Cercle d’artistes, 1925-1932, Leningrad

 

« Le Cercle vit le jour essentiellement parce qu’aucun des groupes artistiques existants ne satisfaisait, sur le plan social, artistique et idéologique, nombre de jeunes peintres, qui s’étaient formés politiquement et professionnellement dans l’atmosphère des années révolutionnaires et aspiraient à exprimer leur nouvelle conception de la vie et leur nouvelle sensation dans des représentations picturales plastiques adéquates à l’époque » (« Première Déclaration de la société », Quinze ans dart soviétique, Moscou — Leningrad, 1933, p. 322, en russe).

Le Cercle regroupait à l’origine surtout des élèves sortants du Vkhoutein (promotion de 1925), des élèves de Karev, Savinov, Petrov-Vodkine et Matveïev. Le président de la société était Pakouline. Parmi les membres de la société se trouvaient : Volstein, Britanichski, Denissov, Fedoritcheva, Guernet-Matveïeva, Kaplianski (sculpteur), Kouptsov, Malaguis, Malakhine (sculpteur), Moguilevski, Ossolodkov, Pakhomov, Pakouline, Potchtenny, Roussakov, Samokhvalov, Svinenko, Soutskever (sculpteur), Tchougounov, Traougot, Vedernikov, Verbov, Zagoskine, Zaïtsev et d’autres. Le Cercle regroupait en tout plus de 40 membres. Une partie d’entre eux s’en détacha en 1929 pour entrer à l’Akhrr et à Oktiabr (organisé en 1930). La première exposition se tint à Leningrad en 1927 au Musée Russe.

 

 

Les Maîtres de lart analytique (MAI), 1925-1932, Leningrad

 

L’association regroupait des élèves de Pavel Filonov. Elle fut fondée en 1925, puis officiellement fermée en 1932 (cependant, l’atelier de Filonov sera ouvert pour ses élèves jusqu’à sa mort en 1941). MAI comptait à des époques différentes jusqu’à soixante-dix membres. Faisaient partie du groupe d’initiative : Glebova, Gourvitch, Evgrafov, Zaklikovskaïa, Kibrik, Kondratiev, Leviton, Mordvinova, Poret, Sachine, Souvorov, Soulimo-Samouïllo, Khrjanovski, Tsybassov.

Dans une lettre à Vera Cholpo, Filonov explique les principes de l’art analytique, sa méthode de travail et sa pédagogie. (« Idéologie de l’art analytique et le principe du fini » (manuscrit), in : Annuaire du département des manuscrits de la maison Pouchkine, 1977, Leningrad, 1979, en russe). « Les Maîtres de l’art analytique voient les phénomènes de l’univers du point de vue de leur importance intérieure, tâchant, puisque cela est possible, de les étudier et les connaître au maximum, ne se contentant pas de la représentation de la « façade », « de l’apparence » des objets sans les avoir vus de côté et de dos, vidés à l’intérieur, comme cela s’observe aujourd’hui dans l’art figuratif ; de tous les siècles, on a admiré la couleur et la forme, la surface de l’objet sans se donner la peine de jeter un regard à l’intérieur, contrairement à ce que fait le savant dans n’importe quelle branche de la science. Non seulement le cadran de la montre est intéressant, mais aussi le mécanisme qui la fait marcher. Les propriétés intérieures déterminent les qualités extérieures, y compris la forme et la couleur », écrivait Pavel Filonov. La première exposition se tint à Leningrad en 1927 dans la Maison de la presse. Cette même année Le Révisor de Gogol fut joué avec les décors et les costumes exécutés par les membres du groupe MAI.