Qu'en est-il de l'attention ?
Je vais vous dire quelque chose : Je suis assis ici, et quelque chose bouge là-bas. La lampe vacille. Je vois la beauté d'un lever ou d'un coucher de soleil. Cette chose m'enlève à cette autre. Et le mouvement est guidé par ce qui arrive alentour.
La concentration n'est pas possible, elle demande mon attention totale. L'attention totale n'existe pas.
À partir du moment où, d'ici, il a bougé là-bas - parce qu'il y a un mouvement là-bas -, ce moment m'a sorti de ce qui arrivait juste ici, et m'amène là-bas parce que vous bougez la tête.
Donc, il n'y a rien comme de la concentration, et ce n'est pas nécessaire.
Si une chose demande de l'attention, quelle que soit la cause, c'est déjà là.
La distraction est la façon naturelle de fonctionner pour le corps. Elle fait partie de « cela », et on nous force à croire que la concentration est nécessaire. Si elle est nécessaire, vous n'y êtes pas.
Le corps est constamment distrait, constamment « attracté ».
Bonheur, malheur, ne sont-ils que des concepts ?
Il n'y rien pour moi qui puisse être le bonheur, par conséquent je ne peux jamais être malheureux. Jamais !
Je ne sais pas ce qu'est le bonheur, comment puis-je être malheureux ?
Le bonheur est toujours relié à ce que vous voulez obtenir. Si vous obtenez ce que vous voulez vous êtes heureux, si vous ne l'obtenez pas vous êtes malheureux. C'est toujours relié à autre chose.
Il y a interférence...
L'activité sensorielle est extraordinairement active, tout le temps. Car rien n'interfère avec l'activité des sens. Aucune traduction. Pas de censure, pas de choix ici. Que vous regardiez le coucher du soleil ou quelque chose que vous condamnez.
Ainsi, une femme nue et le coucher de soleil sont exactement les mêmes ; cela ne signifie pas que vous regardez ceci ou cela, les deux sont en dehors, vous ne regardez ni ceci ni cela. J'utilise des exemples crus.
Généralement, nous condamnons certaines choses et nous apprécions ou profitons d'autres choses. Tout dépendra de ce qui arrive là en dehors, c'est tout. Il n'y a personne qui manipule ces activités.
Lorsque je dis « ma main », suis-je en train de traduire ?
D'abord personne ne dit : « C'est une main. » Il n'y a pas de totalité. Je n'identifie pas cette main avec quelque chose à l'intérieur. La main et l'objet sont absents. Ceci n'est pas une main, à moins que vous ne me le disiez.
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Vous dites d'abord que c'est « une main ». Puis vous dites que c'est « ma main ». Puis, « ma main » touche ce bout de bois. Vous ne le traduisez même pas en tant que sensation. Vous ne savez pas ce qui arrive là-bas. À moins d'y être. Et vous êtes le savoir qui est mis là-bas.
Qu'en est-il de ce savoir ?
Le savoir dont nous parlons est un son. Bois. Caméra. Femme. Homme. Main. Noir. Blanc. Rouge.
Ce sont des sons.
La mémoire est un son. Du son mis en boîte au travers du son et manifesté par le son.
Que vous le disiez à haute voix ou que vous le disiez à vous-même : « C'est noir. » ; « noir » est un son. C'est du bruit. À moins de vous demander « qu'est-ce qui est rouge, noir, blanc, femme, beau, homme, etc. ? » Merveilleux. Tout est lu en tant que son.
Si l'objet est très dur, automatiquement, la main, pour se protéger, s'éloignera de la chose. Vous n'êtes même pas pris en compte.
Je donne souvent l'exemple d'une patate brûlante. Vous ne dites rien, instantanément vous la laissez tomber. Vous ne savez même pas que vous allez la laisser tomber.
Est-ce qu'il y a un corps, ou non ?
Vous pouvez dire logiquement : « Tiens, voilà un corps. » La connaissance que vous avez du corps est la seule chose qui soit. Si vous ne l'avez pas, le corps n'y est pas, que ce soit le vôtre ou celui de quelqu'un d'autre.
Ce n'est pas une chose simple. Quand ça opère de cette façon, c'est très dangereux ! Pour vous. Vous êtes là, vous discutez, vous regardez votre femme et vous ne savez pas que vous regardez votre femme. C'est la fin de l'histoire. Il suffit d'une fraction de seconde.
Non pas comme la maladie d'Alzheimer, où la personne ne sait pas ce qui se passe.
Si vous ne savez pas ce que vous regardez, c'est la fin pour vous.
Le « vous », tel que vous l'expérimentez, n'est plus une mémoire. Je ne regarde pas ça comme un arbre, je ne me dis jamais « c'est vert ». Je ne me dis jamais « c'est rouge », sauf s'il y a besoin. Je n'ai pas besoin de dire « c'est une main », encore moins « ma main ». Quel est le besoin pour moi ?
La question : « Est-ce ma main, ou la sienne ? » Le savoir acquis me dit, et m'oblige à croire, que c'est ma main, non la sienne.
Vous pouvez en parler logiquement, sempiternellement, vous n'arriverez à rien.
Il n'existe aucun moyen d'expérimenter sans avoir la connaissance de l'expérience. Si vous ne le savez pas, vous ne pouvez pas expérimenter.
L'expérience n'est pas quelque chose de mystérieux et mystifiant. Que ceci soit « dur » peut exister de tout temps, mais jamais on ne me dira que c'est « dur ».
Y a-t-il quelque chose au-delà de l'expérience ?
Il n'y a rien au-delà. Tout ce que nous pouvons expérimenter est ce que nous expérimentons ! Et ce que nous expérimentons est ce que nous avons appris. Le savoir que nous avons des choses.
Dire qu'il y a quelque chose au-delà n'a aucun sens. Même ce que nous prenons pour réel ne peut pas être expérimenté ! Pourquoi projeter autre chose ? Il n'y a pas d'au-delà, du tout. Même l'au-delà vient par une connaissance transmise par d'autres. Ils trompent tout le monde.
Pouvoir expérimenter quelque chose au-delà, quand il n'y a aucun moyen de pouvoir expérimenter la réalité de quoi que ce soit ! Et pourquoi parler de réalité ultime ? Puisque l'assertion « c'est dur » ne peut pas être expérimentée par moi, sauf si je le sais.
L'espace peut-il être expérimenté ?
L'espace ne peut être expérimenté, sauf par le savoir qui me sépare de ce que je regarde. Je ne parle pas d'unité, de mouvement « unique », de quelque chose d'extraordinaire, rien ! Mais de ce qui me sépare de ce que je regarde. Cela sépare le sens du toucher de la dureté.
Le savoir est là constamment ; vous pouvez parler de « se libérer du connu » et tout ça.. : c'est seulement intéressant pour s'asseoir et babiller, mais vous ne pouvez pas décrire avec quoi vous restez quand le connu vous quitte. Jamais vous ne pourrez le décrire comme l'immensité de la béatitude... C'est zéro. Bon pour le business.
Quand il y a séparation, il doit y avoir deux. Et pour la compassion, deux. Pourquoi diable devrais-je avoir de la compassion pour vous ! Il doit y avoir deux, sinon vous ne pouvez pas dire : « Aimez votre prochain comme vous même. »
Donc, il n'existe rien qui ressemble à l'altruisme ?
Désolé, non ! Mots vides, phrases vides !
Les bons sentiments, comme à la télévision...
On veut se connecter à la souffrance de la personne que l'on voit sur l'écran. Ça nous donne une détente de voir qu'il y a une autre personne qui passe par la même souffrance.
Pour notre confort nous regardons la télé et nous nous connectons à tout cela pour nous permettre de supporter la souffrance, nous mettant en relation avec quelqu'un qui est là en train de jouer un rôle.
Bien sûr, il y a des gens qui souffrent. Cela devient un point de référence. Comme je n'ai aucun point de référence là-bas, je n'ai aucun moyen d'expérimenter la souffrance de l'autre. Donc l'entièreté de mon être répond.
Il n'y a pas d'action, là. Quelle que soit l'action qui vous intéresse, elle est absente à cet endroit. Parce qu'il n'y a aucune séparation.
Pourquoi qui que ce soit pourrait montrer de la compassion, pour quelle raison ? Ce qui signifie qu'il y a déjà division. La personne assise là-haut et le pauvre gars ici-bas n'ont plus rien en commun ! Qu'est-ce que cette compassion ? C'est bidon !
Pourquoi y a-t-il tant d'enseignements, pour devenir meilleur, vivre d'une façon plus positive, se sentir mieux, pour aider les autres...?
Pour faire du business ... Il existe une demande pour ce genre de choses, et ils en profitent ! L'offre et la demande, c'est du business.
Pourquoi nous racontons-nous des histoires ? J'ai toujours été sûr que Bouddha était un entubeur de première ! Il s'est fait avoir lui-même, ensuite il a entubé l'humanité entière !
Pourquoi est-ce que je m'entube moi-même ? Voilà ma question.
Je me fous de l'humanité, qui suis-je pour m'occuper de l'humanité ? Personne ne m'en a donné mission.
Pourquoi tant de personnes ont-elles besoin de ces choses ?
Le confort !
Et pour quelles raisons ?
Le troc... Parce que j'aime me faire avoir.
Nous avons besoin de croire.
C'est la croyance ! C'est votre besoin de croire. On remplace toujours une croyance par une autre.
Ce que je dis, c'est qu'il n'y a personne pour croire ici. Vous voulez croire, vous avez besoin de croire ! C'est la même chose. Vous ne pouvez pas vivre sans croyance.
Quelle que soit la croyance.
Si vous ne croyez pas en l'Église, vous croyez aux politiciens, au Premier ministre, etc. Nous y croyons totalement, pourquoi ? Parce que la fin des croyances, c'est votre fin à vous ! Donc vous êtes obligé de remplacer une croyance par une autre.
Vous êtes croyance !
Ce que vous appelez « moi » est né de la croyance, et ne peut pas vivre sans croyance.
C'est la raison pour laquelle un nombre croissant de personnes s'intéressent aux chakras, à toutes sortes de choses ; ils acquièrent une nouvelle technique et se sentent si bien, etc. Magnifique ! On change les noms et on recommence !
Pourquoi changer son propre nom, parce qu'on a construit une autre identité autour de ce nouveau nom ?
Tout cela, comme vous l'avez dit, n'est que contamination.
En effet, désolé !
Qu 'est-ce qui doit être compris ?
L'instrument que j'ai développé, l'intellect, ne m'a pas aidé à comprendre quoi que ce soit. Ensuite on m'a fait croire qu'il existait quelque chose comme l'intuition, une autre façon de comprendre l'en-deçà, l'inaccessible.
Donc j'arrive à cette certitude que seul l'instrument que j'ai est nécessaire pour fonctionner dans ce monde, sainement et avec intelligence. Mais cela ne peut pas m'aider à comprendre quoi que ce soit.
Et j'ai été trompé, induit en erreur par ces gens qui m'ont fait croire à l'intuition, à la manière intuitive de comprendre. J'ai rejeté tout ça.
Ce dont je parle est le seul instrument, et je n'en ai besoin d'aucun autre, parce qu'aucun ne m'a aidé non plus.
Y a-t-il à comprendre quoi que ce soit ? II n'y a rien à comprendre ! Mais je ne m'étais pas dit qu'il n'y avait rien à comprendre, j'étais arrivé au point où, fortement, je voyais que ceci n' était pas un instrument et qu'il ne pouvait m'aider en rien.
Dois-je accepter votre réponse ?
Dès que vous repoussez les réponses vous repoussez les enseignants. La sentimentalité s'immisce, c'est la raison pour laquelle nous continuons de poser des questions. En vérité, nous ne voulons pas de réponses.
La réponse que vous désirez doit venir de ce que vous connaissez. Sinon, vous la rejetez. Et si vous acceptez mes réponses, parce que vous pensez que j 'en donne - en fait je n'en donne pas -, pourquoi poser ces questions ? C'est tout ce que je demande. Vous acceptez parce que cela vient des réponses que vous avez déjà.
Il n'y a pas d'autre moyen : ou vous acceptez ce que je dis ou vous le rejetez. Si vous l'acceptez, c'est parce que cela conforte la réponse que vous possédez.
Les seules questions que nous ayons sont les questions pour pouvoir fonctionner dans ce monde, sainement et avec intelligence.
Une fois que vous mettez votre confiance en un enseignant, et croyez que cet enseignant a les réponses justes, c'est pour vous le début de vos problèmes.