— Nous en reparlerons lorsque j'aurai fini. Je dois vraiment m'y mettre.
— Oui. Oui, bien sûr...
Ava se força à rentrer, mais elle se rendit aussitôt à l'étage, à la recherche
de la fenêtre qui lui offrirait le meilleur point de vue sur Vince Morelli.
Son atelier convenait parfaitement pour la pelouse de derrière, mais il lui
faudrait
passer
dans
l'ancienne
chambre
d'Irene
lorsque
Vince
contournerait la maison. Et l'idée n'était pas faite pour lui plaire.
Vince eut cependant la bonne idée de commencer son travail juste sous les
fenêtres de sa chambre. Qu'il était beau... Ava sentait qu'elle aurait pu
passer des heures à l'observer. Bien vite, elle en oublia sa résolution de
passer chercher le smoking de son frère...
La sonnerie du téléphone l'effraya d'abord, avant de l'irriter. Le destin
semblait décidé à gâcher le plaisir pourtant innocent de regarder un
homme digne de ses rêves. Avec un soupir de frustration, elle sortit et
décrocha le combiné posé sur une petite console de marbre, dans le hall du
premier étage.
— Oui?
— Ava ? C'est toi ?
— Bien sûr que c'est moi, Byron ! Qui veux-tu que ce soit d'autre ?
— Je ne sais pas. Je n'ai pas reconnu ta voix. Tu as l'air essoufflée. Comme
si tu avais couru.
— Je me suis peut-être mise au jogging ? riposta-t-elle avec humeur.
— Eh ! Mais qu'est-ce qui t'arrive ces derniers temps ?
— Rien. Qu'est-ce que tu voulais ?
— Pardon ? Oh, euh, juste te rappeler de passer chercher mon smoking.
Catherine et moi allons à l'Opéra vendredi soir.
— Nous ne sommes que mercredi.