CHAPITRE XXVIII
Les trois femmes

Eymerich n’avait pas faim du tout, et même pas sommeil. Il se sentait fatigué, ça oui, mais c’était en train de devenir un état normal, qui ne l’empêchait pas d’agir. Il réintégra le cœur de la forteresse avec Simone dal Pozzo sans lui adresser la parole. Il arracha un chandelier des mains d’un serviteur, qui le destinait à la salle à manger. Cette dernière tintait déjà des bruits de couverts, de cristal et de vaisselle.

Il répondit aux protestations du domestique :

— Là-bas il y a suffisamment de lumière, j’ai besoin des bougies. Tu peux t’en procurer d’autres, pas moi.

Puis il ajouta malicieusement :

— Si tu as des réclamations à faire, adresse-toi à Manfredi et Giovanni Chiaromonte.

Le serviteur déguerpit.

Eymerich regarda le frère Simone.

— Nos routes se séparent ici. À vous une nouvelle orgie. À moi quelques heures de recueillement.

Les yeux de son confrère affichaient un regret sincère.

— Magister, je vois bien que vous me méprisez. Ça me fait de la peine. Mais vous ne vivez pas sur cette île, royaume du compromis inévitable. Les forts sont trop forts, et les faibles trop faibles.

— Dans une situation de ce genre, celui qui est vraiment fort ne rend de comptes qu’à lui-même.

Sans clarifier sa pensée, Eymerich s’élança dans l’escalier qui menait à sa chambre. À mi-hauteur, il se demanda qui logeait dans la chambre située sous la sienne. Il n’avait entendu aucun bruit. Elle était peut-être inoccupée ?

Il descendit et observa la porte d’entrée, plus basse que sa propre taille. C’était une planche en bois, compacte, mal dégrossie, comme taillée dans le grand tronc d’un vieil arbre. Il y avait de nombreuses portes semblables dans ce château inachevé, mais il s’agissait toujours de planches pleines de nœuds. Alors que celle-ci ne présentait aucune fissure ; les coins de la porte avaient même été renforcés par des plaques de métal, comme pour la sceller.

Il approcha le chandelier de la serrure. Celle-ci était imposante et complexe ; trop pour jeter un œil à l’intérieur. Il n’y avait pas de clef, bien sûr. Eymerich testa la poignée qui, comme prévu, ne déclencha pas l’ouverture.

Il n’avait plus qu’à retourner dans sa chambre. L’inquisiteur éprouva une légère appréhension à l’idée de revoir les trois femmes sans visage.

Il avait l’impression que son enquête était au point mort et il était urgent de trouver de nouvelles pistes qui pourraient lui faire entrevoir une solution. Même trois fantômes pouvaient faire l’affaire. Combien de créatures absurdes ou monstrueuses avait-il vues dans sa vie ? Trois femmes qui gémissaient, à moitié transparentes, n’étaient certainement pas les pires.

Son logement était tranquille et accueillant. Il examina de nouveau sa paillasse à la recherche de parasites, ferma un battant qui occultait la fenêtre et à l’aide de son chandelier en alluma un second posé sur une étagère. Il sortit de sa sacoche le Liber Aneguemis. Il le connaissait maintenant presque par cœur. Assis sur le bord du lit, il en relut certains passages parmi les plus énigmatiques.

Le grincement des marches l’avertit que l’hôte qu’il attendait arrivait. Il jeta son manuscrit sur la couverture violette et attendit près de l’entrée. Nissim Ficira avait l’air intrigué. Il n’était probablement jamais entré dans cette chambre, mais il en connaissait peut-être la légende.

— Excusez mon retard, monsieur. Mais en bas ils m’ont obligé à faire le service. Heureusement, les barons et leurs hôtes sont encore à moitié ivres et n’ont pas très faim. Je suis parti dès que j’ai pu.

Eymerich indiqua le baldaquin.

— Ici, il n’y a pas de chaises. On va devoir s’installer sur le bord du matelas.

— Je peux aussi rester debout, monsieur.

— Je déteste regarder quelqu’un d’une position plus basse. Ne fais pas d’histoire et assieds-toi.

Le jeune juif obéit. Eymerich croisa son regard sombre, intimidé mais franc.

— Tu m’as dit, Nissim, que malgré tes origines juives, tu connaissais peu les traditions de ton peuple. C’est également vrai pour le Zohar ou d’autres traités mystiques ?

— Le Zohar ? Qu’est-ce que c’est ? Quand j’étais gamin, on m’a fait lire des extraits de la Torah. C’est le même livre ?

— Non. Tu n’as jamais entendu parler de la Kabbale ?

— Celui-là, oui ! Une obscure théorie qui joue avec les valeurs numériques de l’alphabet juif. En deux mots, une perte de temps.

Eymerich fut totalement satisfait par cette réponse. Il était clair que Nissim ne mentait pas. Il avait confiance en lui et son instinct le trompait rarement. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il fallait tester l’intelligence du domestique.

— Comment vois-tu la situation de la Sicile ?

Nissim écarquilla les yeux.

— Vous voulez vraiment savoir…

— Tu as compris la question. Réponds.

— Je ne suis qu’un humble serviteur. Je ne peux pas avoir d’opinions. Si j’en avais, cela pourrait me causer des ennuis.

— Je ne suis ici qu’un étranger. Ce que tu me diras restera entre nous. Je n’ai même pas le droit d’infliger des punitions. Je veux juste avoir ton avis. Celui d’une personne qui vit ici, expliqua patiemment Eymerich.

Nissim réfléchit puis s’exprima avec précaution.

— Il me semble que le problème réside dans le nom « Sicile ». Qu’elle existe, tout le monde le sait, tout comme l’Italie existe. Il ne s’agit cependant que de dénominations géographiques. Quand un feudataire local pense à notre île, il a en tête une série de domaines, de fermes, appartenant à lui ou à ses ennemis, plus qu’une unique terre avec un unique destin.

— J’ai déjà entendu ce genre de commentaires. C’est également valable pour la Sardaigne.

— Du peu que j’en sais, je ne crois pas. Les puissants sardes, qu’ils se révoltent ou pas contre les Aragonais, s’appuient sur toute l’île. Les barons siciliens, eux, se contentent des fragments qu’ils peuvent grignoter.

Nissim dut se rendre compte qu’il était allé un peu loin, car il rectifia :

— C’est en tout cas ce qui se dit. Je vous en prie, père, ne m’interrogez plus sur la politique. Je n’y connais pas grand-chose. Et puis, en tant que juif, je n’ai aucune influence sur le devenir de cette société.

Eymerich avait pu vérifier la pertinence des observations de Nissim et avec quel soin il s’exprimait en catalan. Inutile de le tourmenter plus pour l’instant.

— Tu m’as dit que tu avais été enlevé encore bébé, par une femme qui était peut-être Lilith…

— Ce n’était pas Lilith. Mes parents l’ont appelée ainsi à cause de leurs croyances.

— Tu t’en souviens encore ?

— Non. J’étais trop petit.

— Comment ton père et ta mère t’ont-ils raconté cet épisode ?

Nissim se concentra un instant pour réactiver sa mémoire.

— Ils m’ont dit qu’une femme grande et diaphane, presque transparente, m’avait emporté avec elle. Elle paraissait avoir des ailes. Ils s’en rendirent compte tout de suite et commencèrent à la suivre. Tout le quartier se mit à lui courir après, le rabbin en tête. La femme me laissa tomber et disparut. Je ne me fis pas mal car j’étais entièrement emmailloté.

— Elle s’envola ?

— Non, elle disparut, tout simplement.

Nissim, qui avait maintenant surmonté sa gêne, manifesta un certain agacement. Et ce n’était que le respect dû à une personne de haut rang qui l’empêchait de repousser cet interrogatoire.

— Je vous ai déjà dit, père, qu’il s’agit de purs fantasmes, alimentés par des lectures suggestives. Une femme sans enfants essaya peut-être de m’enlever, je ne sais pas. Cela se produit souvent. Ce qui est sûr c’est qu’il ne s’agissait pas de Lilith. Lilith n’a jamais existé.

Eymerich acquiesça.

— Je suis d’accord. Parfois, cependant, même une foule, soutenue par une foi aveugle, peut succomber à une hallucination difficile à distinguer de la réalité.

Il soupira en songeant aux événements récents.

— Je vais te demander une dernière chose. En laissant de côté les fantômes, tes parents et les témoins présents ont-ils vu autre chose de particulier ? Je veux dire au niveau de l’environnement, du contexte.

— Ma foi, la lumière. La lumière rouge.

— Rouge ?

— Oui, avec des nuances orangées, accompagnée de nuages et de vortex circulaires. Quand la femme a disparu, l’atmosphère est redevenue normale. Elle laissa à tout le monde un terrible mal de tête, qui s’évanouit lui aussi rapidement.

— Les vortex ressemblaient à des disques ?

Nissim eut un geste d’impatience.

— Comment voulez-vous que je le sache, monsieur ? Je n’étais qu’un bébé, je ne me souviens de rien ! Je n’ai jamais cru un seul mot de tout ce qu’ils me racontèrent ensuite ! À chaque fois l’histoire s’enrichissait de nouveaux détails, jusqu’à ne plus avoir aucun sens. Je ne crois pas personnellement à ce genre de bêtises.

Eymerich se leva, croisa les mains derrière le dos et se mit à faire les cent pas. Il savait qu’au bord de son lit était assis le représentant d’un peuple que les chrétiens toléraient, dans leur infinie bonté, en tant que témoin et chroniqueur de la période antérieure à la venue du Sauveur. Malgré cela, il trouvait que ce jeune juif sceptique représentait le seul interlocuteur valable qu’il eût rencontré depuis son arrivée en Sicile.

Il lui adressa la parole sur un ton qui, au regard des habitudes de l’inquisiteur, pouvait être considéré comme amical.

— Nissim, tu as vécu avec moi, je dois dire avec courage, une expérience difficile à oublier. Des enfants ressemblant à des larves, la ferme en flammes. Puis tu as vu toi aussi les disques vert-jaune dans le ciel, les prétendus Lestrygons, l’étrange bataille qui les a repoussés. J’apprécie ton attitude sceptique qui est également la mienne. C’est une façon de se comporter fondamentalement saine. Mais en exagérant cette attitude, on finit par ne plus voir ce qu’on a sous les yeux. Comment expliques-tu les prodiges de ces jours derniers ?

— Je ne me les explique pas, sinon comme des images en apparence concrètes mais en réalité sans substance.

— Produites par quoi ? Des enchantements, des fumigations, des sortilèges, des drogues capables d’étourdir des foules entières ?

— Je l’ignore.

Nissim se leva à son tour.

— Magister (le mot lui échappa mais il ne s’en excusa pas). Mon incrédulité se limite aux vieilles superstitions de mon peuple. Le mythe de Lilith en est un exemple. Je ne sais rien d’autre. Je crois en Adonaï et je pense que, si le monde était vraiment sens dessus dessous, ses lois auraient été écrasées par celles du diable. Cela ne peut pas être et ne sera jamais.

Eymerich afficha un des trois ou quatre sourires sincères qu’il se permit dans sa vie.

— Je suis tout à fait d’accord. Maintenant, va te reposer. Des journées encore plus dures nous attendent sûrement. Je veux que tu sois à mes côtés.

Nissim ne put masquer son étonnement.

— Mais je suis…

— Je sais bien ce que tu es. Mais parmi les chrétiens, je ne trouve aucun compagnon de voyage qui m’inspire confiance. Maintenant va-t’en, j’ai envie de me reposer moi aussi.

Nissim se dirigea vers la porte. Une fois sur le seuil, il indiqua le plancher.

— De là aussi il sort une lumière rouge.

Eymerich accourut. En effet, une lueur rougeâtre, suffisamment vive pour être visible malgré la lumière des bougies, jaillissait d’entre deux briques.

Nissim plia les genoux et essaya de voir à travers la fente. Il se retira aussitôt, aveuglé.

— On ne voit rien, la lueur blesse les pupilles. Ce qui est étrange c’est qu’on entend des gens chanter. Des voix féminines.

— Et que chantent-elles ? demanda Eymerich hébété.

— Je ne comprends pas bien. Toujours les mêmes vers, apparemment en latin.

L’inquisiteur poussa Nissim et malgré ses jambes douloureuses s’agenouilla à sa place. Il ferma les yeux pour ne pas être ébloui par la lumière et essaya d’écouter. Il n’entendit d’abord rien. Mais au bout d’un moment un chant latin qu’il connaissait bien parvint faiblement à ses oreilles. Cela ne faisait aucun doute : c’étaient bien des femmes qui le chantaient.

 

Rex tremendae maiestatis

Qui salvandos salvas gratis

Salva me, fons pietatis

 

Le faible chœur féminin, qui paraissait excessivement lointain, ne chantait pas tout le Dies irae. Il répétait au contraire à l’infini la même strophe. Eymerich ne douta pas un seul instant que le message lui était adressé. En dépit de son assurance, il sentit des gouttes de sueur dégouliner sur son front. Il se redressa en s’aidant d’une main. Une fois sur pied, il tituba légèrement. Il croisa les bras pour masquer ses tremblements.

— Vous êtes très pâle, père, observa Nissim. Et en sueur comme si vous aviez la fièvre. Que faisons-nous ?

— Rien. Il est trop tard pour essayer de pénétrer dans la chambre du dessous qui est condamnée. Va te coucher. Demain nous établirons si possible un plan d’action.

— Mais, vous allez bien ?

— Très bien.

Nissim parti, Eymerich se laissa tomber sur le lit. Il ôta ses chaussures et se coucha tout habillé. L’émotion qu’il venait d’éprouver avait été gommée par la fatigue. Le semblant de peur qu’il avait éprouvé avait totalement disparu. Des spectres lointains, nimbés de lumière rouge, occupés à psalmodier le Dies irae ne pouvaient pas effrayer un guerrier de Dieu. Son corps faiblissait, mais pas son obstination. Il savait très bien que ses adversaires allaient bientôt se manifester. Et il les attendrait de pied ferme. C’est pour cette raison qu’il n’avait pas encore éteint les bougies. Il aimait et savourait à l’avance les confrontations directes.

Il était sur le point de s’assoupir lorsque ce qu’il attendait se produisit. Les trois femmes apparurent à côté du lit, nimbées d’une lumière jaune aux reflets verdâtres. Celle qui se tenait au centre était nue, ses compagnes étaient revêtues de voiles. Leurs visages flous et leurs corps diaphanes laissaient apparaître les murs par transparence. Seuls leurs yeux écarquillés, ardents, larmoyants, présentaient une réelle vivacité. La lumière qui irradiait des trois créatures n’était pas rouge, mais bien jaune verdâtre, comme celle des disques dans le ciel.

Bien que préparé à cette visite, Eymerich ne put empêcher son cœur de s’emballer. Il eut un brusque étourdissement et son sang reflua de son épiderme, provoquant une sensation de froid. La formule de l’exorcisme lui vint aussitôt à l’esprit. Mais avant de la prononcer machinalement, il eut un éclair de lucidité. Vu les circonstances, elle ne servirait à rien. Il la ravala.

Les yeux intenses suspendus au-dessus de membres larvaires continuaient à le fixer. Tout aussi concret, un filet de sang coulait juste en dessous. Les trois femmes ne gémissaient pas, ne chantaient pas, ne tendaient pas les bras vers lui. Leurs bouches ressemblaient à des fissures tremblantes, tracées à même le mur.

C’était le moment d’agir : Eymerich le sentit comme si une décharge se propageait le long de ses nerfs. Il se redressa péniblement sur sa couche, comme si une main invisible essayait de le maintenir allongé. Il prononça les premiers mots qui lui vinrent à l’esprit, en doutant que ce fussent les bons. Il fixa la femme dénudée.

— Je suis heureux de te revoir après toutes ces années, Myriam… ou plutôt devrais-je dire Lilith ?

Eymerich n’avait plus une goutte de salive et avait du mal à parler. Il poursuivit cependant :

— Je sais que tu essaies de me protéger. Mais de qui ou de quoi ? Pourquoi ne te manifestes-tu pas physiquement ? Avant, tu y parvenais.

Les pupilles de la femme se dilatèrent. Pendant un instant, elle acquit une certaine épaisseur. Elle n’était pas très féminine ; elle avait même plutôt une morphologie androgyne, avec des seins à peine marqués et des membres un peu trop robustes. L’image se dilua très rapidement ; juste avant, elle parvint à ouvrir péniblement la bouche, comme si elle devait faire craquer une couture.

— Je suis très loin, gémit-elle.

Le baldaquin du lit se mit à osciller furieusement. Les battants de la fenêtre s’ouvrirent. Un vent rageur pénétra dans la chambre en renversant le miroir et les cruches. Le Liber Aneguemis vola contre le mur. Les bougies s’éteignirent. Il ne resta plus dans le noir que les trois spectres, visibles grâce à la lumière vert jaunâtre. Les femmes qui entouraient « Myriam » avaient fermé les yeux. Seule cette dernière les gardait ouverts, mais ils étaient réduits à une simple fente.

— Regarde-moi, murmura l’esprit. Tu comprendras.

Le vent continuait de souffler et fouetta les fantômes, les écrasant les uns contre les autres. Leurs corps immatériels parurent s’entortiller et se fondre. La lueur pâlotte devint aveuglante et vira au rouge. Dans cette explosion de couleurs absurde on ne voyait plus que les yeux en forme de fente de la femme nue et un semblant de visage. Ses membres translucides fusionnèrent avec les chairs immatérielles de ses compagnes. Elles s’unirent en une tresse monstrueuse, qui se fit de plus en plus compacte.

Eymerich contemplait, horrifié, un serpent aux dimensions extraordinaires sur lequel ondoyait, souffrant et hébété, l’ombre du visage de Myriam. Le reptile serpenta vers la minuscule fissure qui communiquait avec la pièce d’en dessous. Sa gueule redevint triangulaire comme celles de son espèce. Il la plongea dans la crevasse sans l’élargir. Ce fut lui qui se rétrécit jusqu’à y pénétrer entièrement. La lumière glauque disparut. La lueur rouge revint, puis s’atténua progressivement. Le vent était tombé, le calme revenu. Les battants de la fenêtre grincèrent et se refermèrent. Les bougies se rallumèrent.

Eymerich ramassa les cruches et les bibelots qui étaient tombés, puis regroupa les pages du Liber Aneguemis. Il vit la fissure entre les briques s’assombrir, redevenir ombre parmi les ombres. Il se laissa tomber sur le lit. Une pensée qu’il jugeait immorale l’agaçait. Il l’exprima à voix haute pour s’en débarrasser.

— Myriam est retenue prisonnière. Mais où et comment ? Et qui sont les deux autres femmes ?

Comme d’habitude il commença à prier. À la moitié du Pater noster il s’endormit. Peu après, les bougies, enfin consumées, s’éteignirent.