La Deuxième bonne raison :
Un cas unique
difficilement contestable

« Tels sont les hommes peu instruits, que leur faiblesse d’esprit empêche d’embrasser et de comprendre l’adaptation et l’accord universel de toutes choses. »

Saint Augustin,
L’Ordre, I, 2

Morte deux fois

Pamela Reynold décéda le 29 mai 2010 à l’âge de 53 ans, soit dix-neuf ans après une première mort clinique induite médicalement par une équipe chirurgicale à la seule fin d’extraire un volumineux anévrisme logé dans son tronc cérébral.

 

Le Dr Robert Spetzier hésita longtemps avant de tenter cette opération de la dernière chance. Les risques étaient énormes mais en s’abstenant de pratiquer cette intervention, la jeune femme était condamnée à très court terme ; sa tumeur vasculaire, logée à la base de son cerveau, était une véritable bombe à retardement qui en grossissant pouvait exploser à tout moment. Alors, avait-on vraiment le choix ?

 

La préparation de l’opération de Pamela Reynolds mérite d’être détaillée car elle montre à quel point son cerveau était inactif au moment de l’extraction de la malformation vasculaire.L’arrêt circulatoire hypothermique1 dont elle bénéficia est une technique employée que très rarement, dans des cas d’extrême gravité, car beaucoup de patients ne peuvent pas supporter un tel bouleversement hémodynamique et meurent avant la fin de l’intervention. Il s’agit en fait de dévier la circulation sanguine à l’extérieur du corps du patient pour vider de tout son sang la région à opérer ; en l’occurrence le cerveau, dans le cas qui nous intéresse. Tout ceci devant impérativement se dérouler en hypothermie pour supprimer les lésions cérébrales irréversibles qui surviendraient dans les cinq minutes suivant l’arrêt de la circulation cérébrale.

 

Après avoir anesthésié Pamela Reynolds avec une forte doses de barbiturique, on dévia sa circulation sanguine à l’extérieur de son corps en abaissant progressivement sa température jusqu’à atteindre le chiffre record de 15,5°C. Une fois la circulation cérébrale stoppée, on inclina fortement la table chirurgicale sur laquelle la patiente était installée de manière à ce que son cerveau ne contienne plus une seule goutte de sang. Comme on pouvait s’y attendre,l’EEG devint rapidement plat et le resta pendant près d’une heure. L’intervention se déroula sans problème majeur.Une fois l’anévrisme enlevé, il ne restait plus qu’à patienterjusqu’au réveil complet pour connaître l’état neurologique de l’opérée. La première surprise fut de constater que Pamela ne présentait pratiquement aucune séquelle de cette mort cérébrale provoquée. Mais la seconde fut encore plus stupéfiante ; son état de mort clinique avéré, contrôlé et au demeurant incontestable ne lui avait aucunement interdit de percevoir tout ce qui s’était passé autour d’elle pendant l’opération ! Oui, avec un cerveau totalement hors service, elle avait été en mesure de voir, d’entendre et de comprendre les moindres détails de sa chirurgie !!! Une prouesse tout simplement impossible si on considère que la conscience est fabriquée par le cerveau.

 

Son époustouflant récit a de quoi faire bondir d’indignation n’importe quel scientifique matérialiste :

J’ai entendu un bruit mécanique et ça m’a fait penser “à la fraise du dentiste. Je suis alors sortie par le haut de ma tête. Dans cet état, j’avais une vision extrêmement claire de la situation. J’ai remarqué que mon médecin avait un instrument dans la main qui ressemblait à une brosse à dents électrique. Il y avait un emplacement en haut qui ressemblait à l’endroit où on met l’embout. Mais quand je l’ai vu, il n’y avait pas d’embout. J’ai regardé vers le bas et j’ai vu une boîte ; elle m’a fait penser à la boîte à outils de mon père quand j’étais enfant. C’est là qu’il rangeait ses clés à douilles. À peu près au moment où j’ai vu l’instrument, j’ai entendu une voix de femme. Je crois que c’était la voix de ma cardiologue. Elle disait que mes veines et mes artères étaient trop étroites pour évacuer le sang et le chirurgien lui a dit d’utiliser les deux cotés. Je ne suis pas restée là très longtemps. J’ai soudain senti une présence et quand je me suis retournée, j’ai vu un minuscule point lumineux. Il semblait très éloigné et quand je m’en suis approchée, j’ai entendu ma grand-mère m’appeler. Je suis aussitôt allée vers elle et elle m’a gardée tout près d’elle. Et plus je me rapprochais de la lumière, plus je commençais à voir des gens que je reconnaissais. J’étais impressionnée par le fait que ces gens avaient l’air merveilleux. Ma grand-mère n’avait pas l’apparence d’une vieille femme ; elle était radieuse. Tout le monde avait l’air jeune, sain et fort. Je dirais volontiers qu’ils étaient de la lumière, comme s’ils portaient des vêtements de lumière et comme s’ils étaient faits de lumière. Je n’ai pas été autorisée à aller très loin ; ils me gardaient très près d’eux. Je voulais en savoir plus sur la musique, sur le bruit d’une chute d’eau, sur les chants d’oiseaux que j’entendais et savoir pourquoi ils ne me laissaient pas aller plus loin. Ils ont communiqué avec moi. Je n’ai pas d’autres mots pour expliquer cela parce qu’ils ne parlaient pas comme vous et moi ; ils pensaient et j’entendais. Ils ne voulaient pas que j’entre dans la lumière. Ils disaient que si j’allais trop loin, ils ne pourraient plus me relier à mon moi physique. Mon oncle m’a ramenée en bas à travers le tunnel et pendant tout le voyage, j’ai intensément désiré retourner dans mon corps. Cette idée ne me posait aucun problème. J’avais envie de revenir vers ma famille. Puis je suis arrivée à mon corps. Je l’ai regardé et franchement il avait l’air d’une épave. Il avait l’air de ce qu’il était : mort. Et je n’ai plus voulu y retourner. Mon oncle m’a communiqué que c’était comme sauter dans une piscine : « Vas-y, saute dans la piscine ! » J’étais toujours réticente à le faire. Et puis il s’est passé une chose que je ne comprends toujours pas aujourd’hui : il a accéléré mon retour dans le corps en me donnant une sorte de coup comme quand on pousse quelqu’un dans une piscine. Quand j’ai touché le corps, c’était comme si j’étais tombée dans un bassin d’eau glacée et je n’oublierai jamais ça.

En dehors de l’émouvante description de l’au-delà faite par Pamela Reynolds, les précisions qu’elle donne sur les détails de son opération fournissent tous les ingrédients de la plus grande énigme scientifique. Qui a-t-il après la mort ? Que devenons-nous ? Où allons-nous ? D’où venons-nous ? Ces sempiternelles questions essentielles qui surgissent dans nos esprits dès l’âge de sept ans et que nous tentons d’oublier ensuite par toute sorte de « distractions » sans jamais y parvenir vraiment.

Pamela Reynolds a été capable de décrire l’instrument chirurgical utilisé pour l’opérer alors qu’elle se trouvait dans un coma très profond. Idem pour le coffre métallique d’instruments qui ressemble effectivement à une boîte à outils dont l’épaisseur conséquente interdit de visualiser le contenu sans se trouver très au-dessus du plan opératoire. De plus, Pam a pu rapporter avec exactitude la conversation entre le cardiologue et le chirurgien au moment où ses vaisseaux sanguins étaient trop plats pour y introduire les canules d’aspiration. Et tout ceci au moment où son cerveau ne fonctionnait plus. Cela veut donc dire que cette patiente a vu sans ses yeux, entendu sans ses oreilles et compris sans son cerveau ! Oui, mais alors avec quoi ? Comment ?

 

Tout ne devient-il pas plus simple si on admet que la conscience se trouve à l’extérieur du corps lorsque le cerveau s’arrête de fonctionner ?

Ce que disent les détracteurs

L’EEG de Pamela était plat, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas une activité résiduelle non mesurable.

Faux, car il faut rappeler que la température corporelle de la patiente a été ramenée à 15,5 °C et on sait que dans ces conditions, il n’existe aucune possibilité d’avoir le moindre échange biochimique entre deux neurones. Tout fonctionnement cérébral était donc totalement exclu.

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La sensation de sortie de corps de Pamela était secondaire à une stimulation du lobe temporal droit induit par un manque d’oxygène relatif à la baisse de pression sanguine artérielle cérébrale provoquée par l’anesthésie, l’hypothermie et la vidange sanguine.

 

Faux, car une stimulation du lobe temporal droit aurait parfaitement été détectée. Il faut rappeler que l’EEG est resté totalement plat pendant une heure et en particulier au moment où les instruments chirurgicaux étaient sortis sur le présentoir.

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Le contenu du coffre à outils chirurgicaux a pu être visualisé par Pamela au moment où on a incliné la table opératoire vers le haut pour réduire par déclivité sa perfusion cérébrale.

 

Faux, car au moment des manœuvres de déclivité, Pamela était déjà profondément endormie par des barbituriques et avaient les yeux clos par du sparadrap sur les paupières.

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Pamela a pu entendre des bruits évocateurs d’outils qui lui ont rappelé inconsciemment la caisse à outils de son père et une brosse à dents électrique. Son cerveau a ensuite reconstitué dès son réveil ces images enfouies dans sa mémoire. Elle a pu aussi entendre de la même façon la conversation du chirurgien avec le cardiologue.

 

Faux, car le potentiel évoqué auditif (PEA)2 mesuré pendant l’intervention de Paméla était aussi plat que son EEG ; il lui était donc totalement impossible de percevoir le moindre son au niveau cérébral. De plus, il n’y avait ni musique ni chants d’oiseaux ni bruit de chute d’eau dans le bloc opératoire. Toutes les perceptions visuelles et auditives d’origine cérébrale auraient dû être objectivées sur l’enregistrement électrique du lobe occipital (aire visuelle) ou par le PEA (étudiant la conduction électrique entre le nerf auditif et le cerveau).

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Pamela a dû entendre pendant qu’on l’opérait des bruits divers qu’elle a interprétés comme étant de la musique ; le bistouri électrique émet des sons aigus qui ressemblent à des chants d’oiseaux, la circulation de son sang dans les tubulures extracorporelles peut être confondue avec des chutes d’eau.

 

Faux, aucun de ces bruits n’a pu être entendu par Pamela dans ces conditions d’arrêt circulatoire, comme l’atteste son PEA qui est resté rigoureusement plat pendant son opération. Le bruit continu envoyé dans les oreilles de Pamela pour mesurer son PEA lui interdisait de toute façon de percevoir l’environnement sonore dans lequel elle se trouvait.

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Pamela a pu visualiser les instruments chirurgicaux avant son endormissement ou au moment de son réveil et croire que cette perception s’était produite pendant son opération.

 

Faux, au moment de son endormissement, les instruments chirurgicaux n’étaient pas encore installés sur la table opératoire. C’est toujours comme cela que l’on procède ; pour diminuer les risques infectieux, on retarde le plus possible la durée d’exposition du matériel chirurgical à l’air libre. De plus, au moment de pénétrer dans le bloc opératoire, l’anesthésie avait déjà été débutée. Cela n’a pas non plus pu se produire à la fin de l’opération puisque Pamela n’a été réveillée que bien plus tard, dans une autre salle éloignée du bloc opératoire, après avoir procédé à son réchauffement corporel.

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Ce seul cas de mort cérébrale avérée, provoquée et scientifiquement prouvée devrait être suffisant pour démontrer qu’une conscience est encore possible après la vie. Pourtant, il faudra certainement encore attendre de nombreuses années avant de pouvoir briser l’omerta qui interdit de faire circuler cette information jugée scandaleuse.

 

Pamela Reynolds est revenue d’une situation clinique aussi exceptionnelle qu’inconcevable pour nous raconter son voyage dans l’au-delà. Un voyage qui est souvent anticipé dans les minutes ou les secondes qui suivent le grand départ. En effet, celui ou celle qui va quitter ce monde vit fréquemment des choses surprenantes au seuil de la mort.

1 Appelé aussi Standstill operation.

2 Le PEA permet de savoir si une stimulation sonore est correctement reçue par le cerveau ; ce test sert à détecter des pathologies tumorales du nerf acoustique ou des surdités congénitales. Dans le cas de Pamela Reynolds, le PEA permettait aux opérateurs de suivre son activité cérébrale.