« La crise de la ménopause coupe en deux avec brutalité la vie
féminine ; c’est cette discontinuité qui donne à la femme
l’illusion d’une “nouvelle vie”. »
Quelles que soient les pilules utilisées, quels que soient les traitements hormonaux de la ménopause – on dit maintenant THM pour mieux cacher la misère du THS… –, les femmes reçoivent des xéno-hormones, c’est-à-dire des hormones soit synthétiques soit d’origine animale (en général d’origine équine, donc des juments).
Or leur corps en aucun cas n’est en déficit hormonal. Ni à l’âge de la fécondité entre 15 et 50 ans, ni (et encore moins) à la ménopause où les cycles périodiques s’arrêtent naturellement car la grossesse n’est ni souhaitable, ni possible.
La transformation de la ménopause en « maladie » – idée déjà en vogue dans les années quarante – s’est définitivement installée en 1963 lorsque trois firmes (Ayerst, Searle et Upjohn) créèrent une fondation spéciale dont la direction fut confiée à un gynécologue, Robert Wilson. Le Dr Sauveur Boukris raconte très bien cette histoire dans son excellent livre La fabrique des malades1. On dota bien sûr le dénommé Wilson d’un joli pactole de plus d’1,3 million de dollars afin qu’il fasse la promotion des estrogènes. C’est ainsi qu’il publia dans une revue américaine de gériatrie un article intitulé « Le destin de la femme ménopausée non traitée : un plaidoyer pour le maintien d’œstrogènes de la puberté jusqu’à la tombe » (sic !). Bien sûr, Wilson a savamment ignoré toutes les études qui dès les années quarante soulignaient le risque de cancer associé aux estrogènes et – pour comble – il commit en 1966 Feminine Forever, un livre qui connut un grand succès. Il y présente les estrogènes comme « la pilule de jeunesse ». Surtout, le retentissement mondial de ce livre fera exploser les ventes de médicaments à base d’estrogènes dès l’année suivante. Très vite, ces substances destinées à améliorer la vie des femmes ménopausées deviendront le cinquième médicament prescrit aux États-Unis pour atteindre leur apogée dans les années quatre-vingt.
Mais ce que tout le monde ignore dans cette histoire, c’est ce que le fils de Robert Wilson a révélé en 2002 et que Sauveur Boukris nous rapporte : « À l’époque, tout le monde ignore que les publications de Robert Wilson et les conférences qu’il donne auprès des associations de femmes sont financées par les laboratoires Wyeth-Ayerst »… Encore un bel exemple d’honnêteté scientifique !
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas ce « détail » qui empêchera les laboratoires de poursuivre leur œuvre de médicalisation de l’Humanité : après la ménopause, voici l’andropause pour les hommes et sans doute bien des pilules encore à venir… Saurons-nous retenir les leçons de l’histoire ? Rien n’est moins sûr.
Quand les doses d’hormones s’ajoutent en excès, les cellules hormono-dépendantes sont sensibles à deux phénomènes à caractère cancéreux :
– l’initiation au niveau du noyau des cellules, celles des seins, de l’utérus (corps et endocol) et des ovaires a eu lieu les premières années de consommation de la pilule. On ne sait pas combien d’années il faut pour initier le noyau cellulaire au cancer. Il y a évidemment des susceptibilités génétiques mais aussi d’autres causes environnementales qui appartiennent à ce qu’on appelle « l’épigénétique » : l’alimentation et ses pesticides, les excès de sucres, de graisses, de produits immunodépresseurs ; les pollutions qui nous rejoignent par voie respiratoire ou cutanée et d’autres encore inconnues ou seulement suspectées.
– les promotions qui ne sont que des irritations, inflammations chroniques qui se succèdent au fil du temps et actionnent les multiplications cellulaires à l’origine de la formation, condensation du tissu tumoral.
Il faut compter aussi avec les atteintes psychiques qui affectent l’équilibre hormonal, en particulier les à-coups dépressifs, ou la déprime chronique. Ces états psychologiques sont immunodépresseurs par la sécrétion excessive des hormones du stress, corticoïdes et prolactine.
C’est l’arrêt brutal aux États-Unis du THS – suite à plusieurs études concordantes apportant les preuves que le THS augmente les risques de cancer du sein – qui a permis d’observer une réduction significative de l’incidence des cancers du sein surtout après la ménopause. En 3 ans d’arrêt, on observait déjà moins de 13 % de femmes atteintes de cancer du sein.
Ainsi à la ménopause il suffit de moins de 5 ans pour que les hormones apportées par le THS soient responsables de cancers. En France, la baisse a été de 6 % parce que les laboratoires pharmaceutiques sont d’excellents communicants et qu’ils parviennent encore à convaincre des femmes que le THS à la française est moins dangereux.
Même les gynécologues se laissent berner puisqu’une grande partie d’entre eux recommencent depuis quelques années à prescrire des THM avec des molécules non recommandées, comme le remarque la gynécologue Bérengère Arnal, des molécules comme les estrogènes par voie orale ou n’importe quels progestatifs de synthèse2.
Peu de spécialistes en ont tiré la conclusion logique : le THS apporté à un organisme féminin qui n’en a pas physiologiquement besoin est plus rapidement dangereux que la pilule qui remplace les hormones naturelles en dépassant leur taux d’au moins 30 %.
On comprend que le cancer du sein lié au THS est initié et diagnostiqué assez vite dans les années qui suivent la consommation hormonale : 3 à 5 ans.
En revanche, il faut un temps plus long de consommation de pilule pour voir apparaître un cancer du sein aux premiers stades du diagnostic.
Ces constatations sont aussi valables pour le cancer du corps utérin très classique après la ménopause et aussi pour celui des ovaires.
Il est étonnant de voir le nombre de femmes qui sont « sous statines » à la ménopause. Pourtant elles n’ont pas le profil des hypercholestérolémiques, pas de surpoids majeur, des habitudes alimentaires correctes… En cherchant bien on trouve les statines, prescrites pour faire baisser le taux du cholestérol total, qui oscille entre 2,20 et 2,80 g/l.
Ces statines ne sont pas sans danger, maintenant tout le monde le sait.
Combien de vieilles dames dans les maisons de retraite sont sous statines, alors qu’elles n’en ont pas besoin, sans parler des antidépresseurs et autres somnifères…
La fin du THS a été une lourde perte pour les laboratoires. Il y a en France 15 millions de femmes en âge d’être ménopausées. Il fallait absolument trouver un médicament contre l’ostéoporose dont on a généralisé les symptômes destinés à faire peur aux femmes, même les plus actives, en se servant de l’ostéodensitométrie paramétrée pour voir des fractures invisibles… et pousser à la consommation.
– Les SERMS (modulateurs sélectifs de l’activation des récepteurs aux estrogènes) : les produits (Evista®, Optruma®…) auraient démontré leur efficacité sur les fractures vertébrales mais pas sur celles du col du fémur ;
– Les biphosphonates : Didronel®) Aclasta®, Actonel®, Fosamax®, Fosavance®, Bonviva®… ont de nombreux effets secondaires parmi lesquels : des maux d’estomac et de l’inflammation et des érosions de l’œsophage ; une ostéonécrose de la mâchoire, avec la mandibule deux fois plus souvent touchée que le maxillaire et la plupart des cas survenant à la suite de fortes doses d’administration intraveineuse utilisées pour certains patients atteints de cancer.
– Le ranélate de strontium (Protelos) et le tériparatide Forsteo® sont responsables d’affections du système nerveux (troubles de la conscience, pertes de mémoire, crises convulsives), d’affections gastro-intestinales (nausées et diarrhées), en passant par des « affections de la peau et du tissus souscutané ».
En 2007, l’Afssaps avait ajouté que le Protelos pouvait entraîner un syndrome d’hypersensibilité médicamenteux ou « syndrome Dress » : il s’agit d’une allergie grave caractérisée par une éruption cutanée et qui peut atteindre le foie, les reins ou les poumons. Dans deux cas, les patientes qui avaient développé ce syndrome après avoir pris du Protelos sont décédées.
Plus de cholécystectomies chez les femmes sous THS
Une étude de cohorte dite E3N de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale suivant 98 995 femmes entre 1992 et 2008, a confirmé en mars 2013 que les femmes recevant un traitement hormonal de la ménopause, surtout celles consommant des pilules aux estrogènes (donc le THS oral sans progestatif), avaient des risques élevés de développer des lithiases dans la vésicule biliaire pouvant nécessiter une ablation de cette vésicule.
Cette lithiase impose la cholécystectomie du fait de la complication infectieuse responsable de cholécystite. Le risque est de 10 % pour le THS combiné (estrogènes + progestatifs) et de 38 % quand il s’agit d’estrogènes seuls.
L’important est de savoir pour comprendre la physiopathologie quelle est la nature organique de la lithiase : calculs faits de cholestérol ou d’oxalate… Les premiers sont liés d’abord aux apports hormonaux, les seconds aux mauvaises habitudes alimentaires associées.
Il faut tout de même sauver le THS, alors les laboratoires affirment sans la moindre preuve que les risques seraient moindres avec le THS par voie cutanée. Cela leur permet de s’engouffrer dans cette perspective pour proposer à nouveau le THS à toutes les femmes autour de l’âge de la ménopause ; afin de réduire les troubles de cette ménopause qu’on leur fait considérer comme une grave maladie…
Pourquoi les troubles de la ménopause se produisent-ils ? Nos médecins ne s’intéressent pas à cette question. Ils observent des symptômes, ils cherchent à les masquer. On compense la baisse de production des hormones en scrutant les effets immédiats.
Le traitement hormonal de substitution est la solution idéale : c’est la porte ouverte au confort. Mais c’est aussi la porte ouverte à de terribles surprises plus tard… Des surprises pour une femme qui, un jour, s’apercevra qu’elle a des problèmes d’ostéoporose et une ménopause qui finalement a été seulement retardée et qu’elle vivra alors plus mal.
Les effets positifs de la THS envolés, on a toutes les chances de se sentir mal dans sa peau et de vieillir avec le sentiment de ne pas être épanouie, ne serait-ce que parce qu’on est sous traitement depuis des années. Cela n’est pas anodin : la prise de médicaments perturbe autant les systèmes messagers du corps que l’ego et l’amour de soi.
Avec le temps, la personne se fragilise sur les plans nerveux et immunitaire. Pour avoir baigné dans le pathos, la « médicalisation » de la ménopause (sous traitement, on est « malade »), elle va entrer dans une spirale de pathologies potentielles. Le cancer en est une. C’est une maladie multifactorielle par essence !
Le fait que les THS génèrent souvent des cancers du sein n’est pas un hasard. Le symbole est fort. La fonction du sein est d’alimenter son enfant. Tant que la femme peut concevoir, son programme hormonal lui apporte de quoi développer des tissus adaptés, de quoi avoir des glandes mammaires conséquentes. À la ménopause, le processus s’arrête naturellement. En continuant à prendre des hormones synthétiques – dans une démarche complètement opposée au sens de la vie –, la femme s’expose forcément à des conséquences dramatiques.
Les radiologues eux-mêmes visualisent sur la mammographie une matrice mammaire comparable à celle précédent la ménopause, tandis que les femmes perçoivent des tensions mammaires qui leur rappellent leur jeunesse.
Ce n’est qu’un exemple, mais il est suffisamment grave pour que notre médecine y réfléchisse. Au lieu d’essayer de prendre du recul pour comprendre pourquoi les traitements hormonaux de substitution sont absurdes physiologiquement parlant, les médecins, bien que plus prudents aujourd’hui, persistent à dire qu’il faut continuer à prendre le THS pendant une certaine période mais pas aussi longtemps qu’auparavant, eu égard aux risques de cancer…
Quand nous diront-ils enfin que le THS est stupide dans son principe et quand nous proposeront-ils une autre solution ? Pas dans l’immédiat, c’est sûr, car le THS est tellement confortable pour tout le monde…
Les tradipraticiens utilisent depuis longtemps les plantes face à la ménopause. Car on trouve dans la nature plusieurs catégories de phytohormones. De nombreux phyto-estrogènes d’abord : les isoflavones (dans le soja, le trèfle, le houblon, le kudzu…), les lignanes (dans les graines de lin…), les coumestanes (dans l’alfafa…) et la quercétine (dans de nombreux fruits et légumes comme la pomme). Ce sont ensuite des phyto-progestérone (dans le gattilier, l’alchémille, la verveine officinale ou la mélisse).
Cet usage n’a pas échappé à la médecine conventionnelle qui, quelque peu gênée face aux mauvais résultats de la THS, a inventé la TPHM : « traitement par phytothérapie hormonale de la ménopause ».
Voilà ce qu’il faut bien appeler un illogisme… Il n’existe pas de phytothérapie « hormonale » car les phytohormones ont été dès le départ mal nommées : ce ne sont pas des hormones !
Contrairement à ce que l’on dit, une phytohormone n’a biologiquement parlant rien d’une hormone : ce n’est qu’un leurre hormonal. Sans entrer dans des détails scientifiques complexes, la phytohormone n’a qu’un impact indirect sur le système hormonal et celui-ci se traduit par des effets infiniment moins puissants que ceux que peuvent avoir des hormones humaines ou de synthèse.
Malgré tout, l’usage inconsidéré et inapproprié d’une phytohormone présente forcément des risques. Remplacer son traitement symptomatique hormonal par un traitement à base de plantes, qu’il s’agisse de plantes à phyto-œstrogènes ou à pro-progestérone n’est pas une solution. D’abord parce que certaines d’entre elles sont dangereuses selon le profil que l’on présente. Ensuite parce que les plantes n’ont pas vocation à soulager des symptômes.
Même si l’on peut les utiliser pour un effet immédiat, ponctuellement, il faut garder à l’esprit qu’elles envoient toujours un message à l’organisme. Recourir aux plantes demande une réflexion préalable : quel message de santé et quel équilibre vont-elles apporter à mon organisme, quels bienfaits sur la durée ?
L’approche symptomatique des gynécologues se passe la plupart du temps de toute réflexion de ce genre et le praticien interroge rarement sa patiente pour connaître son mode de vie, son alimentation, la qualité de son transit, le fonctionnement de son système hépatique, etc. Or des réponses à ces questions dépend la nature du programme qui doit être mis en place. C’est ainsi que l’on peut s’attaquer aux causes et redonner par les plantes un équilibre hormonal à l’organisme. On ne peut envisager de recourir à la phytothérapie à visée hormonale que dans le cadre d’un programme de santé général, ce que la plupart des femmes appliquant la TPHM ne font pas ! Plus inquiétant, on voit aujourd’hui des gynécologues associer allègrement THS et TPHM dans un même traitement. Hasardeux, évidemment !
C’est ce que l’on peut appeler un scandale sanitaire (encore un) : il n’existe en France aucune politique d’éducation à la ménopause, aucune démarche de prévention ! Nous savons pourtant que le système hormonal féminin est influençable et que les troubles qui y sont liés peuvent être améliorés par l’alimentation. En naturopathie, on connaît bien le cas, par exemple, de ces femmes qui souffrent de migraines ou de troubles à l’apparition des règles et l’on sait que ceux-ci sont d’autant plus marqués si la dame a fait un repas abondant ou riche en graisses ou en laitages la veille… Et il suffit de corriger ceci pour améliorer cela !
La première démarche que devrait suivre une femme qui s’approche de la ménopause serait de diminuer ses quantités alimentaires. La seconde serait de penser non plus à la quantité mais à la qualité d’assimilation des aliments. On en revient toujours à la nécessité d’entretenir sa flore intestinale. Nécessité d’autant plus impérieuse ici que le métabolisme qui était jusqu’alors celui de la mère nourricière, donc optimal, se réduit considérablement à l’approche de la ménopause, entraînant avec lui le système d’assimilation, qui perd en performance. Pour maintenir sa santé, pour puiser les minéraux, les vitamines, etc., l’organisme va donc devoir déployer plus d’énergie. Sans aide, il y parvient difficilement et exprime facilement des carences et des troubles. En revanche, on peut facilement l’aider.
En diminuant le bol alimentaire, on réduit la surcharge toxinique qui handicape souvent les capacités d’assimilation. Attention aux produits cuits, aux viandes, aux aliments acidifiants, aux dîners trop lourds… C’est le moment d’appliquer la méthode du Dr Kousmine si on ne l’a déjà fait et de se souvenir de l’une de ses règles de base : « À partir de 50 ans, le dernier repas doit être sérieusement allégé ».
Place aux légumes verts, aux légumes-feuilles, aux produits dépuratifs aux changements de saison, aux aliments facilement assimilables, à de petits jeûnes réguliers (36 h) ou si l’on préfère à de simples diètes ! Cela demande de la vigilance mais ce n’est pas compliqué. Ainsi, la femme se donne toutes les chances d’entrer dans les meilleures conditions dans cette nouvelle phase de sa vie ou, si elle y est déjà, de corriger d’elle-même les troubles qui y sont associés. Alléger son alimentation ainsi, c’est aussi améliorer ses conditions de sommeil et on sait que celles-ci sont étroitement liées à l’entretien de l’hormone de croissance, dont un taux correct est l’une des meilleures préventions de la prise de poids.
Et enfin ne l’oublions pas : plus tôt dans sa vie on aura supprimé les produits laitiers, mieux on se portera plus tard, surtout sur ses jambes. C’est en effet l’une des meilleures façons que l’on connaisse de réduire les risques d’ostéoporose et de fractures du col du fémur !
À lire ces lignes, vous pourriez penser que nous sommes opposés à l’usage des plantes médicinales pour entretenir sa santé. Loin de nous cette conclusion hâtive !
Mais faire appel aux plantes face au changement hormonal qu’une femme vit en fin de période de fécondité ne signifie pas qu’il faut attendre passivement cette période les bras croisés. Ce n’est pas s’en remettre aveuglément une fois l’âge atteint à une « pilulothérapie » proposée par beaucoup. Les plantes utiles dans ce cadre ne le seront pas en raison de leur richesse en phytohormones, mais d’abord pour leur action globale dans un but qui est de corriger la cause qui amplifie les troubles ressentis. Et la forme d’emploi ira de pair avec l’effet recherché.
Nous sommes donc dans le principe peu enclins à recommander des compléments alimentaires qui ne font qu’apporter des molécules purifiées, titrées, et bien souvent retirées de leur contexte naturel dans lequel elles doivent se trouver. Vous l’avez compris, nous préconisons ici plus que jamais la forme traditionnelle qu’est l’infusion, forme que vous remarquerez au passage être proche de la forme alimentaire.
D’ailleurs, le premier trouble, ce sont les bouffées de chaleur. Nous allons voir que souvent les plantes qui agissent face aux bouffées de chaleur ont des vertus multiples. Nous vous recommandons le mélange suivant pour ce faire : sauge (feuille), houblon (cône), achillée (plante), armoise (feuille), que vous pourrez compléter avec des plantes atténuant l’amertume un peu prononcée comme la verveine odorante ou la citronnelle. Ou encore un citron pressé. Dans la liste de ces plantes, remarquons les cônes de houblon riches en phyto-estrogènes, de même que la sauge alors qu’on ne comprend toujours pas exactement son mode d’action face aux bouffées de chaleur.
Ces deux plantes agissent au niveau nerveux, l’une est fortifiante, l’autre sédative. La sauge est aussi une plante tonique du foie et agit positivement sur la circulation sanguine. Elle est douée de propriétés dépuratives. Vous pouvez faire préparer chez votre herboriste ce mélange à parties égales. Une à deux cuillères à dessert de ce mélange pour un grand bol, une à deux fois par jour sera déjà un bon rythme. Si vous êtes sujette à des troubles circulatoires, n’hésitez pas à rajouter sur cette recette la vigne rouge.
N’oublions pas qu’en parallèle à cette recette le mode de vie quotidien a une grande importance : repérez les sources de stress, veillez à un temps de sommeil suffisant, buvez autant que vous mangerez frugalement, et favorisez le port de vêtements en fibres naturelles. Bien sûr, une dépense physique comme la marche à pied ou le jogging est souhaitable.
Enfin, que penser du yam ? Le wild yam (Dioscorea villosa) a beaucoup fait parler de lui et de nombreux thérapeutes ou chercheurs ont essayé de comprendre, jusqu’ici sans vrai résultat, son mode d’action. Nous sommes de ceux qui pensent, pour l’avoir constaté, que le yam apporte de vrais bénéfices sous forme naturelle de complément alimentaire, autrement dit de totum (plante entière sous forme de poudre, sans additif). Quant aux extraits, qui nous dit que demain ils ne seront pas jugés dangereux ? Ce dont on est sûr, c’est que le yam, utilisé traditionnellement sous forme alimentaire (l’igname) dans les régions où il est présent s’accompagne d’une absence de symptômes du type bouffées de chaleur de la ménopause…
Pour les bouffées de chaleur, nous ne saurions trop vous recommander un autre remède pratique de Bérengère Arnal, gynécologue-obstétricienne déjà citée et docteur en phytothérapie (longtemps responsable du diplôme universitaire de phytothérapie à la faculté de médecine de Paris XIII). Sa première recommandation : l’huile d’onagre. C’est pratique, pas cher et facile à utiliser : on peut la consommer sous forme de capsules vendues en pharmacie ou magasin de produits naturels, l’idéal étant de prendre 3 à 4 capsules de 500 mg par jour.
Il est aussi bon de savoir que la prise d’onagre peut aussi soulager d’autres symptômes de la ménopause comme la sensation de gonflement (au niveau du ventre par exemple) et la rétention d’eau.
Le soja est aussi une phytohormone qui peut être indiquée pour ses effets bénéfiques autant sur les bouffées de chaleur que la sécheresse vaginale voire l’ostéoporose. Il n’y a pas de danger à consommer raisonnablement du soja à la ménopause, sauf si la femme a des risques certains de cancer du sein ou a été traitée pour une atteinte cancéreuse, mammaire, ovarienne ou utérine. C’est l’excès quantitatif de phyto-estrogènes qui peut stimuler des cellules « dormantes » et faire apparaître une récidive.
Enfin, l’homéopathie, comme dans le cas de la contraception hormonale, peut être d’un bon secours. Pour en savoir plus, nous vous invitons à visiter le site Internet de Bérengère Arnal4.
1. La fabrique des malades, ces maladies qu’on nous invente, Dr Sauveur Boukris – Le cherche-midi, 2013.
2. Rappelons que l’Afssaps (appelée aujourd’hui l’ANSM) a uniquement validé la prescription du 17-bêta estradiol (estrogène) par voie percutanée et de la progestérone micronisée, à dose minimale et le moins longtemps possible.
3. Nous reproduisons ici un article très instructif du naturopathe-herboriste Jean-françois Astier du magazine Plantes & Santé (écrit en collaboration avec Dominique Vialard, dans la même revue, n° 19, mai 2009).
4. Lire aussi pour tous les petits conseils pratiques qui y sont prodigués. La nouvelle ménopause, du Dr Michèle Serrand (Éd. Alpen) ainsi que (pour toutes les femmes qui adhèrent à cette vision naturelle de la ménopause) Mamamélis, manuel de gynécologie naturopathique à l’usage des femmes de Rina Nissim (Éd. Mamamélis). Un ouvrage déjà ancien mais qui reste une véritable bible pour toutes les adeptes de l’écologie féminine.