« Nous répugnons à savoir parce que cela signifie changer. »
Les stérilisations générales n’ont pas le vent en poupe en France, contrairement à bien des pays comme les ÉtatsUnis, la Grande-Bretagne ou même le Brésil. Les laboratoires n’ayant pas d’intérêt dans l’affaire, elles ne sont guère popularisées auprès des médecins et des femmes comme des hommes. Nous retombons là dans un autre tabou bien français. Mais l’histoire de la contraception s’écrit pas à pas, au rythme de l’évolution des mentalités et celles-ci sont en train de changer en France aussi. On ne fera donc pas l’impasse sur ces méthodes chirurgicales qui ont aussi leur intérêt.
À proprement parler, il ne s’agit pas de contraception, puisque celle-ci est normalement réversible.
La technique est toujours chirurgicale, par section entre deux ligatures ou clips au milieu de chaque trompe. On parle aussi de stérilisation tubaire.
L’acte chirurgical est effectué le plus souvent sous cœlioscopie avec anesthésie générale. Cette ligature est autorisée en France mais soumise à des lois. Comme la méthode Essure, elle demande un délai de réflexion de quatre mois avec signature d’un consentement.
Il s’agit de sectionner les canaux déférents qui proviennent des testicules et transportent les spermatozoïdes vers les canaux éjaculateurs qui se terminent à la racine du pénis. L’acte peut se faire sous anesthésie locale, par une petite incision au niveau des bourses. Il est nommé « vasectomie ». On doit sectionner chaque canal déférent entre deux clips ou ligatures. Désormais le sperme qui sera émis ne contient plus de spermatozoïdes et ne peut être fécondant. L’homme est définitivement stérile.
Ainsi après vasectomie, le sperme lors de l’éjaculation ne contient plus de spermatozoïdes et ne peut être fécondant. La vasectomie ne change en rien le désir sexuel ni la puissance sexuelle. La vasectomie est soumise à des lois en France et bien qu’elle reste « confidentielle » voire tabou, elle est cependant autorisée depuis 2001.
Près d’un quart des Américains et des Anglais y ont recours mais en France, vasectomie continue à rimer avec castration. Il s’agit pourtant d’un vrai geste d’amour que bien des hommes déjà pères pourraient offrir à leur femme.
Pour la petite histoire, le laboratoire néerlandais Organon et l’Américain Schering se sont brièvement intéressés à la vasectomie dans les années quatre-vingt-dix. Et ont vite abandonné leurs travaux. Le risque de perdre leur place sur le fructueux marché de la contraception féminine était trop grand, surtout avec l’arrivée des pilules de 3e génération…