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CE QU’UNE JEUNE FILLE DOIT SAVOIR
AVANT DE PRENDRE LA PILULE

« La pilule n’est pas une fraise Tagada. »

Catherine Solano

La pilule, dès le plus jeune âge, est souvent prescrite pour éviter ou traiter l’acné, et comme moyen contraceptif, donc pour éviter les grossesses précoces et leurs interruptions.

Savoir ce qui se passe dans votre corps

Le minimum nécessaire n’est jamais dit. Ce livre est donc destiné à faire comprendre ce qui se passe dans le corps féminin, lorsqu’on prend la pilule.

– Les hormones de la pilule ne sont pas naturelles : elles proviennent soit d’extraits hormonaux d’urines animales (surtout de jument aux États-Unis), soit de synthèse chimique (en Europe).

– Les hormones de la pilule sont à des taux élevés : de 10 à plus de 50 fois les taux des hormones fabriquées par les ovaires.

– La pilule rend stérile au minimum pendant tout le temps où elle est consommée.

– Les règles que vous avez sous pilule sont totalement artificielles.

– À l’arrêt de la pilule, la fécondité revient d’autant plus vite que la pilule a été prise sur une courte période de temps.

– La pilule est un médicament qui n’est pas sans danger. Plus elle est prise longtemps, plus les effets indésirables peuvent apparaître.

– Les effets indésirables sont très nombreux et parfois difficiles à reconnaître. Ils peuvent se renouveler d’une marque de pilule à l’autre.

– Une plus grande ostéoporose apparaîtra dans l’avenir

C’est en octobre 2009 qu’ont été publiés les effets ostéoporotiques de la pilule, car normalement à la fin de l’adolescence l’acquisition de la masse osseuse est rapide. Voilà encore un magnifique marché en perspective : « Mesdames vous avez pris la pilule avec bonheur, excusez-nous, nous vous avons créé des risques d’ostéoporose… Nous pensons bien à vous et vous proposons un comprimé génial pour éviter l’ostéoporose. »

Des jeunes filles âgées de 15 à 18 ans ont été randomisées dans une étude en cross-over pour recevoir alternativement un contraceptif oral contenant 15 ou 30 microgrammes d’éthinylestradiol associé à un progestatif de synthèse (gestodène) pendant 9 mois. Un groupe de jeunes filles sans contraception a été pris comme groupe témoin. La densité minérale osseuse (DMO) a été mesurée à différents sites (hanche, rachis, avant-bras, corps entier) à l’inclusion et à la fin de chaque période de 9 mois, tout comme les biomarqueurs osseux.

Une augmentation de la DMO a été observée durant les 18 mois de suivi chez les jeunes filles sans contraception à tous les sites de mesure et de manière significative au rachis lombaire (+2 %) et au radius distal (+3 %). Chez les jeunes filles ayant pris une contraception, la DMO n’avait pas augmenté, hormis au rachis lombaire et uniquement lors de la prise de la pilule la plus dosée en estrogènes (30 microgrammes d’éthinylestradiol). Le taux plasmatique d’estradiol était plus bas dans le groupe contraception que chez les témoins. Il existait une différence significative entre les deux groupes de contraception : le gain de masse osseuse au rachis lombaire était prévenu par la prise de 15 microgrammes d’éthinylestradiol. Le passage de la pilule à 30 microgrammes vers la pilule dosée à 15 microgrammes d’éthinylestradiol était associé au bout de 9 mois à une élévation des marqueurs de turnover (PIPN de 20 %) et à une diminution de la DMO lombaire (-1 %).

Ainsi, les contraceptifs oraux estroprogestatifs, surtout ceux faiblement dosés en estradiol, pourraient réduire le capital osseux et favoriser la survenue d’une ostéoporose précoce.

– Si vous voulez prendre la pilule, sachez qu’il vaut mieux la prendre le moins longtemps possible. Sachez surtout qu’il vaut mieux choisir d’autres moyens contraceptifs. Les moyens mécaniques sont les moins dangereux sans parler des moyens écologiques mis à la disposition des femmes par les technologies les plus récentes.

– Le préservatif masculin est la meilleure alternative à la pilule, car il responsabilise l’homme et il protège tout autant d’une maladie sexuellement transmissible que d’une grossesse non désirée, tandis que la pilule ne protège pas d’une infection sexuellement transmissible. Au contraire, elle la favorise.

Les laboratoires pharmaceutiques et les fabricants de préservatifs s’entendent bien entre eux pour que soient utilisés le plus souvent possible la pilule et le préservatif… Double bonne affaire !

Connaître les dangers de la pilule7 : des effets négatifs dès la première année de prise

Les caillots de sang ou thromboses : ce sont les effets secondaires graves les plus fréquents des pilules anticonceptionnelles. La formation de caillots de sang s’observe surtout durant la première année d’emploi d’un contraceptif hormonal. Les caillots peuvent s’installer dans de nombreuses parties du corps (le cerveau, les yeux, le cœur, les jambes ou les poumons). Avertissez votre médecin immédiatement, si vous remarquez l’un des signes ou symptômes ci-après susceptibles d’évoquer un caillot :

– une douleur thoracique constrictive (qui serre) ou une sensation de lourdeur pourrait évoquer la possibilité d’une crise cardiaque ;

– une douleur dans le mollet ou une enflure pourrait évoquer la présence possible d’un caillot de sang dans la jambe ;

– une douleur thoracique aiguë, une toux avec expectoration sanglante, ou un essoufflement soudain pourraient évoquer la présence possible d’un caillot de sang dans un poumon ;

– une perte de la vision partielle ou complète soudaine pourrait évoquer un caillot de sang dans un œil ;

– des maux de tête soudains ou qui empirent, des vomissements, des étourdissements ou une syncope, des problèmes de vision ou d’élocution, une faiblesse ou un engourdissement dans un bras ou une jambe pourraient évoquer un accident vasculaire cérébral.

Les personnes qui ont un caillot de sang ou des antécédents de caillot de sang ne devraient pas employer ce médicament (référez-vous à la section : « Dans quels cas ce médicament est-il déconseillé ? »).

En janvier 2008 nos collègues canadiens ont rapporté 16 cas d’accidents thromboemboliques secondaires à la consommation d’un timbre contraceptif proposé aux adolescentes.

TORONTO – Seize cas de caillots sanguins et un cas de crise cardiaque ont été signalés chez les utilisatrices d’un timbre contraceptif depuis son introduction au Canada, au début de 2004, révèle un rapport.

Deux patientes sont mortes – toutes deux en 2006 – alors qu’elles utilisaient le timbre Evra fabriqué par Janssen-Ortho, selon le Bulletin canadien sur les effets indésirables des médicaments, publié par le ministère fédéral de la Santé. 1

Un avis contraire est immédiatement publié :

Mais d’après la Dr Melissa Mirosh, ancienne titulaire de la chaire de recherche sur la contraception de l’Université Queen’s de Kingston, en Ontario, ces statistiques ne devraient pas être source d’inquiétude. Tout contraceptif contenant des estrogènes actuellement sur le marché, qu’il s’agisse d’une pilule, du timbre Evra ou de l’anneau intravaginal, tous accroissent légèrement le risque de caillot sanguin, a dit la gynécologue, qui pratique aujourd’hui en Alberta. Il n’y a aucune preuve médicale, dans le monde, qu’Evra cause plus de caillots sanguins que n’importe quel autre produit sur le marché, a-t-elle assuré.

Évidemment le laboratoire a confirmé :

Santé Canada et Janssen-Ortho ont rendu publiques des informations sur la sûreté d’Evra en novembre 2006. La compagnie pharmaceutique a fait état des résultats d’une étude indiquant que les femmes qui utilisaient le timbre couraient un risque accru de caillots aux jambes et aux poumons, par rapport aux femmes qui utilisaient un contraceptif oral. Mais une autre étude ne constatait aucune différence dans le risque de caillots. Un porteparole du ministère fédéral de la Santé a fait savoir que le ministère revoit actuellement les plus récentes informations sur Evra et qu’il avisera les professionnels de la santé et les consommateurs, s’il y a lieu.

Au Canada, comme partout ailleurs, le grand capital jouit d’un grand pouvoir. La santé des utilisatrices est secondaire aux profits qu’ils peuvent tirer de la contraception hormonale. Béotiens complets, les politiques suivent comme des moutons et répètent comme des perroquets ce que les laboratoires leur prescrivent de dire au nom de la santé.

Tension artérielle : elle doit être prise et transmise à la patiente avant toute prescription, car

les personnes ayant une pression artérielle élevée devraient discuter avec leur médecin de la façon dont ce médicament pourrait influer sur leur état pathologique et de la pertinence d’une surveillance médicale spécifique. L’emploi de ce médicament n’est pas recommandé aux personnes ayant une pression artérielle très élevée ou rebelle.

Cancer du sein : les seins doivent être examinés avant toute prescription car

les femmes qui utilisent des pilules anticonceptionnelles pourraient courir un risque légèrement2 accru de cancer du sein, surtout si elles ont commencé à les prendre quand elles étaient très jeunes. Votre médecin pratiquera systématiquement une palpation des seins et vous montrera comment réaliser régulièrement un auto-examen des seins. Les femmes atteintes d’un cancer du sein diagnostiqué ou présumé ne devraient pas employer des pilules anticonceptionnelles parce que les hormones contenues dans les pilules seraient susceptibles de stimuler la prolifération du cancer. Les personnes qui ont, ou qui ont eu, un cancer du sein ne devraient pas utiliser ce médicament. (Référez-vous à la section « Dans quels cas ce médicament est-il déconseillé ? »)

Cancer du col utérin :

Quelques études ont montré une incidence accrue de cancers du col de l’utérus parmi les femmes qui utilisaient les pilules anticonceptionnelles. Ces cas pourraient avoir été liés à d’autres facteurs que les pilules anticonceptionnelles (il s’agit de la multiplication des partenaires sexuels). Le manque de données probantes ne permet toutefois pas d’exclure l’influence possible des pilules anticonceptionnelles dans la survenue de tels cancers.

Cholestérol :

Une élévation du taux de cholestérol sanguin ou de triglycérides pourrait se produire pendant que vous prenez ce médicament. (nda : en effet les hormones consommées contiennent toutes le noyau cholestérol dans leur formule chimique) Les personnes atteintes d’une maladie cardiaque devraient discuter avec leur médecin de la façon dont ce médicament pourrait influer sur leur état pathologique et de la pertinence d’une surveillance médicale spécifique.

Cigarettes :

La cigarette accroît le risque d’une grave maladie cardiaque et de mort. Les pilules anticonceptionnelles augmentent ce risque au fur et à mesure qu’une femme avance en âge (au-delà de 35 ans). On recommande très fortement à toutes les femmes de ne pas fumer pendant qu’elles utilisent ce médicament.

Diabète :

L’action des pilules anticonceptionnelles peut influer sur le sucre sanguin. Les personnes atteintes de diabète ou celles qui ont des antécédents familiaux de diabète, devraient discuter avec leur médecin de la façon dont ce médicament pourrait influer sur leur état pathologique, et de la pertinence d’une surveillance médicale spécifique.

Problèmes de libido :

la pilule perturbe l’apprentissage de la sexualité, la mise en place des circuits érogènes et altère durablement la libido.

Problèmes affectifs :

Les femmes qui ont des antécédents de problèmes affectifs, en particulier de dépression, risquent probablement davantage de faire une rechute pendant qu’elles prennent des pilules anticonceptionnelles. Si vous observez une aggravation de votre comportement affectif pendant que vous employez ce médicament, consultez votre médecin.

Problèmes oculaires :

Les femmes qui prennent des pilules anticonceptionnelles pourraient observer une accumulation de liquide dans la cornée d’un œil. Cette anomalie pourrait entraîner des troubles de la vision et une moins bonne tolérance des verres de contact, surtout s’ils sont rigides. Ce genre de gêne ne se produit pas avec les verres de contact souples. Si votre fonction visuelle change ou si le port de vos verres de contact engendre de la gêne, consultez votre médecin.

Fibromes utérins :

Ce médicament peut aggraver les fibromes en provoquant une soudaine augmentation de volume, une douleur, ou de la douleur à la pression. Si vous observez ces effets, communiquez avec votre médecin.

Affection de la vésicule biliaire :

Les femmes qui emploient les pilules anticonceptionnelles courent un risque accru d’affection de la vésicule biliaire. Si vous avez soit une douleur abdominale intense (dans la région de l’estomac), soit une fièvre, ou si vous observez un jaunissement de la peau ou du blanc des yeux (la jaunisse), prenez contact avec votre médecin immédiatement.

Maladies cardiaques :

Les femmes atteintes de diabète, d’une pression artérielle élevée, d’un taux anormal de cholestérol ou qui ont des antécédents familiaux de ces affections, courent un risque élevé de maladie cardiaque. Elles devraient discuter avec leur médecin de la façon dont ce médicament pourrait influer sur leur état pathologique, et de la pertinence d’une surveillance médicale spécifique.

Affection hépatique :

Les pilules anticonceptionnelles peuvent causer des troubles hépatiques, bien que ce soit rare. Si vous observez un jaunissement du blanc des yeux ou de la peau, une fièvre, de la fatigue, une perte d’appétit, une urine sombre, ou des selles pâles, arrêtez de prendre le médicament et communiquez avec votre médecin.

Tumeur du foie :

L’emploi de courte et de longue durée des pilules anticonceptionnelles a été lié à la prolifération de tumeurs du foie. Prenez contact avec votre médecin immédiatement si vous ressentez une douleur intense ou une grosseur dans l’abdomen. Les femmes atteintes actuellement, ou par le passé, d’une tumeur du foie ne devraient pas employer des pilules anticonceptionnelles. (Référez-vous à la section « Dans quels cas ce médicament est-il déconseillé ? »).

Migraine et maux de tête :

Vous devriez signaler à votre médecin toute apparition ou aggravation d’une crise de migraine, de la survenue de nouveaux maux de tête récurrents, persistants ou intenses.

Examens de santé réguliers :

Les examens physiques et de suivis devraient avoir lieu 3 mois après l’amorce de la prise du médicament, puis tous les 12 mois.

Cette médicalisation a un coût non négligeable qui fait vivre à la fois les laboratoires et les cabinets médicaux…

Retour de la fécondité :

Après avoir employé une méthode de contraception, vous devriez attendre qu’au moins un cycle menstruel normal se soit déroulé avant de contempler la possibilité d’une grossesse. Vous serez ainsi en mesure d’établir votre date de fécondation, mais entre-temps vous devriez utiliser une méthode de contraception différente. Si vos menstruations disparaissent pendant 6 mois, ou plus, après l’arrêt des pilules anticonceptionnelles, prévenez votre médecin.

Infections transmises sexuellement :

Les pilules anticonceptionnelles ne vous protègent pas contre les infections transmises sexuellement (ITS), y compris le VIH – Sida. Afin de vous protéger contre ces affections, employez des préservatifs en latex, même si vous prenez des pilules anticonceptionnelles. Double bonne affaire !

Grossesse :

Ne prenez pas de pilules anticonceptionnelles si vous êtes enceinte. Si une grossesse advient pendant que vous utilisez des pilules anticonceptionnelles, prenez contact avec votre médecin immédiatement.

Allaitement :

Les constituants hormonaux de ce médicament passent dans le lait maternel dont ils pourraient réduire le volume et la qualité. Ce médicament n’est pas recommandé aux femmes qui allaitent.

La prescription systématique de la pilule à la sortie de la maternité est un bon moyen pour contre-indiquer la lactation et pousser les laits artificiels dit « avancés » ou « maternisés »…

Enfants et adolescents :

Ni l’innocuité ni l’efficacité de ce médicament n’a été établie en ce qui concerne les enfants et les adolescents âgés de moins de 18 ans. Ce médicament n’est pas recommandé avant la ménarche (l’apparition des premières règles).

Soyez directe avec votre gynécologue et mettez maman à contribution !

Surtout, et surtout la première fois, n’oubliez pas les règles d’or de la prescription d’une contraception3.

Soyez la plus claire possible avec le médecin et recherchez avant tout le dialogue. Assurez-vous que votre gynécologue reste courtois et délicat en vous interrogeant comme il se doit. Ce questionnaire (âge, poids, taille, tabac, alimentation, activité physique…) est incontournable afin d’éliminer toutes les contre-indications et de rechercher des facteurs de risque pour choisir la pilule la mieux adaptée.

La présence de votre maman (surtout si vous êtes très jeune) est souvent une aide précieuse.

Demandez à votre gynécologue de vous expliquer clairement comment fonctionnent la pilule, les pilules et les alternatives. S’il n’est pas clair dans ses réponses, conseillez-lui de lire ce livre.

Le médecin recherchera des antécédents personnels de diabète, de diabète gestationnel, quand votre maman vous attendait, de maladies cardio-vasculaires, d’hypertension artérielle, de phlébites voire d’embolie pulmonaire, de cancers hormono-dépendants, d’infections gynécologiques.

Il s’informera des antécédents familiaux : maladies cardio-vasculaires, maladies veineuses thromboemboliques, cancers hormono-dépendants, obésité. En cas de maladies veineuses thromboemboliques (MVTE), il faudra connaître le rang familial des accidents (parents ou grands parents ?), si ceux-ci ont été documentés, s’il y avait des troubles de la coagulation connus.

Puis on se renseignera sur les antécédents gynécologiques : date des premières règles, régularité, douleur, abondance ?

Enfin on évoquera s’il y a lieu les grossesses éventuelles et leur déroulement.

On pourra également en profiter, surtout si vous êtes encore une adolescente ou une très jeune fille, pour connaître votre statut vaccinal, notamment concernant la vaccination anti-HPV. Méfiez-vous tout de même de ceux qui poussent à tout va à la vaccination… Autre bonne affaire ! En 2013, les autorités sanitaires conseillent la vaccination contre l’hépatite B dès le 2e mois de la vie et trois doses contre le papilloma virus (HPV) entre 11 et 14 ans, alors que deux suffisent d’après de récents travaux4. Le tout à la charge des pédiatres qui peuvent plus facilement affoler les familles que les gynécologues.

Demandez impérativement un examen clinique et sanguin

Il faudra pratiquer un examen gynécologique complet avant un frottis cervico-vaginal.

Votre gynécologue y associera : la mesure du poids, l’examen du réseau veineux et la prise de tension artérielle. La palpation des seins doit être systématique.

Le bilan sanguin peut ne pas être demandé avant la prescription de pilule, mais nous vous conseillons vivement d’insister pour l’obtenir. C’est votre santé qui est en jeu…

Ce bilan renseignera sur la glycémie à jeun, le cholestérol total et les triglycérides. Le fractionnement du cholestérol est nécessaire si l’on retrouve dans les antécédents familiaux un proche de moins de 50 ans ayant un accident thromboembolique veineux ; et on demandera un bilan de coagulation (de trombophilie). Ce bilan pourra être prescrit directement ou via un service d’hématologie hospitalier. Attention, certains examens ne sont pas remboursés (votre mère peut bien investir 90 € dans votre santé non ?) s’ils sont faits dans un laboratoire de ville.

Ce bilan de trombophilie devrait être proposé à toute jeune fille ou femme désirant une contraception estroprogestative, même en l’absence d’antécédents familiaux de MTEV. On demandera alors :

– NF-plaquettes,

– Bilan de coagulation : TP-TCA-Fibrinogène,

– Dosage de l’antithrombine III,

– Dosage de la protéine C,

– Dosage de la protéine S,

– Test de résistance à la protéine C activée,

– Recherche de la mutation 202010G/A du gène de la prothrombine.

Votre médecin vous le dira certainement mais faites en sorte de le retenir et d’en tirer les conséquences qui s’imposent : les fumeuses utilisant un contraceptif hormonal quel qu’il soit (qu’il s’agisse de la pilule ou du stérilet hormonal) ont une mortalité 7 fois plus élevée que les non-fumeuses. Le tabac est responsable de l’augmentation du risque artériel, cardio-vasculaire. Ce risque augmente avec l’âge.

Votre médecin vous dira encore qu’outre son action contraceptive, la pilule va avoir des effets sur les troubles du cycle (dysménorrhée, cycles irréguliers, règles hémorragiques) – ne l’oubliez pas ! Méfiez-vous en revanche comme de la peste des promesses des pilules de 3e et 4e générations si bénéfiques sur l’acné mais dont vous connaissez maintenant la dangerosité. Il existe des solutions contre l’acné tout aussi efficaces ! Changez vos habitudes alimentaires en remplaçant les produits laitiers par des fruits frais, de saison, de proximité et si possible Bio.

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande de toujours commencer par une pilule de 2e génération, les autres ne seront prescrites qu’en deuxième intention.

Il ne faut pas que votre gynécologue oublie de vous proposer une méthode de contraception autre si cela est nécessaire : pilules microdosées progestatives, implants ou stérilet (il existe une version short dans votre cas). Pour ce dernier, sachez qu’il peut être prescrit même chez les jeunes filles n’ayant jamais eu de grossesse.

Enfin, n’oubliez jamais que la pilule doit être prise le moins longtemps possible et que c’est à votre âge que les risques sont les plus importants (avant la première grossesse et l’allaitement) car les glandes du sein, notamment, sont encore immatures et fragiles.

7. Nous recopions là ce qu’un laboratoire international recommande et qui d’une manière générale n’est jamais dit aux consommatrices. Nous remarquons cependant que les prescripteurs, depuis peu de temps – se méfiant d’éventuelles poursuites judiciaires –, sont plus bavards sur ces sujets et moins enclins à prescrire les pilules de 3e ou 4e génération. En même temps, ils n’ont pas envie de revenir aux premières générations qui maintenant sont surtout destinées aux pays en voie de développement. Le cynisme n’a pas de frontière !

1. Voir le site Le réseau canadien pour la santé des femmes.

2. Évidemment les laboratoires – avec les médecins qui les suivent souvent comme des toutous – minimisent au maximum les risques : voir plutôt sur votre portable www.cancer-risks.com, car en 5 minutes vous connaîtrez précisément vos risques selon vos comportements de santé et recevrez des conseils de prévention.

3. Nous reproduisons ici en partie les conseils des gynécologues Lydia Marié-Scemama (publiés par Le quotidien du médecin) et Bérangère Arnal.

4. JAMA 2013, 309, (17) 1793-1802.