Chère lectrice, ou lecteur anonyme, chers collègues, nous espérons simplement que vous ne lisez pas ce livre en commençant par la fin.
Lisez-le donc s’il le faut un crayon à la main, dans son ordre logique et n’hésitez pas à nous faire part de vos questions, réflexions et surtout désaccords.
Que vous fassiez partie du grand public ou que vous soyez médecin, généraliste ou spécialiste, nous vous répondrons comme nous l’avons toujours fait dans nos domaines d’activité respectifs (henrijoyeux@me.com et dvialard@free.fr).
Nos détracteurs, médecins, spécialistes ou scientifiques, ne manqueront pas de se manifester pour démonter nos arguments et discréditer ce livre. Qu’ils veuillent bien respecter – une fois n’est pas coutume – la loi Kouchner de 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé2 : n’oubliez pas que tous les professionnels de santé qui s’expriment publiquement sur un produit sur les plateaux de télévision ou dans les journaux ont l’obligation en particulier de déclarer leurs liens avec les entreprises qui fabriquent ou commercialisent ces produits.
Merci aussi aux médias de faire respecter cette loi sans connivence et avec fermeté. C’est aussi un devoir d’information.
Certes, « La France est le plus grand cimetière des lois non appliquées », comme l’a dit Jacques Delors, mais cette fois, il en va de la santé de toutes les femmes et de notre avenir à tous !
Quant à ceux qui continueront obstinément à nier les évidences scientifiques et à nous faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, qu’ils se souviennent avec Alexandre Dumas qu’« il est permis de violer l’histoire, à condition de lui faire un enfant ». À bon entendeur, salut !
C’est dans un dialogue respectueux et scientifique que l’on apprend à mieux préciser ses arguments et à pousser plus loin ses recherches au service de la santé des femmes, des couples et des familles.
D’ores et déjà nous vous en remercions.
Dès le 18 avril 2013 le FIM.fr (Journal international de médecine) très soutenu par les laboratoires précisait :
La France a demandé à l’Agence européenne du médicament (EMA) de procéder à une réévaluation du bénéfice/risque des pilules contraceptives de troisième et quatrième génération. Il s’agissait notamment de déterminer si des changements d’indications étaient nécessaires face au risque accru d’accidents thromboemboliques. Après avoir initialement fait part de son refus de répondre à une telle requête, l’EMA l’a finalement accepté en application d’une nouvelle procédure récemment mise en place pour améliorer la sécurité des produits de santé.
Mais ce n’est pas tout, le JIM poursuit et aggrave son cas :
Comme le suggère le premier mouvement de l’EMA, les experts européens ne paraissent pas partager l’inquiétude des autorités françaises concernant les pilules contraceptives… Ainsi, le Journal of Family Planning and reproductive Health vient-il de publier la tribune de vingt-six gynécologues exerçant dans plusieurs pays d’Europe (de la Belgique au Portugal en passant par la Suisse ou l’Allemagne) et aux États-Unis qui se montrent assez sévères vis-à-vis de la réaction des autorités françaises sur ce dossier. Un médecin français, le docteur David Serfaty, auteur entre autres d’un ouvrage sur l’avenir de la contraception, s’est associé à ses confrères étrangers pour signer ce texte.
Et comme si cela ne suffisait pas, le JIM, dans ce même article, nous offre une perle : un sous-titre incroyable qui se moque des femmes comme jamais… Nous vous laissons apprécier : « Mieux vaut prendre la pilule que de faire le tour de France ! »
Voici le texte qui suit ce sous-titre :
« Une nouvelle panique à la pilule ? Comment en sommes-nous arrivés là et comment y faire face ? » cette tribune (nda : de Serfaty et consorts) considère que le climat émotionnel et passionnel (voire « idéologique ») qui s’est installé en France rend très difficile l’exercice de toute « pensée critique » et « censée ». Or, rappelle-t-il, les données disponibles sur le risque thromboembolique associé aux pilules de troisième et quatrième génération sont « incomplètes ou controversées ». En tout état de cause, notent-ils : « Le risque de mort par un accident thromboembolique veineux est faible (…) inférieur au risque associé à des activités courantes comme le cyclisme », observent-ils.
D’où sortent-ils ce type de conclusion qui n’a rien à voir avec le sujet !
Et dans leur conclusion on retrouve le nom d’un collègue plusieurs fois cité dans ce livre :
Voilà une analyse qui confortera la majorité des professionnels de santé français qui sur le site JIM ont été 85 % à considérer que la réaction du ministère dans « l’affaire » des pilules de troisième génération avait été disproportionnée. Cette position de ces praticiens étrangers va également dans le sens des commentaires de plusieurs gynécologues français, dont les professeurs Israël Nisand et le docteur Brigitte Letombe qui ont durement regretté le manque de discernement des autorités sur ce dossier. Autant de contestations qui n’ont été nullement prises en compte par les autorités.
Reste à savoir si cet appel venu d’ailleurs aura plus de succès.
À vous, chère lectrice, cher lecteur, de vous faire votre propre idée, de l’intérêt réel que vous portent les laboratoires-fabricants de tous les moyens contraceptifs hormonaux. Ils feraient et diraient bien n’importe quoi pour ne pas vous perdre !
2. Article 26 de la loi du 4 mars 2002 codifié L 4113-13 du Code de la santé publique.