Ronce

Rubus fruticosus L.

Noms communs : aronce, cati mûron, mûrier des haies, muron, ronce des bois

Famille : Rosacées

Origine : Originaire d’Eurasie, la ronce s’est développée partout dans le monde.

Un peu d’histoire

Le terme « ronce » vient du latin classique rumex, rumicis, qui signifie « dard », en lien avec les épines de la plante.

Deux jolies légendes parlent, l’une, de l’origine de ces épines et, l’autre, des raisons qui rendent ces fruits très aqueux à partir du 11 octobre. La première, qui vient d’Italie, conte que jadis les ronces tenaient auberge, mais durent fermer ayant accordé trop de crédits à leurs voyageurs. Ainsi, au bord des chemins, elles accrochent tout passant pour qu’il paie comptant. La seconde légende prétend que, le 11 octobre, le diable chassé du paradis et volant à travers les airs s’écrasa sur une ronce. Rancunier, il revient chaque année, ce jour-là, pour cracher sur les mûres afin qu’elles soient immangeables.

Plus sérieusement, les qualités thérapeutiques de la ronce sont connues depuis l’Antiquité : Pline l’Ancien, au Ier siècle après J.-C., la vantait pour ses vertus anti-inflammatoires de l’intestin et de la bouche et, plus près de nous, sainte Hildegarde, au XIIe siècle, la préconisait pour les « hémorragies du fondement ».

Aspect botanique

La ronce est un sous-arbrisseau haut de 20 cm à 2 m. Elle a des tiges retombantes rougeâtres et des feuilles alternes, pétiolées, de trois à sept grandes folioles ovales, dentées, blanchâtres en dessous et d’un beau vert au-dessus. Les tiges et les feuilles sont munies d’aiguillons. Les fleurs blanches ou rose pâle à l’extrémité des rameaux sont en grappes allongées et laissent la place aux fruits globuleux, composés de petites drupes, vertes, puis rouges et enfin bleuâtres ou noires à maturité : les mûres que l’on cueille à la fin de l’été.

Utilisations

De la ronce, on utilise les jeunes feuilles et les fruits. La racine est utilisée dans certains pays comme la Chine.

La ronce est précieuse pour nos muqueuses en raison de ses vertus d’astringence et de sa richesse en tanins. À ce titre, elle soulage les inflammations de la bouche, de la gorge et des muqueuses des voies digestives.

En tisane, que l’on emploie également en bain de bouche et gargarisme, on l’utilise pour soigner les gastrites, les diarrhées, les gastro-entérites et la dysenterie.

La ronce est aussi un tonique veineux et capillaire efficace contre l’insuffisance veineuse, pour le traitement des hémorroïdes, des troubles des règles et de la ménopause.

Préparations

Les jeunes feuilles séchées de la ronce se consomment en tisane et les fruits en confiture et sirop.

Pour la tisane, faites une décoction de 3 minutes, suivie d’une infusion de même durée, feu éteint et récipient couvert, à raison de 3 pincées de feuilles séchées pour 1 litre d’eau. Filtrez avec précaution en raison des épines. Cette préparation peut être utilisée en bain de bouche et gargarisme.

En confiture et en sirop, le fruit de la ronce présente les mêmes vertus que la feuille. On peut donc en consommer comme traitement des mêmes maux, à raison de 1 cuillerée à soupe 4 ou 5 fois par jour.

Une recette simple

La confiture de mûres sauvages : comptez une mesure de sucre bio pour une mesure de fruits. Laissez macérer les fruits dans le sucre pendant une nuit. Le lendemain, ajoutez au début de la cuisson 5 g de feuilles séchées de romarin dans un linge fin (fermé à l’aide d’une cordelette). Portez à ébullition, puis retirez le linge et son contenu. Mixez sucre et fruits, puis portez à nouveau à ébullition pendant 20 minutes.

Toxicité et précaution d’emploi

Aucune toxicité connue à ce jour.