Les uns et les autres
Reprenons notre fil rouge.
La convergence de libéralisme intéressé et de désamour de soi qui explique, en amont, notre politique d’immigration et d’intégration, ne pouvait qu’aggraver, en aval, tant par elle-même que par ses conséquences, les difficultés associées au changement de nature de l’immigration et au déclin de notre ambition intégratrice.
Ce désamour vis-à-vis de la France qui affecte jusqu’à des Français de vieille souche, comment n’affecterait-il pas nombre d’immigrés et enfants d’immigrés ? Comment s’étonner que certains d’entre eux n’aiment pas la France, quand tant de ses représentants la décrivent si peu aimable ? Pourquoi recueilleraient-ils pieusement un héritage rejeté par ses légataires ? Pourquoi s’enracineraient-ils dans un pays qui extirpe ses racines comme autant de mauvaises herbes ?
L’amour que les Français, tous les Français, vouaient à la France, un amour qui imprégnait la société de haut en bas, depuis les propos officiels jusqu’aux usages populaires, en passant par l’enseignement, cet attachement enthousiaste à notre histoire, à notre culture, à nos valeurs, et la volonté ardente de les faire vivre et partager, comme notre précieux bien commun, constituait le principal moteur de l’intégration. Aujourd’hui, a contrario, le désamour de soi d’une partie des Français, qui n’éprouvent qu’indifférence ou rancune à l’égard de la France, ou ne l’aiment que vide d’elle-même, dépourvue d’identité consistante, constitue à l’évidence le premier obstacle à l’intégration. L’affaiblissement de notre récit, et par conséquent de notre projet national, s’ajoute au multiculturalisme pour inciter certains immigrés et enfants d’immigrés à se raccrocher à d’autres récits, nationaux, ethniques, religieux, tout plutôt que cette France qu’on ne leur donne pas à aimer.
L’atmosphère générale se double, en ce qui concerne les immigrés et enfants d’immigrés d’origine extra-européenne, d’un message consternant : on leur répète que la France est peu aimable, mais aussi qu’elle ne les aime pas et ne les a jamais aimés. Le nouvel « antiracisme » trace en effet le portrait de Français d’origine européenne indécrottablement racistes, dans la continuité de leur sombre histoire esclavagiste, colonialiste et collaborationniste.
Cette mise en accusation permanente ne peut que dégrader l’image de la France et des Français d’origine européenne aux yeux des immigrés et des enfants d’immigrés, surtout d’origine extra-européenne, et jeter du sel sur des plaies historiques mal cicatrisées. Elle porte donc une lourde responsabilité dans l’apparition de sentiments haineux, avec une importante dimension revancharde1.
Elle a également offert un bouclier inespéré aux promoteurs d’un communautarisme offensif : ils ont beau jeu d’adopter une posture victimaire, en criant à la stigmatisation, à l’intolérance, au rejet de l’autre quand on critique leur comportement – ce qui leur fournit à la fois un moyen de fragiliser leurs opposants et un argument pour convaincre les membres de leur groupe que la société française leur est fondamentalement hostile. L’extension indue de la notion d’islamophobie, bien au-delà de la nécessaire dénonciation des actes ou propos haineux à l’encontre de l’islam ou des Musulmans, est l’application la plus courante de cette stratégie2. De fait, pour les raisons exposées au premier chapitre – dynamique démographique, différences culturelles, modernisation et sécularisation inégales, caractéristiques de l’islam, contentieux historiques, contexte actuel –, c’est au sein, ou plutôt aux marges, de la communauté musulmane que les difficultés se manifestent avec le plus d’acuité.
Il faut ajouter que les immigrés extra-européens sont particulièrement affectés par la détérioration de notre situation sécuritaire, et leurs enfants par la dégradation de notre système éducatif, à la fois parce qu’ils appartiennent majoritairement aux classes populaires et parce qu’ils sont les principaux habitants de ces zones de non-droit dont le quotidien est rythmé par la délinquance et la criminalité. L’amenuisement de leurs perspectives d’ascension sociale qui en découle ne peut qu’encourager le communautarisme.
Le résultat est que, dans notre pays, un nombre vraisemblablement croissant d’immigrés et de descendants d’immigrés d’origine extra-européenne, pour beaucoup de confession musulmane, suivent une voie de développement distincte, à l’écart, et vivent selon des mœurs et adhèrent à des valeurs contraires à celles du reste de la population.
Le bilan n’est pas meilleur du point de vue de l’acceptation de l’immigration.
La dépréciation de l’histoire et du peuple français entretient d’abord un climat de démoralisation collective peu propice à l’ouverture : il faut beaucoup d’assurance pour supporter l’incertitude du changement et apercevoir spontanément, dans l’étranger, une chance plutôt qu’un risque.
Ensuite, les Français d’origine française peuvent légitimement s’irriter du traitement différencié dont ils font l’objet. Ceux-là mêmes qui exaltent les racines des autres leur interdisent de revendiquer les leurs. Ou bien nient que la France ait une véritable identité culturelle. C’est une grande violence de refuser à certains immigrés, du seul fait de leur origine culturelle, la possibilité d’être de vrais Français, mais c’est une violence tout aussi grande de nier l’existence d’une véritable identité culturelle française ; peut-être même est-ce une violence plus grande encore, car les immigrés possèdent du moins une identité de repli, tandis que les Français d’origine française n’ont que cette identité française que d’aucuns veulent réduire à quelques idées, à quelques mots, à presque rien parfois.
Par ailleurs, ces prétendus « antiracistes » qui favorisent les comportements agressifs à l’encontre de la France et des Français d’origine européenne attisent également la rancœur que ces comportements suscitent en les escamotant ou en les minimisant et en excusant leurs responsables –, pire, en reprochant à leurs victimes d’en faire un trop grand cas et en les accusant d’en être les vrais responsables par leur racisme structurel.
En ce qui concerne plus spécifiquement les classes populaires d’origine européenne, d’autres éléments interviennent.
Ce sont elles qui sont visées en priorité par la dépréciation de l’histoire et du peuple français, et c’est à elles qu’est adressée en priorité l’accusation de racisme. Ce sont elles qui souffrent le plus de l’interdiction de se revendiquer de leurs racines et de la négation de l’existence d’une véritable identité culturelle française, dans la mesure où ces privations ne sont pas compensées, pour elles, par les bénéfices matériels et symboliques associés à la construction européenne et à la mondialisation. Comme les immigrés extra-européens, elles sont particulièrement affectées par la détérioration de notre situation sécuritaire ; comme les enfants d’immigrés extra-européens, leurs enfants sont particulièrement affectés par la dégradation de notre système éducatif. Enfin, l’indifférence libérale d’une certaine droite et la « préférence immigrée » d’une certaine gauche se sont conjuguées pour justifier leur délaissement : cela fait longtemps que les projecteurs médiatiques, et conséquemment les politiques publiques, sont davantage orientés vers les banlieues que vers les zones périurbaines et rurales, pourtant tout aussi sinistrées3 ; il a ainsi fallu attendre juin 2014 pour que la géographie prioritaire de la politique de la ville intègre des morceaux de « France périphérique ».
En somme, les dernières décennies ont été marquées par la « mise à l’écart économique, sociale, culturelle, mais aussi géographique »4 des classes populaires d’origine européenne. Il se répand, parmi elles, un climat d’exaspération sourde et d’angoisse quant à l’avenir.
Le succès du Front national en est le symptôme.
À défaut d’une prise en compte par les gouvernements, quels qu’ils soient, de leurs demandes les plus fondées comme de leurs besoins les plus immédiats, une part croissante des classes populaires d’origine européenne se tournent vers le parti de Marine Le Pen, du moins quand elles ne se murent pas dans l’abstention. Le vote frontiste leur apparaît en effet comme le dernier moyen d’influer sur le cours des choses. La conduite du gouvernement de Manuel Valls leur a d’ailleurs donné raison : ce n’est qu’en réaction au score du Front national lors des élections européennes de mai 2014 qu’il s’est enfin décidé à réformer la géographie prioritaire de la politique de la ville. Plus généralement, et aussi triste que cela puisse paraître, il semble que seule la peur d’être battus dès le premier tour d’une élection soit aujourd’hui à même d’intéresser les principaux candidats à leur sort.
Néanmoins, que le Front national soit le réceptacle de frustrations compréhensibles n’implique pas qu’il leur apporte des réponses satisfaisantes. Il les aigrit, au contraire, il les remue par le schématisme vindicatif et outrancier dont, malgré son évolution récente, il demeure désespérément prisonnier. Bien éloigné, par conséquent, de constituer une alternative souhaitable, ou même crédible, aux manquements des partis de gouvernement, son succès ne représente que l’agrégation impuissante d’aspirations légitimes autour d’un projet qui ne l’est pas.
En outre, la régularité avec laquelle, quoiqu’ils s’en défendent, certains de ses dirigeants – sans parler de certains de ses candidats, qui ne s’en défendent même pas – ciblent les immigrés et enfants d’immigrés d’origine extra-européenne, et notamment de confession musulmane, contribue vraisemblablement, comme les petites phrases de certains politiciens de droite, à renforcer par contrecoup le communautarisme.
Nous assistons ainsi à un mouvement d’éloignement réciproque entre une frange de la population d’origine européenne et une frange de la population d’origine extra-européenne, notamment de confession musulmane ; d’abord provoqué, et toujours entretenu par des causes objectives, ce mouvement s’entretient aussi de lui-même, désormais, les sentiments d’hostilité des uns et des autres se nourrissant mutuellement.
Tout cela fait l’effet d’un pathétique gâchis.
Cette impression est d’autant plus vive que, dans le même temps, l’intégration d’une autre partie, peut-être de la majeure partie, des immigrés et des enfants d’immigrés d’origine extra-européenne se poursuit. À un rythme moins rapide, moins linéaire que celle de leurs homologues d’origine européenne, cela va de soi, mais elle se poursuit. Les difficultés ne doivent pas occulter ce phénomène, évidemment plus discret – les journaux, c’est bien connu, ne se passionnent guère pour les trains qui arrivent à l’heure ou les voitures qui ne brûlent pas – mais tout aussi profond.
Année après année, des hommes, des femmes, des couples, des familles venus de tous les horizons, de toutes cultures et de toutes religions, continuent à faire le choix de la France, à s’identifier à elle, à adopter sa culture et ses mœurs, à adhérer à ses valeurs, à se lier intimement à son destin. Chacun à sa manière, et selon ses particularités, ils enrichissent notre pays comme leurs devanciers. Signe de l’évolution en cours, les Français d’origine extra-européenne sont de plus en plus nombreux à rejoindre l’administration nationale ou locale, mieux encore, à s’engager dans la vie publique pour servir leur ville, leur département, leur région, leur pays5.
Quant à l’islam, en dépit de la radicalisation, réelle et lourde de menaces, d’une part vraisemblablement croissante de ses fidèles hexagonaux, il continue peu à peu son processus d’acculturation à la société française et d’adaptation au cadre laïque de la République. On trouvera un bon exemple de cette démarche dans la « Convention citoyenne des Musulmans de France pour le vivre-ensemble », adoptée par le Conseil français du culte musulman en juin 2014, qui plaide pour un « renouveau » de l’islam entendu comme « une action de “contextualisation”, dans le temps et dans l’espace, de la compréhension de la religion ».
Chaque atrocité commise par des islamistes à l’encontre de Français a par ailleurs donné lieu à une mobilisation des autorités musulmanes de notre pays, avec en point d’orgue le rassemblement « historique » de quatre cents responsables, deux semaines après les attentats du 13 novembre 2015, pour dénoncer ces « actes barbares » et proclamer un « manifeste citoyen des Musulmans de France »6. Ces prises de position officielles ont été relayées par de nombreuses initiatives individuelles. Mentionnons-en deux, émanant pour la première de personnalités publiques, pour la seconde de citoyens anonymes : en réaction à l’assassinat de l’otage Hervé Gourdel par des djihadistes algériens, l’animateur de l’émission « Islam » de France 2, Ghaleb Bencheikh, et le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, ont lancé en septembre 2014 une pétition intitulée « Nous sommes aussi de “sales Français” »7 ; le mois précédent, les fidèles d’une mosquée de quartier du 12e arrondissement de Paris avaient tiré prétexte de la fête de l’Assomption pour apporter « leur soutien indéfectible et leur solidarité inconditionnelle » aux Chrétiens persécutés en Irak8.
Le déroulement même des attentats islamistes perpétrés en France ces dernières années résume la dualité de la situation : il illustre à la fois les pires échecs et les meilleurs succès de l’intégration. En mars 2012, un Français d’origine maghrébine et de confession musulmane a assassiné, au nom de l’islamisme, trois soldats français ; mais tous trois étaient d’origine maghrébine et deux d’entre eux étaient de confession musulmane. En janvier 2015, deux Français d’origine maghrébine et de confession musulmane ont assassiné, au nom de l’islamisme, les dessinateurs d’un journal satirique issu d’une certaine tradition française ; mais le policier qui a payé de sa vie sa tentative de les arrêter était d’origine maghrébine et de confession musulmane. Il est également symbolique que, lors de la prise d’otages meurtrière de l’Hyper Cacher de Vincennes, orchestrée par un Français originaire d’Afrique subsaharienne et de confession musulmane au nom de l’islamisme, un immigré clandestin originaire d’Afrique subsaharienne et de confession musulmane se soit distingué par son courage. Enfin, les attentats islamistes du 13 novembre 2015 et du 14 juillet 2016 ont frappé, à Nice comme à Saint-Denis et à Paris, une population mélangée réunissant des Français de toutes origines et de toutes confessions.
Il faut également nuancer la progression des opinions « xénophobes » ou « islamophobes » parmi les Français d’origine européenne.
L’immense majorité d’entre eux, la majorité même, selon toute vraisemblance, des électeurs du Front national, acceptent aujourd’hui que l’identité française inclue des composantes d’origine africaine, asiatique ou américaine, de religion musulmane, bouddhiste, hindouiste ou évangéliste, comme la quasi-totalité des Français d’origine française avaient progressivement accepté, d’abord le rétablissement des Protestants dans leurs droits et l’émancipation des Israélites, puis les composantes d’origine italienne, polonaise, russe, espagnole ou portugaise, de religion catholique – mais un catholicisme différent du leur –, orthodoxe ou juive. Ils souhaitent simplement que les apports extérieurs conservent des proportions raisonnables. Ils sont tout à fait prêts à admettre parmi les leurs les nouveaux venus, d’où qu’ils viennent, pour peu qu’ils accomplissent ce pas vers eux qu’ont accompli leurs prédécesseurs. Considérons par exemple le succès du film Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? en 2014 : on n’y lit pas la nostalgie d’une France « blanche et chrétienne » mais le désir d’un rassemblement de tous les Français autour de leur commune patrie.
Les tensions intercommunautaires n’empêchent d’ailleurs pas les mariages mixtes. Il suffit de se promener dans les rues de nos villes ou de consulter la presse régionale pour le constater. Replongeons-nous également dans les résultats de l’enquête Trajectoires et origines : 44 % des descendants et 42 % des descendantes d’immigrés algériens, 52 % des descendants et 36 % des descendantes d’immigrés marocains et tunisiens, 54 % des descendants et 43 % des descendantes d’immigrés subsahariens, enfin 81 % des descendants et 57 % des descendantes d’immigrés originaires d’Asie du Sud-Est ont un conjoint membre de la « population majoritaire »9. À la lecture de ces chiffres, la première réaction peut être d’inquiétude, dans la mesure où, sauf pour les descendants d’immigrés originaires d’Asie du Sud-Est, les pourcentages sont beaucoup plus faibles que pour les descendants d’immigrés européens. Toutefois, si l’on prend un peu de recul, si l’on songe au poids du principe d’endogamie dans l’histoire humaine, soudainement le fait qu’il y ait déjà en France, alors que l’immigration extra-européenne n’est vieille que de quelques décennies et s’est déroulée dans des conditions pour le moins perfectibles, tant de couples unissant des personnes de couleur, de culture ou de religion différentes, devient un motif d’espoir.
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On observe ainsi deux évolutions contradictoires au sein du peuple français : un mouvement d’éloignement réciproque et un mouvement de rapprochement. Lequel est le plus puissant aujourd’hui ? Nul ne le sait vraiment. Lequel l’emportera demain ? Cela dépendra de nous – de ce que nous ferons ou ne ferons pas.
1. On trouvera une belle illustration du succès, si l’on peut dire, de la communication prétendument « antiraciste » dans les résultats d’une expérience organisée en 2013 à Aubervilliers pour lutter « contre le racisme et l’antisémitisme » : une « vingtaine de mots » ayant été remis à des collégiens, qui devaient écrire à côté des « mots associés », « un mot [a suscité] une réaction unanime : “Français”, auquel une écrasante majorité [a apposé] l’adjectif “raciste” ». La phrase qui donne son titre à l’article est également remarquable : « Nous, on est d’origines, les vrais Français n’ont pas d’origines. » (Libération, 29/04/2013.)
2. Voici par exemple ce qu’a déclaré l’islamiste repenti Maajid Nawaz : « Nous présentions sciemment nos demandes politiques sous le déguisement de la religion et du multiculturalisme et cataloguions toute objection à nos demandes de raciste ou d’intolérante. » (Cité par Michèle Tribalat dans Assimilation. La fin du modèle français, Éditions du Toucan, p. 330.)
3. On trouvera une évocation visuelle saisissante de cette réalité dans le portfolio « En longeant la diagonale de la misère » publié par Mediapart le 16/10/2013.
4. Christophe Guilluy, La France périphérique, op. cit., 2014, p. 91.
5. Comme l’a souligné Gilles Kepel, un palier a été franchi lors des élections législatives de 2012 : « Ce scrutin a été marqué par la présence, pour la première fois, de plusieurs centaines de candidats d’ascendance maghrébine ou, dans une moindre mesure, africaine, principalement dans des circonscriptions populaires. Il y en avait environ 400 – majoritairement des femmes et d’abord au PS pour ce qui est des places éligibles – sur un peu plus de 6 000 candidats. Soit environ 8 %, l’équivalent de leur proportion dans la population française. Une demi-douzaine d’entre eux sont entrés à l’Assemblée nationale. » (« “Jamais il n’y a eu autant de candidats issus de l’immigration” », Libération, 10/04/2014.) Pour une galerie de portraits instructive, voir son ouvrage Passion française (Gallimard, 2014).
6. « 400 responsables musulmans réunis à Paris pour dénoncer le terrorisme », L’Express.fr avec AFP, 29/11/2015.
7. Le Figaro et Libération du 26/09/2014.
8. « Irak : les vœux d’une mosquée parisienne à ses “frères chrétiens” », Le Parisien, 13/08/2014.
9. Trajectoires et origines, op. cit., tableau 10, « Statut migratoire et origine des conjoints des descendants d’immigrés selon le pays de naissance de leurs parents », p. 312-313.