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— Il faut que j’entre là-dedans.

Noah s’approcha du sas de Plexiglas.

— Pas sans ce truc-.

Oscar désigna une des combinaisons qui gisaient par terre, puis il s’agenouilla et ramassa un paquet de ZetFlu vide.

— Ce type, là-dedans, est à deux doigts du grand voyage. La phase d’hémorragie cérébrale n’a pas encore commencé, mais il est à coup sûr extrêmement contagieux.

Je sais.

— Je n’ai plus le temps pour ça.

Noah observa le sas d’accès à la salle de soins. Il était équipé d’un verrou électronique à code, dont il ignorait évidemment la combinaison.

— Vous ne comptez quand même pas perdre la vie pour une lettre débile ?

— Faux. (Noah se tourna vers Celine.) J’ai déjà perdu ma vie. Je veux la retrouver.

Il regarda le vieux, sur son lit, déchirer un second lambeau de la lettre.

— Vous deux, vous fichez le camp, ordonna Noah. Prenez la camionnette devant la maison, allez jusqu’à la prochaine clinique et faites-vous examiner.

Il espéra que le sas était toujours étanche et qu’ils n’étaient pas tous contaminés depuis longtemps.

— On reste avec toi, dit Oscar d’un ton presque rétif.

— Pas question. C’est trop dangereux.

— Je vais pas te laisser entrer là-dedans et aller te contaminer, mon grand.

— Oh que si, tu vas me laisser.

Noah leva la mitraillette et la braqua alternativement sur Celine et sur Oscar.

— Tu es devenu fou, mon grand ?

— Vous avez vu tous les deux de quoi je suis capable.

Celine hocha la tête et recula.

— Ne fais pas ça, protesta Oscar en reculant. S’il te plaît.

Ses supplications n’y changèrent rien. Noah les força à retourner dans le couloir puis verrouilla la porte de l’intérieur. Il attendit que leurs pas se soient éloignés, se retourna, et fit exploser de quelques balles la cloison de verre de la salle de soins.