Jérusalem, 23 novembre 1967
Le Conseil de sécurité,
Exprimant l’inquiétude que continue de lui causer la grave situation au Proche-Orient,
Soulignant l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la guerre et la nécessité d’œuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque État de la région de vivre en sécurité,
Soulignant en outre que tous les États membres, en acceptant la charte des Nations unies, ont contracté l’engagement d’agir conformément à l’article 2 de la Charte,
1. Affirme que l’accomplissement des principes de la Charte exige l’instauration d’une paix juste et durable au Proche-Orient qui devrait comprendre l’application des deux principes suivants :
I) Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés au cours du récent conflit.
II) Fin de toute revendication ou de tout état de belligérance, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque État de la région et de son droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, à l’abri de menaces ou d’actes de violence ;
2. Affirme d’autre part la nécessité :
a) De garantir la liberté de navigation sur les voies d’eau internationales de la région ;
b) De réaliser un juste règlement du problème des réfugiés ;
c) De garantir l’inviolabilité territoriale et l’indépendance politique de chaque État de la région, par des mesures comprenant la création de zones démilitarisées ;
3. Prie le Secrétaire général de désigner un représentant spécial pour se rendre au Proche-Orient afin d’y établir et d’y maintenir des rapports avec les États concernés en vue de favoriser un accord et de seconder les efforts tendant à aboutir à un règlement pacifique et accepté, conformément aux dispositions et aux principes de la présente résolution.
4. Prie le Secrétaire général de présenter aussitôt que possible au Conseil de sécurité un rapport d’activité sur les efforts du représentant spécial.
Adoptée à l’unanimité à la 1 382e séance.
Le front soucieux, Samuel Bronstein replia le Jerusalem Post et, avec un cri d’exaspération, le posa sur un guéridon.
Irina, occupée à repriser un pull, leva les yeux vers son mari.
— De mauvaises nouvelles ?
Samuel ne répondit pas.
Ainsi, l’ONU avait voté le retrait de la totalité des territoires conquis pendant cette guerre éclair. Était-ce possible ? Abandonner tout le gain arraché au prix de vies humaines ? Rembobiner le film comme si de rien n’était ? Impensable ! D’autant plus impensable qu’Israël n’avait fait que se défendre contre des agresseurs, répondre à une série de provocations de plus en plus menaçantes. Bien sûr, il y avait l’affaire des réfugiés. Et alors ? En quoi était-ce un problème ? L’Histoire n’avait-elle pas déjà connu par le passé des échanges massifs de population ? Après la Seconde Guerre mondiale, des millions d’Allemands ne furent-ils pas expulsés vers l’Ouest par le nouveau tracé des frontières ? Des millions de personnes ne s’étaient-elles pas croisées sur les routes lors du partage de l’Inde et de la création du Pakistan en 1947 ? Pourquoi les choses seraient-elles différentes pour les Palestiniens ? Parce que les États arabes refusaient de les intégrer ? Dans ce cas, Israël ne pouvait être concerné. Que les Arabes règlent leurs comptes entre eux.
Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés au cours du récent conflit.
Aberrant ! D’ailleurs, comme l’avait si justement souligné Golda Meir, le texte anglais n’avait pas du tout le même sens : « Withdrawal of Israel armed forces from “territories” occupied in the recent conflict ».
Territories, donc. Et non « de tous » les territoires.
Ce qui sous-entendrait, à la rigueur, que l’on veuille bien rétrocéder quelques parcelles et pas à n’importe quel prix. Au prix d’une véritable paix, durable. Sinon, ce serait un marché de dupes.
— Alors, insista Irina. Tu veux bien me dire ce qui se passe ?
— As-tu lu le Jerusalem Post ?
—
Motek[1], tu devrais te souvenir que je ne lis
jamais les journaux.
— Eh bien, tu as tort. Alors, sache que les Nations unies ont voté hier une résolution exigeant que nous restituions le Sinaï et toutes les autres régions que nous avons conquises. En plus, l’Amérique a voté dans le sens des autres pays. Je n’ai jamais eu d’estime pour ce Lyndon Johnson. C’est un faux jeton.
Irina ne parut pas trop émue par la nouvelle.
— Et en échange ? demanda-t-elle. Car j’imagine qu’il y a une contrepartie ?
— N’importe quoi…
— Mais encore ?
Avram récupéra le journal et lut :
— Notre État serait reconnu par nos voisins. C’est tout.
— Mais c’est parfait ! Pourquoi tu grognes ? Nous rendons les territoires et en retour nous avons enfin la paix. Ce serait l’idéal, non ?
— Tu veux rire ? Rendre les territoires ? Et nous retrouver avec une Jérusalem coupée en deux alors qu’après deux mille ans d’exil nous avons enfin accès à nos lieux saints ? Au Kotel ! C’est impensable.
— Ces Arabes, nous les avons bien forcés au départ, non ? Nous…
— Arrête de dire des bêtises, Irina. Nous n’avons jamais forcé qui que ce soit ! Nous ne sommes pas responsables de leur fuite. Pendant la guerre d’indépendance, ils ont été priés par leurs voisins juifs et par la Haganah de rester, mais ils ont préféré obéir aux ordres du grand mufti
[2], ce copain d’Hitler, et sont allés se réfugier en Égypte, en Syrie, au Liban et ailleurs. Évidemment, pour ce nazi, c’était une affaire de quelques jours. Il était persuadé, comme d’ailleurs la plupart des chefs d’État arabes, que leurs armées ne feraient qu’une bouchée de nos troupes. Tu omets aussi un détail majeur : des Juifs ont été chassés de ces mêmes pays arabes. Ils ont été spoliés, leurs biens furent confisqués et ils se sont retrouvés, du jour au lendemain, dépouillés de tout. A-t-on pensé à ceux-là ? Quelqu’un s’est-il apitoyé sur leur sort ? Personne !
— Ne t’énerve pas, veux-tu ? Ces Juifs, dont tu parles, avaient un endroit où aller : Eretz. Leur patrie ! Nous les avons accueillis…
— Alors que nous n’avions pas assez de logements, pas assez de nourriture, pas de travail à leur offrir, et que nous avons dû accomplir des efforts surhumains pour les intégrer. Les Arabes, eux, n’ont rien fait pour leurs frères palestiniens. Ils les exploitent comme une arme contre notre peuple. Ils les laissent sciemment pourrir dans des camps.
Irina rangea son aiguille dans la trousse de couture.
— De toute façon, le passé est le passé. Aujourd’hui, il y a cette résolution, la logique voudrait que nous nous y conformions en échange de la paix et de la reconnaissance. Nous sommes un pays démocratique. Nous devons appliquer le droit international.
Samuel ricana :
— Le droit international ? Et les Arabes ? L’ont-ils appliqué en 1948 ? Comment ont-ils réagi lorsque l’ONU a voté le partage ? En nous déclarant la guerre ! S’ils s’étaient conformés aux résolutions qui furent, je te le rappelle, votées par trente-trois voix contre treize, il n’y aurait eu ni réfugiés palestiniens, ni guerre, ni aucune querelle entre nous et eux ! Comme l’a déclaré Ben Gourion, nous n’avions aucune ambition conquérante, aucune intention d’occuper des territoires au-delà des frontières fixées par l’ONU. Voilà la vérité !
Irina répliqua avec force :
— La vérité ? Je vais te la dire ! La vérité, c’est que nous ne pouvons passer le restant de notre existence à vivre en état de siège. Nous ne pouvons pas continuer à voir notre fils partir au front et attendre, la peur au ventre, qu’on nous ramène son cadavre. Voilà la vérité.
Samuel se leva. Il était rouge de colère.
Il traversa la pièce.
— Où vas-tu ?
— Me servir un schnaps pour oublier cette discussion !
*
L’année 1968 s’était ouverte sur une Égypte en proie aux déchirements. Par deux fois, au cours des mois de janvier et mars, étudiants et ouvriers s’étaient livrés à des manifestations. Le peuple vivait mal la modeste peine infligée par le tribunal militaire (quelques années d’emprisonnement) aux généraux de l’aviation accusés d’avoir fait preuve d’une incurie et d’une incapacité inqualifiables.
Des tracts circulaient dans la capitale, réclamant un « Parlement libre » et dénonçant « l’insuffisante correction des erreurs commises ».
Nasser se vit obliger de céder du terrain. Les peines furent aggravées.
Dans le courant de janvier, à Mansourah, ville du delta qui fut longtemps un bastion du Wafd
[3], de nouvelles émeutes avaient éclaté. Des paysans s’étaient mêlés aux collégiens. La fièvre avait gagné Alexandrie. La foule s’était portée vers le bâtiment du gouvernorat et avait séquestré le gouverneur. Bientôt, le mouvement gagna Le Caire, où des frondeurs proclamèrent des slogans exigeant le retour des libertés et tournèrent en dérision les prétendues réformes du pouvoir.
Le raïs s’efforçait tant bien que mal de gérer la crise, mais désormais il devait aussi lutter sur un autre front, contre un ennemi autrement plus impitoyable que le peuple égyptien : la maladie. Depuis plusieurs semaines il était victime d’effroyables douleurs à la jambe droite. Le diabète continuait de faire son travail de sape, et l’artériosclérose s’était incrustée définitivement, minant ses membres inférieurs.
Sur les conseils de ses médecins, il avait entrepris une cure de trois semaines dans une station thermale de Géorgie et, depuis son retour, le 2 avril, il s’accordait quelques jours de convalescence dans sa maison d’Alexandrie.
Voilà près de deux heures que Hicham Loutfi – convoqué par le raïs –, avait été introduit dans la villa. À présent, le soleil en fusion déversait ses ultimes flammes sur la Méditerranée.
Durant tout ce temps, Nasser s’était livré à un monologue quelque peu confus.
— Si je t’ai fait venir, conclut-il enfin, c’est que j’ai confiance en ton jugement. Tu n’appartiens pas à ce cercle de personnages qui m’entourent, venimeux et dévorés par l’ambition du pouvoir. De tous mes proches, vous n’êtes que deux à m’inspirer ce sentiment : toi et mon ami Heikal.
— Votre confiance m’honore, monsieur le président.
— Voilà la question que je me pose depuis mon retour d’Union Soviétique. Si les douleurs ne s’atténuent pas, comment poursuivre mon travail ? Ne devrais-je pas démissionner ?
— Démissionner, monsieur le président ?
— Bien sûr. Comment aller au bout de ma tâche alors que je suis épuisé ? Ce n’est pas juste à l’égard du peuple.
Il inspira.
— En vérité, une seule chose m’empêche d’abandonner le pouvoir : la crainte que mon geste ne soit interprété dans le monde arabe comme le signe que j’ai désespéré des chances de victoire.
— Et votre crainte est justifiée.
— Mais quelle chance ? Quelles victoires ? L’armée israélienne campe sur la rive orientale du Canal. Elle bénéficie du soutien inconditionnel des États-Unis, et rien ne semble indiquer un changement de cette politique. Notre économie est exsangue. Les Palestiniens ne croient plus en nous, et pour cause. Arafat, qui a été intronisé à Alger à la tête de l’OLP, fait de plus en plus cavalier seul. L’une des conséquences de la défaite de la guerre a été l’arrivée en masse de milliers de nouveaux réfugiés en Jordanie. Ils ont transformé le pays en base arrière. À mon avis, le roi Hussein, qui, au contraire, cherche à parvenir à un compromis avec Israël, finira par réagir. Il ne supportera plus longtemps les atteintes répétées à la souveraineté jordanienne et l’omniprésence des Palestiniens. Le bras de fer se terminera dans un effroyable bain de sang.
Nasser se prit la tête entre les mains et laissa tomber, très las :
— Non, Hicham, je n’ai plus la force d’affronter ce maelström.
— Monsieur le président, imaginez un instant, un seul, que vous quittiez le pouvoir. Les conséquences seraient dramatiques et elles le seraient pour toutes les raisons que vous venez de citer. Ce serait un effondrement gigantesque de tous les rêves qui sommeillent encore dans le cœur de la nation arabe. En démissionnant, vous ne feriez qu’aggraver une situation déjà bien mal en point. Vous…
Nasser le coupa.
— J’oubliais ! Il y a plus préoccupant encore.
— Quoi donc ?
— L’islamisme. L’islamisme !
Il cita :
— Takfir wal Hijra ! Excommunication et exode !
Hicham acquiesça.
Il avait entendu parler de l’existence de ce mouvement islamiste qui avait vu le jour en Égypte, quelques années auparavant. Il s’agissait d’une organisation radicale et plus que fondamentaliste, née vers 1960, d’une rupture avec les Frères musulmans. Ses chefs – extrémistes à outrance – prêchaient non seulement la lutte armée contre les chrétiens et les juifs, mais aussi contre tous ceux qu’ils qualifiaient de « mauvais musulmans », irrespectueux, selon eux, de la charia
[4] ; d’où le terme « excommunication » qui apparaissait dans le nom qu’ils s’étaient attribués.
Guerriers de l’ombre, on savait qu’ils s’arrogeaient le droit d’avancer masqués, travestissant leurs convictions, quitte à passer pour des mécréants, afin de mieux se fondre dans la société et d’atteindre leur but. Celui-ci se résumait en quelques mots : la destruction pure et simple de toute forme de civilisation occidentale.
Bien évidemment, ils répandaient l’idée que ceux qui sacrifieraient leur vie au service de leur idéologie seraient reconnus comme des martyrs et qu’Allah leur réserverait une place de choix au paradis
[5]. Dans les premiers temps, nul n’avait vraiment prêté attention à ce mouvement, considéré comme marginal. On avait eu tort. Nasser venait de rappeler l’importance que ces gens avaient acquise au fil des années. Aujourd’hui, leur toile s’étendait à travers toute la planète.
Il répéta :
— Takfir wal-Hijra ! Ces individus menacent l’Islam, et le monde. Majanine ! Des fous. Comme si la charia était la panacée !
Le Président fit une pause et tâtonna dans sa poche à la recherche d’un paquet de cigarettes.
— J’oubliais que les médecins m’ont interdit de fumer. J’éprouve ce que l’on ressent séparé d’un ami très cher. Fumer était le seul luxe que je me permettais, et désormais à cela aussi je dois renoncer.
Il demanda :
— Quelle marque fumes-tu ?
Hicham mentit :
— J’ai arrêté depuis deux mois, monsieur le président.
— Tant mieux.
Il poursuivit :
— Ce dont l’Occident n’est pas conscient, et encore moins les États-Unis, c’est que cette poussée islamiste est la conséquence directe de deux éléments : la pauvreté et la misère qui règnent dans nos pays, mais aussi le soutien inconditionnel et la complaisance que l’Ouest affiche à l’égard d’Israël. Deux poids, deux mesures. Va faire comprendre cette attitude aux fallahine, ou même à nos intellectuels arabes ! Nous avons certainement notre part de torts, mais faut-il l’aggraver en y ajoutant un sentiment d’injustice et de frustration ?
— Monsieur le président, vous avez oublié un élément clef dans votre exposé. Certes, la misère est un facteur dominant qui explique que nos populations commencent à être sensibles aux chants des sirènes islamiques, mais comment ne pas mentionner la corruption qui règne aussi dans nos pays ? Un chauffeur de taxi me disait, pas plus tard qu’hier, que les frais de renouvellement de son permis de conduire avaient littéralement triplé ! Parce qu’il était contraint d’« arroser », à tous les stades, des fonctionnaires sans foi ni loi. La corruption, monsieur le président, voilà la peste moderne qui ronge nos sociétés. Je…
— Oui, Hicham, oui. Je suis au courant ! Ne t’avais-je pas dit, il y a quelque temps, que le pays était gouverné par une bande de voleurs, de prévaricateurs, de trafiquants d’influences ?
Nasser inclina la tête brusquement. Il ressemblait à ce moment-là à un homme brisé.
Il articula péniblement :
— Allez, rentre à ton hôtel, mon ami. Que Dieu t’accompagne.
Quand Hicham prit place dans la voiture officielle, il faisait presque nuit. Arrivé au Cecil, il se fit servir un Johnnie Walker sur le balcon de sa chambre et s’installa dans la contemplation de la mer sur laquelle se reflétait le souffle des étoiles. Sa conversation avec le raïs lui avait laissé un goût amer. Où était donc passé le champion du panarabisme, le héros de Suez, le pourfendeur de l’Occident ? Cet homme-là avait cédé la place à un personnage usé, fatigué, abattu. Hicham se dit que le raïs n’en avait plus pour longtemps à vivre. Cette réflexion vint s’ajouter aux idées noires qui le rongeaient depuis le départ de Chahida. Sept mois qu’elle était partie sur un coup de tête. Sept mois, pas une lettre. Quelques semaines après son départ, il avait craqué. Comme elle ne répondait pas au téléphone, s’armant de courage, et reléguant cet ego qu’elle lui reprochait tant aux oubliettes, il s’était rendu chez elle. Le bawab, le portier, lui avait alors appris que la dame syrienne était partie pour Damas. Quelle tristesse, quel brise-cœur ! Hicham avait probablement sa part de responsabilité. Malheureusement, incapable de se remettre en question, Chahida devait croire avec obstination qu’elle seule portait les chaînes, et lui, le velours. Elle n’avait jamais pu imaginer, sans doute, que ses sautes d’humeur constantes, ses revirements, sa manière de s’exprimer quasi despotique étaient capables de déstabiliser les plus forts, et que le plus grand amour ne pouvait résister longtemps à la violence verbale. Étrange histoire d’un amour intense qui liait deux caractères trop forts, et donc voués aux conflits. Pourtant, lui l’aimait toujours, passionnément. Elle frapperait à sa porte, là, dans la seconde, qu’il n’eût pas hésité à la prendre entre ses bras.
— Quand vous reverrais-je ?
Elle rit comme s’il venait de proférer une absurdité.
— Seriez-vous masochiste ?
Peut-être l’était-il, après tout ?
Il but la dernière gorgée de whisky et laissa errer son regard sur la ville. Alexandrie… Ville unique où dormaient les traces encore vivantes d’une Andalousie naufragée. Ville mythique, où, des siècles durant, s’étaient côtoyés Arméniens, Juifs, Libanais, Maltais, Français, Grecs, Italiens, Anglais, Égyptiens, tous issus du même creuset. Ce cosmopolitisme avait fait naufrage. On avait conjugué l’Égypte au singulier.
Tout à coup, Hicham repensa à son frère Fadel. Douze ans qu’il vivait à Londres. Toujours marié à cette Arménienne et, à en croire ses lettres, apparemment comblé, riche comme Crésus, et heureux. Étrangement, il ne l’enviait pas.