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— Bon, bon, j’y vais. Au départ, ce serait une idée de Himmler. L’autre taré avait exprimé l’envie de réunir l’élite de l’élite de la Schutzstaffel, comme si les SS ne lui suffisaient pas. Il avait déjà le nom de son regroupement d’aliénés, les SSS ! Le premier S symbolisant « supra ». On en serait peut-être resté là, parce qu’au départ Hitler n’en voyait pas l’utilité, mais l’autre malade de Joseph Goebbels a repris le concept en le mettant à sa sauce. Et là, bingo, le Adolph, il aurait craqué. L’idée du propagandiste du Reich était de semer une véritable panique parmi les troupes ennemies et les civils par le biais de la rumeur, mais une rumeur manipulée et manipulable car fondée, et surtout, non vérifiable. Il fallait qu’avant l’arrivée des troupes allemandes sur le terrain, des histoires terrifiantes envahissent la région. Pour alimenter ces horreurs, ils auraient donc décidé de former des unités spécialisées en Gesamtterror : terreur absolue. Six bataillons de six hommes, avec six malades à leur tête. Le 666 du diable. Toujours cette fascination pour la mythologie à deux balles et les légendes prussiennes à la con. Tenez-vous bien, ces bataillons auraient eu le droit et le devoir de se comporter de la façon la plus ignoble. Viol, éventration, décapitation, supplice et torture, tout devait être pratiqué sans retenue et avec la plus grande perversité. Un seul mot d’ordre : frapper les esprits. Ils avaient également pour consigne de laisser s’échapper un ou deux témoins à chaque exaction. En contrepartie, ils devaient abandonner le moins de preuves possible sur le terrain et ils n’avaient pas le droit de se laisser prendre vivants, en aucune circonstance. C’est curieusement ce dernier point qui a concouru à décrédibiliser cette histoire. Un peu facile, le coup du suicide et des preuves effacées pour justifier l’absence d’éléments tangibles, même si, aujourd’hui, sachant ce que l’on sait, ça explique en fait que l’on n’ait rien su. Je me fais bien comprendre ?