— Mais Byron devait bien savoir que sa femme était un tel monstre ?
demanda Vince lorsqu'elle eut fini. A vous entendre, on croirait qu'il
ignorait tout de sa vraie nature.
— C'était bien le cas. Irene était très intelligente. Elle se gardait bien de
se comporter comme ça devant lut. Il savait simplement qu'elle était
dépressive.
— Dépressive mon œil ! Elle était jalouse de vous , point final !
— Jalouse de moi ? Oh, certainement pas. Irene était une très belle
femme, alors que moi...
Elle s'interrompit, secoua la tête et enchaîna :
— Ça n'a pas de sens, Vince. Elle n'avait aucune raison d'être jalouse de
moi. Pas davantage que de sa propre fille ! Rappelez-vous ce que je vous ai
dit sur la façon dont elle traitait Jade !
— Peut-être que jalouse n'est pas le mot exact. « Névrosée » me semble
plus approprié. Qui sait ce qui rend une femme amère et vindicative ? J'en
ai pour ma part rencontré plusieurs. Toutes avaient peur qu'une autre
trouve le bonheur auquel elles n'avaient pas eu droit. Et à lire entre les
lignes, je dirais que votre frère n'aimait pas sa femme. C'est peut-être ce
qui l'a rendue ainsi. Pensez-vous qu'il était fidèle ?
— Oh oui ! Byron ne l'aurait jamais trompée. Il était très strict sur ce
genre de choses.
— Même durant toutes ces années, alors que sa femme passait tellement
de temps en maison de repos ? Vous avez dit qu'elle partait pour des
semaines, parfois.
— Oui, oui, c'est vrai...
Ava sentit sa confiance dans l'abstinence de Byron s'atténuer, surtout à la
lumière de sa récente liaison avec Catherine. Elle avait été choquée de
voir son frère, d'ordinaire assez prude, se lancer dans une relation aussi