bien entendu dans cette démarche que le fondateur de la sophrologie, Caycedo*, défend).
Ces dernières remarques prouvent que le métier de sophrologue ne s'improvise pas, qu'il ne s'apprend pas par correspondance et qu'il nécessite une formation sérieuse autour d'une réflexion sur le pouvoir du langage et la communication.
Corrélats : autonomie – communication – fonction conative du langage – induire – langage – pouvoir du sophrologue – silence – terpnos logos.
SILENCE
Étym. : du lat. silentium, « silence ».
Peut paraître au premier abord négatif, puisqu'il se traduit avant tout par l'absence : de bruits, de sons, de paroles. Un sujet* pourrait donc affirmer qu'il existe une vacuité du silence et que la moindre parole qui résonne vaut toujours mieux que lui. Le silence serait en l'occurrence la négation de la parole. Il semble difficile d'expliquer conceptuellement ce que le silence évoque, dans le sens où la pensée doit s'efforcer de traduire ce qui ne se dit pas. Pour la sophrologie, le silence n'est pas une négation, parce qu'il possède pour elle une capacité de dire, d'exprimer, de signifier : il est une forme de langage que le sophrologue* produit intentionnellement lors des séances.
En général, au moment des premières séances individuelles ou en groupe, les paroles du sophrologue sont plus nombreuses : il s'agit de plus « accompagner », parce que des temps de silence trop importants, pour certains sophronisants*, sont parfois générateurs de « pensées parasites » selon les mots des débutants, de distractions cognitives, d'angoisse. Les passages progressifs, par exemple, de la relaxation dynamique* du premier degré vers celle du quatrième degré, nécessitent que le sophrologue* « impose » le silence, de manière à laisser le sophronisant mieux vivre sa propre expérience intérieure, pour être et devenir par lui-même.
En somme, le terpnos logos du sophrologue*, si la sophrologie qu'il pratique est d'inspiration phénoménologique, évolue au fur et à mesure des séances : il est au départ explicatif, puisqu'il s'efforce dans une certaine mesure de détailler, tout en s'interdisant d'être persuasif, puisqu'il refuse toute forme d'induction au nom d'un idéal de neutralité ; il devient progressivement orientatif, c'est-à-dire épuré, pour converger vers des temps de silence de plus en plus longs qui inscrivent l'autonomie du sophronisant.
Les différents dialogues (pré- et post-sophroniques*), ponctués de la part du sophrologue par des temps de silence « calculés », permettent au sophronisant de s'acheminer vers sa propre parole : comme s'il fallait, pour que quelque chose se dise, que quelque chose se taise.
La sophrologie ne définit donc pas le silence en termes d'absence ou de vacuité, mais plutôt de présence, de densité et d'éveil : présence du sophronisant à lui-même, conscience de la densité de l'expérience intérieure, éveil ou dévoilement de l'être.
Corrélats : autonomie – Dasein – être et étant – éveil – fonction conative du langage – induire – langage – phéno-description – présence – présent – signifiant, signifié – terpnos logos.
SOI
Étym. : du lat. se, défini ici dans une optique jungienne.
Peut être considéré, ainsi que l'a préconisé Jung, comme « étant ce qu'il y a de plus élevé en l'être humain » et comme constituant « la plus haute intensité de vie » et la plus haute instance de l'inconscient, en lui mettant le nom que l'on veut.
Dans cette approche, l'enfance, l'adolescence et la vie de jeune adulte serviraient surtout à structurer le Moi, puis la vie d'adulte, surtout à partir de 35–40 ans, pourrait aider à tendre vers le Soi.
Dans son œuvre, Freud fait du Moi le centre de la psyché, vision très occidentalisée, alors que Jung considère le Moi comme « subordonné au Soi », vision plus orientalisée de l'existence*. Le Soi devient alors le nouveau centre de l'individu*, symbole virtuel autour duquel évolution et transformation intérieures s'effectueraient symboliquement en spirale. Mais l'individu ne doit pas s'identifier au Soi : il tend vers le Soi avec une plus grande disponibilité, un vécu* de liberté* intérieure. Rappelons cette définition jungienne de la liberté vraie qui consisterait en l'adhésion sereine à la vie, dans un univers doté de sens. Il est essentiel, dans cette approche, que l'individu continue à mener une existence normale : sport, travail manuel, musique, danse, sexualité, communication*, contacts humains, etc.
Cette recherche du Soi ne coupe pas de la réalité quotidienne ; elle met en place le processus d'individuation et peut s'exprimer, entre autres, dans les rêves, par des images et situations symboliques importantes, semblables à celles des mythes et des mystères antiques.
Tout processus de changement intérieur, et la sophrologie peut en déclencher un, est susceptible de favoriser un élargissement de la conscience*, donc d'aider le sujet à tendre vers le Soi. Les concepts de schéma existentiel (voir « Schéma corporel »), de recherche d'harmonie* et d'intentionnalité* positive, la place privilégiée accordée au vécu et au ressenti* de chacun, associées à l'unité soma-psyché, comme le préconisent les pratiques* sophrologiques, participent de cette transformation qui peut faciliter l'atténuation des dualités et plus particulièrement de l'antagonisme conscient-inconscient.
Corrélats : éveil – individuation – sujet.
SOMMEIL
Étym. : du lat. somnus, « sommeil ».
État de conscience modifié ayant toujours fasciné l'humanité : lien à Dieu, aux ancêtres, à l'inconscient, autant de regards et d'époques différents. Il est actuellement assimilé à un moment de récupération nécessaire ; à ce titre, il se médicalise et se norme.
Le sophrologue* peut aider à mieux dormir en centrant le sophronisant* sur les rythmes de son corps*, sa conscience du temps* et de l'espace, son imaginaire. Cette intelligence du sommeil est nécessaire pour éviter de remplacer le somnifère par un autre abandon.
Des travaux menés à l'Hôtel-Dieu de Paris (évaluation par actimètres) montrent l'utilité de la sophrologie pour le sommeil : elle améliore réellement le vécu*, même si les mesures ne confirment pas toujours le progrès perçu.
Dans la vie quotidienne, le sophronisant apprend à ne pas limiter les phases de récupération à la période de la nuit. Grâce à la sophrologie, il introduit dans la journée des moments de détente, des techniques de respiration qui favorisent la récupération et une bonne gestion du stress.
Les relaxations dynamiques* et les sophronisations* permettent l'apprentissage du lâcher prise, constituant dans la circonstance un préliminaire à l'endormissement. Toutes les approches qui favorisent l'approfondissement de la respiration, la conscience du corps* et les images de détente aident le sujet*. La protection sophro-liminale du sommeil est une sophronisation essentielle. Le sophrologue consolide ces techniques en créant un nouvel imaginaire du sommeil loin des diktats de la médecine : intégration de la chambre en jouant sur son espace, exploration de la sensorialité*, méditation sur le sombre, l'obscur, le noir, les rites, tout en revisitant les crépuscules et les aurores.
Dans le monde du travail, l'apport de la sophrologie est déterminant pour éviter les accidents dus à la perte de vigilance qui attire de plus en plus l'attention des services publics (conduite d'automobiles, d'engins divers, travail de nuit, travail posté, etc.).
Corrélats : détente – diaphragme – entreprise – monde du travail – protection sophro-liminale du sommeil – récupération – respiration – stress.
SOPHRO-
Étym. : dér. de sophrologie*.
Préfixe spécifiant la majorité des sophronisations (statiques)* ou techniques spécifiques* utilisées en sophrologie.
SOPHROLOGIE
Étym. : du gr. sos, « être sain, en bonne santé physique et mentale », par extension « harmonie, équilibre », phren, « esprit, conscience », et logos, « science, étude ».
Néologisme créé par le neuropsychiatre colombien Alfonso Caycedo* en 1960.
La première définition donnée par Caycedo est celle-ci : « La sophrologie est une science, ou mieux, une école scientifique qui étudie la conscience* humaine, ses modifications et les moyens de la faire varier (physiques, chimiques, psychologiques) dans un but thérapeutique, prophylactique ou pédagogique, en médecine. »
Il y aura de nombreuses variantes de cette définition, surtout après que la sophrologie aura pris sa place en dehors du monde médical.
Par exemple : « C'est une science de la conscience admettant une nouvelle possibilité existentielle pour l'être humain. » (Caycedo, 1979) En 1988, la dimension existentielle est encore plus affirmée : « La sophrologie est une école scientifique qui étudie la conscience humaine et les valeurs existentielles de l'être humain. »
En 1998 : « La sophrologie est une école inspirée de la phénoménologie existentielle, créée par le médecin neuropsychiatre professeur Caycedo pour l'étude de la conscience et des valeurs de l'existence par des procédés qui lui sont propres et originaux. »
Aujourd'hui : « La sophrologie est un terme créé par le professeur Caycedo, médecin neuropsychiatre orienté par l'école de psychiatrie phénoménologique et existentielle, pour désigner une méthode scientifique qu'il a conçue pour l'étude de la conscience et pour maîtriser l'équilibre corps-esprit, avec des procédés vivantiels qui lui sont propres. »
Ainsi, la sophrologie qui, à l'origine, avait pour but d'étudier la conscience humaine, a vu progressivement son objectif se modifier : Caycedo a utilisé ses propres expériences, découvertes et études pour élaborer un ensemble de méthodes lui permettant d'étudier sa propre conscience et diffusant alors ses résultats à et pour tout le monde. Mais ce faisant, il a délaissé du même coup les apports d'autres écoles (comme l'hypnose ericksonienne) et les études scientifiques (les neurosciences*).
De ce fait, la sophrologie pourrait se définir aujourd'hui comme « l'étude de ma propre conscience » (chacun expérimente, découvre sa propre conscience), en dehors de toutes références scientifiques. Cela n'enlève en rien son efficacité, puisque chacun est renvoyé à son propre vécu*, à ses propres expériences vivantielles, et au sens qu'il peut leur donner, prenant ainsi pleinement sa place dans le monde.
Corrélats : historique de la sophrologie – monde du travail – phénoménologie – sophrologie analytique – sophrologie médicale – sophrologie pédagogique – sophrologie sociale – sophro-thérapie – sophro-thérapie existentielle.
SOPHROLOGIE ANALYTIQUE
Étym. : sophrologie* ; analytique, du gr. analytikos, « qui peut être résolu ».
Termes annoncés pour la première fois en 1982 au Congrès mondial de sophrologie de Bogota (Hubert, conférence « Psychanalyse et sophrologie »). Si Caycedo* a mis à l'écart la psychanalyse pour fonder la sophrologie, la sophrologie analytique s'inscrit d'abord dans la synthèse de ces deux approches.
Le terpnos logos* du sophrologue*, soumis au respect des techniques caycédiennes, entraîne chez le sophronisant* un niveau de conscience modifié appelé niveau sophro-liminal* et parfois un mieux-être physique et mental inhérent à une expérience de lâcher prise.
La sophrologie analytique estime que ces expériences causent une émotion* reçue de façon consciente ; mais celle-ci comporte néanmoins un écho émergeant des couches inconscientes du sujet. Cette résurgence constitue le premier niveau des identifications vécues dans la toute petite enfance (identifications œdipiennes) : elle est la manifestation de relations archaïques sous forme d'émois primitifs et de pulsions libidinales (agressives et sexuelles) profondes.
La relation sophrologue/sophronisant est appelée alliance sophroni+que* par Caycedo. Pour la sophrologie analytique, ce terme est réducteur : elle lui préfère la notion psychanalytique classique de transfert. Le transfert est entendu comme une relation particulière qui lie thérapeute et patient jusqu'à sa résolution. Elle agit en tenant compte continuellement des manifestations du corps* du sophronisant, en privilégiant l'instrument de la parole : le patient est donc conduit à verbaliser dans cet état de conscience modifié dit « sophronique ». Le corps* s'impose alors comme un langage : il est la manifestation d'un retour des émotions primaires. La technique, qui consiste à laisser remonter l'émotion* pour évacuer le vécu négatif*, voire douloureux, est appelée « découvrante ».
La sophrologie analytique est héritière sous certains aspects de Caycedo sans renier les apports de Freud (1856–1939), de Jung (1875–1961) et de Lacan (1901–1981). Elle est aussi fondée sur la théorie de la « cuirasse caractérielle » et sur la végétothérapie décrites par Reich (1897–1957). Elle est enrichie par l'analyse bio-énergétique enseignée par Lowen (1910–2008). Elle s'inspire aussi des apports théoriques sur le corps issus de La Phénoménologie de la perception de Merleau-Ponty (1908–1961).
La sophrologie analytique vise le démantèlement de la cuirasse pour ouvrir la voie de l'émotion afin de supprimer les centres de blocage d'énergie. L'analyse bio-sophro-dynamique synthétise en une seule méthode un processus de bio-énergie, suivi dans la même séance d'une sophronisation* comprenant une verbalisation, une démarche d'observation et d'écoute. L'analyse comporte ainsi un temps d'expression faisant suite à l'effondrement progressif de la structure défensive composant la cuirasse caractérielle. Cette phase s'accompagne d'un temps de relaxation* et d'interprétation.
Compte tenu de toutes ces perspectives, les sophrologues analystes estiment que leur approche apporte à la sophrologie une nouvelle dimension qui l'inscrit dans le champ des thérapies.
Corrélats : conscience sophronique – contre-transfert – Merleau-Ponty – technique découvrante – sophro-thérapie – transfert.
SOPHROLOGIE LUDIQUE
Étym. : sophrologie* ; ludique, du lat. ludus, « jeu ».
Créée par Claudia Sanchez et Ricardo Lopez en 1985 en Colombie à Bogota dans le cadre de la faculté de sophrologie sociale dirigée par Caycedo*. Elle est née du besoin urgent d'appliquer la sophrologie caycédienne avec simplicité et sous une forme ludique dans tous les lieux et au sein de groupes d'âge et de classe sociale différents (y compris les enfants de la rue alors nombreux à cette époque à Bogota).
La sophrologie ludique se définit, en substance, comme une « pédagogie créative de la conscience ». Elle se situe au carrefour de la sophrologie de Caycedo et de la dimension créatrice inhérente à toute approche ludique.
Elle ne s'impose pas comme une « autre sophrologie », mais plutôt comme une nouvelle manière d'entrevoir principalement la sophrologie sociale et le développement personnel du sujet*.
Elle se fonde sur les mêmes principes que la sophrologie caycédienne, tout en la rendant plus accessible, plus applicable et mieux adaptée à notre vie quotidienne. Elle peut servir à tous les professionnels du développement personnel, de l'enseignement, de la communication* et de la relation d'aide (infirmier, psychologue, art-thérapeute, etc.) qui veulent enrichir leur approche de la sophrologie caycédienne d'une manière ludique et pratique grâce aux « dynamiques sophroludiques » (entrecroisement de techniques classiques de la sophrologie de Caycedo et d'approches ludiques autour du mouvement, du souffle, du son, etc.).
L'expérience de l'unité de la conscience et du corps est au centre de la sophrologie ludique, en favorisant principalement sous la forme de jeux corporels le lâcher prise, la conscience du mouvement, de l'espace, de la posture, de l'ancrage, de la verticalité, de l'autonomie, de la présence, de l'éveil et de la créativité, le respect du cadre, la rencontre d'autrui facilitée par la dynamique du groupe (cette dernière notion est essentielle sur tous les plans pour la sophrologie ludique).
La sophrologie ludique s'efforce de croiser constamment l'être et le faire de façon ludique : il s'agit de produire sous une forme créative la fusion de la légèreté (le plaisir, l'effet de surprise, la spontanéité, etc., produits par le jeu) et de la profondeur (l'unité de la conscience et du corps, l'éveil de soi, l'ouverture vers sa propre présence, etc.).
Corrélats : ancrage – autonomie – créativité – corporalité – corps – développement personnel – éveil – kinesthésie – présence – sophrologie sociale – verticalité.
SOPHROLOGIE MÉDICALE
Étym. : sophrologie* ; médicale, du lat. medicalis, « guérissable, salubre ».
La médecine occidentale, pour l'essentiel tournée vers le soin du corps* des patients, a développé des savoirs et des savoir-faire considérables pour lutter contre les causes des maladies et réparer les lésions dues à celles-ci ou aux agressions extérieures.
Cependant, tandis que le patient est ainsi « l'objet » de soins éclairés, l'action médicale reste souvent au seuil de l'événement subjectif que constitue la maladie ou la blessure, au seuil de l'aventure intime du patient dans sa relation avec la pathologie qui l'atteint.
La sophrologie, parce qu'elle centre toute son attention et appuie son action sur la conscience, celle du patient mais aussi celle du thérapeute, propose une réponse décisive à cette rencontre nécessaire avec les processus qui sont en cours dans l'aventure de la maladie et de sa guérison possible.
La conscience est ici considérée comme la « force d'intégration des structures de l'être », structures corporelles et psychiques tout à la fois, comme totalité vivante, dynamique.
La conscience ne se limite pas aux structures individuelles de chacun, car elle est conscience de soi dans le monde. Elle est tout à la fois totalement individuelle et totalement collective.
Reste après cela à proposer des pratiques*, favorisant l'éveil*, le développement et l'application de cette force d'intégration, de cette force de cohérence et d'harmonie somato-psychique dans son environnement.
La
sophronisation de base* est le départ obligé, sans laquelle le patient resterait dans l'« état de conscience ordinaire » régi par les automatismes du mental.
En l'état sophronique ainsi généré, parfois non sans résistances, le sophronisant* est alors dans le ressenti*, la vivance* de son corps*, vécu parfois comme étrange en même temps que naissent en lui des représentations, des images, évoquant parfois des souvenirs, mais toujours vécus dans le moment présent*. Le sophrologue* doit alors être très vigilant pour sauvegarder ce lien avec ce moment présent. L'attention poursuivie au déroulement naturel de la respiration* dans l'instant présent en est le garant. Ainsi l'expérience s'inscrit dans le schéma corporel* comme réalité vécue, premier principe d'intégration.
Souvent, le patient peut vivre des expériences affectives liées à son passé. La prise de conscience de ces expériences qui s'imposent constitue la réalité objective du patient en ce moment, deuxième principe d'intégration (voir « Principe de réalité objective »). La pratique de la sophro-mnésie* peut être ici tout à fait indiquée, pour mieux explorer ce qui se révèle, lié bien sûr à la situation totale du patient.
Les techniques spécifiques peuvent alors être appliquées : la sophroacceptation progressive*, pour mieux accepter par exemple les difficultés d'un traitement médical ou chirurgical ; la sophro-correction sérielle*, pour se libérer d'une crainte ou d'une anxiété*, y compris bien sûr celles révélées par la sophro-mnésie évoquée plus haut ; la sophro-substitution sensorielle* pour apaiser ou transformer une sensation* douloureuse.
Au cours du déroulement de ces méthodes, le patient sera fréquemment invité à retrouver, dans son corps, à l'instant même, une sensation d'apaisement, de paix, de bien-être, de bienveillance pour lui-même, répondant ici au troisième principe d'intégration, dit « d'action positive ». Celle-ci ne consiste pas bien sûr à « tourner le dos » aux difficultés présentes ou passées, mais bien plus à les accueillir avec bienveillance et courage pour les exposer à l'action bienfaisante d'une conscience éveillée.
Reste alors à ouvrir à nouveau ou élargir le champ des représentations du patient comme « étant » dans le monde : le patient, comme chacun de nous, risque d'être comme « enfermé » dans le scénario mental ou émotionnel que la maladie ou l'accident favorise ou a mis en route, venant compliquer et souvent exacerber les réponses douloureuses, et gêner les processus naturels de guérison. Les pratiques de la relaxation dynamique I, III et IV sont ici tout à fait indiquées. En relaxation dynamique du deuxième degré, le corps peut être ressenti comme « enveloppé » d'énergie*. La conscience est révélée comme sans limites, s'ouvrant à des représentations qui déjouent l'espace et le temps*. L'évocation ressentie de ces dimensions immenses peut alors « nourrir » le corps placé au centre d'un foyer d'énergie. En relaxation dynamique de troisième degré, le corps assis, stable, posé, établi, installé ici et maintenant, ici seulement au centre de l'espace infini, maintenant au cœur de tous les temps, déjoue les pièges identificatoires du mental. En relaxation dynamique du quatrième degré, l'invite à vivre le corps présent en lien avec tous les phénomènes environnants libère un « moi » initialement isolé et séparé du monde.
L'ensemble de ce cheminement vise donc à « exposer » le patient et son corps malade ou souffrant, à la force d'intégration et donc de rétablissement de la conscience.
Dans le corps du patient, c'est tout d'abord « la fonction tonique » qui va être touchée, rencontrée, découverte ; tonicité* tant des muscles striés que des muscles lisses des viscères.
Cette « rencontre » consciente est déjà l'ouverture d'un changement possible : de nombreux troubles psychosomatiques fonctionnels, comme les coliques spasmodiques et les ulcérations, les tendinites et leurs conséquences articulaires, peuvent trouver une amélioration parfois spectaculaire.
L'imaginaire corporel et la réponse affective, émotionnelle, et tonique à nouveau se modifient en concomitance avec le tonus musculaire.
Tous les états maladifs peuvent bénéficier de cette relaxation* entretenue par la présence* consciente et bienveillante au ressenti corporel. Cette possibilité* découverte, éduquée, entraînée et encouragée, constitue pour les personnes atteintes de maladies longues ou évolutives un recours autonome pour un mieux-être au quotidien, sans préjuger d'améliorations parfois surprenantes objectivement observées. Il s'agit ici des maladies cancéreuses et neurologiques et des syndromes autoimmuns.
Le renforcement des réponses immunitaires aux agressions externes est sans doute une autre action bénéfique souvent affirmée par les sophronisants. Il y a là tout un champ d'étude à venir.
Ainsi s'affirme l'évidence que, si la médecine détient le savoir-soigner, c'est le corps vivant du patient qui détient dans son intimité le pouvoirguérir. La conscience tout à la fois corporelle et psychique que « sert » la sophrologie est sans doute participante de ce pouvoir.
Corrélats : cancérologie – conscience – principe d'action positive – principe de réalité objective – relaxation dynamique de Caycedo – techniques spécifiques.
SOPHROLOGIE OBSTÉTRICALE
Étym. : sophrologie* ; obstétricale, du lat. obstetrix, « sage-femme », dérivé du mot obstare, « se tenir devant ». Sens ordinaire : spécialité médicochirurgicale ayant pour objet l'étude et la prise en charge de la grossesse, de l'accouchement et du post-partum.
Démarche pédagogique proposant une préparation à la maternité (et à la paternité) dans son ensemble. Vivre en pleine conscience et améliorer le vécu de la grossesse, de l'accouchement et de l'aprèsnaissance en sont les buts principaux.
L'exceptionnelle mutation du corps de la femme enceinte peut entraîner des troubles du schéma corporel et des désagréments (douleurs, nausées, etc.). La sophrologie, avec la pratique de la relaxation dynamique* en particulier, facilitera l'intégration des transformations corporelles, l'acceptation positive de sa nouvelle image et un plus grand confort. L'intégration du schéma corporel génital par les exercices de focalisation (sur la vulve, périnée, vagin, etc.), l'acquisition de la respiration* et de la relaxation* tiendront une place importante dans la préparation en renforçant le sentiment de confiance de la femme, vivant ainsi une grossesse plus paisible, plus disponible pour la relation intime avec son enfant.
La
sophro-acceptation progressive*, en vertu du
principe d'action positive*, est une technique majeure en sophrologie obstétricale : proposée de façon progressive, elle permet de faire vivre positivement dans l'imaginaire l'accouchement et ses différentes étapes (le début du travail, la dilatation, l'expulsion, etc.) pour permettre de réguler les peurs et les stress négatifs liés à l'accouchement (pratique dont le père pourra aussi bénéficier).
L'entraînement régulier de ces pratiques* permettra à la femme, le jour de l'accouchement, d'être dans l'expérience de l'événement qui se présente à elle : être dans l'accompagnement des contractions utérines avec les multiples techniques respiratoires spécifiques aux différentes phases de l'accouchement, agir avec les techniques de focalisation sur les parties du corps concernées (col, périnée), savoir récupérer, favoriser le calme entre les contractions, s'adapter de façon active aux différentes situations possibles (césarienne par exemple). La femme devient plus autonome, plus responsable, plus active dans l'acte de la naissance de son enfant accompagnée par son compagnon qui, s'il le désire, pourra pleinement participer par une présence affective et bienveillante qu'il aura su développer.
Toutes ces acquisitions seront des outils précieux pour appréhender la vie avec un enfant de façon plus sereine et responsable. Cette attitude sophrologique pourra se poursuivre bien au-delà du post-partum, favorisant le lien mère-enfant et la constitution de la triade pèremère-enfant : vivre au quotidien un projet personnel et familial plus harmonieux, en lien avec ses valeurs personnelles et profondes, selon le principe du schéma existentiel* comme réalité vécue.
Corrélats : autonomie – confiance en soi – corporalitè – corps – imagination – périnée – principe d'action positive – respiration – responsabilité – schéma corporel – stress.
SOPHROLOGIE ORTHODOXE
Étym. : sophrologie* ; orthodoxe, du gr. orthos, « droit », et doxa, « opinion ».
Expression conçue par le fondateur de la sophrologie, Caycedo, pour désigner la sophrologie purement caycédienne et pour différencier sa sophrologie des autres approches, dont il juge qu'elles ne respectent pas sa méthode dans ses fondements, sa mise en pratique et sa déontologie*.
Corrélats : Caycedo – historique de la sophrologie – sophrologie.
SOPHROLOGIE PÉDAGOGIQUE (OU SOPHRO-PÉDAGOGIE)
Étym. : sophrologie* ; pédagogique, du gr. pais, « enfant ».
Les enseignants ont rapidement découvert l'intérêt que pouvaient avoir les techniques sophrologiques dans leur profession, en particulier pour favoriser les apprentissages et pour préparer les épreuves : une personne qui sait se concentrer, qui a développé la confiance en elle, qui sait utiliser sa mémoire est à l'évidence beaucoup plus efficace et moins soumise aux stress des examens (quel que soit leur niveau).
Quels que soient les objectifs, les élèves apprennent d'abord les méthodes du présent*, en particulier la
relaxation dynamique* du premier degré. Ensuite et éventuellement, les
techniques spécifiques* (sophroprogrammation future*, sophro-acceptation progressive*, entraînement de la mémoire) sont abordées. À noter que, dans le cas de la préparation aux examens, il convient de commencer l'entraînement au moins trois mois avant l'épreuve.
L'enseignant peut également utiliser les techniques sophrologiques pour aider à la concentration des élèves ou au retour au calme en cas de trop grande excitation.
Dans les classes de maternelle (la sophrologie peut être pratiquée dès l'âge de trois ans) et de primaire, la sophrologie est utile pour favoriser la structuration du schéma corporel, développer la créativité, l'imaginaire et la concentration. Plus tard, outre les aspects cités plus haut, la sophrologie pourra aider le jeune à surmonter les difficultés liées à l'adolescence et à se construire une personnalité équilibrée.
La sophrologie permet aussi de développer l'esprit de tolérance (les enfants constatent, souvent avec surprise, qu'un même exercice ne produit pas les mêmes effets chez les différents participants), améliore l'esprit d'équipe et donc la dynamique relationnelle.
La sophrologie participe ainsi à l'amélioration de la qualité de la vie dans l'établissement.
Sur le plan pratique, l'enseignant peut proposer la sophrologie directement dans ses classes et/ou intervenir dans d'autres classes (à la demande de ses collègues et/ou du chef d'établissement). Mais la sophro-pédagogie peut être également pratiquée par un sophrologue* extérieur à l'établissement, sans qu'il soit obligatoirement issu du monde de l'enseignement.
Pour certains auteurs, la sophrologie pédagogique englobe la sophrologie sociale*, la sophrologie obstétricale* et la sophrologie sportive*.
Corrélats : concentration – conduite d'échec – confiance en soi – créativité – imagination – peur de perdre, peur de gagner – schéma corporel – stress.
SOPHROLOGIE SOCIALE
Étym. : sophrologie* ; sociale, du lat. socialis, « relatif aux alliés », ou socius, « compagnon ».
Caycedo se plaît à rappeler que la sophrologie est née dans la médecine, même si elle ne peut officiellement en être considérée comme une branche. Cependant, d'autres professionnels que ceux de la santé* ont vu l'intérêt que pouvait représenter la sophrologie dans leurs métiers : les enseignants (sophrologie pédagogique) et les travailleurs sociaux (éducateurs et animateurs spécialisés, assistantes sociales). Ainsi est née la sophrologie sociale. Puis, la sophrologie continuant de se développer, des personnes sans relation directe avec ces professions se sont intéressées et formées à cette discipline. La notion de sophrologie sociale s'est ainsi plus largement étendue.
La sophrologie sociale s'intéresse à la prévention en général et à l'accompagnement des personnes en difficultés sociales : aux demandeurs d'emploi et personnes en situation précaire, au monde de l'entreprise et du travail (gestion du stress, adaptation au changement, etc.), au milieu carcéral. Son champ d'action et son domaine d'application sont donc très vastes.
Les méthodes privilégiées sont les
relaxations dynamiques* et, si possible, en groupe. Comme dans tous les autres cas, le volontariat et la motivation* sont des éléments clés pour espérer des résultats.
Corrélats : entreprise – milieu carcéral – monde du travail – prévention – prophylaxie – sophrologie pédagogique – stress.
SOPHROLOGIQUE
Adjectif dérivé du mot sophrologie. Exemples : méthode sophrologique, techniques sophrologiques.
SOPHROLOGUE
Étym. : néologisme formé à partir du mot sophrologie*.
Praticien qui exerce la sophrologie dans son cadre professionnel. Cet exercice revêt différentes formes : salarié (par exemple dans un hôpital), libéral ou en association. Il peut exercer sa profession à temps plein ou en complément de sa formation préalable (professionnel de santé*, enseignant, travailleur social, sportif, par exemple).
Mais, plus important que la forme d'exercice, l'attitude et la posture* que doit avoir le sophrologue sont essentielles.
En effet, il ne suffit pas de connaître les différentes techniques de la sophrologie pour être sophrologue. Il faut en plus une réelle qualité d'être : le sophrologue doit s'entraîner régulièrement avec les techniques qu'il propose aux sophronisants*, afin d'améliorer constamment sa réalité objective (voir « Principe de réalité objective »). Il doit avoir effectué un travail sur lui-même pour être le plus au clair possible avec le contre-transfert. Il doit également se faire régulièrement superviser, autant dans sa pratique* que dans sa relation* à l'autre, afin d'être toujours plus juste dans ses propositions de travail et dans sa dynamique relationnelle. C'est donc une profession exigeante qui demande une réelle implication personnelle et professionnelle, puisqu'il faut sans cesse se remettre en question.
D'une façon générale, le sophrologue est plutôt en position de formateur qu'en position de thérapeute : il enseigne à ses clients (en bonne santé ou malades) des méthodes qu'ils reproduiront chez eux ; en outre, dans sa pratique, il ne s'occupe pas directement du symptôme ou de la raison qui pousse une personne à le consulter. La sophrologie est véritablement une pédagogie qui permet aux sophronisants de progresser à leur rythme, de prendre leur place. Le sophrologue est un passeur, un accompagnant, et non pas un conseiller, un « directeur de conscience ». Il n'est pas celui qui « sait » pour l'autre.
Si le sophrologue se dit thérapeute, il faut que sa formation initiale l'y autorise : cette approche est réservée aux psychothérapeutes, aux professionnels de santé, médicaux et paramédicaux.
Corrélats : alliance sophronique – contre-transfert – déontologie – pouvoir du sophrologue – principe de réalité objective.
SOPHRONISANT
(n.m.) Étym. : substantif de sophronisé, formé à partir du mot sophrologie*.
D'usage en sophrologie d'inspiration phénoménologique ou existentielle. Désigne la personne qui pratique la sophrologie. Il est préféré au mot « sophronisé ». Le sophronisé serait passif et comme hypnotisé, alors que le sophronisant est et reste actif durant les pratiques. Il prend toute sa place, garde son autonomie et s'inscrit dans une dynamique existentielle.
Corrélats : autonomie – pratique – relaxation dynamique de Caycedo – sophronisation – sophronisé.
SOPHRONISATION
Étym. : dér. de sophrologie*.
Processus stéréotypé pour modifier le niveau de conscience et l'amener au niveau sophro-liminal*. Dirigée par le sophrologue en début du cursus, la sophronisation peut être rapidement maîtrisée et réalisée en autonomie. Elle se réalise au début de la pratique*, après la fermeture des yeux (même s'il est possible de la réaliser les yeux ouverts). Elle précède l'activation intra-sophronique*.
Corrélats : autonomie – lecture du corps – sophronisation de base.
SOPHRONISATION DE BASE (SB) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophronisation* ; base, du lat. basis « base, piédestal ».
Technique initiant un processus plus complet, en début de relaxation dynamique* ou avant une activation intra-sophronique*. Elle consiste en une prise de conscience des différentes régions ou systèmes* corporels, puis du corps* tout entier. Elle peut se pratiquer debout (notamment lors des relaxations dynamiques*), assis ou, désormais plus rarement, en position allongée. Avec l'entraînement sophrologique*, la sophronisation de base, première technique enseignée, permet rapidement et à elle seule un relâchement musculaire et une détente* mentale.
Lorsque la sophronisation ne précède pas une activation intrasophronique mais est directement suivie de la désophronisation*, certains auteurs parlent de sophronisation simple. Elle n'est pas alors la « base » d'un autre processus et peut servir de relaxation flash ou relaxation minute, facilement réalisable dans le quotidien.
Corrélats : sophronisation – lecture du corps.
SOPHRONISATION DE BASE VIVANTIELLE (SBV) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophronisation de base* ; vivantielle, adj. dér. de vivance*, de l'espagnol vivancia, « vécu ».
Variante de la sophronisation de base* privilégiée depuis 1989. Il s'agit d'une technique spécifique* avec activation de la présence du corps* à l'aide de la contraction musculaire, synchronisée avec la respiration (voir « IRTER »). En plus de faciliter l'accueil des sensations*, la stimulation* corporelle vise une plus grande conscience vigile aux phénomènes*.
La stimulation peut être réalisée au début de la technique (avant la lecture du corps) pour faciliter la perception* des sensations*. Elle est plus souvent privilégiée à la fin de la lecture du corps et vise alors la perception de la globalité* et unité corporelle. Une dernière variante, moins fréquente et parfois proposée pour la sophronisation de base vivantielle par systèmes*, consiste à mobiliser ou contracter les différentes régions ou systèmes* corporels (puis l'ensemble du corps) au fil de la sophronisation*, ceci pour en faciliter la prise de conscience.
Corrélats : lecture du corps – schéma corporel – sophronisation de base – sophro-respiration synchronique – sophro-stimulation corporelle – vivance.
SOPHRONISATION DE BASE VIVANTIELLE PAR SYSTÈMES (SBVS) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophronisation de base vivantielle* ; système, du gr. systéma, « assemblage, ensemble, composition ».
Variante de la sophronisation de base vivantielle* et dont le nom complet est sophronisation de base vivantielle par les cinq systèmes Isocay (SBV5SI). Il s'agit d'une technique spécifique*, privilégiée depuis les années 2000. Le protocole consiste essentiellement à prendre conscience des sensations* et de la forme d'un système (région corporelle précise) puis de l'espace d'interaction correspondant, dans l'ordre successif des cinq systèmes (de la tête aux pieds), avant la globalité* du corps*.
Corrélats : espace d'interaction – sophronisation de base – systèmes Isocay.
SOPHRONISATION STATIQUE
Étym. : sophronisation, dér. de sophrologie* ; statique, du gr. statikos, « relatif à l'équilibre des corps ».
La sophronisation (ou sophronisation statique) désigne ici un type de séance, en sophrologie, dans lequel les participants ne réalisent pas de stimulations corporelles. Elle est initiée par une sophronisation de base, avant une activation positive au niveau sophro-liminal (activation intra-sophronique*) et se termine par une dynamisation et la désophronisation*.
Corrélats : sophronisation de base – techniques spécifiques.
SOPHRONISÉ
(n.f. ou n.m.) Étym. : néologisme formé à partir du mot sophrologie*.
Désigne à l'origine la personne qui pratique la sophrologie. Au fur et à mesure de l'évolution de celle-ci vers la dimension phénoménologique et existentielle, considérant que ce mot est passif, certains sophrologues ont préféré employer le mot « sophronisant ». Le sophronisé serait plus proche de la relaxation* profonde, d'une forme d'hypnotisation, alors que le sophronisant est actif et partie prenante dans le processus sophrologique.
Corrélats : pratique – sophronisant.
SOPHRO-ACCEPTATION PROGRESSIVE (SAP) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-*; acceptation, du lat. acceptio, « action de recevoir, admission » ; progressive, du lat. progressum, « aller en avant ».
Première et principale technique de « futurisation » décrite par Caycedo* ; souvent utilisée pour la préparation à une épreuve ou au changement (physique, émotionnel ou cognitif).
Dans un premier temps, le sophronisant*, au niveau sophro-liminal*, est invité à s'imaginer, se ressentir positivement dans une situation à venir (classiquement dans un délai d'un à deux mois). Lorsque la situation lui est présente, il le signale au sophrologue* (voir « Signe, signal* ») qui s'efforce alors, à l'aide d'un terpnos logos* persuasif, à renforcer l'acceptation du schéma corporel d'alors, puis à renforcer les capacités de la conscience utiles à cette occasion et dynamiser les émotions* et pensées positives. Cette pratique* devra être, idéalement, répétée de manière quotidienne et autonome par le sophronisant qui, au fil des entraînements, diminuera progressivement le délai envisagé pour se rapprocher des jours qui suivent l'exercice. D'autres variantes de protocoles* sont possibles. Elles visent toutes l'acceptation progressive d'un nouveau schéma existentiel (voir « Principe du schéma existentiel »).
Corrélats : futurisation – principe du schéma existentiel – schéma corporel – sophro-programmation future.
SOPHRO-ACTIVATION VITALE (SAV) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; activation, dér. d'actif, du lat. activus, « qui agit, qui concerne l'action » ; vitale, du lat. vitalis « qui concerne la vie, qui entretient, donne la vie » et « qui est digne d'être vécu ».
Technique de « présentation* » (voir « Présentification ou présentation (techniques de) »), variante de la sophro-stimulation vitale. Elle se distingue de cette dernière par le fait d'activer les sensations* de manière plus douce, sans véritable stimulation.
Corrélat : sophro-stimulation vitale.
SOPHRO-ANALYSE VIVANTIELLE CAYCÉDIENNE (SAVC) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; analyse, du gr. analusis, « décomposition, résolution d'un tout en ses parties » ; vivantielle, dér. de vivance* ; caycédienne, adj. du nom de Caycedo*.
Examen des phénomènes expérimentés lors des pratiques sophrologiques à partir de la description orale ou écrite du sophronisant*. Cette analyse est, dans un premier temps, menée par le sophrologue qui, sans porter de jugement, utilise des questions ouvertes orientées, pour renforcer et activer le principe d'action positive et faciliter la découverte progressive par le sophronisant de ses valeurs existentielles*. Elle sera par la suite réalisée de manière autonome par les participants, notamment lors de leur entraînement sophrologique* à partir de leurs phéno-descriptions écrites.
Corrélats : dialogue post-sophronique – écoute active – écoute participative – phéno-description – principe d'action positive.
SOPHRO-ATTENTION (SA) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-*; attention, du lat. attentio, dér. de attendere, « tendre son esprit vers ».
Technique de « présentation* » (voir « Présentification ou présentation (techniques de) ») consistant à s'intéresser de manière prolongée, sans jugement ni rationalisation, à un phénomène* choisi. Cette attention peut être sur un ou plusieurs stimuli internes (par exemple une ou plusieurs sensations intéroceptives, la respiration*, une évocation mentale) ou externes (sensations extéroceptives). On peut, de plus, distinguer l'attention focalisée sur un stimulus* (inhibition des autres phénomènes), l'attention divisée (plusieurs stimuli simultanément), l'attention partagée (changement volontaire de stimuli au cours d'un même exercice), etc. Cela permet aussi d'apprendre à faire une « parenthèse » avec les éventuelles difficultés quotidiennes ou les pensées automatiques (discours intérieur) au profit d'un support décidé.
Il est probable que toutes les techniques et méthodes utilisées en sophrologie renforcent cette capacité. L'attention se renforce et augmente avec la répétition, l'entraînement sophrologique*.
Corrélats : concentration – contemplation – méditation – Moi présentiel – objet de concentration – sensation.
SOPHRO-CONCENTRATION (SCO) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; concentration, du lat. cum, « avec », et centrum, « centre d'un cercle, milieu d'un ensemble ».
Technique de « présentation* » (voir « Présentification ou présentation (techniques de) ») visant à développer la concentration mentale. On peut y distinguer notamment la concentration sur un objet neutre*, initiée avec la relaxation dynamique* du premier degré, de la concentration dite réflexive, inspirée des koans du zen* et utilisée dans la forme originelle (avant 1993) de la relaxation dynamique du troisième degré.
Corrélats : concentration – contemplation – méditation – Moi présentiel – objet de concentration.
SOPHRO-CORRECTION SÉRIELLE (SCS) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; correction, du lat. corrigere, « redresser, réformer » ; sérielle, du lat. series, « file, enchaînement, suite ininterrompue ».
Technique de « futurisation* » utilisée pour une désensibilisation émotionnelle progressive à une situation redoutée. Il s'agit d'une technique qui vise un changement ou un déconditionnement comportemental. Elle est surtout utilisée pour le traitement des états anxieux dans le cadre de la sophro-thérapie.
Le sophronisant* établit avec le praticien une hiérarchie de situations, sources d'angoisse ou de manifestations de stress* importantes. Après un entraînement préalable sur plusieurs séances à d'autres techniques préparatoires, il est invité à évoquer mentalement, au niveau sophro-liminal*, la situation la plus faible de la liste établie. Dès qu'il en ressent le besoin, il signifie au praticien, à l'aide d'un signe convenu, son souhait d'arrêter l'évocation. Le sophrologue induit alors, à l'aide d'un terpnos logos* persuasif, la substitution des sensations* désagréables par des sensations positives préalablement expérimentées dans d'autres séances et facilement mobilisables. Plusieurs séries d'expositions en imagination* et de substitutions sont ainsi réalisées au cours de la même pratique* et répétées en entraînement quotidien. Ensuite, lorsque l'évocation de la situation devient confortable, le sophronisant est invité à l'expérimenter dans la réalité, là encore de manière progressive et programmée. Les séances et entraînements suivants progresseront conformément à la liste établie initialement.
Cette technique, très proche de la technique de désensibilisation systématique mise au point par le thérapeute comportementaliste Wolpe, est à manier avec beaucoup de prudence.
Corrélats : anxiété – hypnose – sophro-acceptation progressive – sophrosubstitution sensorielle – sophro-thérapie.
SOPHRO-DÉPLACEMENT DU NÉGATIF (SDN) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; déplacement, du lat. dis-, préfixe qui indique l'éloignement, et platea, « place » ; négatif, du lat. negativus, « qui nie, qui refuse ».
L'une des trois techniques clés de « présentation* » (voir « Présentification ou présentation (techniques de) »), avec la sophronisation de base vivantielle* et la sophro-activation vitale* proposée actuellement en sophrologie orthodoxe*. Le sophro-déplacement du négatif se réalise en sophrorespiration synchronique*. Après une contraction du corps en apnée inspiratoire, il s'agit, sur plusieurs expirations successives, de « déplacer » vers l'extérieur ou « mettre entre parenthèses » le négatif.
Cette technique peut se décliner sous différentes formes. Elle peut être réalisée directement sur l'ensemble du corps* (une contraction globale associée à une série d'expirations). Elle peut se faire par les cinq systèmes* corporels (systèmes Isocay*), du premier au cinquième ; elle prend alors le nom de sophro-déplacement du négatif par cinq systèmes et peut se faire soit avec une contraction d'un système et plusieurs expirations, avant de passer aux systèmes suivants puis la globalité* du corps, soit démarrer par une seule contraction de l'ensemble du corps, puis plusieurs expirations sur chaque système successif, en terminant toujours par l'ensemble du corps (cette dernière modalité prend alors le nom de sophro-déplacement du négatif par les cinq systèmes abrégés).
Corrélats : contraction – détente – IRTER – libération des tensions inutiles – négatif.
SOPHRO-HARMONISATION VITALE (SHV) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; harmonisation, du gr. harmonia, « harmonie, accord »vitale, du lat. vitalis « qui concerne la vie, qui entretient, donne la vie » et « qui est digne d'être vécu ».
Technique de « présentation* » (voir « Présentification ou présentation (techniques de) »), variante de la sophro-stimulation vitale. Elle se distingue de cette dernière par le fait d'essayer d'activer seulement les tissus et organes, pour un fonctionnement harmonieux.
Corrélat : sophro-stimulation vitale.
SOPHRO-INTÉGRATION MNÉSIQUE (SIMN) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; mnésique, du gr. mnêsis, « mémoire, rappel, souvenir » ; intégration, du lat. integratio, « rétablissement ».
Variante de la sophro-mnésie progressive sur une ou plusieurs périodes (voir sophro-mnésie progressive des trois âges*, dans ce dernier cas) avec, comme pour la sophro-mnésie senso-perceptive, un accent sur les sensations* et perceptions* de la situation, et ce de manière explicite à l'aide du terpnos logos* du praticien.
Corrélats : prétérisation – sophro-mnésie progressive – sophro-mnésie senso-perceptive.
SOPHRO-MNÉSIE OU SOPHROMNÉSIE
Étym. : sophro-* ; mnésie, du gr. mnêsis, « mémoire, rappel, souvenir ».
1. Les sophro-mnésies désignent les phénomènes* spécifiques de la mémoire, qui peuvent être expérimentés lors des techniques ou méthodes sophrologiques.
2. Ces termes sont utilisés comme préfixes génériques pour désigner des techniques spécifiques de prétérisation pendant lesquelles le sophronisant* évoque, selon différentes modalités et protocoles*, un ou plusieurs souvenirs.
Corrélat : prétérisation.
SOPHRO-MNÉSIE LIBRE (SMNL) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-mnésie* ; libre, du lat. liber, « sans entrave ».
Technique de « prétérisation* » pendant laquelle le sophronisant* évoque, mentalement et à sa propre initiative, un ou plusieurs souvenirs agréables, récents ou anciens, à l'aide d'images, de sentiments*, pensées, etc.
Corrélat : sophro-mnésie.
SOPHRO-MNÉSIE POSITIVE SIMPLE (SMNPS) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-mnésie* ; positive, de positif*; simple, du lat. simplex, « simple ».
Technique de « prétérisation* » débutant comme une sophro-mnésie libre avec l'évocation d'un ou plusieurs souvenirs. Le praticien demande au sophronisant* de s'arrêter sur un moment positif déterminé et réel de son choix (étape de « fixation ») en le signifiant par un signe convenu. Le sophrologue interroge alors le sophronisant sur les sentiments positifs de la situation, avant de passer à un autre moment, une autre période, et répéter le même protocole*. Plusieurs périodes, dans un ordre chronologique, peuvent être ainsi évoquées au cours d'une même pratique*.
Cette technique, avec l'expression du sophronisant au cours de la pratique, peut permettre au praticien de repérer, indirectement et en douceur, le négatif* latent derrière le positif exprimé. Le sophrologue vise ensuite à renforcer le positif de l'expérience lors du dialogue post-sophronique*.
Corrélats : positif – principe d'action positive – sophro-analyse vivantielle – sophro-mnésie libre.
SOPHRO-MNÉSIE PROGRESSIVE (SMNP) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-mnésie* ; progressive, du lat. progressus, « marche en avant, développement des choses ».
Technique de « prétérisation* » pendant laquelle le sophronisant* s'entraîne à renforcer, dans un processus d'intégration progressif, le positif* de toutes ses expériences passées. Pour cela, il est invité à évoquer le souvenir positif le plus ancien, à l'aide d'images, de sentiments*, pensées, etc., avant de remonter progressivement et chronologiquement le cours de sa vie, de souvenirs en souvenirs, jusqu'à l'instant présent*, renforcé par les sensations* actuelles.
Certains praticiens proposent de démarrer par les souvenirs positifs les plus récents, pour évoquer ensuite et progressivement les souvenirs de plus en plus anciens, toujours au cours de la même pratique*.
Une autre variante fréquente, qui semble plus facile à mettre en œuvre, est la technique de sophro-mnésie progressive dite des trois âges.
Corrélats : prétérisation – sophro-mnésie progressive des trois âges.
SOPHRO-MNÉSIE PROGRESSIVE DES TROIS ÂGES (TECHNIQUE DE) OU SOPHRO-MNÉSIE POSITIVE SIMPLE DES TROIS ÂGES (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-mnésie progressive* et sophro-mnésie positive simple*.
Modalité particulière de la sophro-mnésie progressive, volontiers utilisée pour la rééducation de la mémoire. Le praticien propose au sophronisant* de diviser sa vie passée en trois tiers à peu près égaux, puis d'évoquer librement un souvenir positif* pour la première période, avant de passer, après quelque temps, à la suivante pour terminer avec la plus récente.
Pour chaque période, le praticien peut inviter le sophronisant à fixer un moment particulier pour le préciser, l'enrichir de détails sensoriels, affectifs, émotionnels, avant de le « présenter » sous forme de résumé (mot, image, phrase).
La technique de sophro-présence du positif* peut être réalisée de manière abrégée après chaque période.
Corrélats : sophro-intégration mnésique – sophro-mnésie progressive.
SOPHRO-MNÉSIE SENSO-PERCEPTIVE (SMNSP) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-mnésie* ; senso, de sensation* ; perceptive, de perception*.
On trouve dans cette technique des similitudes avec la sophro-mnésie libre. L'accent est mis sur les sensations et perceptions de la situation, et ce de manière explicite à l'aide du terpnos logos* du praticien.
Le protocole* démarre comme pour la sophro-mnésie libre mais, au lieu de laisser venir les phénomènes* dans un temps de silence*, le praticien demande au sophronisant* de fixer le positif*, souvent à l'aide d'une stimulation* corporelle en sophro-respiration synchronique*, et d'enrichir son expérience à l'aide d'un maximum de sensations, perceptions, sentiments, etc. Une sophro-mnésie libre vise à devenir senso-perceptive dans une approche davantage phénoménologique.
Corrélats : perception – sensation – sentiment – sophro-mnésie libre.
SOPHRO-PÉDAGOGIE SPORTIVE
Étym. : sophro-* ; pédagogie, du gr. paidagôgos, « qui conduit les enfants » ; sportive, de sport*.
Ensemble des outils sophrologiques utilisés pour la préparation des sportifs ; ces outils, comme dans toute pédagogie, s'enseignent et s'apprennent avec un sophrologue* pour que le sujet sportif soit autonome dans leur usage.
Corrélats : autonomie – concentration – conduite d'échec – corporalité – corps – peur de perdre, peur de gagner – récupération – sport.
SOPHRO-PRÉSENCE IMMÉDIATE (SPI) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; présence* ; immédiate, du lat. immediatus, « qui se fait sans intermédiaire, sans intervalle dans le temps ou dans l'espace ».
Technique de « présentation* » (voir « Présentification ou présentation (techniques de) ») similaire à la technique de sophro-présence du positif qui la remplace actuellement. La sophro-présence immédiate souligne le caractère actuel, dans l'instant, des phénomènes* expérimentés.
Corrélat : sophro-présence du positif.
SOPHRO-PRÉSENCE DU POSITIF (SPP) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; présence* ; positif*.
Complément du sophro-déplacement du négatif*, cette technique de « présentation* » (voir « Présentification ou présentation (techniques de) ») consiste à mobiliser sur chaque inspiration le positif dans tout le corps*, toute la conscience*. Une évocation agréable (image, sensation*, sentiment*, etc.) peut faciliter et/ou amorcer le processus. La sophro-présence du positif est réalisée en début de pratique* pour l'orienter vers le « positif ».
Comme pour le
sophro-déplacement du négatif*, il est possible de réaliser cette technique en suivant l'ordre des systèmes*.
Caycedo* parle, au sujet de cette technique, d'une « somatisation du positif ».
SOPHRO-PRÉSENCE RELAXANTE (SPR) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; présence* ; relaxante, de relaxation*.
Technique de « présentation* » (voir « Présentification ou présentation (techniques de) ») consistant à évoquer un contenu (image, émotion*, etc.) qui favorise le calme intérieur, la détente* dans le moment présent*, qui peut parfois s'accompagner d'un ancrage* corporel pour en faciliter l'intégration et la mobilisation à venir. La répétition du support choisi librement par le sophronisant* induit, au fil des répétitions, une efficacité accrue dans un laps de temps* qui peut être progressivement écourté.
Corrélats : détente – relaxation.
SOPHRO-PROGRAMMATION FUTURE (SPF) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-*; programmation, du gr. programma, « ce qui est écrit à l'avance, ordre du jour » ; future, de futurisation*
Technique de « futurisation » complémentaire à la sophro-acceptation progressive. Comme pour cette dernière technique, plusieurs modalités sont possibles. Le plus souvent, la SPF consiste en une sorte de mémoire du futur : le sophronisant* se projette en imagination* au-delà d'un événement redouté pour en évoquer son vécu* positif* à un proche (ou à lui-même). Il peut, par exemple, se projeter après la situation et s'imaginer raconter à un être cher sa grande satisfaction d'avoir surmonté des difficultés, évoquer ses sensations positives d'alors, etc. Une autre variante consiste à imaginer positivement (physiquement et psychologiquement) le déroulement de la situation elle-même, de la veille à l'après-épreuve (image finale de bien-être). Le sophrologue* devra toujours veiller à respecter le principe de réalité objective* et à se démarquer d'une pensée magique.
Corrélats : futurisation – pensée magique – sophro-acceptation progressive.
SOPHRO-RESPIRATION SYNCHRONIQUE (SRS) (TECHNIQUES DE)
Étym. : sophro-* ; respiration* ; synchronique, du gr. sunkronismos,« événement en même temps ».
Désigne, en sophrologie, les techniques qui associent un ou plusieurs moments de la respiration* avec des mouvements (par ex., des stimulations* corporelles lors des relaxations dynamiques*), des formulations mentales (exemple type avec la protection sophro-liminale), des images choisies par le sophronisant* (parfois utilisées lors de la sophro-présence du positif* et d'autres techniques), des sensations* (par ex., de la sophro-stimulation vitale*), etc.
La synchronisation de la respiration avec des techniques est très fréquemment utilisée en sophrologie. En plus de faciliter la présence* à l'expérience par une respiration dirigée, elle permet d'entraîner ou renforcer l'effet ou les effets visés.
N.B. : la sophro-respiration synchronique est parfois confondue avec la technique de protection sophro-liminale qui n'est que l'une des modalités décrites.
Corrélats : IRTER – protection sophro-liminale – respiration.
SOPHRO-STIMULATION CORPORELLE (SSTC) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; stimulation* ; corporelle, de corps*.
Processus qui vise essentiellement à activer la présence du corps* ou d'une région corporelle à la conscience*, à l'aide de mouvements codifiés ou libres. Les sophro-stimulations corporelles ont une place fondamentale dans les relaxations dynamiques et permettent de dynamiser le principe du schéma corporel comme réalité vécue*. Elles sont réalisées en respiration* libre ou, plus souvent, en respiration synchronique*. Elles sont suivies d'une pause phronique d'intégration*.
Corrélats : IRTER – relaxation dynamique de Caycedo – sophro-respiration synchronique.
SOPHRO-STIMULATION PROJECTIVE (SSTP) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; stimulation* ; projective, du lat. projectus, « jeté en avant ».
Technique volontiers utilisée dans les domaines de la musique, de la danse, du cirque, de la kinésithérapie* et aussi en sophro-pédagogie sportive* (qui nous servira d'exemple dans cette définition), pour l'amélioration d'un geste technique et son application à l'entraînement et en compétition.
Dans un premier temps, au niveau sophro-liminal*, le sportif précise et améliore son geste technique avec l'aide de son entraîneur, en profitant de sa capacité à vivre son schéma corporel* en mouvement par sa pratique* sophrologique ; dans un deuxième temps, toujours au niveau sophro-liminal*, le sportif se représente, par sa capacité de visualisation, en train de réaliser le geste technique à la perfection ; dans un troisième temps, le sportif se projette en situation future en train de réaliser, lors d'une compétition, le geste parfait, animé de sentiments* positifs*, tels que la confiance en soi*, la réussite, l'harmonie* et l'élégance.
On imagine l'adaptation de cette technique aux autres domaines cités plus haut.
Corrélats : futurisation – sport – visualisation.
SOPHRO-STIMULATION VITALE (SSTV) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; stimulation* ; vitale, du lat. vitalis, « qui concerne la vie, qui entretient, donne la vie » et « qui est digne d'être vécu ».
Technique de « présentation » (voir « Présentification ou présentation (techniques de) ») proposée en sophrologie orthodoxe* depuis 2001 et présentée comme la troisième et dernière technique clé (après la sophronisation de base vivantielle* et le sophro-déplacement du négatif*). Elle oriente la vivance* de chaque système* corporel successif, du premier au cinquième, et/ou de tout le corps* (suivant la procédure de la technique de sophro-déplacement du négatif*), vers « une douce augmentation de la température, de l'énergie*, de la chaleur vitale et du plein fonctionnement des tissus et des organes vitaux » (Caycedo, 2001
Trois modalités ou variantes très proches les unes des autres sont proposées : la
sophro-stimulation vitale proprement dite, la
sophro-activation vitale et la
sophro-harmonisation vitale.Ces techniques sont réalisées en sophro-respiration synchronique*, assis ou debout. Il est proposé de prononcer mentalement les deux premiers mots de la technique sur l'inspiration, le mot « vitale » sur l'expiration. D'abord expérimentées de manière spécifique, lentement et progressivement, une fois maîtrisées, elles sont réalisées plus rapidement suivant un protocole* abrégé, avec les deux autres techniques clés et ce au début des techniques spécifiques* et relaxations dynamiques*.
Corrélats : présentification – sophro-activation vitale – sophro-harmonisation vitale.
SOPHRO-SUBSTITUTION MNÉSIQUE (SSUBSTMN) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-mnésique* ; substitution, du lat. substituere, « mettre sous, mettre à la place de ».
Technique thérapeutique qui consiste en la désensibilisation d'un souvenir perçu au départ comme négatif*.
Le sophronisant* évoque quelques instants un souvenir « légèrement » négatif. Dès que les sensations* négatives deviennent inconfortables, l'évocation est arrêtée au profit d'un sophro-déplacement du négatif abrégé (un signe convenu, comme le lever d'un index, peut être utilisé). Suit alors l'évocation d'une situation ressource positive, préalablement maîtrisée (par exemple la sophro-présence relaxante*). Le souvenir « négatif » est ensuite de nouveau évoqué, mais de manière distanciée ou dissociée : il est par exemple possible de le percevoir comme de l'extérieur (certains praticiens proposent de le « voir comme sur un écran »).
Une variante consiste à faire émerger puis développer le positif* du souvenir, avec ses répercussions existentielles actuelles.
La sophro-substitution mnésique est délicate à utiliser et peut faire émerger des phénomènes* difficiles à gérer. Elle est de ce fait volontiers réservée aux psychothérapeutes.
Le sophronisant peut, avec cette technique, bénéficier d'une double action, avec un effet cathartique et une prise de distance, voire une prise de sens positive.
Corrélats : prétérisation – sophrologie analytique – sophro-correction sérielle – sophro-déplacement du négatif – sophro-thérapie.
SOPHRO-SUBSTITUTION SENSORIELLE (SSUBSTS) (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-*; substitution, du lat. substituere, « mettre sous, à la place de » ; sensorielle, dér. du lat. sensorium, « siège d'une faculté ».
L'une des premières techniques de « présentation* » (voir « Présentification ou présentation (techniques de) »), la SSS, issue de l'hypnose, consiste à remplacer une sensation par une autre. Cette technique, très inductive, est proposée comme anesthésie naturelle puis analgésie locale. La sensation douloureuse peut ainsi être remplacée par une sensation de froid, d'engourdissement, etc. Après une période d'entraînement sophrologique*, il devient possible de planifier (sophro-programmation future*) le changement de sensation pour une durée déterminée.
Corrélats : douleur – hypnose – induire – odontostomatologie – perception – sensation.
SOPHRO-THÉRAPIE (ORIENTATION PSYCHANALYSE PHÉNOMÉNOLOGIQUE)
Étym. : sophro-* ; thérapie, du gr. thérapeueîn, « soigner » ; phénoménologique, de phénoménologie*.
Au même titre que la sophrologie médicale* et la sophrologie analytique*, la sophro-thérapie est une branche distincte de la sophrologie unissant la sophrologie aux méthodes psychothérapeutiques. Elle est utilisée dans les cas de troubles psychopathologiques. Et le sophro-thérapeute est à la fois psychothérapeute et sophrologue.
Dans un premier temps, en sophro-thérapie, deux sophrologues français, Jacques Donnars et Jean-Pierre Hubert, ont distingué la sophrologie découvrante* d'inspiration analytique et ses outils, tels que la sophroanalyse, la sophro-onirie ou la sophro-mnésie*, de la sophrologie recouvrante* d'inspiration comportementale et ses outils, tels que la sophro-acceptation progressive* ou la sophro-correction sérielle*. Cette distinction est un peu dépassée aujourd'hui, puisque la sophro-thérapie met en application des techniques thérapeutiques comportementalistes et des techniques d'exploration en profondeur qui ne relèvent plus du paradigme de la psychanalyse, mais de l'avènement de la phénoménologie. Car, la sophro-thérapie a trouvé son origine dans la phénoménologie de Binswanger, psychiatre suisse, père de la psychiatrie phénoménologique qu'il introduit en 1922. L'approche phénoménologique du sujet* perturbé a pour but de lui laisser découvrir « ses ou son projet(s) de monde » – ses schémas imaginaires – qui l'animent, afin d'en décrire les tonalités et les directions de signification.
Certes, la sophro-thérapie tire parti de la première topique de Freud (inconscient, préconscient et conscient), étant donné que l'état sophronique nous place au niveau du préconscient et nous ouvre sur l'inconscient pour laisser émerger nos schémas imaginaires en tant que sujet-sophronisant.
Les sophro-thérapeutes retiennent plus volontiers le terme de « sophro-thérapie phénoménologique » que celui de « sophro-analyse », plus à même de décrire la rencontre des deux imaginaires, celui du sophro-thérapeute et celui du sujet-sophronisant, car :
• le dénominateur commun de ces pratiques cliniques est le passage du corps* propre au corps fantasmé, passage favorisé par ce premier état modifié de conscience qu'est le niveau sophro-liminal* ;
• au niveau sophro-liminal, les résistances ou défenses du sujet-sophronisant sont amenuisées, ce qui permet de déjouer le pouvoir du mental et de laisser jaillir de l'inconscient les schémas imaginaires ;
•
le
niveau sophro-liminal, vécu par le sophro-thérapeute et le sujet-sophronisant, opère l'espace de la rencontre par les associations des deux imaginaires, des deux inconscients.
Il n'est plus question de la libre association verbale (cf. psychanalyse), mais d'une libre association de deux schémas imaginaires s'exprimant dans l'espace de la rencontre, sous forme de fantasmes, rêves, images et sensations*.
À l'encontre d'une psychanalyse classique, le recueil du vécu* en sophro-thérapie phénoménologique se veut a priori descriptif et non analysant. Les phénomènes psychiques et physiques structurants opèrent dans l'espace de la rencontre des deux imaginaires, celui du sophro-thérapeute et du sujet-sophronisant.
La sophro-thérapie phénoménologique met en œuvre, outre les techniques classiques de la sophrologie (sophro-acceptation progressive, sophro-correction sérielle, sophronisation de base*, relaxations dynamiques de Caycedo*), la sophro-onirie. C'est l'exploration des rêves au niveau sophro-liminal. Dans l'espace de la rencontre, le sujet-sophronisant revit soit des situations de rêves rapportées de ses rêveries nocturnes, soit l'activation intra-sophronique* déclenche une activité onirique à partir de situations imaginées ou réelles naissant du vécu corporel immédiat de la séance, d'un affrontement des deux imaginaires et de ce qu'il éveille comme sensibilité affective imaginée. Cet outil de la sophro-thérapie phénoménologique s'intéresse au déchiffrage de ce que, d'une part, les rêves nous dévoilent de notre passé et, d'autre part, de ce qu'ils symbolisent dans le présent*, mais encore la direction de signification qu'ils font apparaître pour nos futurs agissements. La sophro-mnésie, autre pratique de la sophro-thérapie phénoménologique, explore notre mémoire en déjouant les résistances et les défenses que notre psyché a installées. Par-là même, le sujet-sophronisant* sera amené à revivre et revisiter des situations réelles ou fantasmées du passé, vécues comme traumatisantes, surgissant de son inconscient.
En effet, le sujet-sophronisant n'est jamais seul dans cet espace. Il vit et verbalise ses émotions* psychiques et physiques dans l'espace de la rencontre imaginaire. L'effet volcanique et désinhibiteur (la catharsis), qu'entraîne la re-vivance traumatique, est recherché afin de réconcilier l'être avec lui-même.
Corrélats : Binswanger – contre-transfert – phénoménologie – transfert.
SOPHRO-THÉRAPIE EXISTENTIELLE
Étym. : sophro-* ; thérapie, du gr. thérapeueîn, « soigner » ; existentielle, d'existence*.
Pour certains, la sophrologie est une pédagogie qui peut évidemment avoir des effets thérapeutiques : la personne intègre des techniques, les reproduit et constate les résultats.
Pour d'autres, la sophrologie est une thérapie : elle s'inscrit dans le champ des psychothérapies.
La sophro-thérapie existentielle, courant qui considère la sophrologie comme une psychothérapie, se place dès le début dans le champ clinique de la sophrologie comme dans une recherche holistique.
Elle se situe d'abord comme un prolongement de la
sophrologie caycédienne : Caycedo* a été le premier à parler de « sophrologie existentielle » mais, selon la sophro-thérapie existentielle, il n'est pas allé assez loin dans la recherche de l'être-mieux que chacun porte en soi et n'a donc pas exploité suffisamment la dimension thérapeutique de la sophrologie.
Si la psychologie traite seulement des comportements de la conscience ordinaire*, la sophro-thérapie existentielle s'intéresse à la totalité des phénomènes* qui traversent les états de la conscience*, dont le sentiment de mal-être.
L'entraînement sophrologique* est indissociable de la méthode : il installe progressivement un ancrage* dans la corporalité* du sujet*. Ce dernier se sent alors plus présent* à lui-même et provoque ainsi un changement dans sa position d'être.
Ce changement se traduit en particulier par la « fonte » des défenses pathologiques générées par l'angoisse : la sophro-thérapie existentielle oriente alors une partie de son travail sur ce terrain, en constatant que, par la pratique*, le regard du sophronisant* évolue à la fois sur le monde et lui-même : être présent à soi évite de se faire happer par le monde ambiant, tout en créant progressivement un sentiment de sécurité interne qui régule l'angoisse.
La sophro-thérapie existentielle se veut une thérapie, partant du principe qu'elle constitue un soin apporté au sophronisant* inscrit dans une connaissance toujours plus subtile de lui-même. Elle permet au sujet de ne plus être seulement ce que l'entourage et la société souhaitent qu'il soit, mais ce que lui-même décide, en trouvant sa juste place dans le temps* où il se situe.
Corrélats : authentique, inauthentique – on (dictature du) – relaxation dynamique de Caycedo.
SOPHRO-TRIDIMENSIONNALITÉ AXIOLOGIQUE TEMPORELLE EXTERNE (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; tridimensionnalité* ; axiologique, d'axiologie* ; temporelle, de temps* ; externe, du lat. externus, « ce qui est extérieur ».
Technique de sophronisation*. Se pratique plus volontiers en relation individuelle, lorsque le sophronisant* maîtrise bien les techniques spécifiques* du présent, du futur, du passé et les sophro-tridimensionnalités internes*. Elle dure environ dix minutes et s'effectue en posture* des deuxième et troisième degrés.
Après une sophronisation de base vivantielle*, une activation intrasophronique*, le sophronisant prend la posture du troisième degré. Il entrouvre les yeux, porte son regard sur un objet et laisse venir (sans intellectualisation) successivement et guidé par le terpnos logos* du praticien, les valeurs existentielles passées, présentes et à venir de l'objet qu'il regarde. Puis il referme les yeux, reprend la posture du deuxième degré. Vient ensuite la question radicale sur les valeurs existentielles du sujet* à cet instant précis, puis la désophronisation* et le dialogue post-sophronique*.
Cette technique est intéressante, car elle permet au sophronisant de se rendre compte que c'est lui qui donne (ou non) des valeurs à ce qui l'entoure. Elle développe ainsi le sentiment de responsabilité*, de place dans l'existence*. En même temps, elle favorise le développement de l'intuition (le sujet « voit » les valeurs à venir de l'objet choisi).
Lorsque cette pratique* est bien intégrée, il est possible d'effectuer en groupe le même travail sur les personnes.
Corrélats : axiologie – existence – responsabilité – temps – valeurs existentielles.
SOPHRO-TRIDIMENSIONNALITÉ AXIOLOGIQUE TEMPORELLE INTERNE (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; tridimensionnalité* ; axiologique, d'axiologie* ; temporelle, de temps* ; interne, du lat. internus, « ce qui est en dedans ».
Technique de sophronisation*. S'effectue le plus souvent en relation individuelle, lorsque le sophronisant* maîtrise bien les techniques spécifiques* du présent*, du futur et du passé. Elle dure environ dix minutes et se pratique en posture* du deuxième degré.
Après une sophronisation de base vivantielle*, une activation intrasophronique*, le sophronisant* laisse venir (il est important qu'il n'y ait aucune intellectualisation) successivement et guidé par le terpnos logos* du praticien des valeurs existentielles passées, présentes et à venir, qu'il porte à un thème défini par lui (le sophronisant) lors du dialogue présophronique*. Vient ensuite la question radicale sur les valeurs existentielles du sujet* à cet instant précis, puis la désophronisation* et le dialogue post-sophronique*.
Cette technique est très efficace, car elle permet au sophronisant de repérer ses valeurs existentielles et leur évolution dans le temps. Elle dynamise également l'intuition (le sujet « voit » les valeurs à venir de ce qu'il a choisi comme thème). Elle permet de donner ou de trouver du sens à l'existence passée, présente et à venir, renforçant ainsi la personne dans son être-au-monde.
Corrélats : axiologie – existence – temps – valeurs existentielles.
SOPHRO-TRIDIMENSIONNALITÉ SPATIALE (TECHNIQUE DE)
Étym. : sophro-* ; tridimensionnalité* ; spatiale, du lat. spatium, « espace ».
Technique de sophronisation* qui se pratique en groupe ou en individuel, lorsque le sophronisant* maîtrise bien les techniques spécifiques* du présent*, du futur et du passé, les tridimensionnalités temporelles. Elle dure environ dix minutes et se déroule en posture* des deuxième et troisième degrés.
Après une sophronisation de base vivantielle*, une activation intrasophronique*, le sophronisant prend la posture du deuxième degré. Par la lecture du corps*, il prend conscience du Moi corporel*. Par la concentration sur l'objet* (si nécessaire), il prend conscience du Moi présentiel*. Ainsi se produit la rencontre entre le Moi corporel et le Moi présentiel, ce qui permet l'émergence du Moi phronique*. Le « lieu » du Moi phronique est la région phronique.
Puis, le sophronisant prend la
posture du troisième degré, entrouvre les yeux et les referme plusieurs fois, à son rythme et à sa convenance. Il prend conscience de l'espace phronique.
Après une phase d'intégration en posture du deuxième degré, il reprend la posture du troisième degré. Il entrouvre les yeux et les referme plusieurs fois à son rythme et à sa convenance. Il prend conscience du territoire phronique.
La pause de totalisation* s'effectue en posture du deuxième degré, avec la question radicale sur les valeurs, et enfin, la désophronisation* suivie du dialogue post-sophronique*.
Technique peu utilisée, elle favorise la prise de conscience de la place que le sujet occupe, par rapport à lui-même, dans son environnement, dans le monde.
Logiquement, le territoire phronique devrait correspondre à notre monde intérieur, puisque le mot territoire désigne ce qu'il y a de plus proche, de plus intime et de mieux connu pour chacun d'entre nous ; viendrait ensuite la région phronique, ce qui nous est encore assez facilement accessible ; et, enfin, devrait se trouver l'espace phronique, l'immensité de l'infini.
Dans cette expérience, le plus proche est la région, ce qui donne d'emblée une place plus large à notre monde intérieur ; l'espace nous devient accessible par nos organes sensoriels* ; l'immensité de l'univers est le territoire, ce lieu où nous sommes en sécurité, parce que « chez nous ». L'impact existentiel de ce travail est important pour toutes les personnes qui souffrent d'insécurité, de manque de confiance en elles : où qu'elles aillent, elles sont partout « chez elles ».
Corrélats : confiance en soi – espace phronique – existence – région phronique – territoire phronique – valeurs existentielles.
SPASMOPHILIE
Étym. : du gr. spasmos, « spasme », et philo, « ami ».
Syndrome clinique, atteignant trois femmes pour un homme, comprenant un ensemble de symptômes se développant dans un climat de tension nerveuse et d'anxiété. La symptomatologie est invalidante et fait aller le patient à la recherche de solutions diverses, médicales et autres. Elle associe différents signes : picotements, fourmillements, tressautements et tremblements de groupes musculaires, crispations, contractures, sensation de perte de connaissance sans réelle perte de connaissance, tachycardie, dyspnée, céphalées et migraines. Les causes biologiques ne sont pas affirmées ; en particulier, la carence en magnésium n'est plus retenue. Il est, par ailleurs, à noter que l'entité spasmophilie, expliquée par des troubles métaboliques, n'est reconnue qu'en France ; elle n'existe pas dans les autres pays mais l'ensemble des symptômes y est regroupé sous l'appellation de « trouble panique », où l'origine est plus située sur une anomalie de la réponse physiologique.
Pour l'individu en situation de stress, entre l'agression bien supportée et la dépression réactionnelle, la spasmophilie représente un état intermédiaire qui peut être considéré comme un signal d'alarme d'un mal-être. Si, dans la plupart des cas, les traitements médicaux échouent, les succès dus au repos et aux techniques de relaxation psychocorporelles sont remarqués et régulièrement prescrits.
La sophrologie, précisément parce qu'elle considère l'individu dans toutes ses dimensions, s'intègre complètement dans un projet d'accompagnement tout autant pédagogique et prophylactique que thérapeutique. Faire l'expérience de la rencontre, en harmonie*, du corps et de l'esprit favorise le contrôle des manifestations physiques et psychiques de la spasmophilie par une action positive sur le système neurovégétatif* : les relaxations dynamiques* et les sophronisations*, animées par les trois principes de la sophrologie, sont des techniques de choix pour permettre au sujet spasmophile d'améliorer sa qualité de vie.
Corrélats : anxiété – corporalité – corps – prophylaxie – stress – système neurovégétatif.
SPORT
Étym. : de l'angl. sport, « divertissement », s'appliquant à des activités corporelles effectuées par plaisir, souvent dans un esprit de compétition.
Le sport est rapidement devenu un centre d'intérêt pour la sophrologie. Abrezol dans les années 1960 et Fernandez dans les années 1970 ont développé sa présence d'une façon remarquable ; aujourd'hui, de plus en plus de sportifs et de clubs font appel aux sophrologues* pour accroître un certain nombre de qualités, capacités et vertus nécessaires à la performance : concentration, confiance en soi*, lucidité*, présence* à soi et aux autres, énergie*, relâchement, qualité du geste technique, récupération. Par ailleurs, par sa vision globaliste et humaniste, la sophrologie permet au sujet sportif de trouver et d'affirmer sa juste place et ses propres valeurs parmi les nombreux enjeux, parfois contradictoires, présents dans le monde du sport.
La sophrologie propose également un accompagnement à la sortie de la carrière sportive, lorsque celle-ci s'est exercée sur le mode professionnel ou d'intense pratique.
Les techniques utilisées sont autant les relaxations dynamiques*, en particulier les quatre premières, que les sophronisations* (sophro-mnésies* pour ancrer des vécus positifs*, les futurisations* pour développer la capacité du sportif à se projeter avec confiance dans ce qu'il entreprend pendant et après sa période d'activité sportive).
Corrélats : conduite d'échec – peur de perdre, peur de gagner – santé – sophro-pédagogie sportive – sophro-stimulation projective – valeurs existentielles.
STIMULATION
Étym. : du lat. stimulus, « aiguillon ».
Lors des pratiques de relaxation dynamique, ce mot est plus volontiers employé que mouvements ou exercices : le sophrologue propose des stimulations corporelles, respiratoires, diaphragmatiques et autres. Il est en effet plus intentionnel (voir « Intentionnalité » et « Intention »), plus dynamisant.
Corrélats : pratique – relaxation dynamique de Caycedo – schéma corporel – vivance.
STIMULUS
Étym. : du lat. stimulus, « aiguillon ».
Agent capable de provoquer la réaction d'un système excitable ; peut affecter la sensibilité interne (proprioceptive) ou la sensibilité externe (ouïe, vue, etc.). À la notion de stimulus correspond la notion de réponse, type de comportement sélectionné qui intervient à la suite du stimulus et qui dépend à la fois de l'état interne de l'organisme (par ex., la motivation*) et de la présence de stimulations* externes ou internes. La réponse consiste généralement en une réaction de type musculaire ou neurovégétatif.
Dans la pratique* sophrologique, le sophronisant* est à la fois l'expérimentateur et le sujet* de son expérience, puisqu'il provoque lui-même les stimuli (par ex., mouvements, étirements, déséquilibres et équilibration, latéralisations dans les relaxations dynamiques*, visualisations*, évocations en sophronisations*) et qu'il en accueille les résultats pour les intégrer au niveau sophro-liminal*; il renforce ainsi sa capacité à être présent à lui-même et au monde.
Corrélats : conscience – corps – présence – présent – proprioception.
STRESS
Étym. : de l'angl. stress, « agression », dér. du lat. stringere, « serrer, resserrer ».
Terme polysémique : renvoie parfois aux agents stressants (les sources de stress, « stresseurs » ou « stressors »), plus souvent au processus, d'autres fois aux symptômes physiques ou psychologiques (signes de stress), voire à leurs conséquences. Il est très souvent connoté négativement et sa « gestion » fait partie des demandes les plus fréquentes en sophrologie.
L'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail définit le stress comme un « déséquilibre entre la perception qu'une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu'elle a de ses propres ressources pour y faire face ». Cette définition souligne l'interaction de l'individu* avec son environnement. Les évaluations dépendent des ressources et caractéristiques de la situation (environnement social et culturel, normes, attributs physiques de la situation, degré d'urgence, etc.), et des ressources et caractéristiques de la personne (avec ses composantes physiques, psychologiques et sociales). Elles sont donc spécifiques à une situation et une personne données, contrairement à la définition du syndrome général d'adaptation développé dans l'approche physiologique de Selye (1936).
Ces dernières décennies, devant le coût élevé de ses conséquences, de nombreux travaux autour du stress au travail et des risques psychosociaux ont été réalisés, et plusieurs modèles explicatifs développés (modèle transactionnel de MacKay et Cooper, celui de Lazarus et Folkman, le modèle « exigences-maîtrise-soutien » de Karasek, etc.) dont la description sort du cadre de cet ouvrage. Les entreprises ne peuvent plus ignorer les conséquences de la souffrance au travail, et de plus en plus proposent des formations spécifiques pour développer de nouvelles capacités d'adaptation ou d'ajustement face au stress. La sophrologie sociale* et la sophrologie pédagogique* ont une place de choix.
L'
entraînement sophrologique* aux techniques de « présentation* » (voir « Présentification ou présentation (techniques de) ») permet de mieux repérer nos signes de stress, d'éliminer les tensions inutiles, d'économiser notre énergie*, de faciliter la présence* à nous-mêmes, l'ancrage* corporel, distant des ruminations ou anticipations anxieuses (le corps* est toujours au présent*). Les techniques de « futurisation* » aident à se préparer plus sereinement aux épreuves. Les techniques de « prétérisations* » permettent de valoriser nos ressources passées pour être mieux dans notre présent et préparer notre devenir. Certaines techniques ou méthodes – telle la
relaxation dynamique* du deuxième degré – permettent de prendre de la distance par rapport aux événements, de faire la distinction entre la
réalité objective et notre perception des situations, et donc de mieux nous adapter (voir « Principe de réalité objective »). D'autres nous permettent de mieux nous affirmer dans notre quotidien, relié à nos
valeurs existentielles*. La sophrologie est une prophylaxie* permettant de mieux faire face aux exigences familiales, sociales et professionnelles.
Corrélats : émotion – entreprise – confiance en soi – inhibition – monde du travail.
STRUCTURES (DE LA CONSCIENCE)
Étym. : du lat. struere, « construire ».
De la même façon qu'un bâtiment est constitué de différentes parties cohérentes et reliées entre elles au point de former un tout, Caycedo* propose une construction de la conscience en trois étages : les structures présentes, les structures sous-jacentes et les structures latentes.
• Les structures présentes concernent la réalité consciente, interne ou externe, tout ce dont nous sommes conscients et que nous appréhendons directement.
• Les structures sous-jacentes sont inaccessibles à notre connaissance directe, c'est-à-dire qu'elles sont constituées par tout ce que nous ne pouvons percevoir ni connaître de nous, tant sur le plan psychique (par ex., l'inconscient de Freud) que sur le plan physiologique (par ex., le fonctionnement de nos organes, notre système immunitaire).
• Les structures latentes se situent entre les deux structures précédentes : elles ne sont pas encore perceptibles, mais suffisamment proches des structures présentes pour y surgir par un rêve, une séance de sophrologie, un travail sur soi.
Corrélats : conscience – sablier.
SUJET
Étym. : du lat. subjicere, « placer sous, subordonner ».
À partir de quel moment suis-je perçu comme un sujet ? Lorsque l'autre dépasse mon apparence immédiate pour reconnaître en moi l'existence d'une conscience. Par cette conscience, je peux entrer en relation avec lui, entrer en relation avec le monde ; je peux par moi-même accéder à ma réalité intérieure et tenter de communiquer à autrui certaines des perspectives, auxquelles je peux avoir accès, en les formulant par le langage*.
La prise de conscience de ma réalité intérieure me révèle la dimension subjective de mon être par la lecture de mes sensations*, émotions*, sentiments*, pensées et rêves. Grâce à ma conscience, je peux donc m'apercevoir que je possède, en tant que sujet, une capacité à réfléchir et un pouvoir à m'inscrire dans une expérience vécue par mon corps ; et il serait absurde pour la sophrologie de réduire le sujet à l'un plutôt qu'à l'autre : il s'agirait plutôt de reconnaître et consolider leur indissociable union par l'entraînement sophrologique*.
La notion de sujet ne s'inscrit pas exclusivement dans une relation de moi-même à moi-même, en tenant compte de ma conscience et de mon corps. Elle présuppose une relation à l'autre et aux responsabilités qui nous incombent mutuellement.
La responsabilité du sujet sophrologue* commence par le respect du code de déontologie* et celui d'un principe fondateur de la sophrologie dans sa dimension phénoménologique, à savoir le principe de réalité objective. Sur le plan méthodologique, le sophrologue, qui s'inscrit dans une démarche phénoménologique, est en l'occurrence soumis à un devoir de neutralité, tant du point de vue des personnes qu'il rencontre que des différents dialogues qui s'établissent avec les sophronisants, pour éviter d'induire* et pour laisser l'autre être et devenir par lui-même.
La responsabilité du sophronisant* relève plutôt des moyens qu'il va mettre en œuvre pour pratiquer régulièrement ce que le sophrologue lui transmet et pour respecter les autres membres s'il pratique la sophrologie en groupe.
La notion de sujet témoigne donc de la dimension intersubjective de la subjectivité, qui nous oblige à ne pas considérer le sophronisant comme un simple objet. Il s'agit de le reconnaître comme une personne digne de respect, parce que sujet à part entière, ayant vocation à prendre en charge et conduire son existence.
Corrélats : alliance sophronique – authentique, inauthentique – autonomie – conscience – corporalité – corps – individu – individualité – individuation – intersubjectivité – pouvoir du sophrologue – principe de réalité objective – responsabilité.
SYSTÈME NEUROVÉGÉTATIF
Étym. : système, du gr. systemia, « réunion en un corps de plusieurs choses ou parties » ; neuro-, du gr. neuron, « nerf » ; végétatif, du lat. vegetativus, « qui fait végéter, qui assure les fonctions vitales primaires ».
Innerve les viscères, leurs muscles et leurs glandes. Régule et coordonne les fonctions dites végétatives et intervient dans la plupart des activités métaboliques, pour maintenir la « constance du milieu intérieur » (Claude Bernard, 1813-1878). Commande aux adaptations végétatives (cardiovasculaires, respiratoires, etc.) nécessaires à toutes dépenses motrices et aux signes visibles (vasodilatation cutanée, sudation, etc.) des comportements dits affectifs ; sollicite le système nerveux commandant la vie de relation lorsque les régulations végétatives sont débordées, afin d'assurer les besoins primaires (fonctions alimentaires, digestives, d'élimination, sexuelles).
Comprend deux systèmes distincts : le système orthosympathique ou sympathique et le système parasympathique ou vagal. Leur commande est assurée essentiellement par l'hypothalamus et les mécanismes de transmission utilisent soit des neurotransmetteurs chimiques (acétylcholine, noradrénaline), soit des neurohormones (hormones de libération hypothalamo-hypophysaires).
La plupart des viscères ont une innervation double, ortho- et parasympathique, aux effets antagonistes :
• l'innervation sympathique est intensifiée quand l'organisme se prépare à l'action et est en action, c'est-à-dire quand il doit fournir du travail musculaire et des dépenses d'énergie ; cette activation provoque notamment une tachycardie, une augmentation de la pression artérielle, un ralentissement du péristaltisme intestinal et une vasoconstriction ;
• l'innervation parasympathique s'occupe des fonctions d'entretien de l'organisme : nutrition, assimilation, évacuation ; son activation entraîne une bradycardie, une augmentation du péristaltisme intestinal, une augmentation des sécrétions gastriques, salivaires et intestinales.
La fonction harmonisante de la sophrologie s'exerce pleinement au niveau du système neurovégétatif en s'appuyant sur la réalité et la puissance de l'antagonisme entre les systèmes ortho- et parasympathique. Et, pour commencer, l'expression même
relaxation dynamique* indique que cette technique stimulera les deux systèmes en alternance et en permanence :
• en relaxation dynamique du premier degré, les périodes de stimulation* sont suivies d'une pause phronique d'intégration* ou de récupération, où la relaxation* est souvent obtenue ;
• en relaxation dynamique des deuxième, troisième et quatrième degrés, les postures* toniques spécifiques et les positions* de relâchement se succèdent régulièrement et engagent l'un et l'autre systèmes.
La sophro-respiration synchronique*, le sophro-déplacement du négatif* et la séquence IRTER* souvent présents dans de nombreuses techniques activent tantôt un système, tantôt l'autre. Les techniques sophrologiques, profondément stimulantes ou relaxantes, permettent aussi, selon l'intention* du sophronisant*, d'obtenir une activation volontaire de chaque système. Que ce soit pour améliorer le bien-être ou aider à soigner une pathologie*, le contrôle des fonctions et effets de chaque constituant du système neurovégétatif, dans la mesure du possible, représente un outil efficace à entraîner et acquérir.
Cette « conjonction des opposés », pour reprendre un concept de Jung (1875–1961), au niveau biologique, permet, sur un plan symbolique, d'avoir un accès à la prise de conscience de cet antagonisme, à la présence en chaque être humain d'éléments opposés et ouvre la voie à une connaissance et une conscience de soi dynamiques, nécessaires à toute entreprise de changement.
Corrélats : conscience – émotion – entraînement sophrologique – homéostasie – neurotransmetteurs – respiration.
SYSTÈME PSYCHO-NEURO-IMMUNO-ENDOCRINIEN
Étym. : système, du gr. systemia, « réunion en un corps de plusieurs choses ou parties » ; psycho-, du gr. psukhê, « âme sensitive » ; neuro-, du gr. neuron, « nerf » ; immuno-, du lat. immunis, « exempt » ; endocrinien, du gr. Krinein, « sécréter ».
L'unité psychocorporelle est assurée par un réseau complexe d'interactions permanentes entre les systèmes psychique, nerveux, immunitaire et endocrinien. La rencontre entre ces disciplines et d'autres, telles que les neurosciences*, l'anthropologie médicale ou la physique quantique, permet de considérer l'homme dans sa totalité*, dans toutes ses dimensions mentale, corporelle, historique et culturelle.
Pour le sophrologue*, savoir qu'il existe en permanence des relais organiques connus entre le corps* et l'esprit, notamment lors des séances de relaxation dynamique ou de sophronisation* qu'il anime, lui permet de s'inscrire dans une démarche identifiée, reconnue et pouvant être partagée et discutée par d'autres approches et courants de la relation d'aide.
Corrélat : système neurovégétatif.
SYSTÈMES ISOCAY
Étym. : système, du gr. sustéma, « assemblage, ensemble, composition » ; Isocay*.
Pour la sophrologie, l'être humain forme une unité existentielle indissoluble. Dans cette unité, Caycedo* propose une approche séquentielle suivant six étapes avec cinq régions ou « systèmes » corporels – les premier, troisième et cinquième étant les plus importants – avant une étape globalisante.
Initialement abordée à partir du cinquième degré de la relaxation dynamique*, cette proposition est désormais faite dès les premières séances, par exemple lors de la technique de sophronisation de base vivantielle par systèmes.
Descriptif des systèmes, du premier au cinquième avant l'ensemble du corps* :
• tête (le crâne et la face) et les organes correspondants ;
• cou, partie externe des membres supérieurs, qui comprend les régions deltoïdes (épaules), postérieures des bras, postérieures des avant-bras et le dos des mains, avec, comme organes principaux, la thyroïde et les cordes vocales ;
•
thorax, partie interne des membres supérieurs, qui comprend les régions axillaires (aisselles), antérieures des bras, antérieures des avant-bras et la paume des mains, avec comme organes principaux le thymus, les poumons et le cœur ;
• régions abdominale et lombaire, qui comprennent la partie supérieure de la région ombilicale et la région épigastrique, l'appareil digestif, les reins, le foie et la rate ;
• régions du bas-ventre, qui comprend la partie inférieure de la région ombilicale et la partie de la région pubienne ou hypogastrique, et les membres inférieurs, avec principalement les organes sexuels et le système urinaire ;
• globalisation (tout le corps et l'ensemble des organes).
Pour une cohérence avec le principe du schéma corporel comme réalité vécue*, l'usage du terme « système » lors de l'animation des séances, moins descriptif de la réalité anatomique, semble plus adapté à des sophronisants* expérimentés.
Corrélats : énergie epsilon – énergie omicron – énergie ompsilon – espaces d'interaction – schéma corporel – sophronisation de base vivantielle par systèmes.