Avram Bronstein replia le Jerusalem Post et le tendit à son père.
—
Aba[1], veux-tu le lire ?
Samuel fit non de la tête.
— Je connais les nouvelles. Je les ai entendues à la radio. Je vais t’étonner, mais je ne suis pas inquiet. Les lignes d’armistice avec l’Égypte et le Liban sont calmes. En Jordanie, le roi Hussein semble avoir le contrôle du pouvoir que lui contestent les nationalistes arabes et on dit même qu’il s’est engagé à interdire toute infiltration des Palestiniens.
— Oui, père, mais il n’en reste pas moins que la zone démilitarisée entre nous et la Syrie demeure une zone de tension permanente. Il y a aussi le problème crucial de l’eau. Il suffit d’une simple variation du niveau dans le lac de Tibériade pour que tout bascule et que le tracé de la ligne de démarcation entre nous et les Syriens soit remis en cause.
Samuel confirma.
— Je sais. Et je n’ai pas oublié la levée de boucliers et le tollé général qu’a provoqué, voilà cinq ans, la construction d’un aqueduc, qui nous aurait permis de détourner l’eau du Jourdain vers nos terres agricoles du Sud et du Néguev. Affolés, les États-Unis ont même dépêché un délégué, dont j’ai oublié le nom, afin d’y présenter un plan de partage des eaux.
— Ce plan n’a jamais été accepté, que je sache ?
— Et pour cause : nos agriculteurs l’ont rejeté, de même que les pays arabes pour qui cela équivalait indirectement à reconnaître notre État
[2]. Un État qu’il s’entête à rejeter avec une obstination stupide et stérile. Nous existons, nous sommes un peuple. Le vote du partage a eu lieu. À quoi sert-il aux Arabes de demeurer dans leur enfermement et de persister à vouloir nous jeter à la mer !
Il se tut.
Irina en profita pour demander :
— As-tu des nouvelles des Shahid depuis ta visite à leur domicile ?
— Aucune. J’espère que mon avertissement aura suffi à calmer les ardeurs de Soliman et Karim et qu’ils ne feront pas de conneries. S’ils étaient arrêtés, je ne pourrais rien pour eux.
— Ce serait terrible. Ton grand-père Josef les aimait tant. Je me souviens encore de ce jour où nous sommes tombés sur Soliman et sa sœur Samia à Jérusalem. Ils étaient aussi terrorisés que moi. J’avais quel âge déjà… Une douzaine d’années. J’aimerais bien les revoir. Soliman a dû bien changer.
— Ne fût-ce que parce qu’il a cinquante-six ans et un caractère de chien. Pour lui, nous ne sommes que des tortionnaires et des envahisseurs.
— C’est absurde. Toutefois, je peux les comprendre. Ton grand-père comprenait.
Elle rectifia :
— Il a cru comprendre.
— Que veux-tu dire, îma ?
— Quelque temps avant sa mort, je fus témoin d’une discussion que Josef avait eue avec David Ben Gourion. Le vieux lion lui avait déclaré : « Le sort d’Israël dépendra de sa force et de son sens de la justice. » Alors je me suis permis de demander : « Tous ici ne pensent pas comme toi. Les Arabes se sentent dépossédés. Comment réussir à les convaincre de nous accepter ? » Il m’a répondu : « En leur disant la vérité. »
— Je ne saisis pas.
— Selon lui, il était indispensable que les Arabes comprennent que notre retour à Sion est soutenu par la volonté de vivre d’un peuple, légitimée par les souffrances de deux mille ans d’histoire.
— Cela ne résout rien, protesta Samuel, ils refusent cette réalité.
— C’est exact. Mais Ben Gourion a poursuivi : « Cette entente ne sera pas possible sans la reconnaissance de notre part d’une autre évidence : il existe en Palestine depuis des centaines d’années des masses arabes dont les ancêtres y sont nés et morts, et qui considèrent cette terre comme leur pays, un pays où ils veulent aussi vivre aujourd’hui, comme dans le futur. Nous devons donc impérativement accepter cette réalité. C’est la base même d’une compréhension véritable entre les Arabes et nous. »
Samuel ne put s’empêcher d’ironiser :
— Nous sommes sur une terre sainte, mais il y a longtemps que les miracles n’ont plus cours. Ben Gourion est un rêveur.
Avram fit remarquer :
— Il y a un instant, tu as dit : « Grand-père comprenait », et tu as ajouté : « Il a cru comprendre. »
Irina confirma.
— Ce jour-là, il avait pris connaissance d’un article dans un journal relatant la tragédie d’un navire, le SS Saint-Louis, qui avait quitté Hambourg en mai 1939, avec, à son bord, un millier de passagers. Tous des Juifs allemands. Tous munis de visas pour La Havane où les exilés espéraient séjourner, en attendant que leur soit accordé le droit d’entrée aux États-Unis. Ils furent refoulés, et personne n’a voulu les accueillir. Ni M. Roosevelt, ni aucun chef d’État. Personne. Le navire a dû rebrousser chemin, et ce n’est qu’in extremis que les errants furent acceptés dans certains pays d’Europe. Nous étions en 1939. La guerre a éclaté quelques mois plus tard. La plupart de ces malheureux ont été raflés et envoyés dans les camps de la mort.
Elle marqua une pause, visiblement émue, avant de conclure :
— Ce matin-là, ton grand-père m’a confié : « Aujourd’hui, à soixante-dix ans, lorsque je prends conscience du sort auquel les hommes ont voué notre communauté, je me demande si je ne suis pas un utopiste ou, pire encore, si – avec mes états d’âme – je ne me fais pas le complice de nos assassins. » Il me rapporta aussi ces propos que lui avait tenus Ben Gourion : « Si je savais qu’il était possible de sauver tous les enfants d’Allemagne en les transférant en Angleterre, mais n’en sauver que la moitié en les amenant sur la terre d’Israël, j’opterais pour la seconde solution parce qu’il ne s’agit pas uniquement du nombre d’enfants à sauver, mais de notre responsabilité historique à l’égard du peuple juif tout entier. » Et Josef avait alors murmuré : « Je commence à comprendre. »
Avram se leva et se mit à faire les cent pas.
— J’ai parlé hier à Mordechaï, qui est, comme tu le sais, un proche du gouvernement. Il n’a pas du tout ta sérénité,
aba. La seule bonne nouvelle est que Ben Gourion s’est rendu secrètement à Istanbul, à l’invitation du Premier ministre turc. Pendant cette visite, les deux hommes ont signé un accord de coopération économique et militaire. Nous serons moins seuls désormais. En revanche, le bruit court qu’à l’appel du grand mufti de Jérusalem, ce nazi d’Amin el-Husseini, Nasser envisagerait de constituer un État palestinien, lequel deviendrait de facto le troisième partenaire de la nouvelle République arabe unie
[3]. On parle même de troupes formées d’unités palestiniennes chargées d’assurer le maintien de l’ordre à Gaza. Tu te doutes bien que ce serait une catastrophe. La fin d’Eretz Israël.
— La fin d’Eretz Israël ? se récria Samuel Bronstein. Le monde ne le permettra pas ! Pas après tout ce que notre peuple a subi ! Désormais, nous voilà revenus chez nous. D’ailleurs, nous ne sommes pas revenus. Nous n’avons jamais fait le deuil de notre terre. Les Arabes devront bien finir par comprendre.
Irina s’exclama :
— Si on nous chasse d’ici, où nos petits-enfants iront-ils ? En France ? Où l’on nous a vendus aux nazis ? En Allemagne, où on nous a décimés ? En Russie, où l’on nous hait et pour retrouver les pogroms ? En Pologne dans un ghetto ?
Samuel marcha vers son épouse et l’enveloppa dans ses bras.
— Nous n’irons nulle part,
motek[4]. Nulle part. Nous sommes revenus…
*
Jean-François Levent prit la main de Dounia et la porta à ses lèvres. Non loin du couple, des enfants faisaient rouler leur cerceau dans les allées et autour du bassin. Jamais le Luxembourg n’était apparu si resplendissant.
— Je t’aime encore, tu sais ?
Les lèvres de Dounia esquissèrent un sourire.
— Encore ? Comment dois-je l’interpréter ? Malgré tout ? Lassitude de m’aimer… encore ?
— Ni l’un ni l’autre. Un enfant demandait un jour à sa mère : « Comment écrit-on le mot “caresse” ? Avec un R ou deux ? » Elle lui a répondu : « Avec deux mains. » Je t’aime « encore » veut dire d’un amour têtu.
Elle se blottit contre la poitrine de Jean-François et murmura en posant sa paume sur le cœur de son époux.
— Il va bien ?
— Il bat. Grâce à toi. Et grâce à ce merveilleux cardiologue.
— J’ai vraiment cru que je te perdais.
— Impossible. On meurt par inattention. Or j’avais toute ma tête. Aucune envie de te quitter. Nous sommes encore jeunes.
— À soixante-cinq ans passés ? Des vieillards, oui.
Elle s’empressa d’enchaîner :
— Tu crois vraiment qu’il serait prudent d’accepter cette mission que te propose le Quai d’Orsay ?
— Évidemment ! L’inaction me pèse. Tu sais aussi bien que moi qu’elle est le pire des ennemis. Des journées à ne rien faire, à ressasser des idées noires ou grises, l’imagination qui vous ronge. Non. Je dois bouger. Et le Liban, la Syrie et l’Algérie ne sont pas le bout du monde.
— J’avoue n’avoir rien compris à ce qui s’y passe. Pourquoi cet affolement ?
— Parce que l’Orient demeure une poudrière. Et que, comme toujours, rien n’y est simple. Nous avons un gros problème avec l’insurrection algérienne. Hier, on m’a informé qu’un putsch s’était produit là-bas, organisé par des officiers partisans d’une Algérie française. Voilà bientôt quatre ans que notre armée tente de faire plier les Algériens musulmans qui réclament l’indépendance de leur pays. Nous sommes confrontés à une double guerre civile ; entre les communautés d’une part et à l’intérieur même des communautés d’autre part. Dans les mémoires restent gravés les massacres du 8 mai 1945.
Dounia lui jeta un regard interrogateur.
— Rappelle-toi : pour fêter la fin des hostilités et la victoire des Alliés, un défilé avait été organisé. Les partis nationalistes algériens, profitant de l’audience particulière donnée à cette journée, décidèrent de manifester afin de rappeler leurs revendications patriotiques. Un coup de feu est parti, tiré par un policier, et tuant un jeune Algérien qui brandissait un drapeau de l’Algérie. Ce fut l’embrasement. Il y a eu des centaines de morts dans les deux camps, et autant de blessés.
Levent rejeta la tête en arrière, fixant le ciel.
— Folie… sang versé. Aujourd’hui, l’insurrection ne cesse de croître. Face à la gravité de la situation, et devant l’escalade, René Coty
[5] a proposé la nomination du général de Gaulle à la présidence du Conseil. Il espère qu’auréolé de sa gloire passée celui-ci trouvera une solution à la crise.
— Jamais l’Assemblée nationale dominée par la gauche n’acceptera.
— Je sais. Mais Coty a menacé de démissionner sur-le-champ en cas de refus d’investiture du Général. Donc…
L’Irakienne se détacha de Jean-François et secoua la tête.
— Le passé ne nous apprend décidément rien. L’Histoire continue de se répéter. Il serait tellement plus simple d’accorder aux Algériens l’indépendance. On a bien mis un terme aux protectorats sur la Tunisie et le Maroc, non ?
— Oui, mais dans ce cas, que ferait-on des centaines de milliers de colons nés en Algérie et qui y vivent depuis des générations ? Ils estiment que c’est LEUR pays, aussi bien que celui des autochtones. Non, Dounia, l’affaire n’est pas du tout simple.
— Les événements ne sont pas compliqués, ce sont les hommes qui les compliquent. Et pourquoi Pineau t’envoie-t-il à Beyrouth ?
Jean-François rectifia :
— Pineau s’en va. Dès demain, un autre ministre des Affaires étrangères va lui succéder : René Pleven.
— Pleven, Pineau ou un autre. Pourquoi Beyrouth ?
— Parce que, là aussi, la guerre civile menace. Le président libanais, Camille Chamoun, a pris fait et cause contre Nasser dans le conflit qui oppose ce dernier à l’Occident. Il se sent en outre menacé par l’union de l’Égypte et de la Syrie, laquelle a soulevé un formidable espoir parmi les partis progressistes et les musulmans du Liban désireux d’adhérer à la nouvelle République. Ces derniers sont aussi déçus par l’absence de réformes – que Chamoun s’était pourtant engagé à mettre en œuvre – et refusent que, contrairement à la Constitution, celui-ci sollicite un deuxième mandat. À cette toile d’araignée s’est ajouté l’assassinat d’un journaliste maronite, un certain Nassib el-Matni. Les opposants au gouvernement ont tout de suite brandi vers l’État un doigt accusateur puisque l’on savait que la victime était proche du patriarche maronite, opposé à Chamoun. Dès le lendemain, le Chouf
[6], déjà en rébellion plus ou moins ouverte, s’est embrasé, des combats ont éclaté à Saïda, Tripoli et dans une partie de la Bekaa, entre partisans de Chamoun, c’est-à-dire les chrétiens maronites, et les milices nationalistes musulmanes, commandées par deux hommes : Rachid Karamé, un sunnite allié des Palestiniens, et Fouad Chehab, un maronite modéré, commandant de l’armée libanaise.
— Encore un maronite qui s’oppose à un autre maronite ? Que je sache, Chamoun est chrétien, non ?
Jean-François Levent ne put s’empêcher de rire.
— Mon amour, cela s’appelle la politique. N’oublie pas que le pays des Cèdres est une invention française qui n’a pas tenu compte de la nasse dans laquelle sont enchevêtrées des dizaines de communautés, chacune avec son caractère propre. Rien que chez les chrétiens, on n’en dénombre pas moins de douze. Des Églises qui sont elles-mêmes divisées entre Grecs catholiques, Grecs orthodoxes, coptes catholiques, Chaldéens, Arméniens, et j’en passe !
Il reprit son souffle.
— Et, chez les musulmans, ce n’est guère plus limpide. Chiites, alaouites, sunnites, druzes…
— Tu as mentionné aussi la Syrie.
— Oui. Je dois y rencontrer le fondateur du parti Baas. Michel Aflak. Nous avons besoin de savoir qu’elle est sa position vis-à-vis de la France. L’homme est incontournable. Il n’est pas uniquement le ministre des Affaires étrangères, il est le deus ex machina de tout un mouvement révolutionnaire qui est en train de s’étendre jusqu’à Bagdad.
Dounia fixa son époux avec une vraie compassion.
— Tu vois, mon cœur, lorsque vous, les Occidentaux, décidez d’aller jouer dans la cour du Moyen et du Proche-Orient, vous me faites penser à des matadors aveugles qui tâtonnent au milieu de taureaux fébriles.
*
Hussein Husseini prit un chapelet d’ambre et en fit rouler les perles entre son pouce et son index tout en fixant sa mère.
Samia observait son fils, les yeux embués de larmes, mains tremblantes.
— Tu n’as pas vingt ans, ya ebni. Tu es un enfant. Tu as encore besoin de moi. Je t’en prie. Ne pars pas.
— Je dois,
ommi[7], je dois.
— Mais que feras-tu au Koweït ? Ici, c’est ton pays. Tu y as ta famille, tes amis, tu…
— Ici, je n’ai pas d’avenir. Là-bas, grâce au pétrole, ils ont besoin de main-d’œuvre. Je gagnerai bien ma vie et je pourrai t’aider. Tu ne manqueras de rien. D’ailleurs, je ne serai pas seul, mon ami Zeyd m’accompagne. Nous nous protégerons mutuellement. N’aie pas peur.
Samia essuya une larme, et sa voix se fit inquisitrice.
— Tu ne me dis pas tout, mon fils. Je ne te crois pas. Quand on est le fils d’un héros, le fils d’Abdel Kader, on ne déserte pas pour des histoires d’argent. Je ne te crois pas ! Tu me caches quelque chose. Je connais Zeyd aussi. J’ai entendu parler du courage de son père. Je sais de qui il tient.
Elle saisit la main de Hussein et insista :
— La vérité, ebni. Je suis ta mère. On peut tout confier à une mère…
Un camion militaire passa dans un vacarme assourdissant.
Le jeune homme prit une courte inspiration.
— Très bien. Je vais te dire la vérité. Il y a quelque temps, grâce à Zeyd, j’ai fait la connaissance d’un personnage étonnant. Un homme qui va nous libérer des sionistes. Il a de grandes idées et il a fondé un mouvement de libération baptisé le Fatah. Il a besoin de nous.
— Au Koweït ?
— Oui, parce que c’est là-bas qu’il réside. Comme nombre d’expatriés.
Il quitta sa chaise et se dirigea vers une commode qu’il déplaça. Au dos était dissimulé un journal. À la une se détachait le titre : « Nida’ al-Hayat-Filastinuna ». L’appel de la vie, notre Palestine.
— Tiens. Lis.
Samia chaussa ses lunettes.
La plupart des articles évoquaient les mêmes thèmes : combat permanent contre Israël, rejet de tout accord qui maintiendrait l’existence de cet État, rejet de toute tutelle des États arabes, prise en main par les Palestiniens de leur sort et concentration de toutes les ressources au service de la lutte armée.
Elle restitua le mensuel à son fils.
— Comment as-tu pu l’avoir ? Si les Israéliens…
— C’est Zeyd qui me l’a donné. N’aie crainte. Je vais le détruire.
Liant le geste à la parole, il déchira les feuillets un à un.
— Je m’en débarrasserai tout à l’heure.
Un long silence s’installa, tandis que la mère et le fils s’observaient.
Finalement, Samia déclara :
— Va, mon fils. Allah ma’ak. Dieu t’accompagne. Pars.
La fermeté inattendue du ton prit Hussein de court.
Il bredouilla :
— Tu… tu es d’accord ?
Elle acquiesça.
— Pourquoi ? Je veux dire, pourquoi n’essaies-tu plus de…
— Te retenir ? Je vais te répondre, mon enfant.
Elle se leva à son tour, se dirigea vers la même commode, ouvrit le tiroir et, parmi les linges, récupéra une feuille pliée en quatre qu’elle remit à Hussein.
— Ton père avait écrit ces mots quelques heures avant la bataille de Castel, avant de tomber sous les balles sionistes.
Le jeune homme déplia délicatement la lettre.
Ma Samia chérie, nous allons écrire une grande et glorieuse page d’histoire. Tu ne peux imaginer combien nous avons fait, jour et nuit, de douloureux sacrifices et d’efforts. Mais, dans l’action, les hommes s’oublient eux-mêmes. Ils oublient de manger, de boire, de dormir. Ils oublient leurs parents et leurs fils. L’ennemi est fort, Samia, mais nous remporterons la victoire finale. Inch’ Allah !
Bouleversé, Hussein s’agenouilla au pied de sa mère. On eût dit tout à coup un enfant.
— Tu l’as, ta réponse, murmura Samia, avec une pointe de fierté. On ne retient pas le fils d’Abdel Kader. Même si l’on doit mourir de tristesse.