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Les enfants

LES TRÈS JEUNES ENFANTS peuvent-ils bénéficier de la méthode Pescher ? Assurément, et quel que soit leur âge ! Mais selon certaines modalités et certaines adaptations bien particulières :

Pour les enfants de 6 ou 7 ans, aucun problème ! Pour peu qu’on ait l’intelligence de ne pas leur présenter cela comme une contrainte, un pensum, une punition, ni même comme un traitement, mais comme le jeu que c’est vraiment. Ils considèrent cela comme un sport, un amusement, et l’émulation, l’idée de défi, aidant, il serait plutôt difficile de les en arracher. Les enfants aiment à se mesurer en des jeux physiques et sportifs, réaliser des « exploits ».

La difficulté commence un peu avant : à partir de 21 mois et jusqu’à 6 ans. Alors, on peut mettre à profit la tendance qu’ont les enfants de ces âges-là à imiter ce qu’ils voient faire par leurs parents ou leur entourage. Souffler une bougie, faire des bulles de savon, faire de la buée sur les carreaux ou pour se réchauffer les mains, souffler sur un moulinet pour le faire tourner, éteindre des bougies placées de plus en plus loin, gonfler un ballon. Les possibilités ne manquent pas ! Et on peut aussi s’amuser au jeu de la cuvette : les enfants adorent faire des bulles. Souvent même, on peut les amener, toujours par imitation, à vider le flacon du spiroscope.

Autre aspect des choses : les enfants mauvais respirateurs ont souvent des parents qui, eux aussi, respirent mal. Qu’ils pratiquent donc eux aussi la respiration spiroscopique, car le meilleur précepte, la meilleure des leçons, c’est encore l’exemple.

Je sais ce que cette idée peut avoir d’étrange pour certains. Mais il existe un certain style de vie, certaines habitudes générales, qui se transmettent par imitation – et la respiration en fait partie – sans que pour autant, l’enfant ait sciemment observé le mode respiratoire de ses parents pour essayer ensuite, volontairement, de le reproduire.

Ainsi, l’éducation, loin de corriger l’hérédité, l’aggrave le plus souvent. C’est ce que j’appellerai l’hérédité comportementale; cause, souvent plus que les gènes, de l’obésité juvénile et infantile.

Et au-dessous de 21 mois ? Eh bien, le nourrisson peut encore être éduqué quant à l’acte expiratoire, en évitant les contentions (mais cela, notre époque l’a compris en laissant le bébé libre de ses mouvements).

Pour l’éducation expiratoire proprement dite, je ne sais pas ce que vont en penser les âmes sensibles, mais voici ce que préconise le Dr Pescher. Il considère les cris de l’enfant comme un excellent exercice expiratoire et il conseille aux parents de l’habituer à une tétée à heures régulières. Ainsi, le premier jour, il conseille à la mère d’accourir aux premiers cris de l’enfant. Les dix jours suivants, de ne venir qu’au bout d’une minute, laissant crier le nourrisson pendant ce temps. Et ainsi de suite, de monter peu à peu jusqu’à dix minutes (sans aller au delà). Le résultat, c’est qu’au bout de quelques minutes, l’enfant aura acquis de bonnes joues rondes et un thorax arrondi. Dans les campagnes, les vieux l’avaient bien compris, qui disaient : « Laissez-le crier, il se fait les poumons, ce petit ! »

Par ailleurs, le Dr Pescher dit que parfois, les cris du bébé sont un appel, mais que d’autres fois, il crie pour le plaisir de crier ; que, par son intuition, la mère est mieux placée que quiconque pour discerner ces choses et agir en conséquence. On se demande même si la thérapie du cri primal de Janov ne doit pas en grande partie son efficacité à une cause analogue, car enfin, c’est bien une expiration forte, prolongée et intense, mais dans sa version adulte.

Quelques jeux pour les enfants… et autres

Apprendre à siffler. Pas très distingué, mais superefficace contre bajoues, fanons et double menton.

Faire des bulles de savon.

Gonfler des ballons en baudruche, puis se faire la passe comme au basket, mais seulement en soufflant dessus.

Jouer de l’harmonica. Excellente éducation respiratoire !

Sur une table, chacun d’un côté, une balle de tennis ou de ping-pong au milieu. En soufflant seulement, essayer de la faire rentrer dans le but de « l’adversaire ».

Souffler une chandelle en s’en éloignant le plus possible. Variante : en souffler le plus grand nombre en une seule fois !

Etc.

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