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A-t-on vu un seul peuple abandonner son territoire de sa propre volonté ?
De la même façon, les Arabes de Palestine n’abandonneront pas leur souveraineté sans l’usage de la violence.
Vladimir Jabotinsky[1].
Gaza, 21 heures, 9 janvier 1957
La pièce était à peine éclairée par une lampe à huile qui projetait des lueurs jaunâtres sur les traits du quatuor assis en rond, sur des coussins.
Hussein Husseini s’était placé à la droite de son ami Zeyd et gardait l’œil rivé sur l’homme qui leur faisait face et qui devait avoir vingt-sept ou vingt-huit ans. Un individu imberbe, à l’appendice nasal proéminent, à la lèvre inférieure épaisse et grasse. Au creux des prunelles noires dansait une lueur vivace. Dans un premier temps, Hussein l’avait qualifiée de malicieuse, mais très vite il était revenu sur son jugement : point de malice, c’était l’œil du renard.
D’un geste nerveux, le personnage écarta un pan du keffieh à damiers noirs sur fond blanc qui recouvrait son crâne, et le rejeta à l’arrière de son épaule gauche. Cette coiffe n’avait rien d’anodine, Hussein le savait, même si, traditionnellement, on la retrouvait chez la plupart des Bédouins et des paysans arabes. Mais, depuis 1936, à l’époque des soulèvements organisés par le père de Zeyd, ce keffieh représentait tout un symbole ; celui de la résistance contre la présence anglaise en Palestine. Il servait alors aux combattants à se protéger le visage pour ne pas être reconnus par les soldats britanniques.
Un autre élément aussi avait éveillé l’intérêt de Hussein dès son entrée dans la maison : la pile d’ouvrages alignés sur une étagère. Tous, sinon la plupart, étaient des œuvres biographiques consacrées aux figures sionistes les plus illustres : Theodor Herzl, Vladimir Jabotinsky, Moshe Hess ou encore Nachman Syrkin.
— Tu ne m’écoutes pas, mon frère !
Hussein sursauta. La voix du personnage avait claqué, avec une pointe d’impatiente teintée d’accent égyptien.
— Si, si. Je n’ai rien perdu de tes propos.
— Alors, quelle est ton opinion ?
La question venait d’être posée par celui qui était assis à la gauche de l’homme au keffieh. Il s’était présenté sous le nom d’Abou Jihad. Guère plus de vingt ans.
— J’approuve votre projet, répliqua Hussein. Entièrement.
— As-tu clairement saisi ses fondements ?
Avant que Hussein n’eût le temps de répondre, le personnage au keffieh enchaîna :
— Face aux organisations sionistes qui, elles, sont parfaitement structurées et disposent du soutien inconditionnel de la diaspora juive, personne d’autre que nous ne sera capable de rétablir l’intégrité et la souveraineté perdue des Palestiniens. Par conséquent, le moyen le plus efficace réside dans la création de ce mouvement révolutionnaire que j’ai évoqué et qui sera – je le précise – totalement autonome, indépendant des pays arabes et de toute autre puissance étrangère.
Hussein nota :
— Tu es conscient, bien entendu, qu’en adoptant cette démarche tu inverses l’idée qui prévaut aujourd’hui : à savoir que seule l’union des pays arabes permettrait de libérer la Palestine.
— L’union des pays arabes ? Quels pays arabes ? Quelle union ?
Il énuméra sur les doigts de la main.
— Le Liban de Chamoun et les chrétiens maronites tremblent de se voir dévorer par la communauté musulmane, et mangent comme des moineaux dans la main de l’Occident. Le gouvernement libanais s’est même refusé à condamner l’attaque de Suez, Chamoun se limitant à déclarer : « Je retire mes ambassadeurs, mais je ne romps pas les relations diplomatiques avec l’Angleterre et la France. » En Irak, ce pantin de roi Fayçal II, qui vient à peine de se libérer de la régence de son oncle, est la poupée des Britanniques. L’Arabie Saoudite flotte dans son pétrole, et son roi, Ibn Séoud, n’a d’yeux que pour les États-Unis, qui sont ses premiers clients. Il hait Nasser et meurt de peur de voir la monarchie renversée à son tour. Quant au roi Hussein de Jordanie, il n’a que vingt et un ans, il tremble pour son trône, tout l’oppose à l’Égypte, et je me méfie des princes qui – à l’exemple du roi Farouk – ont fait leurs études en Angleterre.
— Il reste la Syrie de Shukri el-Kuwatli, observa Zeyd, et surtout l’Égypte.
— J’apprécie El-Kuwatli, mais en tant que Président il n’a guère de pouvoir, et son influence se limite désormais à la politique intérieure syrienne. Il est sur un trône de papier. Je te rappelle qu’il a déjà été liquidé voilà sept ans par un coup d’État militaire et contraint d’aller se réfugier au Caire. On l’a exhibé dans un char et promené dans les rues de Damas sous les regards d’une foule qui vociférait : « On s’est débarrassé de toi, ô le tyran Kuwatli ! » Aujourd’hui son régime ne tient qu’à un fil. Quant à l’Égypte, pays que je connais parfaitement pour y avoir fait mes études, bien que je sois né à Jérusalem, elle doit se remettre de soixante-dix ans d’occupation anglaise et ne possède pas d’armée digne de ce nom. Nasser est un grand homme. Batal ! C’est un héros ! Il est certainement le seul dirigeant du monde arabe qui paraisse à la hauteur des problèmes posés –, précisément parce qu’il les pose – mais la tâche qui l’attend est immense.
— Tu comptes donc isoler le futur mouvement du soutien arabe, conclut Hussein.
— Tout ce que nous demandons aux dirigeants arabes est qu’ils entourent la Palestine d’une ceinture défensive et qu’ils se contentent d’assister à la bataille entre nous et les sionistes.
Hussein objecta :
— Tu n’as pas évoqué les détails structurels : qui dirigera ce mouvement ? Toi-même ?
Le personnage au keffieh fit non de la tête.
— Ce sera une direction collégiale qui fonctionnera au sein d’un Comité central dont les membres seront élus démocratiquement.
— Tu n’es pas sans savoir qu’il existe d’autres mouvances. Comme le MNA[2], fondé par ce chrétien grec orthodoxe, Georges Habache. Qu’adviendra-t-il d’elles ?
— Elles nous rejoindront, affirma celui qui s’était présenté sous le nom d’Abou Jihad. C’est à ce prix que nous serons forts. Indestructibles. Au prix de l’union.
— Si elles ne le souhaitent pas ?
Le personnage au keffieh balaya l’air d’un geste dédaigneux de la main.
— Alors elles seront vouées à disparaître. Nos enjeux sont clairs : interpeller les instances internationales sur la cause palestinienne et fonder un État laïc et démocratique. C’est le ciel que nous visons. Un arbrisseau ne peut tenir contre la tempête. Seul un olivier en est capable. Nous serons cet olivier.
Zeyd hocha la tête.
— Cependant, il faut des semences pour planter des oliviers. Tu en es conscient, n’est-ce pas ? Tu viens de préciser que ce mouvement sera autonome. Sans argent, nous serons voués à l’immobilisme. Pieds et poings liés.
— C’est un problème, en effet. En raison du caractère clandestin du mouvement, nos fonds ne pourront provenir que des membres eux-mêmes. Nous ferons appel à leur générosité. Pour l’heure, je ne vois pas d’autre solution.
— Ce mouvement, as-tu songé à lui donner un nom ?
Il y eut un court silence.
— Le Fatah.
— Le Fatah ? répéta Zeyd.
— Oui. Harakat Tahrir Falastine[3]. Le Mouvement de la libération de la Palestine. Je pars dans quelques jours pour le Koweït où j’ai trouvé un poste d’ingénieur civil. J’espère, une fois là-bas, mettre en place les structures et trouver des fonds. Peu importe le temps qu’il faudra. Un an, deux ans, peu importe !


Le Koweït, songea Hussein. Évidemment. Depuis quelque temps, c’est dans ce pays que la plupart des Palestiniens se rendaient après la fin de leurs études où, grâce à la rente pétrolière, s’étaient développés des emplois bien rémunérés. Loin des déchirements idéologiques des zones égyptiennes, palestiniennes ou syriennes, la région offrait, outre des ressources matérielles, un espace de liberté et une liberté d’organisation. Il n’était pas étonnant donc que l’homme au keffieh optât pour cette destination.
Nouveau silence, rompu par la voix d’Abou Jihad :
— Si nous avons fait appel à vous, c’est parce que vous êtes des enfants de héros. Dans vos poitrines, ce n’est pas votre cœur qui bat, mais celui de vos pères : Abdel Kader et Ezzedine. Pouvons-nous compter sur votre soutien ? Êtes-vous prêts à nous rejoindre ?
Comme un seul homme, Hussein et Zeyd s’exclamèrent : « Oui ! Notre vie pour la Palestine ! »
En quittant la maison, Hussein chuchota à Zeyd :
— Il est brillant. Mais il a un nom bien compliqué à retenir : « Mohamed Abdel Raouf Arafat el-Qudwa el-Husseini. » Est-ce exact ?
— Oui, mais tout le monde l’appelle Arafat[4].
*
Paris, 10 janvier 1957
Jean-François Levent ouvrit les yeux et grimaça sous l’effet de la douleur. C’était comme si des milliers d’aiguilles s’enfonçaient dans sa poitrine. Il se dressa, front couvert de sueur, et s’adossa contre la tête de lit, cherchant à reprendre son souffle.
Aussitôt, Dounia, couchée sur le côté, murmura la voix ensommeillée :
— Déjà ? Quelle heure est-il ?
Son mari réussit à articuler :
— Cinq heures. Rendors-toi, mon amour.
Il rejeta la couverture et se leva. L’effort lui parut surhumain. La pointe des aiguilles continuait de le torturer. On eut dit qu’elles cherchaient à le transpercer de part en part. De l’air, il avait besoin d’air. Il se dirigea vers le salon, ouvrit l’une des fenêtres. Il faisait encore nuit. L’avenue de Breteuil était déserte. Un chat bondit d’on ne sait où et disparut vers la place Vauban.
Il inspira une goulée d’air. Maintenant, la nausée montait à ses lèvres tandis que l’idée de la mort naissait dans son esprit. Mais non, on ne meurt pas à soixante-huit ans. Il avait tant de projets encore qui vibraient en lui. Tant de rêves non encore réalisés. Tant d’amour encore à offrir à Dounia.
Décembre 1918. C’était à Bagdad. Chez Nidal[5].
— Mon nom est Dounia.
— Dounia. Le monde. L’univers. Lequel des termes vous sied le mieux ?
— Je vous laisse juge.
Il l’avait considérée un instant comme s’il la jaugeait.
— Alors ce sera l’univers.
Ensuite, il y eut Alep, un an plus tard. Dans ce restaurant.
— Je ne veux plus vivre d’histoire médiocre. Je préfère de loin un amour bref, mais qui serait beau au sens esthétique du terme, plutôt que de me faner dans une relation passable uniquement parce qu’elle m’apporterait quelques assurances ou une forme de sécurité.
— « Une forme de sécurité. » Vous parlez de mariage ?
— Oui. Une tradition absurde et inepte. Contraindre deux êtres à passer toute une vie sous le même toit, dans le même lit et à la même table est proche de l’hérésie.
La douleur devenait insupportable. Il essaya de respirer à pleins poumons, mais c’était impossible. Un étau les enserrait.
— Vous, Jean-François, où vous placez-vous ? Du côté des gentils ? Des méchants ? Dans lequel des deux camps vous sentez-vous à l’aise ?
Il ne s’était jamais posé la question jusque-là. Il était diplomate. Secrétaire aux Affaires orientales, nommé par le Quai d’Orsay, il obéissait aux ordres, c’est tout.
Et chez elle, à Alep toujours. Un printemps de 1919.
— Je suis irakienne. Et mon peuple est dans la souffrance. Je suis arabe, et mes frères sont dans la souffrance. Alors ? Comment me partager entre eux et vous ? Vous qui, dans les coulisses, quand ce n’est pas au grand jour, contribuez à faire notre malheur. Vos raisons sont honorables. Je les respecte. Mais ne me demandez pas de faire comme si elles n’existaient pas.
Et puis, enfin, il y avait eu ce jour de guerre, alors que les forces françaises faisaient pleuvoir leurs bombes sur Alep. Un 11 août 1925. Dounia s’était jetée dans ses bras.
— Emmène-moi, avait-elle chuchoté, emmène-moi… Où tu veux, mais emmène-moi.


— Jean-François ! Que se passe-t-il ?
Dounia venait de surgir dans le salon, affolée.
Il essaya de se tourner vers elle. Lui tendit la main comme un naufragé tente de s’accrocher à la vie et s’écroula.
Elle s’agenouilla près de lui, colla sa joue contre la poitrine de son époux. Il respirait toujours. Faiblement, mais il respirait. Alors elle se précipita vers le téléphone.
*
Istanbul, 15 février 1957
Assise devant la fenêtre qui ouvrait sur le parc des « Petits Champs », Salma el-Safi continuait de contempler la photo jaunie de Nidal[6], son mari défunt, comme s’il se fut agi d’une image sainte.
Il était parti, discrètement. Installé dans ce même fauteuil, le 28 octobre 1941. Seize ans déjà.
Elle se décida enfin à lever les yeux vers son neveu, Fawaz el-Bagdadi.
— Je ne connaissais pas l’existence de cette photo. Je te remercie de me l’avoir apportée. Il était bel homme, n’est-ce pas ?
— Un grand homme. Comme il n’y en a plus aujourd’hui en Irak, hélas.
— L’Irak… il me semble n’y être jamais née. N’y avoir jamais grandi. N’avoir rien vécu. Le passé s’est effacé de ma mémoire le jour où ton oncle – qu’il repose en paix – m’a quittée.
— C’est peut-être mieux ainsi. Le présent, hélas, n’est guère fréquentable.
— Le petit Fayçal est toujours en place ?
— Le petit Fayçal est aujourd’hui un jeune homme de vingt-deux ans qui s’efforce, tant bien que mal, de moderniser les structures du pays en lançant des projets de construction de barrages, d’hôpitaux, d’écoles, sans parvenir à gagner la sympathie du peuple. Les gens voient bien que les Anglais le manipulent. De plus, son oncle, le prince Abd Illah, l’ex-régent, ne se fait pas à l’idée d’avoir été obligé de lui céder la place : en coulisses, il continue à manigancer ; ce qui affaiblit le pouvoir du jeune monarque. À mon avis, cette situation ne pourra pas durer éternellement.
La vieille dame poussa un profond soupir de découragement.
— Pauvre Irak ! Pauvre pays ! Pourtant, des hommes comme ton oncle se sont battus pour établir un régime intègre et stable, indépendant de toute tutelle. Mais qui peut lutter contre le destin ? Maktoub. J’espérais voir un jour mon pays relever la tête, je ne le verrai pas. Je vais avoir quatre-vingts ans, et la mort est en retard. C’est injuste. Elle aurait dû m’emporter quand elle m’a pris Nidal.
Fawaz s’agenouilla au pied de la vieille femme et lui baisa la main.
— Écarte ces pensées, je t’en prie. Tu vivras encore longtemps, inch’ Allah, et tu verras mes enfants.
— Tu t’es marié ?
— Oui, ma tante. Il était temps. J’aurais vingt-neuf ans dans une semaine. Elle s’appelle Majida. Je l’ai épousée voici deux mois.
— Une Irakienne, j’espère ?
— Oui. Sa famille est de Mossoul. Elle a vingt-deux ans. Douce comme du miel, belle comme une fleur.
— Allah karim, ya ebni, Dieu est généreux, mon fils. Qu’Il vous accorde le bonheur. Et toi ? Parle-moi de toi. Que fais-tu dans la vie ?
— Je suis ingénieur pétrolier. C’est d’ailleurs grâce à mon métier que j’ai fait la connaissance de Majida à Mossoul. Son père était en charge d’une exploitation. Dans le même temps, je me suis engagé en politique. J’ai adhéré au parti Baas l’année passée.
Une expression lasse apparut sur le visage ridé.
— Le Baas. Il existait déjà à mon époque. Quelle nouvelle recette miraculeuse propose-t-il ?
— L’unification des États arabes en une seule et grande nation laïque. Une idée qui me séduit.
Les traits de la vieille femme se raidirent.
— Qu’y a-t-il ma tante ? Ai-je dit quelque chose qui t’aurait déplu ?
— La politique, les partis. C’est à cause d’eux que j’ai perdu mon mari et mon fils. Pourquoi ce choix, mon petit ? Pourquoi ? Éloigne-toi de la politique ! C’est un leurre, un poison ! Ils partent tous la tête pleine d’idéaux qu’ils s’empressent de trahir dès qu’ils acquièrent le pouvoir. Sais-tu ce que le pauvre Nidal m’a déclaré un jour ?
Elle cita :
— « L’esprit de parti abaisse les plus grands hommes jusqu’aux petitesses du peuple. »
Fawaz se releva. À son tour, il avait la mine sombre.
— Je viens de te décrire la situation de notre pays. Ce pays que nous aimons. A-t-on le droit de ne pas réagir ? N’est-ce pas ce qu’a fait mon oncle Nidal ? Ne viens-tu pas toi-même de rappeler qu’il s’est battu pour son idéal ? Et mon cousin, Chams, n’a-t-il pas sacrifié sa vie pour l’indépendance en jetant sa voiture contre un barrage militaire anglais[7] ? Je ne peux pas rester les bras croisés. Et je pense à l’avenir des enfants que j’aurai : il faut qu’ils grandissent dans un pays libre et démocratique !
Les lèvres ridées de la vieille dame formèrent un vague sourire teinté d’ironie.
— La liberté… qui d’entre nous est vraiment libre ?
Il mit quelques secondes avant de répondre :
— Ceux qu’on prive de tout, parce qu’ils ne sont plus au pouvoir de personne. Ceux-là sont à nouveau entièrement libres.
Salma ne fit aucun commentaire.
Elle tendit les bras vers son neveu.
— Viens, mon petit. Viens contre moi. J’ai tout à coup très froid. Donne-moi ta chaleur.
1-
Leader de l’aile droite du mouvement sioniste et fondateur de la Légion juive durant la Première Guerre mondiale. Cité par Maxime Rodinson in Jewish People or Jewish Problem.
2-
Mouvement des nationalistes arabes.
3-
Fatah est l’acronyme inversé partiel de harakat ut-tahrîr il-wataniyy ul-falastîniyy.
4-
Il avait opté pour « Yasser », en hommage à un Arabe tué lors du mandat britannique à l’époque du mandat, « Arafat » étant le mont sacré, appelé parfois Arafah, situé à l’est de La Mecque.
5-
Cf. tome 1.
6-
Cf. tome 1.
7-
Cf. tome 1.