— Allez-vous prendre des cours avec Giuseppe ? demanda Vince lorsqu'ils

se furent installés.

— Absolument. Il va également m'apprendre la peinture à l'huile. Ça m'a

toujours intéressée.

— Quand commencez-vous ?

— Dans deux semaines environ.

— Et l'exposition ? C'est pour quand ?

— Pas pour tout de suite. Il faut que je termine mes peintures et que j'en

fasse quelques autres. Peut-être en début d'année prochaine.

Ava entreprit de préparer du café, mais elle était dans un tel état de

tension nerveuse qu'elle sursauta lorsque le vieux téléphone de la cuisine

se mit à sonner. Le paquet lui échappa des mains, et la poudre se répandit

sur le plan de travail. Avec un gémissement de frustration, elle leva un

regard mortifié vers Vince. Quel bel aperçu de la vieille Ava, maladroite et

gauche, elle venait de lui donner !

— Ces artistes, soupira-t-il en descendant souplement de son tabouret et

en lui prenant la cuillère qu'elle tenait toujours dans sa main tremblante.

Vous avez vraiment besoin qu'on s'occupe de vous.

Ava déglutit difficilement, captive de son regard velouté. Contrairement à

ce qu'il avait affirmé, il était certainement un homme d'une profonde

générosité, d'une réelle gentillesse.

— Vous ne répondez pas au téléphone ?

S'empourprant jusqu'aux oreilles, elle hocha la tête et décrocha le combiné

fixé au mur.

— Allô ?

— Ava, c'est moi.

— Jade !