Les hormones de la pilule comme celles de la ménopause sont des hormones artificielles. Elles ressemblent chimiquement aux hormones naturelles mais elles en diffèrent. On dit qu’elles sont « combinées » car « estroprogestatives ».
Elles exercent leur action hormonale d’une façon plus importante que les hormones naturelles, parce qu’elles les remplacent. Ainsi elles empêchent les ovaires de fonctionner normalement. Ils sont mis au repos pendant tout le temps où la pilule est utilisée, ils ne fabriquent plus les hormones naturelles dites « endogènes ».
Prenons une image pour mieux nous faire comprendre : si les ovaires fabriquaient normalement une dose 100 d’estrogènes, avec la pilule ils ne fabriquent plus rien, mais reçoivent 120 à 150 en estrogènes artificiels.
fin 2012, brutalement, le marché s’est affolé car les femmes ont découvert ce qu’elles ne soupçonnaient pas, des dangers graves. fin décembre 2012 une jeune femme de 25 ans (Marion Larat) annonçait qu’elle déposait plainte contre le laboratoire pharmaceutique Bayer8 qui commercialise Meliane. Elle accuse cette pilule dite de 3e génération d’être à l’origine de son accident vasculaire cérébral en 2006, qui l’a laissée lourdement handicapée. Depuis, d’autres laboratoires ont été assignés sur ce marché de la pilule très convoité mais très oligopolistique9.
Bayer commercialise Yasmin, Yasminelle et Yaz… qui lui rapportent près d’1,5 milliard d’euros par an. Une somme colossale.
En fait, si cette plainte a mis le feu aux poudres en France, ce n’est que le nouvel épisode d’un long et triste feuilleton planétaire. Plusieurs pays ont été touchés par ce genre de crise dans un passé proche dont, près de nous, la Grande-Bretagne. Et outre-Atlantique, le groupe allemand a essuyé quelques tempêtes depuis le début des années 2000. La dernière, sévère, remonte seulement à l’été 2012 au Canada et aux USA. Une fois de plus, il a dû verser des millions de dollars (110 en 2009, 400 cette fois-ci) à ces plaignantes…
Au total, 15 000 Américaines ont porté plainte contre le laboratoire pour ce qu’elles considèrent comme une « injustice ». Les deux-tiers pour des atteintes à la vésicule biliaire, le reste pour des thromboses et des embolies10.
Bayer aurait déjà provisionné 700 millions de dollars en vue de prochaines plaintes. Rien qu’en France où pas loin d’un millier de témoignages d’accidents liés à la pilule ont afflué, il y avait déjà plus de 60 plaintes déposées dans les cabinets d’avocats à fin mars 2013 concernant 14 pilules et 5 laboratoires différents.
Dans les mois à venir, on annonce ici et là pas moins de 800 nouveaux dépôts de plaintes. C’est un long combat collectif que ces femmes ont engagé. Et le bilan risque d’être lourd : à en croire Me Jean-Christophe Coubris, l’avocat de Marion Larat qui représente aussi les victimes du Mediator et des prothèses mammaires, « la tournure que prend ce nouveau scandale nous laisse penser que le nombre de victimes pourrait dépasser celui du Médiator »11. Pour rappel, le Médiator, à cause duquel l’Agence du médicament a été mise en examen pour homicides et blessures volontaires, serait responsable, selon le rapport d’expertise rendu public mi-avril 2013, de 220 à 300 morts à court terme et de 1 300 à 1 800 à long terme…
Entre-temps, des dizaines de milliers de femmes ont arrêté, paniquées, la pilule (200 000 selon les estimations).
Le marché s’est affolé, les médias aussi, qui sont souvent soutenus directement ou indirectement par les laboratoires. Ils ont dû allumer en urgence, avec les laboratoires concernés, de puissants contre-feux.
Avec succès ! Non pas que nos journalistes soient nécessairement « achetés », non, l’explication est plus prosaïque ! La plupart de nos journalistes santé, en France, ont une curieuse façon de travailler : ils s’appuient toujours sur le même réseau de conseillers, de médecins ou d’experts qui, eux, s’appuient toujours sur les mêmes études, financées par les laboratoires.
N’avez-vous pas remarqué que ce sont toujours les mêmes qui s’expriment dans les médias ? La raison en est simple : dans son petit carnet, à « pilule », le journaliste a répertorié M. Untel, celui-ci étant bien sûr pour lui le « pape » du sujet, la référence ultime. Il doit écrire un papier sur la contraception orale, il appelle donc M. Untel, histoire de « créditer » son article et de prendre le moins de risques possibles. M. Untel naturellement est souvent un « leader d’opinion » à la botte des laboratoires.
On est loin ici de l’éthique du grand journaliste Albert Londres et de sa célèbre maxime :
Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie.
On ne s’étonnera donc guère du relatif silence qui a suivi le soi-disant « scandale » de ce début d’année et de celui qui risque de saluer la sortie de ce livre. Mais comme nous l’avons déjà mentionné, nous sommes loin d’être les seuls à pointer du doigt les dangers de la pilule, partout dans le monde des voix s’élèvent aujourd’hui. Et il existe encore heureusement des journalistes qui font leur métier en parfaite indépendance, l’affaire Cahuzac, s’il le fallait, vient encore de le démontrer.
Marie-Monique Robin en est un bien bel exemple, qui a justement reçu le prix Albert-Londres en 1995 (et de nombreux prix internationaux) pour la qualité de ses enquêtes. Dans Notre poison quotidien12, son nouveau livre, elle raconte – au terme de trois ans d’enquête – les pressions et les manipulations de l’industrie chimique pour maintenir sur le marché des produits hautement toxiques.
La pilule et le traitement hormonal de la ménopause en font partie. Extrait :
J’ai donc rencontré Andreas Kortenkamp, un scientifique d’origine allemande auteur notamment d’un rapport sur le cancer du sein qu’il a présenté aux députés européens le 2 avril 2008. Pour lui, en effet, l’augmentation permanente du taux d’incidence de ce cancer, qui frappe aujourd’hui une femme sur huit dans les pays industrialisés et représente la première cause de mort par cancer des femmes de 34-54 ans, est due principalement à la pollution chimique : « La progression fulgurante du cancer du sein dans les pays du Nord est très choquante, m’a-t-il expliqué. Elle est due à un faisceau de facteurs concordants qui concernent tous le rôle de l’estrogène dans le corps des femmes : il y a d’abord la décision d’avoir des enfants plus tard et, pour certaines, de ne pas allaiter ; il y a aussi, pour une faible part, l’utilisation de pilules contraceptives et, de manière évidente, l’usage de traitements hormonaux à la ménopause. On estime qu’au Royaume-Uni l’usage des traitements hormonaux de substitution a provoqué un excès de 10 000 cas de cancer du sein. S’y ajoute un facteur génétique, mais qu’il ne faut pas surévaluer : on estime qu’il ne représente qu’une tumeur mammaire sur vingt. Tout indique que le facteur principal est environnemental et qu’il est lié à la présence d’agents chimiques capables d’imiter l’hormone sexuelle féminine, dont les effets s’additionnent à des doses infinitésimales.
Les cancers du sein ? Nous y reviendrons plus tard et vous verrez que le rôle de la pilule dans cette pathologie n’est pas si « faible » qu’il y paraît13.
Voyons donc dans l’immédiat les risques exposés au grand jour par le remue-ménage français de ce début d’année 2013.
En réalité, et de la même manière que le Médiator aurait dû être retiré du marché depuis dix ans au moins, ce sur quoi tout le monde tombe aujourd’hui d’accord, les pilules dites dangereuses auraient dû être retirées du marché sinon dès la fin des années quatre-vingt-dix (rappelons que les données scientifiques existaient déjà pour le faire puisqu’en 1995, la revue Prescrire avait lancé une première mise en garde sur les pilules de 3e et 4e génération), au moins depuis 2007 lorsque la Haute Autorité de santé s’est s’alertée et a recommandé aux médecins de ne plus prescrire les pilules de 3e génération aux nouvelles patientes en première intention. Au lieu de cela, on se contente de « moyenner » entre l’intérêt des femmes et ceux des laboratoires, de louvoyer entre les enjeux de santé publique et les enjeux d’une économie financière toute-puissante : alors on dérembourse !
Combien d’années perdues ? Combien d’accidents qui auraient pu être évités ? Combien d’autres à venir ?
–Le premier risque artériel : l’accident vasculaire cérébral (AVC)
Le quotidien Libération a « bémolisé » les dangers sous la houlette des centres de planning et le 19 décembre 2012 écrivait : « La plainte déposée par une jeune femme, victime d’un AVC qu’elle impute à une pilule de troisième génération, a fait surgir des craintes, pas forcément fondées. » Il présentait le tableau des pilules, triées par génération, forêt vierge de pilules dans laquelle il est bien difficile de se retrouver.
–Le deuxième risque : veineux par embolie pulmonaire
L’embolie a pour origine des caillots dans les membres inférieurs (jambes lourdes, mollets douloureux) ou dans le bas-ventre, dans les veines iliaques internes qui transportent normalement le sang de retour des organes du bas-ventre (utérus, ovaires, rectum) ou des veines iliaques externes qui ramènent le sang des membres inférieurs vers le cœur.
En 2011, l’Agence européenne du médicament (EMA) s’est penchée sur la question et a conclu que le risque de thromboembolie est deux fois plus élevé chez les femmes utilisant une pilule de 3e génération que chez celles prenant un contraceptif de 2e génération. Étant précisé que ce risque, potentiellement très grave, reste (évidemment) extrêmement rare : « de l’ordre de 4 cas pour 10 000 contre 2 cas pour 10 000, selon les projections épidémiologiques menées à l’échelle européenne », précise l’ANSM14 (Agence nationale de sécurité des médicaments).
On l’a vu, il existe une centaine de marques de pilules en France. Beaucoup sont disponibles en génériques. Beaucoup appartiennent aux dernières générations. Mais certaines de ces pilules dites « mini » n’ont rien de mini vu leur énorme dosage en estrogènes et ce ne sont pas forcément les moins prescrites. Certaines d’entre elles sont plutôt des mammouths de la contraception qui ont plus de 30 ans d’existence. C’est le cas de Minidril (39 ans d’existence), d’Adépal (37 ans), de Triella (31 ans) ou mieux encore de Stédiril (dosé à 500 mg de norgestrel) qui fête en 2013 ses 40 ans de bons et loyaux services.
Les différentes et successives générations de pilules sont conçues pour réduire les risques de complications que les femmes décrivent au fur et à mesure de leur consommation. Comme pour les générations successives de voitures, il s’agit là essentiellement d’apporter des aménagements de confort. En termes plus scientifiques, ces nouvelles générations n’ont pas apporté de service médical supplémentaire. Plus sûrement, et en termes économiques, ces nouveautés – qui de fait ne rentrent pas dans les remboursements de la Sécurité sociale – sont vendues beaucoup plus cher, ce qui permet encore aux laboratoires d’améliorer leurs bénéfices.
Il a fallu lutter, trouver des solutions contre les prises de poids, l’acné, les peaux grasses, les complications vasculaires, les troubles psychologiques, les règles trop ou pas assez abondantes, les pertes de libido, les adénomes de l’hypophyse, du sein, du foie, les infections focalisées, les troubles de la flore digestive, les immunodépressions et même trouver des dosages qui réduisent les risques de cancer… Aujourd’hui on sait qu’il faudra aussi s’intéresser à l’ostéoporose précoce chez toutes les longues consommatrices de la pilule.
–Les pilules de 1re et 2e génération : trop dosées et mal supportées
Elles sont apparues successivement sur le marché dans les années 1970. Si les toutes premières – les « pilules préhistoriques » – ont quasiment disparu de la circulation (à l’exception de Triella et sauf dans les pays en voie de développement où explosent en ce moment les cas de cancer), les pilules de deuxième génération (Minidril, qui va fêter ses 40 ans !, Ludeal, Leeloo, Lovavulo…) sont encore utilisées par 2,1 millions de femmes.
–Les pilules de 3e génération : moins de surpoids mais des troubles vasculaires artériels et veineux
Elles éviteraient surtout le surpoids des précédentes générations. Desobel, Edenelle, Varnoline, Mercilon ont commencé à être commercialisées dans les années quatre-vingt. L’innovation la plus récente est la commercialisation d’une pilule contenant le minimum d’estrogènes avec 15 gamma soit 15 microgrammes d’éthinylestradiol (Minesse et Mélodia), à laquelle on associe le progestatif. L’objectif est de trouver l’association avec les progestatifs (de 4e génération) capables d’assurer le blocage de l’ovulation.
–Les pilules de 4e génération : moins d’acné et d’hirsutisme mais pas un mot quant aux risques de cancer
Elles éviteraient l’acné et sont donc très ciblées vers les jeunes filles. Jasmine, Jasminelle, Bélanette (générique de la précédente) : à elles trois, elles concernent 1,7 million d’utilisatrices…
De nombreuses recherches sont en cours avec de nouveaux produits : la Drospirénone associée à différents dosages d’éthinylestradiol ; le Dienogest, progestatif de la pilule Valette en Allemagne, la Nortostérone ; non active en comprimé ; à l’essai dans un implant ou sous forme de crème transdermique, utilisée surtout pendant l’allaitement.
La plupart des consommatrices sont incapables de dire à quelle « génération » appartient leur pilule. Et pour cause : ce n’est pas écrit dans la notice de la plaquette… Les médecins et gynécologues eux-mêmes ne savent pas toujours dans quelle catégorie rentre telle ou telle pilule. Dans le cas du Norgestimate (Effiprev, Cilest, Triafemi, Tricilest), un progestatif de synthèse, l’ANSM et les gynécologues ne sont souvent même pas d’accord entre eux pour le classer dans la 3e génération, c’est dire à quel point ces classifications sont claires…
Sachez toutefois, si vous ignorez encore à quelle pilule vous avez affaire, qu’il existe un tableau officiel des pilules classées par génération. Celui-ci a été mis en ligne en urgence sur plusieurs sites ministériels15.
Voici la trentaine de marques de pilules disponibles en France, contenant des estrogènes et des progestatifs avec des concentrations différentes.
–Les pilules normodosées contiennent 50 microgrammes d’éthinylestradiol : Gynovlane, MilliAnovlar, Stédiril, Planor, les trois premières étant remboursées par la Sécurité sociale.
–Les pilules normodosées biphasiques, telle Gynophase, en contiennent 50 microgrammes. Celle-là est remboursée par la Sécurité sociale.
–Les pilules minidosées monophasiques contiennent 15 microgrammes d’éthinylestradiol (Minesse et Mélodia16), 20 microgrammes (Cycléane 20, Harmonet, Méliane, Mercilon), 30 microgrammes (Minidril, Trentovlane, Cilest, Cycleane 30, Effiprev, Ludeal, Minulet, Moneva, Varnoline et Varnoline continu) ou 35 microgrammes (Diane 35 et Ortho-Novum). Deux d’entre elles seulement (Minidril et Trentovlane) sont remboursées par la Sécurité sociale.
–Les pilules minidosées biphasiques contiennent 30 et 40 microgrammes d’éthinylestradiol selon les comprimés : Adepal (deux couleurs, blanc, rose orangé) et Miniphase (deux couleurs, blanc et vert), toutes les deux remboursées par l’Assurance maladie.
–Les pilules triphasiques – trois couleurs, beige, marron foncé, blanc – dosées en éthinylestradiol à 30 ou 40 microgrammes (Phavea et Triminulet) ou 35 (Triella – trois couleurs, blanc, orange pâle, orange) ou 30 ou 40 (Trinordiol – trois couleurs, brique, blanc, jaune), les deux dernières étant remboursées.
–Les pilules séquentielles : Ovanon et Physiostat contiennent toutes 50 microgrammes d’éthinylestradiol et ne sont pas remboursées.
En plus des estroprogestatifs, il faut ajouter les principaux progestatifs seuls, qui sont utilisés aussi comme contraceptifs, bien que ces médicaments n’aient pas l’autorisation de mise sur le marché pour la contraception. On n’est plus à une exception près !
Pour les progestatifs, ils sont très différents d’une pilule à l’autre. Ce sont des dérivés de la nortestostérone, ce qui explique leurs effets légèrement masculinisants. Les plus récents dérivent de la 17-hydroxy-progestérone, ils ont des effets androgéniques (masculinisants) moindres par rapport aux effets délétères des progestatifs de 1re génération qui étaient donc responsables de la formation d’hirsutisme fort gênant, duvet ou pilosité faciale difficile à camoufler.
Ces pilules dites progestatives sont en France au nombre de 15 :
–7 sont normodosées en progestatif pour chaque comprimé (Lutenyl : 5 mg, Surgestone : 0,125 à 0,5 mg, Lutéran : 2 à 5 mg, Lutionex : 0,5 mg, Orgamétril : 5 mg, Primolut-Nor : 10 mg). Consommées à raison de 1 comprimé par jour du 5e au 25e jour du cycle, elles sont toutes remboursées par la Sécurité sociale.
–2 sont macrodosées en progestatif pour chaque comprimé : Cérazette (75 mg désogestrel) et Désogestrel 75 (75 mg).
–4 sont microdosées en progestatif par comprimé (Exluton : 0,5 mg, Microval : 0,03 mg, Milligynon : 0,6 mg, Ogyline : 0,35 mg). Elles sont prises en continu chaque jour du cycle.
–2 sont délivrées par voie intramusculaire à raison d’une injection tous les trois mois : Dépo-Provéra et Noristérat, contenant respectivement 150 mg et 200 mg de progestatif par ampoule.
L’action contraceptive de ces deux derniers médicaments dure trois mois, il s’agit d’un progestatif de synthèse la médroxyprogestérone pour le premier, et pour le second la noréthistérone (qui modifie la glaire cervicale et inhibe l’ascension des spermatozoïdes vers l’ovule dans la trompe de l’utérus pendant 12 semaines).
Le principal inconvénient de la pilule à base d’hormone progestative est son manque de flexibilité : il est extrêmement important de la prendre tous les jours à la même heure avec une marge d’erreur de trois heures seulement.
Avec les progestatifs macrodosés, Cérazette en tête (qui est prescrite par une grande majorité de gynécologues), les risques sont grands de voir éclater un nouveau scandale. C’est en tout cas l’avis de quelques spécialistes qui se demandent comment ces pilules peuvent être encore autorisées…
Avec les progestatifs normodosés, on observe des effets secondaires de type virilisants (fin duvet sur les joues qui peut être inesthétique), troubles vasculaires et du métabolisme des sucres, allant jusqu’au pré-diabète.
Avec les micro-progestatifs, les grossesses extra-utérines sont plus fréquentes. On observe aussi plus de kystes de l’ovaire (les ovaires sont moins neutralisés) et des règles plus souvent irrégulières. Ces médicaments sont surtout utilisés quand on ne peut pas utiliser les estrogènes ou le stérilet.
Il faut aussi savoir que la contraception progestative trois semaines par mois accentue l’état d’hypo-estrogénie de la ménopause et donc ne peut qu’accentuer l’ostéoporose.
La liste des pilules de 3e ou de 4e génération présumées dangereuses s’allonge donc :
–Jasmine (4e génération), Varnoline (3e génération), Jasminelle, Yaz (4e génération), mais aussi Carlin 20, Désobel, Éthinylestradiol 30, Mélodia ou Gestodène (3e génération) font partie des produits visés par la procédure.
–Le médicament anti-acnéique Diane 35, détourné et utilisé comme contraceptif par de nombreuses femmes, est aussi pointé du doigt ainsi que d’autres médicaments du même genre, fabriqués par les laboratoires Biogaran, Effik, Bayer et MSD France. Enfin, la pilule Mercilon est aussi l’objet d’une plainte.
Beaucoup de femmes, en sachant tout cela, peuvent ainsi bien mieux comprendre les fonctionnements de ces traitements hormonaux puissants et leurs conséquences sur leur organisme (corps physique), leur psychisme, leurs désirs affectifs et sexuels, et l’aggravation d’une ostéoporose débutante avec des douleurs lombaires inexpliquées.
Et pourtant, on continue à faire passer aux jeunes filles un message exclusivement positif : « L’association estroprogestative comporte quelques contre-indications, rares chez les jeunes femmes. Le progestatif seul n’en a aucune »…
–La Haute Autorité de santé (HAS) a recommandé en juillet 2012 de dé-rembourser les pilules de 3e génération. À la rentrée de septembre, la ministre de la Santé Marisol Touraine annonçait le déremboursement total des pilules de troisième génération qui l’étaient jusque-là. La peur de procès peut avoir quelques vertus !
Cette position hérisse, évidemment, le Planning familial, prosélyte inconditionnel des contraceptions hormonales, et pour cause. N’est-ce pas cet organisme qui distribue (car il ne peut plus acheter) les échantillons généreusement donnés par des laboratoires pharmaceutiques complices d’un capitalisme dévoyé ?
Soit cette génération de pilules est dangereuse et elle doit être retirée du marché, soit ce n’est pas le cas, et le service médical rendu est intéressant, alors elles doivent être accessibles à toutes et remboursées. Il faut une position claire, cohérente et rassurante !
s’insurge le Planning dans un communiqué. Dans ce même communiqué, il se dit par ailleurs très inquiet
des retombées médiatiques qui, en s’appuyant sur des accidents dramatiques, jettent un discrédit sur toutes les pilules, avec le risque de faire peur aux utilisatrices.
Le Planning n’a pas tort, car les femmes vont enfin comprendre comment fonctionne la pilule… et ce qu’on leur a soigneusement caché jusque-là.
8. Et contre le directeur général de l’ANSM le Pr Dominique Maraninchi qui s’est vite inquiété.
9. Lorsqu’il y a sur un marché un nombre très faible d’offreurs (vendeurs) et un nombre important de demandeurs (clients), on parle de situation de marché oligopolistique. À titre d’exemple, le marché belge de la contraception, qui compte plus de 100 marques, ne concerne que quatre firmes pharmaceutiques, qui détiennent le plus souvent un monopole sur un segment particulier. Une firme à elle seule, Bayer, détient la moitié du marché belge ! Le but de ces firmes, explique un économiste reconnu, Gunter Pauli, n’est pas de « sauver l’humanité », mais bien d’engranger un maximum de profits.
10. Source : Le Monde du 14 décembre 2012.
11. C’est ce qu’il répondait en janvier dernier dans une interview donnée au magazine Le Point.
12. Notre poison quotidien – La responsabilité de l’industrie chimique dans l’épidémie des maladies chroniques. Éd. La Découverte / Arte éditions (2013).
13. Voir notre livre écrit avec la gynécologue courageuse, le docteur Bérengère Arnal : « Comment enrayer l’épidémie des cancers du sein et des récidives » Éd. François-Xavier de Guibert 2010.
14. Poursuivie en tant que personne morale, l’ANSM a été mise en examen en mars 2013 pour homicides et blessures involontaires par les juges d’instruction en charge de l’enquête sur l’affaire du Médiator. Pour rappel, ce médicament aurait provoqué 1 300 morts et 3 100 hospitalisations en France entre 1976 et 2009.
15. Voir ici : http://www.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Pilules_3eme_generation.pdf
16. « Pour Mélodia et Minesse il y a 4 jours sans prises d’hormones, mais on prend quand même un comprimé dit « placébo » c’est–à-dire qui ne contient rien, c’est un faux comprimé. » (« Contraception – Méthodes, contre-indications, surveillance » – Revue du praticien, 2000,50- p. 451-460).