27
Les mères des soldats tués sont juges de la guerre.
Bertolt Brecht.
Jérusalem, 20 août 1980
Ils étaient allongés, nus, côte à côte, et se tenaient la main.
— Dommage, murmura Joumana. J’aurais tellement voulu avoir un enfant de toi.
— Je l’aurais voulu aussi. Mais Adonaï en a décidé autrement. Il a dû estimer que notre bonheur suffisait à nous combler. La vie est un miracle. Quand je repense à ce jour où je t’ai rencontrée. Sous les balles et le feu. Combien d’années déjà ?
— Vingt-deux ans…
— Et onze années de mariage. Qui aurait pu l’imaginer ?
— Joumana Bronstein… Je ne me fais pas à ce nom. Chaque fois que je le prononce, j’ai l’impression de trahir les miens. Tu ne m’en veux pas ?
— Non, ahouvati, mon amour. Je te comprends. C’est d’ailleurs une loi absurde qui impose aux femmes de porter le nom de leur mari. Je n’aurais eu aucun inconvénient à inverser les choses. M’appeler Avram Nabulsi ne m’aurait pas dérangé.
Elle se mit à rire.
— Tu n’as pas eu assez d’ennuis avec tes parents ?
— Mon père uniquement. Ma mère, elle, avait compris qu’on ne s’oppose pas à l’union de deux êtres qui s’aiment sous prétexte qu’ils n’appartiennent pas à la même communauté ou à la même religion. Bien sûr, je sais qu’au fond d’elle-même elle aurait souhaité me voir épouser une juive. Elle a fait contre mauvaise fortune bon cœur.
Avram se tut. Son visage était tout à coup plein d’émotion.
— Elle me manque. Ils me manquent tous les deux. Je regrette que mon père ait refusé de se réconcilier avec moi avant de nous quitter. J’aurais tellement voulu qu’il parte en paix et m’accorde sa bénédiction. Qu’elle et lui soient morts à six mois d’intervalle reste un mystère. Je crois que la seule explication est qu’une fois mon père décédé maman n’a pas pu résister à la douleur.
— J’en suis persuadée. On peut mourir de chagrin.
Elle se lova contre lui.
— Moi, je suis là, tu sais ? Je ne les remplacerai jamais, mais je veux que tu saches que je suis là.
Il l’enlaça tendrement.
— Je sais, hayati, ma vie, je sais.
— Tu as un drôle d’accent quand tu parles en arabe.
— Moque-toi.
— Pas du tout. J’aime.
Il y eut un silence.
— Je suis soulagé de ne plus avoir à servir dans l’armée. Qu’ils m’aient limogé – sous prétexte que j’étais marié à une ex-terroriste – m’a, d’une certaine manière, ôté une épine du pied. De toute façon, aujourd’hui, à quarante-six ans, il y a peu de chance qu’on fasse appel à moi. Je ne veux plus verser le sang. Pas celui des Palestiniens en tout cas.
— Ni moi, celui des Juifs.
— Il le faut. Il faut que tes frères palestiniens mettent fin aussi à leurs actes terroristes. Il ne se passe pas un jour sans qu’ils ne commettent des attentats. Il y a encore six mois, ils ont attaqué une crèche dans le kibboutz Misgav-Am, faisant trois morts dont un gamin de dix ans. C’est monstrueux.
— Tu as raison, Avram.
— Monstrueux, asséna Avram, et surtout stérile et idiot. Ce n’est pas en usant de la violence que ton peuple se libérera, mais uniquement par des actions pacifiques. C’est en quoi le geste de Sadate est grandiose. Il a récupéré ses territoires, son canal, et la paix règne entre nos deux pays. Son prix Nobel de la paix fut entièrement mérité. Les despotes arabes ont beau jeu de l’injurier, de le traiter de tous les noms. Ce ne sont pas eux, ni leurs enfants qui ont livré bataille. Ce n’est pas leur pays qui a eu à souffrir d’un demi-siècle de guerre et de privations. À part les soldats syriens, je n’ai vu que quelques Irakiens et Jordaniens, les autres armées arabes comptaient les points.
— Ce n’est pas de gaieté de cœur, mais je t’approuve. L’Égypte était le seul pays encore capable de vous faire de l’ombre et notre dernier espoir de voir se libérer les territoires sur lesquels tes amis ont opéré un hold-up. Quoi qu’il en soit, je ne digère pas qu’il ait partagé ce prix Nobel avec Begin, cet homme aux mains rouges de sang. Lui, l’inventeur du terrorisme, qui ose parler de terroristes en montrant du doigt les Palestiniens !
Avram soupira.
— Joumana, tu es bien placée pour savoir que l’on est tour à tour résistant ou terroriste, selon que l’on a fait vaincre sa cause ou non. Que tu le veuilles ou non, c’est tout de même ce faucon qui a signé la paix avec Sadate, lui, l’extrémiste de droite, qui accepté de restituer à l’Égypte les territoires que nous avions conquis.
Il fit une pause avant de reprendre :
— L’essentiel dans la démarche de Sadate est que, même si demain il devait payer son geste de sa vie, il aura démontré à la face du monde que l’on peut gagner sans armes. Regarde Gandhi ! Il a fait plier l’Empire britannique, alors qu’il avait les mains nues. Aux États-Unis, Martin Luther King a obtenu l’abrogation des lois raciales, les mains nues lui aussi. En revanche, l’attentat de Munich, au cours duquel onze membres de l’équipe olympique israélienne ont été massacrés[1], n’a pas fait avancer d’un iota la cause palestinienne. Au contraire. Elle s’est vue discréditée. Les trente-six civils morts dans l’attaque du bus au carrefour de Glilot n’ont rien apporté non plus, sinon de donner raison au camp de la guerre.
— Tu as raison, Avram. Cependant, va raisonner quelqu’un qui vit à genoux. Qui est désespéré.
— Aucune action inspirée par le désespoir ne peut excuser le meurtre de civils innocents. Aucune !
Il prit Joumana dans ses bras.
— Ne parlons plus de ces tragédies. Un jour régnera la paix. J’en ai la certitude.
— Inch’ Allah, mon chéri. Que Dieu t’écoute.
*
Bagdad, 2 septembre 1980
— Ce Khomeyni est un détraqué ! Un malade mental, fulmina Saddam Hussein. Après le succès remporté par cette caricature de référendum sur l’instauration d’un régime islamique, voilà qu’il appelle les Irakiens à me renverser ! Mais de quelle étable est donc sorti cet âne, cet attardé, cet ignare !
— De la nôtre, se risqua à répondre Fawaz el-Bagdadi.
Le nouveau président irakien loucha vers lui.
— Que veux-tu dire ?
— Ne l’avons-nous pas hébergé pendant quatorze ans ?
— Tu as parfaitement raison, mon frère. Et voilà comment cet enturbanné nous remercie ! L’ingrat mord la main qui l’a nourri !
Le nouveau Président n’exagérait pas. Toutefois, dans sa furie, il omettait de préciser que l’ingratitude de l’imam ne se manifestait pas uniquement à l’encontre de l’Irak.
En 1964, après avoir été considéré comme persona non grata par les autorités du Shah, l’homme avait été contraint à l’exil, et ce fut effectivement le gouvernement de Bagdad qui lui offrit l’hospitalité. Ce fut aussi de Bagdad qu’il publia le manifeste « Pour un gouvernement islamique » dans lequel il affirmait la priorité de l’islam dans la conduite des affaires politiques et sociales, l’obligation du port du tchador pour les femmes, et le rejet de la civilisation occidentale.
Par la suite, en 1978, en raison du réchauffement des relations diplomatiques entre son pays et l’Irak, on le pria d’aller porter ses diatribes d’un autre temps ailleurs. La France, terre d’asile, lui ouvrit les bras. Et c’est d’un petit village de la banlieue parisienne, Neauphle-le-Château, que le brave homme eut tout loisir d’envoyer ses mots d’ordre sous forme de cassettes et de prêcher pour le renversement de la monarchie Pahlavi. Allah exauça ses vœux.
Les États-Unis, brillants stratèges et esprits visionnaires s’il en est, décidèrent de lâcher le Shah, et le Président Carter encouragea vivement ce dernier à céder le pouvoir. Au nom de la démocratie. Mohamad Reza Pahlavi s’exécuta. Avait-il le choix ? Un matin de janvier 1979, il s’envola pour un exil qui devait se transformer en un long calvaire[2].
Un mois plus tard, c’est un Khomeyni triomphant qui regagnait son pays natal, accueilli par un peuple au bord de l’hystérie. Depuis ce jour, installé dans la ville sainte de Qom, il continuait avec une hargne toujours renouvelée à lancer ses directives, après s’être autoproclamé du titre pompeux de « Guide de la révolution ».
Le 4 novembre 1979, exprimant leur immense gratitude envers le gouvernement des États-Unis pour leur contribution indirecte à la gloire de l’imam, quatre cents activistes déchaînés prirent en otage tout le personnel de l’ambassade américaine à Téhéran. Soit cinquante-trois personnes.
Jimmy Carter décida alors qu’il serait peut-être temps de rompre les relations diplomatiques avec l’Iran. Le 7 avril, il déclencha l’opération Eagle Craw afin de libérer ses concitoyens. Un désastre. Frappés par une tempête de sable imprévue, trois hélicoptères sur huit tombèrent en panne. Un quatrième entra en collision avec un avion de transport C-130 Hercules et s’écrasa, faisant huit morts[3].
Khomeiny ricanait encore dans sa barbe.


— Nous devons en finir avec ce type ! vociféra Saddam.
Il balaya du regard les officiers assis autour de lui et alluma un cigare.
— Nous avons le droit pour nous, reprit-il après avoir aspiré une bouffée. Les rapports sont là.
L’homme de Tikrit désigna un volumineux dossier qui trônait au centre de la table.
— Les forces iraniennes ont commis, entre le 23 février et le 26 juillet, pas moins de deux cent quarante-quatre actes de violation de frontières ou d’agression à notre égard qui font l’objet de deux cent quarante notes officielles de protestation de Bagdad à Téhéran. C’en est assez ! De plus, nos services de renseignement sont formels : un déferlement de la révolution khomeyniste est imminent. Ce sera donc la guerre, et nous réitérerons, si Dieu le veut, la victoire de Qadissiya !


Fawaz observa les visages autour de lui en se demandant si une seule des personnalités présentes avait jamais entendu parler de Qadissiya. Il s’agissait d’une bataille, livrée en 637, qui avait permis aux armées arabes, rangées sous la bannière de l’islam, de rejeter les Sassanides hors de Mésopotamie. Mais, plus encore, Qadissiya évoquait la première victoire décisive des Arabes sur les Iraniens ou en tout cas sur les Perses, leurs ancêtres. D’où l’allusion du Président.
Depuis qu’il avait accédé au pouvoir en juillet 1979 en se débarrassant du général El-Bakr – officiellement démissionnaire pour raisons de santé –, Saddam s’était métamorphosé. L’illuminé d’autrefois avait endossé l’habit noir de la mort. Sa mainmise sur l’État avait immédiatement été suivie par une purge sanglante frappant jusqu’à ses plus anciens camarades politiques. Fawaz avait bien cru qu’il ferait partie du lot. Pourtant, non seulement ce ne fut pas le cas, mais l’homme de Tikrit avait jugé utile, pour Dieu sait quelle raison, de le nommer « responsable aux Affaires pétrolières ». Un poste inventé de toutes pièces.
Il est vrai que le pays représentait la deuxième ou troisième réserve pétrolière mondiale. Une position prédominante qui nécessitait une attention de chaque instant, d’autant plus que, huit ans auparavant, à l’instar de Nasser récupérant le Canal, Saddam avait supervisé personnellement la nationalisation de l’Iraqi Petroleum Company, propriété anglo-saxonne. L’événement fut baptisé « Jour de la victoire », et, sur les ondes de Radio-Bagdad, le slogan « le pétrole aux Arabes ! » fut martelé in extenso.
Force était d’admettre que ce fut grâce à cet afflux d’or noir et une politique volontariste qu’au cours des dernières années la physionomie du pays avait changé radicalement. Les villes poussiéreuses étaient devenues des cités modernes, et les routes chaotiques s’étaient transformées en autoroutes. Aéroports, électrification, téléphones, réseaux d’eau et stations d’épuration, barrages, modernisation de l’agriculture, furent autant de réalisations à mettre au crédit du gouvernement baassiste sous la férule de Saddam.
La première réaction de Fawaz fut de décliner l’offre. Il n’allait tout de même pas s’associer à ce personnage pour lequel il n’éprouvait aucune estime. S’il n’y avait eu les supplications de son épouse, jamais il n’eût répondu favorablement : « Tu dois accepter, habibi ! avait imploré Majida. On ne dit pas non à un homme comme lui. Il te fera pendre ! Au mieux, il te fera jeter en prison. D’ailleurs, nous n’avons pas les moyens d’aller vivre dans un autre pays. C’est toi-même qui me l’as affirmé à l’époque où tu envisageais de t’exiler. Accepte, je t’en supplie. Pense à nos enfants ! » Fawaz s’était résigné.
Saddam enchaîna :
— De plus, cette guerre nous permettra de récupérer ce qui nous revient de droit : le Chatt el-Arab[4], et de dénoncer le traité de 1975. Elle affirmera enfin, de façon indiscutable, la prépondérance arabe dans le Golfe.
Fawaz sourcilla. Le Chatt el-Arab ? Voilà plus d’un siècle que l’Iran et l’Irak revendiquaient leur souveraineté sur cet estuaire. À la longue, c’en était devenu une bataille de chiffonniers. Décidément, Saddam aimait les retours dans le passé.
L’homme de Tikrit surenchérit :
— Mais pas uniquement le Chatt el-Arab ! Une fois la victoire acquise, nous exigerons la restitution des trois îles du détroit d’Ormuz que le Shah s’était autorisé à annexer en 1971. J’ai ordonné la mise en état d’alerte de toutes nos forces. Nous attaquerons le 22 septembre à l’aube. Dans une semaine, nous en aurons fini avec les mollahs.
Il tira une nouvelle bouffée sur son cigare et asséna :
— Qadissiya !
Le maître de Bagdad était sans doute loin de penser qu’il s’apprêtait à déclencher le conflit le plus long et le plus sanglant depuis la Seconde Guerre mondiale.
*
Beyrouth, 20 septembre 1980
Non loin de l’hôtel Phoenicia, tapi derrière un muret, Hussein arma sa kalachnikov et tira sur le milicien des Kataëb qui les mitraillait du haut d’un building. Accroupi à ses côtés, Zeyd fit de même. L’air empestait la poudre, saturé par la puanteur qui montait des cadavres.
Depuis le 13 avril 1975, la capitale libanaise était à feu et à sang.
Ce qui m’inquiète aussi, ce sont ces deux communautés qui s’observent avec une haine vigilante : chrétiens et musulmans, chacune des deux divisées en multitude de sectes. Je crains qu’un jour les divergences politiques ne dégénèrent en guerres religieuses. Le conflit prendra alors un caractère passionnel qui le rendra incontrôlable.
Dounia était morte, et plus personne n’eût été capable de se souvenir des appréhensions de Levent.
Il avait suffi que l’on jette une allumette dans cette poudrière pour que commence le carnage. L’allumette, en l’occurrence, c’était les cinq cent mille réfugiés palestiniens omniprésents sur le sol libanais.
Réitérant l’erreur commise en Jordanie, ils avaient considéré le Liban comme une terre de remplacement, instituant leur souveraineté sur des régions entières, transformant leurs camps en forteresses, patrouillant, de jour comme de nuit, sur les routes et cachant à peine leur désir de voir s’installer à Beyrouth un pouvoir acquis à leur cause, voire de créer un État dans l’État.
À cet enchevêtrement dans lequel s’imbriquaient dix-neuf confessions reconnues – cinq musulmanes et quatorze chrétiennes[5] – se greffaient un autre facteur incendiaire et non des moindres : la ligne de fracture qui divisait la société libanaise entre pro et anti-Syriens. Damas, en effet, n’avait jamais vraiment accepté l’indépendance du Liban, qu’elle considérait comme une partie de son ancienne province du Levant que la France lui avait arrachée en 1920.
Plus d’un demi-siècle plus tard, le spectre de Lawrence d’Arabie et de messieurs Sykes et Picot[6] continuait de hanter les couloirs du Proche et du Moyen-Orient.
Enfin, au cœur de cet imbroglio dantesque s’était invité un dernier protagoniste : Israël. Et pour cause, l’État hébreu voyait dans cette guerre civile une occasion de se débarrasser de la menace palestinienne, campée à sa frontière. Ce n’était pas sans une certaine amertume que Menahem Begin avait accepté l’armistice du 24 juillet, imposé par les Américains, qui avait stoppé les troupes de Tsahal dans le sud du Liban. Le Premier ministre estimait être investi d’une mission quasi divine : la destruction de la résistance palestinienne, conforté dans cette certitude par les deux « faucons » de son gouvernement, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères Ariel Sharon et Yitzhak Shamir. Mais, pour « casser » l’organisation militaire des Palestiniens, il faudrait aller jusqu’à Beyrouth. Une démarche qui ne saurait tarder. Question de temps…
Très vite, chacune des communautés, chacun des groupuscules, avait élu son camp, tandis que des divisions s’instauraient au sein même des milices chrétiennes. D’un côté, on comptait les « loyalistes », pour la plupart maronites. De l’autre, les partisans de la gauche progressiste, emmenés par le Druze Kamal Joumblatt, lequel avait fait cause commune avec les Palestiniens. Choix funeste, puisqu’il lui valut d’être abattu de plusieurs balles, trois ans auparavant, vraisemblablement sur ordre de la Syrie.
Dans la zone du Liban dit chrétien, pouvoir militaire et pouvoir politique avaient fini par s’unifier sous l’appellation de « Forces libanaises », ou FL, par étapes et au prix de sanglants affrontements dont les Kataëb sortirent vainqueurs. Présidée par le jeune Bachir Gemayel – issu d’une illustre famille maronite –, la première démarche des FL consista à s’associer avec l’État hébreu. Et le gouvernement israélien se fit un bonheur de leur fournir équipements militaires et conseils.


Hussein Husseini rechargea son arme. Une incroyable ferveur habitait ses traits. Depuis le détournement du Boeing de la BOAC, il n’avait plus eu l’occasion d’aller au feu. Aujourd’hui, il se sentait aux anges ; d’autant plus que ce n’étaient pas des milices chrétiennes libanaises qu’il combattait cette fois, mais les sionistes qui les parrainaient. Son bonheur était absolu. Il eut une pensée tendre pour Leïla Khaled qui devait couler des jours plus paisibles, réfugiée en Jordanie. Aux dernières nouvelles, elle s’était remariée avec un médecin irakien, et avait donné naissance à deux enfants[7], deux garçons. De quoi enchanter Hussein et Zeyd : n’était-ce pas grâce au détournement du vol 775 que les Anglais avaient été obligés de la libérer un mois après son arrestation ? Le gouvernement d’Edward Heath s’était couché telle une carpette, et, aujourd’hui encore, Hussein en éprouvait de la jubilation.
1-
Le 5 septembre 1972. Organisée par les membres de l’organisation Septembre noir, la prise d’otages s’était achevée le lendemain dans un bain de sang.
2-
Le Président Jimmy Carter fit très vite savoir que sa présence n’était pas souhaitée aux États-Unis. Après avoir erré entre le Maroc, le Mexique, les Bahamas et Panama, il fut recueilli par Sadate et mourut au Caire, le 27 juillet 1980. Sa tombe se trouve dans la mosquée El-Rifaï, près de celles de la famille royale égyptienne.
3-
Les otages ne furent libérés que le 20 janvier 1981, douze minutes après le discours du Président Ronald Reagan, nouvellement élu. En échange, le gouvernement obtint le dégel des fonds iraniens et la promesse qu’aucune poursuite judiciaire ne serait lancée contre lui.
4-
Estuaire formé par la réunion de l’Euphrate, du Tigre et du Karoun. Il commande tout un réseau de voies naturelles d’échanges économiques.
5-
Selon une répartition proportionnelle aussi subtile que discutable, puisque le dernier recensement remontait à 1932.
6-
Les deux diplomates qui furent à l’origine du dépeçage du Moyen et du Proche-Orient au lendemain de la Première Guerre mondiale.
7-
Le docteur Fayez Rashid Hila, dont elle a eu deux fils, Badr et Bashar.