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Si elle n’avait pas laissé la lumière extérieure du chalet allumée, elle aurait sans doute trébuché dans les cadeaux posés devant la porte. Mais, grâce à cette précaution, elle avait évité le pire.

Son cœur se mit aussitôt à cogner à tout rompre dans sa poitrine car elle savait que ces paquets enrubannés provenaient de Knox. C’était obligé. Qui d’autre aurait pu déposer cela ici ?

Elle sentit son excitation et son impatience croître au moment où elle les ramassa. Leur échange de cadeaux lui avait tant manqué l’année précédente. Chaque fois qu’elle était passée devant une vitrine ou qu’elle avait vu une publicité, elle avait pensé à lui. Même en surfant sur internet, elle n’avait pas cessé de se répéter que tel ou tel cadeau aurait plu à Knox.

Elle posa ses paquets en équilibre sur un bras et entra dans le chalet où il faisait bien froid. Ils avaient toujours ouvert leurs cadeaux ensemble. Ces paquets, c’était donc un retour à la tradition. Et c’était aussi davantage. Un appel.

Elle posa les paquets sur la table et se dirigea vers le poêle. Elle hésitait. Etait-elle prête à renouer avec Knox ? Si elle acceptait ses cadeaux, elle accepterait bien plus que ce qui se cachait derrière ces jolis emballages.

Elle n’hésita pas longtemps. Elle voulait renouer avec lui. Et elle le voulait, lui. Avant la fin de la soirée, il serait sien, et selon ses propres termes. Avant la fin de la soirée, ils deviendraient amants, en espérant qu’ils sortent tous les deux indemnes de ce grand saut dans le vide. Mais, quelle qu’en soit l’issue, elle ne regretterait de toute façon rien.

Un désir ardent s’empara d’elle. Cela faisait si longtemps qu’elle avait envie de lui, qu’elle rêvait de ses caresses. Et cette lueur dans ses yeux qu’elle avait vue aujourd’hui… Elle aurait dû se sentir nerveuse. Mais elle était surtout fébrile, et terriblement excitée, au point de ne plus tenir en place.

Elle attrapa son téléphone portable et appela Knox. Déçue de tomber directement sur sa messagerie, elle se laissa choir sur le canapé. Elle n’avait pas envisagé qu’il puisse ne pas répondre. Que faire à présent ? Il y avait plus excitant comme occupation, mais elle pouvait peut-être accrocher quelques-unes des décorations qu’ils avaient réalisées avec Knox, enfants. Elle avait monté le sapin la veille au soir, mais elle n’avait pas eu l’occasion de le décorer, occupée à autre chose…

Elle traversa la pièce jusque dans la cuisine, ouvrit le réfrigérateur, avant de le refermer aussitôt. Il n’y avait rien de bien intéressant à l’intérieur. Elle pourrait… Soudain, elle entendit son téléphone. Un SMS. Vite, elle se rua dans le salon.

La jalousie s’empara d’elle, aiguë et brûlante. Il consentirait à lui accorder du temps quand il en aurait fini avec Elsa ? Elle prit une grande inspiration et se rappela que Knox était venu pour accompagner Elsa lors des manifestations officielles. Et il voulait passer la soirée avec Trudie lorsqu’il en aurait terminé avec ses obligations, alors que rien ne l’y forçait. C’était donc qu’il avait fait un choix. A elle d’en faire de même. Elle lui répondit :

Son cœur se mit à cogner dans sa poitrine. Une heure et demie ? Elle serait devenue folle bien avant. Il fallait absolument qu’elle trouve à s’occuper.

Une heure et demie plus tard, elle avait fini de décorer le sapin, elle s’était douchée, et changée. Elle venait de se recoiffer pour la seconde fois lorsqu’elle reçut un nouveau message.

Dix minutes plus tard, elle entendit le 4x4 de Knox approcher, puis se garer. Ce n’était plus le moment de tergiverser. Elle ouvrit la porte au moment même où il coupait le moteur.

Jessup sauta de la cabine et grimpa les marches de l’entrée à toute allure. Knox le suivit, mais il fit preuve de davantage de retenue. A la porte, il eut comme un moment d’hésitation. Trudie hésitait aussi. L’embrasser ou pas ? Finalement, il se décida, et suivit son chien à l’intérieur.

Trudie referma la porte derrière eux. En souriant, il ôta sa veste. Dieu, ce qu’il sentait bon… Et ce qu’il était beau. Il portait un sweat-shirt à fermeture Eclair vert-de-gris et un pantalon à poches. Une tenue à la fois élégante et décontractée qui lui allait merveilleusement bien.

Il fallut une bonne minute à Trudie pour se rendre compte que, s’il s’était fait beau et parfumé, c’était pour accompagner Elsa. Cela calma légèrement ses ardeurs.

— Comment ça s’est passé ce soir ? demanda-t-elle. Tu es tout beau.

Et c’était un euphémisme. Il était beau à en tomber à la renverse et sexy en diable. D’ailleurs, elle aurait dû l’embrasser dès son arrivée.

Il haussa les épaules.

— Ça a été. Tu sais, tout ce tralala, ce n’est pas trop mon truc. J’aurais pu être ici un peu plus tôt, mais j’ai fait un crochet par mon chalet pour me changer et pour passer prendre Jessup. Ça ne te dérange pas que je l’aie emmené, j’espère ? Il a passé tout l’après-midi seul, et je ne savais pas…

Soudain, il sembla aussi peu sûr de lui qu’elle.

— … enfin, je ne savais pas combien de temps j’allais encore le laisser ce soir.

— Tu as bien fait de l’emmener. Il est toujours le bienvenu.

Elle sentait bien qu’elle devait afficher un sourire un peu stupide. Mais c’était plus fort qu’elle. Elle était aux anges. S’il était beau, ce n’était pas parce qu’il avait accompagné Elsa. Il s’était changé pour elle, Trudie.

Il la regarda, et l’expression qu’elle vit dans ses yeux lui coupa la respiration.

— Bon sang, ce que tu es belle, Trudie.

Elle sentit une bouffée de chaleur monter en elle et ajouter à son émoi. Elle était contente d’avoir choisi cette longue jupe noire légèrement évasée à partir des genoux et ce haut noir moulant brodé de fils argentés et dorés. C’était la tenue qu’elle comptait porter à l’élection de Miss Chrismoose, mais elle avait pensé qu’elle serait parfaite pour cette soirée en tête à tête. Et l’expression qui se lisait dans le regard de Knox lui confirmait qu’elle ne s’était pas trompée.

Soudain, elle ne sut plus où poser les yeux, car il lui adressait un regard si brûlant qu’il en était insoutenable. En détournant la tête, elle lança :

— Merci.

Knox désigna l’arbre de Noël.

— Je vois que tu as installé ton sapin. Il est joli.

Il semblait aussi mal à l’aise qu’elle. Il fourra ses mains dans ses poches, et, après un silence, ajouta :

— Alors, tu veux ouvrir tes cadeaux ?

Oui, elle le voulait. Mais ce n’était pas tout : elle voulait aussi l’embrasser… et être embrassée par lui… Quand le moment viendrait.

— Je n’en ai pas pour toi.

Elle y avait pensé, mais elle avait été très occupée par son travail, et puis elle s’était rendu compte qu’elle n’était pas encore prête à franchir ce pas.

— Ce n’est pas grave, Trudie.

Il sourit, et ce fut comme si tout chavirait autour d’elle.

— Et puis tu me fais un cadeau, puisque tu acceptes les miens. Alors…

Il se baissa pour ramasser un des paquets qu’elle avait placés sous le sapin, et le lui tendit.

— Ouvre ça.

Les mains tremblantes, elle déchira sans ménagement le papier. Adossé au mur, Knox la regardait. Il l’avait regardée pendant presque vingt Noël, mais cette fois cela ne lui faisait pas le même effet.

— J’ai toujours aimé la façon dont tu ouvres les cadeaux. Tu te jettes littéralement dessus, comme une furie.

— Pourquoi, il y a une autre façon ? demanda-t-elle en finissant d’extraire le cadeau de son emballage.

C’était une bougie, mais pas n’importe quelle bougie. Elle avait été réalisée artisanalement, avec des fleurs séchées d’Alaska pressées dans la cire.

Elle la porta à ses narines et respira. L’odeur subtile des fleurs était bien là. La bougie était aussi belle qu’elle sentait bon.

— C’est très joli, je te remercie. C’est toi qui l’as choisie ? demanda-t-elle, incapable de se retenir.

Il se passa la main dans les cheveux, l’air un peu embarrassé. Tout le monde savait que faire des cadeaux n’était pas le fort de Knox. C’était Mormor qui l’avait toujours aidé à choisir les présents pour Trudie.

— Pas exactement. J’ai donné mon consentement final. Mais c’est Jenna, du spa, qui a fait la sélection.

— Oh ! super. Ça veut dire que tous les cadeaux seront chouettes, et pas trop bizarres.

— Est-ce que tu vas me reparler toute ma vie de l’épisode malheureux du kit de couture ?

Elle rit. Une année, il lui avait offert un nécessaire de couture de voyage pour son anniversaire.

— Non, rassure-toi. Juste pendant quelques années encore.

En levant les yeux au ciel, il lui tendit le deuxième cadeau. Les sels de bain.

— Merci. J’adore.

Il fit un pas vers elle. Ses intentions se lisaient clairement dans ses yeux miroitants. Avec un mépris choquant pour ses cadeaux, elle posa les sels de bain sur la table, à côté de la bougie. Il n’y avait plus qu’une chose qui l’intéressait : qu’il soit en train de s’approcher.

Il ouvrit les bras et elle s’avança à son tour. Le cœur battant la chamade, elle resta un moment immobile pendant qu’il refermait ses bras sur elle, puis qu’il l’attirait tout contre lui. Elle voulait l’absorber tout entier. Absorber sa chaleur, sa force, son odeur. Elle posa sa tête contre son torse et passa ses bras autour de lui, palpant avec avidité les muscles puissants de son dos à travers son sweat-shirt. Une espèce de langueur la saisit, remplaçant l’attente fébrile qui avait été la sienne pendant si longtemps.

D’un doigt, Knox souleva son menton et l’interrogea du regard. Elle lui répondit avec les yeux, sans rompre le silence. Il hocha légèrement la tête, l’air satisfait, lorsqu’elle posa sa paume sur sa nuque.

Quelque part dans la pièce, le chien soupira et le feu crépita. Knox posa ses lèvres sur les siennes. Elle se hissa très légèrement sur la pointe des pieds.

Cette étreinte fut encore plus bouleversante et délicieuse que les deux précédentes. Les longs baisers, lents et vibrants, se succédèrent, telle une douce litanie. Ce fut une exploration, une célébration dont la puissance la conduisit tout à la fois aux portes du plaisir et au comble de l’excitation.

Et puis ce fut soudain comme s’ils voulaient tous les deux rattraper le temps perdu. Leurs baisers se firent fiévreux, ardents. La chaleur la dévorait, parcourait son corps, parcourait son âme, et nourrissait cette part en elle qui avait réclamé Knox pendant si longtemps.

Sans s’en rendre compte, ils se retrouvèrent sur le canapé, allongés l’un contre l’autre. Il sembla hésiter, les mains comme suspendues à quelques millimètres de sa poitrine. Elle savait bien que les baisers — même les plus enflammés — et les caresses intimes étaient deux choses très différentes. Elle savait aussi que c’était ce qu’elle voulait. Elle posa ses paumes sur les mains de Knox et les plaqua contre sa poitrine.

Il gémit tout en l’embrassant, et elle répondit par un long soupir qu’elle ne parvint pas à retenir. C’était si bon de le sentir. Ce n’était qu’un simple contact, mais c’était différent, spécial… et incroyablement excitant. Les bouts de ses seins se durcirent sous sa paume. Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres puis l’embrassa en suivant la ligne de son cou. Tout en promenant ses paumes sur son buste, il la mordillait de-ci de-là. Elle tendit la poitrine pour qu’il la touche de nouveau. Elle voulait ses mains fermes, sa bouche humide.

C’était comme s’il lisait dans ses pensées. Il mordilla son décolleté et, ravie, elle renversa la tête en arrière. Puis il écarta son soutien-gorge et aspira goulûment son mamelon rigide. Ce fut comme si toutes les planètes de l’univers s’alignaient ou entraient en collision dans un événement cosmique d’une ampleur sans pareille. Oubliée, toute retenue. Balayée, toute volonté de maintenir une certaine distance ou de garder un semblant de contrôle.

Un peu comme elle l’avait fait avec les cadeaux, elle se jeta sur les vêtements de Knox pour le déshabiller. Elle le débarrassa de son sweat et de son T-shirt en un temps record. Elle n’hésita pas devant sa ceinture, qu’elle ouvrit avec empressement, avant de baisser la fermeture à glissière de son pantalon.

Il se leva, haletant. Elle l’avait vu en maillot de bain à d’innombrables reprises, mais c’était différent.

La vue de son torse nu et de son pantalon défait apportait à leur relation une connotation intime et sexuelle totalement nouvelle.

— On va dans la chambre ? demanda-t-il.

— Oui, répondit-elle en saisissant la main qu’il lui tendait.

Il entrelaça ses doigts entre les siens. Ils savaient tous deux que ce « oui » n’était pas anodin. C’était l’opportunité pour elle de changer d’avis, de donner une nouvelle dimension à leurs rapports, et de les emmener tous les deux dans un territoire où ils ne s’étaient encore jamais aventurés. Par ce « oui », elle acceptait qu’ils soient amants et non plus seulement amis.

Le coin salon éclairait faiblement la chambre, mais ni l’un ni l’autre ne cherchèrent à allumer la lumière.

Alors que Knox défaisait ses lacets, Trudie, assise sur le bord du lit, n’en perdait pas une miette. Il ôta ses chaussures, puis ses chaussettes. Elle avait toujours adoré la forme de ses pieds. C’était peut-être idiot, mais c’était comme cela.

Le silence qui régnait entre eux s’alourdit et s’épaissit lorsqu’il sortit un préservatif de sa poche et le posa sur la table de nuit. Loin de faire retomber la tension sexuelle, son geste la rendit encore plus électrique.

Il glissa ses pouces sous la ceinture de son pantalon et le baissa. Aussitôt, elle se leva. Elle posa la main sur son torse et fit descendre son doigt le long de son ventre ferme, jusqu’à son boxer.

— J’aimerais bien le faire moi-même.

— Fais ce que tu veux de moi, Trudie, répondit-il, offert.

D’un doigt, elle écarta l’élastique de la ceinture, et ôta le boxer, dévoilant ainsi son érection.

— Oh ! laissa-t-elle échapper dans la pénombre.

Tout ce qu’elle avait pu rêver ou imaginer n’était qu’une pâle imitation de la réalité. Knox Whitaker nu. Pour elle. Et devant elle. Comme pour se prouver que c’était bien vrai, elle passa son doigt le long de son sexe rigide.

— Trudie…

Sans le lâcher, elle se pencha et l’embrassa juste au-dessus de la hanche. Elle respira son odeur et savoura le contact de sa peau contre la sienne, de son sexe contre sa paume. Il enfouit ses doigts dans ses cheveux et le bruit de leur respiration emplit la pièce.

Doucement, il la fit se redresser. Sans un mot, il la déshabilla, jupe, haut, soutien-gorge et culotte. Puis il recula et la regarda. Elle dut prendre sur elle pour ne pas masquer sa nudité avec ses bras et ses mains. Elle avait l’impression que c’était autant son âme que son corps qui était mis à nu.

Il hocha la tête, toujours sans un mot. Mais c’était un hochement de tête approbateur. Elle s’assit au bord du matelas. En posant un genou sur le lit, il la fit s’allonger. Elle se laissa faire sans résister et, bientôt, il la rejoignit.

Son premier réflexe fut de se pincer. Mais la chaleur de Knox, son poids, le contact de sa jambe contre la sienne, sa respiration rapide caressant ses cheveux étaient bien réels.

Avec douceur, il effleura du bout des doigts la courbe de son épaule. La chaleur la suffoqua d’un coup. Elle soupira et roula sur elle-même pour lui faire face et se rapprocher encore de lui. Elle se mordit la lèvre lorsqu’elle colla ses seins contre son torse auquel le duvet qui le recouvrait conférait une délicieuse aspérité. Une sensation brûlante la foudroya.

Animée par un désir de plus en plus ardent, elle partit à la conquête de son corps. Elle embrassa son cou tout en caressant son sexe à la fois si dur et si doux, dont la longueur était en même temps une surprise et un ravissement.

Elle prit le temps de s’asseoir pour le regarder dans la pénombre. Il était beau. Solide, élancé, et merveilleux.

Il tendit la main vers elle et caressa tendrement ses joues.

— Ai-je envie de savoir ce que tu es en train de te dire en ce moment ?

Il l’invitait à partager ses pensées, mais elle voulait les garder secrètes pour l’instant. Elle se contenta donc de répondre :

— Ne t’inquiète pas, je ne pense que du bien.

Puis elle s’agenouilla au-dessus de lui pour lécher et embrasser son ventre. Elle s’interrompit, en pressant son sexe contre sa joue, pour inspirer profondément. Un mélange puissant parvint à ses narines : l’odeur mâle de l’excitation mêlée à ce parfum unique et spécial qui l’avait toujours caractérisé. Lorsqu’elle lécha l’intérieur de ses cuisses, il saisit sa tête.

— Non… Ça chatouille.

Imperturbable, elle passa sa langue le long de son sexe, jusqu’à son gland. On aurait dit du velours chaud.

— Et là, est-ce que ça chatouille ?

— Non, ça fait bien plus que chatouiller. Et je risque d’avoir fini avant qu’on ait commencé.

En riant, il la saisit par la taille et la fit s’allonger à ses côtés.

Elle rit aussi. Elle était heureuse d’apprendre qu’elle lui faisait cet effet. C’était étrange d’être nue au lit avec un homme qu’elle pensait connaître si bien, et qui la connaissait, et de découvrir tant de nouvelles choses.

Il l’attira plus fermement à lui.

— Trudie…

Il enfouit son visage dans son cou.

— C’est si bon d’être avec toi. Et si évident.

— Je ressens la même chose.

Il posa sa main sur son sein, et passa son pouce sur son mamelon. Elle adorait le contact de ses mains, son odeur. Il la pinça doucement et elle gémit.

Il s’interrompit immédiatement.

— Je t’ai fait mal ?

— Non, murmura-t-elle. J’aime ça. Continue.

Elle déposa un baiser sur son épaule tiède et satinée, et le mordit doucement.

— Viens un peu par ici, Trudie.

Il mordilla son mamelon et elle gémit de plus belle.

— Knox…

Il garda son sein dans sa bouche et l’aspira, lui procurant la plus incroyable des sensations.

— Oui, haleta-t-elle.

Il aspira plus fort, lécha, et suça, tout en caressant son sexe humide. Elle se cambra, comme pour en réclamer davantage. Il cajola ensuite son autre sein, tout en continuant de jouer avec son sexe. Elle avait le sentiment d’être un instrument de musique qui avait enfin trouvé l’interprète qui lui convenait. Enfin, ce fut la dernière pensée rationnelle qu’elle parvint à peu près à formuler, car il caressa, mordilla et titilla jusqu’à ce qu’elle se trouve au bord de l’explosion.

Puis il arrêta tout.

Et il recommença, la conduisant à un état de fièvre tel qu’elle eut l’impression qu’elle allait mourir s’il n’accordait pas à son corps la délivrance qu’il réclamait. Elle était tout près de sombrer, mais il continuait de la tourmenter.

Elle cramponna les draps, la respiration de plus en plus saccadée. Elle était folle de désir pour lui.

— Knox… Je t’en supplie…

— Qu’est-ce que tu veux, Trudie ? demanda-t-il d’une voix rauque.

— Toi… Maintenant… A l’intérieur de moi.

Il s’écarta et elle entendit le bruit du papier cellophane qui se déchirait.

— O.K., dit-il.

Déjà malheureuse d’être privée de son contact, elle se rapprocha et attrapa son sexe.

— C’est ça, ce que tu veux, Trudie ?

— Oui.

Elle passa ses bras autour de son buste et l’attira à lui, tout en basculant sur le dos.

Elle écarta les jambes et il posa sa paume sur son sexe.

— Très bien. Parce que c’est ça, ce que moi je veux.

Sans un mot, elle enroula ses jambes autour de sa taille pour l’inviter à passer à l’acte. Il ne la pénétra d’abord pas complètement, s’amusant à aller et venir un peu plus profondément en elle à chaque coup de reins, jusqu’à la rendre de nouveau folle de désir. Lorsqu’elle crut perdre la raison, il s’enfonça entièrement en elle.

— Ahh…

Ce fut un soupir de plaisir, de plénitude. Elle ferma les yeux et savoura la sensation.

Il commença sur un rythme lent mais ininterrompu qui l’emmenait de plus en plus haut et de plus en plus loin à chaque poussée. Puis il accéléra la cadence, et la pénétra de plus en plus vite et de plus en plus fort. Lorsque la délivrance vint enfin, elle n’était plus que sensation. Sensation et plaisir.

Le gémissement sourd et guttural de Knox se mêla au sien lorsqu’il jouit à son tour.

Puis il se laissa tomber à côté d’elle, et elle eut l’impression de flotter au-dessus de son propre corps.

— Je t’aime, Trudie, dit-il calmement.

Cela la fit revenir à elle. Très vite.

Elle ouvrit la bouche, mais les mots étaient coincés en travers de sa gorge. Elle pouvait le dire dans sa tête, elle l’avait dit à Merrilee, mais, devant lui, les mots ne venaient pas.

— Tu comptes beaucoup pour moi, Knox.

Elle ne pouvait rien dire de plus ni de mieux.