Donc.
Michaël me dit qu’il a reçu un message de Zac. À ce moment-là, s’il m’apprend qu’il a reçu un courriel ou un télégramme chanté par un clown, je me promets de marcher sur les mains durant le reste de ma vie.
- OK, là, ça commence à être trop étrange, Michaël. Attention à ce que tu vas dire, j’ai encore mal quand je pense à lui.
- Non, ce n’est pas bizarre. C’était dans un rêve.
- T’as rêvé à Zac ?
- Ouais. Il portait le fameux t-shirt. Et il m’a dit que si je passais à côté de toi, si tu ne devenais pas ma blonde, j’allais le regretter pendant le reste de ma vie.
- Si tu savais à quel point Zac ne devrait pas être mêlé à notre histoire !
J’avais quand même des doutes sur ce qu’il me racontait. Ça sentait un peu la manipulation. Je voulais savoir si c’était vraiment Zac, mon Zac d’amour, qui lui avait parlé.
- Il ressemblait à quoi ?
- Le t-shirt ? Celui avec des poissons.
- Non, pas le t-shirt. Zac, dans ton rêve. Il ressemblait à quoi ?
- Eh bien, il avait les cheveux blonds. Longs. Avec un toupet qui lui arrivait au-dessus des yeux.
- Euh, Zac n’a jamais eu cette coupe de cheveux.
Comme s’il craignait de m’avoir fait de la peine, il a ajouté :
- C’était lui, je suis sûr. Il m’a dit qui il était.
- Et je peux savoir quel était le décor du rêve ?
- Ouais, j’étais sur une plage. Je jouais au ballon avec un château de sable vivant. Et à un moment donné, Zac est apparu avec une grosse queue de poisson. Et des coquillages pour cacher ses seins.
- OK. Dans ton rêve, Zac avait des cheveux blonds avec un toupet et c’était une sirène avec des coquillages sur sa poitrine. Avec un t-shirt.
- Ouais.
- Je peux te confirmer que ce n’était pas Zac. C’est quelqu’un qui s’est fait passer pour lui. Un imposteur, genre.
- De toute façon, ce n’est pas important. L’important est que je t’aime et que tu m’aimes.
- Vraiment ? Comment sais-tu que je t’aime ?
- Je le sens. Je le vois dans tes yeux.
À ce moment, Michaël a remis sa guitare devant lui. Il a recommencé à jouer et alors qu’il entonnait sa chanson, je l’ai interrompu.
- OK, ça va. Faut que tu me laisses du temps, d’ac ?
- Du temps pour quoi ?
- Du temps pour me remettre psychologiquement de ton chef-d’œuvre. Mais aussi pour penser. À nous.
Il a fait oui de la tête. Pendant que je m’éloignais, il s’est remis à chanter et à jouer, attirant évidemment tous les regards. J’ai enfin pu le semer quand j’ai commencé à courir comme une malade.
Présentement, il est 19 h 35 et il m’a envoyé depuis la fin des classes sept courriels et m’a appelée trois fois.
Il est présentement 19 h 36 et je suis toute mélangée. Et je ne sais plus quoi faire.