10
Tout est mystère dans l’amour,
Ses flèches, son carquois,
son flambeau, son enfance.
La Fontaine.
Jérusalem, secteur ouest[1], 21 août 1958
Non loin de la porte de Damas, l’incident, commencé comme une rixe banale entre deux passants, s’était transformé rapidement en bataille rangée. On tirait de toutes parts. Une balle perdue frôla la joue d’Avram Bronstein. Des soldats jordaniens auraient-ils franchi « la ligne verte », déclenchant les hostilités ? C’était improbable.
Avisant un étal d’épices, Avram s’y précipita en opérant un roulé-boulé, et se mit à l’abri derrière de gros sacs qui dégageaient des senteurs de noix de muscade, à moins que ce ne fût du cumin.
Cris, hurlements. Un homme, touché en pleine poitrine, s’écroula. Un autre, pistolet au poing, agenouillé derrière un muret, riposta. Sur qui ? Sur quoi ? Impossible de le savoir. La folie et la rage s’étaient emparées une fois de plus de la Ville sainte.
Tout à coup, une silhouette de femme surgit au détour de la ruelle, fit quelques mètres et s’arrêta net sur place. Une balle ricocha à ses pieds. Une autre. Avram hurla :
— Courez ! Courez !
Elle ne parut pas l’entendre ou le comprendre. Alors, n’hésitant plus, il se précipita vers elle, la saisit fermement par la taille, l’entraîna vers l’étal.
— Lâchez-moi ! s’écria-t-elle, terrifiée.
Elle s’était exprimée en arabe.
— Vous allez vous faire tuer ! répliqua-t-il dans la même langue. Venez !
À contrecœur, elle capitula.
Il la força à s’accroupir derrière les sacs et la maintint dans cette position en emprisonnant sa nuque.
L’échange de tir se prolongea jusqu’au moment où un peloton de Casques bleus fit irruption. En un éclair, ils se dispersèrent à travers les ruelles, prenant position, ici et là. Il y eut encore pendant quelques minutes des tirs sporadiques, ensuite ce fut le silence. On n’entendit plus que le frémissement léger du vent, troublé par des gémissements qui montaient de la vieille ville.
Alors, seulement, Avram aida la femme à se relever et s’enquit en hébreu :
— Ma nishma ? Ça va ?
Elle le dévisagea, interrogative.
Il se souvint que tantôt elle avait parlé en arabe et reposa la question dans cette langue.
— Oui. Merci. Yahoudi ? Juif ? se hâta-t-elle de demander ?
Il confirma.
Brusquement, elle se recula, comme si Satan en personne s’était incarné.
— Regarde, lui dit-il avec un sourire indulgent : j’ai des mains, des bras, un visage, des jambes et je parle. Je suis aussi un homme.
Elle acquiesça timidement. Elle paraissait incroyablement jeune.
— Quel âge as-tu ?
— Vingt-trois ans.
Il lui en donnait cinq de moins.
Son regard était une caresse, et ses traits mats, d’une douceur incomparable. Détail surprenant et rare pour une Arabe : elle avait les yeux bleus.
— Comment t’appelles-tu ?
— Joumana.
— Moi, c’est Avram. Avram Bronstein.
Elle répéta comme pour se convaincre :
— Yahoudi ?
Il s’esclaffa.
— Que t’a-t-on enseignée ? Que les Juifs ressemblaient à des ogres ?
— Il faut que je rentre chez moi, bredouilla-t-elle mal à l’aise.
— Je t’accompagne.
Une expression de moineau apeuré crispa son visage.
— Non. Il ne faut pas.
— Pourquoi ? Où habites-tu ?
— Dans la vieille ville. Ce n’est pas loin.
— Je t’accompagne.
— Mes parents… si on nous voit.
— Ne t’inquiète pas.
Il chuchota avec un faux air de comploteur :
— Je m’appelle Mohamed et je suis palestinien.
— C’est impossible ! Tu ne ressembles pas à un Palestinien !
— Pas plus que tu ne ressembles à une Arabe. Allez, viens !
Elle consentit à prendre sa main.
Ils remontèrent le long du Khan Alzit, à la lisière du quartier chrétien, parcoururent une centaine de mètres, jusqu’au moment où la jeune femme désigna une ruelle sur la gauche. L’hospice autrichien apparaissait tout au bout.
— Dis-moi, Joumana, s’informa Avram, que faisais-tu si près de la ligne verte ?
— Ligne verte, ligne rouge, qu’est-ce que j’en sais ? Elle n’est pas visible, non ? Je suis née ici. Mon père et mon grand-père, et mon arrière-arrière-grand-père aussi. Jusqu’à l’âge de treize ans, j’avais le droit de me promener partout. À présent, mes cousins et mes oncles et tantes, qui habitent côté ouest, sont considérés par votre État comme de simples résidents dont le statut est révocable. Des résidents étrangers ! C’est quoi, cette histoire ? Il suffirait qu’ils s’absentent quelque temps pour n’avoir plus le droit de revenir vivre ici. Nous sommes pourtant chez nous, non[2] ?
Avram ne répondit pas. Comme tous les siens, il gardait gravés dans sa mémoire les propos tenus neuf ans plus tôt par le père de la nation, David Ben Gourion : « Jérusalem est une part organique et inséparable de l’État d’Israël, tout comme elle est inséparable de l’histoire juive, de la religion d’Israël et de l’âme de notre peuple. Jérusalem est le cœur même de l’État d’Israël. »
À quoi les Arabes avaient immédiatement rétorqué : « Jérusalem est la troisième ville sainte de l’islam ! »
Et les chrétiens de protester : « C’est la ville du Messie ! Jésus-Christ, le fils de Dieu ! »
Une pensée utopique traversa son esprit : « Et si cette ville était promise à devenir un jour symboliquement le lieu majeur de la rencontre de tous les enfants d’Abraham ? »
Interrompant son rêve, Joumana annonça :
— Nous sommes arrivés.
Elle pointa une maison du doigt.
— Il vaut mieux que tu me laisses ici.
— D’accord.
Elle le dévisagea avec un sourire d’enfant :
— C’est vrai que tu as des mains, des bras, un visage, des jambes…
Et s’empressa d’ajouter :
— Merci.
Lui demeura immobile, la suivant du regard, ne parvenant pas à l’abandonner, comme si un fil invisible s’était tendu entre son cœur et celui de la Palestinienne.
*
Koweït, 30 août 1958
Debout devant la fenêtre qui ouvrait sur la mer, Hussein et Zeyd contemplaient silencieusement le spectacle. Étrange pays. Pas un souffle dans l’air, pas une ride sur l’eau. Pourtant ce lieu, si calme en apparence, était sans doute l’un des plus actifs qui soient. Les fiefs des grands trusts pétroliers dessinaient alentour un gigantesque amphithéâtre.
Sous les yeux des deux Palestiniens se détachait le port de Mina el-Ahmadi. Une douzaine de pétroliers se gorgeaient de flots d’or noir, amenés par des pipelines venus des confins du désert.
— Quand tu penses, fit observer Zeyd, que l’émir Ibn Salim el-Sabah perçoit tous les jours des centaines de milliers de dollars en redevances de la Koweït Petroleum Corporation… Une pluie d’or dans un ciel vide de nuages ! Une pluie, grâce à laquelle ce cher prince, ne voulant pas se laisser éclipser par le faste de ses cousins, a mis en chantier un nouveau palais.
— Je sais. Nos amis palestiniens m’en ont parlé : haut de trois étages, quatre-vingt-dix pièces revêtues de marbre, une salle à manger aménagée pour deux cents convives, des fauteuils de bronze recouverts d’une couche d’or, une salle de cinéma et une gigantesque piscine.
— Le plus fou est qu’ils ont prévu, pour qu’elle ne soit jamais à sec, un ravitaillement continu par camions-citernes.
— L’Angleterre doit assister à ces extravagances avec un sourire amusé.
Hussein avait raison.
Peu importait aux Anglais ces fantaisies et ces rivalités de milliardaires, aussi longtemps que le prince respectait les règles du jeu. Des règles qui découlaient d’un traité de protectorat établi en 1899, en vertu de quoi la politique étrangère de l’émir et la gestion de ses deniers devaient recevoir l’approbation de ses « conseillers britanniques ». Son Altesse ne pouvait contracter d’alliance avec quelque pays que ce soit sans le consentement de Downing Street et elle était tenue de déposer la totalité de ses revenus à la Banque d’Angleterre. Quant à son armée, elle devait être instruite exclusivement par des officiers de Sandhurst[3]. En dehors de cela, bien entendu, l’émir pouvait faire ce qu’il lui plaisait. Comme bâtir un palais extravagant.
— Viens, déclara Zeyd, on nous attend.
Ils prirent place dans la voiture qu’un membre donateur du Fatah leur avait prêtée et roulèrent en direction du centre-ville.
Bientôt, ils furent forcés de réduire leur vitesse à la hauteur d’un terre-plein abrité du soleil par un double écran de toiles et de murs en pisé : le marché aux faucons. Des centaines de rapaces, encapuchonnés de cuir, attendaient un acquéreur. Tous portaient des noms poétiques tels qu’« Éclair du matin » ou « Terreur du crépuscule ». Accroupis sous leurs tentes, dans de grands manteaux de mousseline noire, les marchands, visage basané, dont le profil ressemblait étrangement à celui de leurs oiseaux, guettaient le client, émir ou notable, avec la patience des gens du désert.
Hussein, au volant, pesta contre ces futilités qui risquaient de les mettre en retard. Il accéléra, mais, 100 mètres plus loin, fut contraint de ralentir à nouveau, prisonnier du flot ininterrompu de voitures et de camions, dans une avenue bordée de magasins aux vitrines encadrées de marbre, derrière lesquelles étaient proposés des réfrigérateurs, des machines à laver, des postes de télévision.
— Soixante mille Koweïtiens autochtones, mais cinquante mille voitures ! pesta Zeyd.
— Quand je pense qu’ils y voient le symbole même du progrès ! Figure-toi qu’hier, alors que je suais sur le port en trimballant des caisses, l’un de ces cheikhs ventripotents m’a lancé en tendant vers le large une main à l’annulaire de laquelle scintillait un énorme diamant : « Vois-tu ces cargos ? C’est très ennuyeux. Voilà deux jours qu’ils sont là, et ils ne peuvent décharger leur cargaison, parce que le port est trop encombré. Ce retard est des plus irritants ! » « Que contiennent-ils ? ai-je demandé ? De la nourriture ? » Il m’a dévisagé comme si j’étais fou. « De la nourriture ? Mais pas du tout ! Ils sont remplis de Cadillac. Ce sont les modèles 1959 arrivés avec cinq mois d’avance. » Alors naïvement je lui ai fait remarquer : « Mais pourront-ils être absorbés par la population ? Il y a déjà énormément de voitures dans cette ville. » L’autre a éclaté de rire : « Quelle question ! Lorsque les modèles 1959 sont là, personne n’imagine rouler dans ceux de 1958 ! »
Zeyd loucha vers son ami.
— Qu’est-ce que tu lui as répondu ?
— « Évidemment, Excellence ! Excusez mon étourderie. »
— Moi, chez l’émir El-Ansari pour qui je travaille, j’ai eu droit à une remarque plus extravagante encore. Fou de parfums comme tous les Arabes, il s’est plaint de ne pouvoir acquérir pour ses femmes ceux de Chanel ou de Christian Dior par bonbonnes de 10 litres. « Tu comprends, a-t-il gémi, ce serait tellement plus pratique pour parfumer ma piscine ! Mes domestiques se fatiguent à y verser une quantité de petits flacons de rien du tout. C’est épuisant ! »
— Nous sommes arrivés, annonça Hussein. Il était temps.
*
Yasser Arafat, toujours coiffé de son keffieh, leur fit un signe de bienvenue. Zeyd nota qu’il en avait modifié la disposition de manière à imiter la forme de la Palestine à l’époque du mandat, avec le « désert du Néguev » couvrant l’oreille droite.
Comme l’avant-veille, et la veille encore, il ne s’était pas rasé. Apparemment, il avait dû prendre la décision de se laisser pousser la barbe.
Depuis que Hussein et Zeyd avaient renoué le contact, certains points obscurs concernant le passé du personnage s’étaient quelque peu éclairés.
Il ne serait pas né à Jérusalem, mais au Caire. C’est en tout cas ce qu’Abou Jihad, qui le connaissait bien, avait confié aux deux jeunes gens. Sans doute Arafat eût-il préféré voir le jour dans la Ville sainte, plus propice à son destin ; hélas, Allah ne lui avait pas donné le choix. Son père, Abdel Raouf, s’était livré au commerce du textile – à moins que ce ne fût des épices –, entre l’Égypte et la Palestine jusqu’à ce qu’il fût abattu en 1949 alors qu’il combattait les sionistes. Sa mère, Zahoua, appartenait – ce point au moins était une certitude – à une famille respectée de Jérusalem.
Toujours selon Abou Jihad, la famille eut été apparentée au grand mufti de Jérusalem, Haj Amin el-Husseini, accusé de collaboration avec les nazis.
En 1952, après avoir achevé ses études à Gaza, l’homme au keffieh s’était inscrit à l’université du Caire où, quelques mois plus tard, il fondait « l’Union générale des étudiants palestiniens », affiliée aux Frères musulmans. D’après certaines rumeurs – qu’Abou Jihad refusa toutefois de commenter –, le chef du Fatah aurait été recruté en 1955 par les services de sécurité égyptiens.
Aujourd’hui, ce Fatah, qu’il avait imaginé plus d’un an auparavant, peinait à prendre son essor. Les fonds manquaient, les hommes aussi. Pour l’heure, ces derniers n’étaient guère plus d’une vingtaine, la plupart appartenant à la petite-bourgeoisie palestinienne. Hormis Arafat lui-même, trois personnages composaient le « noyau dur » : Abou Iyad[4], Abou Loutof[5] et, naturellement, Abou Jihad. L’homme de la première heure.
Hussein et Zeyd s’installèrent parmi le petit groupe déjà au complet, tandis qu’Arafat prenait la parole…
*
Le Caire, ministère de la Défense, même jour
Hicham décacheta l’enveloppe qu’un planton venait de lui remettre et sur laquelle on avait écrit en caractères soulignés : « Personnel ».


Cher toi,
Malgré les apparences, je n’ai jamais eu ni l’intention ni la volonté de te blesser. Ce n’est pas moi. Seulement, il se fait que tu es arrivé dans ma vie par hasard, un grain de sable, non par sa taille mais par sa capacité à enrayer une machine qui, depuis des années, ne tourne plus rond. J’ai croisé ton regard. Ce regard m’a plu. Tu as très vite commencé à envahir mes pensées. Alors, comme quelqu’un qui est convaincu que le bonheur n’est pas fait pour lui, je balance des coups de pied. Je rue. Je mords. Fuir un bonheur trop beau, trop entier, trop unique pour être vrai, mais surtout pour durer.
Je le reconnais, je suis d’une susceptibilité et d’une sensibilité démesurées, mais j’ai atteint un moment de ma vie où j’ai décidé de ne plus détruire en permanence, où je veux me prendre en main et me sauver.
J’ai rencontré des hommes très bien au cours de mon existence et d’autres qui m’ont fait souffrir, that’s life, seulement il s’avère que le dernier, par ses hésitations et ses peurs, m’a détruite à petit feu. Et j’ai perdu confiance. Lorsque tu m’as balancé au restaurant : « Alors, vous êtes morte », tu as rouvert une plaie pas encore refermée.
Je n’ai jamais voulu me montrer injurieuse. Je réagis impulsivement. C’est à ce « moi » destructeur que j’adresse ces coups de pied. Je comprendrais tout à fait, me voyant comme un être instable qui risque à tout bout de champ de te balancer par-dessus bord, que tu choisisses la fuite. En restant, tu serais plus que suicidaire. Toutefois, je ne suis pas cette personne. Je suis tout simplement une petite fille qui a peur d’être aimée. Et j’ai senti que cet amour, tu étais capable de me l’offrir.
Je ne peux plus rien rajouter. Tout est entre tes mains. Je ne veux pas te perdre.
Chahida
P.S. : 10, rue du 26-Juillet, Zamalek.


Hicham alluma une Lucky Strike et relut la lettre.
Finalement, c’était bien ce qu’il avait pensé le soir où ils avaient dîné au Sémiramis : « Ou cette femme se moquait de lui, ou elle était vraiment hors norme. » Au regard de cette lettre, la seconde hypothèse s’imposait.
J’ai senti que cet amour, tu étais capable de me l’offrir.
En était-il capable vraiment ? Ne le surestimait-elle pas ? Il avait un ego démesuré et comme elle se savait d’une susceptibilité et d’une sensibilité tout aussi maladives. Le choc de deux locomotives qui fonceraient l’une vers l’autre à toute allure.
Il s’était empli les yeux de Chahida. Il s’en était enivré même, conscient de l’étrangeté de cette ivresse. Pour quelle raison une personne représente-t-elle la félicité absolue et une autre, le mal intégral ?
Depuis cette scène à la citadelle, le souvenir de la Syrienne ne l’avait pas quitté. Il était demeuré ancré en lui comme un navire encalminé. Nul souffle n’aurait suffi à la chasser de sa mémoire, il eût fallu une tempête, un ouragan. Ce serait donc cela, l’amour ? Une obsession qui s’inscrit irrémédiablement dans le cerveau, à moins que ce ne fût dans le cœur ? La certitude de ne plus pouvoir vivre sans l’autre, tout en étant conscient d’être non son opposé, mais son alter ego avec tous les risques qu’une telle gémellité implique ?
Comment deux hérissons font-ils l’amour ?
Réponse : en faisant très, très attention.
À l’évocation de cette devinette enfantine, Hicham sourit.
Il écrasa sa cigarette, ferma les yeux et médita.
1-
Après la création de l’État d’Israël et l’armistice de 1949, Jérusalem s’est retrouvée coupée en deux, séparée par une « ligne verte ». Le contrôle de la partie orientale de la ville était aux mains des Jordaniens, tandis que le secteur de Ouest était détenu par les Israéliens. Jérusalem-Est, ou vieille ville, englobait quelques-uns des sites les plus sacrés des trois religions monothéistes, tels que le mont du Temple, le Mur des lamentations, la mosquée d’El-Aqsa, et l’église du Saint-Sépulcre.
2-
La loi sur les « propriétés abandonnées » promulguée en 1948 permet la saisie des biens de toute personne « absente ». Elle définit comme étant « absente » toute personne qui,  pendant la période du 29 novembre 1947 au 1er septembre 1948, se trouvait à l’extérieur du territoire d’Israël (Cisjordanie ou la bande de Gaza) ou dans d’autres États arabes.
3-
Célèbre académie royale militaire anglaise où sont formés des officiers de l’armée de terre britannique et ceux des pays étrangers liés par des accords de coopération.
4-
De son vrai nom : Salah Khalaf.
5-
De son vrai nom : Farouk Kaddoumi.