26

Nous avions prévu de partir de bonne heure.

Le lendemain matin, la sonnerie de mon réveil me secoua comme une décharge électrique, et je m’arrachai péniblement à un fouillis de draps et d’images sanglantes. Mon matelas était imbibé de sueur. Je me rasai, pris une douche et me forçai à manger quelques toasts pour refouler ma nausée.

Je devais affronter ce jour-là Ludwig Ramdohr, de la Gestapo. Ce n’était pas de lui que j’avais peur. Plutôt de mes propres réactions. Dans l’état de colère où je me trouvais, peut-être vaudrait-il mieux que je confie mon arme de service au sergent de garde.

Je m’obligeai à réfléchir aux possibles bénéfices à retirer de cet interrogatoire. Ramdohr avait certainement joui d’une vision unique sur l’ensemble des responsables du camp, médecins compris, du fait de son accès à tous les dossiers personnels. En outre, il avait été enquêteur de police avant la guerre. Il ne s’ensuivait pas que nous allions devenir copains comme cochons et discuter confraternellement des différences entre les techniques d’enquête sur Gallowgate et à Ravensbrück, mais cela me fournirait une porte d’entrée commode. Nous étions – à en croire son dossier – à peu près du même âge.

Après nous être une nouvelle fois farci tout le cirque des contrôles de sécurité, le lieutenant Collins et moi prîmes place dans la salle d’interrogatoire. Ramdohr fut amené, plus dégarni que dans mon souvenir, mais je reconnus sans peine son visage carré. Encore une fois, je mis un certain temps à feuilleter son dossier : il est toujours perturbant pour un homme d’essayer de lire à l’envers des phrases qui l’accablent.

Cette lecture me rappela que notre Ludwig avait montré une aptitude à mener des interrogatoires musclés qui lui aurait valu d’être applaudi par les plus violents policiers de Glasgow. Mais même ceux-là ne seraient pas allés jusqu’à mettre la tête sous l’eau à des prisonniers pour leur extorquer des aveux. Du moins la plupart.

Je levai les yeux sur lui. Ramdohr donnait l’impression de ne pas avoir été atteint physiquement par ses longs mois d’incarcération. Il me reconnut au premier coup d’œil mais ne fit aucune allusion à mon nouvel uniforme, ni à ma promotion.

Je commençai en douceur, soucieux de ma tension artérielle. Nous revînmes sur l’organigramme de sa section politique, ce qui me permit de l’enrichir de plusieurs noms et grades. Puis je posai mon crayon et me carrai dans ma chaise.

« Y a-t-il des gens à qui vous faisiez confiance ? Parmi vos collègues ?

– Je n’étais pas payé pour faire confiance aux gens. C’est même la première chose que j’ai apprise. Pas vous ?

– Je ne pense pas que nous ayons été formés à la même école. Pour prendre un cas particulier, que pensiez-vous de Suhren, le commandant ? »

Il haussa les épaules.

« Assez loyal. C’est pour ça que j’étais payé : pour évaluer la loyauté de tout le monde.

– Comment ? Je vois ici que vous étiez assez inventif. » Je tapotai son dossier. « Vous aviez un faible pour les jeux d’eau. »

Il sourit, peut-être effleuré par un souvenir exquis.

« Les gens n’aiment pas se noyer. Ni croire qu’ils vont se noyer. Ils préfèrent respirer et parler. »

Je décidai de lui soumettre un des noms lâchés par Schwarzhuber.

« Et le Dr Walter Sonntag ? Quel était son niveau de loyauté ?

– Le neurologue ?

– C’est ça. Son dossier stipule qu’il prélevait des nerfs, des os, des muscles. Pour voir ce qui se passait. Et essayer de les transplanter sur d’autres. “Comme des greffons de roses”, selon sa propre expression. »

Ramdohr sourit.

« Un fanatique. Lui aurait fait n’importe quoi pour le Führer.

– Il est en cavale.

– Je m’en doutais.

– Il faisait partie des heureux élus ?

– Plus malin que d’autres, voilà tout. Plus malin que moi. Il s’est enfui avant l’arrivée des rouges. Volatilisé.

– Par la route des rats.

– Ja. Par les égouts.

– Savez-vous par où on entre dans ces égouts ? »

Il secoua la tête.

« Au-dessus de mes compétences.

– Savez-vous où ils débouchent ?

– En Amérique du Sud. À New York. À Londres. Dans des endroits où il fait bon vivre. Vous ne les retrouverez jamais.

– C’est pour ça qu’on vous pendra à leur place. »

Ma phrase fit mouche. Il serra les lèvres, puis :

« Il y a une alternative ?

– Je ne suis pas le juge. Mais je peux lui parler.

– Vous mentez.

– Même si je mentais, qu’avez-vous à perdre ? Parlez-moi de l’or.

– Ah, l’or… On en revient toujours à ça.

– Walter en a-t-il récupéré ? De l’or dentaire. Des bijoux. Pris à vos victimes ?

– Ils étaient plusieurs à se servir. Suhren, bien sûr. Sonntag aussi, à partir du moment où il a su que les rouges arrivaient.

– Où trouvaient-ils cet or ?

– Chez le dentiste, bien entendu. »

C’était tellement évident que je restai silencieux, à tourner les pages de mon carnet. Je finis par lever les yeux.

« Sûrement Hellinger, dis-je. Le Dr Martin Hellinger.

– Lui-même. »

Par chance, Hellinger était justement à l’hôpital de la prison. Il avait voulu se trancher les poignets, mais il s’était raté et survivrait. Je l’interrogerais dès son retour en cellule.

Je questionnai Ramdohr sans relâche jusqu’à midi. J’aurais du mal à dire qui de nous deux en sortit le plus lessivé. Collins et moi griffonnâmes quelques notes devant une assiette de jambon à la cantine, puis je me préparai pour ma première apparition dans le box des témoins. Je devais être cuisiné cet après-midi-là sur mon rapport vieux de dix-huit mois sur Schwarzhuber.

*
*     *

J’eus une vision très différente des débats quand je me retrouvai dans la fosse. Plus claustrophobe. Schwarzhuber me faisait face, debout entre deux gardiens. Il portait des écouteurs, car je déposais en anglais. Il écoutait mes réponses en laissant un rictus exaspérant traîner sur ses lèvres.

La description détaillée de notre première rencontre ne me prit pas longtemps. Après quoi, l’avocat de la défense passa à l’offensive.

« Lieutenant-colonel Brodie, vous avez interrogé mon client en juin 1945. C’était une période confuse, n’est-ce pas ?

– Confuse pour qui ? Pas pour moi.

– Votre assurance est admirable. L’Europe entière était dans la tourmente. Comme bien d’autres officiers, l’accusé a été traîné devant vous et contraint de signer n’importe quoi de façon arbitraire. Est-ce exact ?

– Pas le moins du monde. Je lui ai posé des questions et j’ai noté ses réponses.

– Vous parlez allemand. Couramment ? »

Je répondis en allemand, assez longuement pour qu’il m’interrompe.

« Considérons cela comme un “oui”. Mais pour en revenir à votre rapport de l’époque, ses réponses n’y sont pas citées textuellement, si ?

– Non. Il s’agit plutôt d’un compte rendu de notre discussion.

– Et comme tous les comptes rendus qui se respectent, il dit ce que son auteur a envie de lui faire dire. C’est bien cela ?

– Ce n’était pas une réunion de conseil d’administration, il ne s’agissait pas de débattre d’une orientation stratégique. J’ai demandé à l’Obersturmführer Schwarzhuber de me donner son nom, son grade et son unité. Il m’a répondu. Je lui ai demandé combien de victimes étaient mortes sous son commandement. Il m’a fourni une estimation. Je lui ai demandé s’il avait personnellement supervisé l’activité des chambres à gaz. Il m’a dit que oui. S’il lui était arrivé de se tenir à l’entrée des crématoires et d’ordonner à ses hommes de jeter des cadavres dans les flammes. Il m’a dit que oui. Je lui ai demandé…

– Merci, colonel. Nous avons compris.

– Je n’ai pas fini. Votre client m’a apporté ses réponses. Nous les avons consignées. En sa qualité de commandant adjoint, il a été directement responsable de la mort et de l’incinération de milliers d’innocents. C’est dans la déposition qu’il a signée. »

L’avocat entra dans le détail de mon rapport et s’efforça d’en souligner les points faibles : l’accusé n’avait fait que recevoir des ordres et les transmettre. Il n’avait pas le choix. Ce camp accueillait des milliers de prisonnières : comment aurait-il pu savoir ce qui arrivait à chacune d’elles ?…

Le côté inquisiteur de ses questions finit par me perturber. J’étais loin d’avoir fait montre d’objectivité dans mes interrogatoires de l’époque. Je venais de combattre ces hommes cinq ans durant et la libération des camps avait soulevé une onde de choc et de dégoût à travers l’Occident. Schwarzhuber et ses semblables s’étaient présentés devant moi irrémédiablement frappés du sceau de l’infamie. Mes rapports ne pouvaient qu’être biaisés dans le but d’obtenir leur condamnation.

Et Dieu sait si j’avais vu de mes yeux, à Glasgow, combien il était facile de maquiller des preuves ! Et comment un innocent pouvait finir dans la cellule des condamnés.

Sauf qu’avec Schwarzhuber je n’avais pas eu besoin de forcer le trait.

À la fin de l’intervention de l’avocat, j’avais l’impression de sortir d’une essoreuse. Ses habiles questions avaient ravivé mon sentiment croissant que les certitudes n’existaient plus. Je quittai le tribunal à pas pressés, avide d’air libre. Ce n’était pas seulement à l’odeur rance de l’humanité entassée à l’intérieur de la salle que je voulais échapper. Je baignais dans l’horreur depuis que j’avais débarqué. Jour après jour, elle s’était implacablement déversée sur moi. Je regagnai seul l’hôtel pendant que Sam continuait de labourer son sillon. J’aurais dû attendre son retour pour me pointer au bar, mais j’avais la gorge sèche.

*
*     *

Le mercredi et le jeudi se déroulèrent sur le même mode. J’interrogeai trois sous-fifres qui ne savaient rien sur rien, à part qu’ils s’attendaient à être pendus – ce en quoi ils avaient sans doute raison. Je fis deux nouveaux passages dans le box des témoins pour rappeler ou confirmer ce que j’avais écrit quelque dix-huit mois plus tôt. Et à la fin de chaque journée je tâchais d’effacer les images au Red Label, ce puissant décapant des immondices accumulées dans les replis de l’âme.

Le vendredi arriva trop vite. Je devais renouer connaissance avec l’Oberaufseherin Dorothea Binz, vingt-six ans, gardienne-chef SS du camp. Binz était l’antiféminité même, la négation de tout ce qui me plaisait chez les femmes : la douceur, la délicatesse, la gentillesse, la tendresse, ces indispensables contrepoids à la rudesse masculine. La Binz n’était que noirceur, cruauté et perversion. Licencieuse jusqu’à l’absurde, elle s’était illustrée selon divers témoignages en pratiquant des agressions lesbiennes au vu et au su des déportées du camp et de son amant SS Edmund Bräuning. Ce n’était pas d’un interrogatoire qu’elle aurait eu besoin. Plutôt d’un exorcisme.

J’avais rencontré l’une de ses protégées, Irma Grese, lors du procès de Bergen-Belsen. On l’appelait Die Hyäne, la Hyène : vingt-deux ans à peine, et déjà assoiffée de torture et de meurtre. J’avais contribué à l’expédier au gibet en décembre 1945. Son mentor, la blonde Dorothea, suivrait certainement le même chemin.

Elle était déjà assise dans la salle d’interrogatoire à mon entrée. Elle leva la tête et je vis à son expression qu’elle me reconnaissait. Avait-elle peur ? Pas sûr. Une fois de plus, la banalité de son aspect me frappa. Elle était blonde, mais avec des traits d’une rusticité trompeuse. Et elle avait des yeux bleus comme Sam, l’intelligence en moins. Son physique quelconque de paysanne aurait été parfait sur des affiches vantant une marque de lait ou de miel si elle avait eu une mine moins renfrognée.

J’avalai plusieurs gorgées de thé fort – j’aurais préféré du gin – en feuilletant son dossier. La première fois, elle ne m’avait pas dit grand-chose. Elle était restée méprisante et sarcastique. Je décidai de l’attaquer d’emblée sur son point faible. Ce ne serait pas une partie de plaisir et il fallait espérer que Will Collins, comme toujours assis derrière moi, avait l’estomac bien accroché. Son dossier faisait état d’une liaison avec une autre femme, le Dr Heidi Triedelmann. Je trouvais intéressant de voir comment elle réagirait en me voyant déballer sa vie amoureuse.

« Ça faisait une paye, Fräulein Binz… Vous vous souvenez de moi ? Je m’appelle Brodie.

– Je me souviens très bien de vous. »

Le dernier mot fusa comme un crachat.

« Avez-vous eu récemment des nouvelles d’Edmund ?

– Hein ? Qu’est-ce que vous racontez ?

– Votre petit ami, le SS-Obersturmführer Edmund Bräuning ? Votre amant. »

Son expression s’altéra.

« Où est-il ?

– Mort. Nous l’avons pendu. »

J’entendis Collins prendre une bruyante inspiration dans mon dos.

Binz bondit de sa chaise et tenta de me frapper.

« Salaud ! »

Le sergent de garde l’empoigna et la rassit.

« Et je suppose que vous n’en avez pas non plus de votre protégée Irma. Je me trompe ? »

Ses yeux étincelaient de fureur.

« Fräulein Grese est passée à la trappe il y a un an. J’y ai personnellement veillé.

– Et alors ? Qu’est-ce que ça peut me faire ?

– Vous serez la prochaine, Dorothea. Et je donnerai des instructions pour que ça dure longtemps. La corde sera réglée au plus court.

– Allez vous faire foutre ! »

Je soupirai.

« Dommage que le Dr Triedelmann ne puisse pas se joindre à vous.

– Quoi ?

– Encore une de vos maîtresses. Heidi. Elle a réussi à s’enfuir. Grâce à une filière d’exfiltration. Tout a été fait pour que les meilleurs nazis, ceux dont la survie comptait, puissent s’échapper à l’étranger. Pour reprendre le combat un jour prochain, pas vrai ? Vous, par contre, personne ne s’est soucié de vous aider. Je me trompe ?

– La ferme. La ferme ! »

Je me carrai dans ma chaise et allumai une cigarette. Je ne savais plus trop si je la provoquais pour lui soutirer des réponses ou simplement pour la mettre en furie. Ce qu’elle avait fait était ignoble, mais ce que je faisais ne valait sans doute guère mieux. Je sentais le regard du lieutenant Collins vissé sur ma nuque. Binz, haletante, ne quittait pas des yeux mon paquet de clopes.

« Vous en voulez une ? »

Elle hocha la tête.

« D’accord. On va jouer à un petit jeu : vous aurez droit à une cigarette chaque fois que vous me donnerez une réponse utile ; et je vous en retirerai une si vous êtes évasive ou si je vous soupçonne de mentir. Prête ? »

Ses yeux firent l’aller-retour entre mes cigarettes et mon visage. Elle s’humecta les lèvres. Elle accepta.

*
*     *

Ses réponses me permirent de corroborer quelques-uns des nouveaux noms de ma liste et d’en ajouter plusieurs autres. Binz avait entendu parler de l’existence des filières d’exfiltration mais n’était pas parvenue à en localiser une seule, qu’elle passe ou non par l’Écosse. Elle avait aussi entendu parler du vol d’or juif. Et pour cause : elle-même s’y était quelque peu adonnée.

« Pourquoi pas ? Tout le monde le faisait.

– Où le trouviez-vous ? »

Elle haussa les épaules.

« Je me servais souvent à la source.

– Dois-je comprendre que vous le voliez directement aux prisonnières elles-mêmes ? »

Elle éclata de rire.

« Là où elles allaient, leurs colifichets ne risquaient pas de leur servir à grand-chose. »

Je scrutai un moment sa mine arrogante, ses yeux impitoyables, puis me penchai au-dessus de la table et la giflai de toutes mes forces. Elle bascula de sa chaise en hurlant. Collins se précipita vers moi et m’attira en arrière. Le sergent de garde aida la prisonnière à se remettre sur pied et la fit rasseoir sans ménagement.

« Bouclez-la, dit-il, ou c’est moi qui vous en colle une ! »

L’empreinte rouge de ma main tatouait le visage ulcéré de Binz.

Je récupérai sur la table les cinq cigarettes qu’elle avait gagnées et les écrasai au creux de ma paume avant de les lui jeter à la figure, puis je me levai et sortis à grands pas. Le sang me fouettait les tempes. Ma poitrine bouillonnait de colère. Je remontai le corridor et franchis les grilles de métal qui me séparaient de l’extérieur. Je marchais de plus en plus vite, au point que je me retrouvai en train de courir sur le trottoir. À bout de forces, je m’arrêtai dans un square et vomis.

Collins me retrouva la tête entre les mains, sur un banc mouillé. Il sortit ses cigarettes et m’en offrit une, l’alluma. Nous restâmes assis en silence, embarrassés par mon éclat, sonnés par le venin de cette femme.

« Désolé, Collins.

– Il n’y a pas de mal, mon colonel.

– Ce n’est pas à ça que vous prépare une mention “très bien” en langues étrangères, hein ?

– Non, mon colonel, dit-il à mi-voix. Mais c’est surtout que je n’étais jamais passé par là. Je m’excuse de vous avoir retenu, mon colonel.

– Vous avez bien fait. Merci. »

Nous marchâmes jusqu’à la voiture. Je me sentais comme éviscéré. À peine rentré dans ma chambre, je m’allongeai sur le lit et me mis à trembler comme un paludéen.

*
*     *

Je fus réveillé par quelqu’un qui me secouait. Je fis un bond, hagard, les bras pliés devant le visage.

« Douglas, Douglas, tout va bien. C’est moi. C’est moi. Tu ne crains rien.

– Bon Dieu, Sam… J’étais dans le cirage.

– Tu criais. Dans ton sommeil. »

Elle s’assit à côté de moi. Je me penchai vers elle. Je l’enlaçai et sentis ses bras délicats m’entourer, me serrer fort, jusqu’à ce que la douleur entre mes yeux s’estompe.

« Tu trembles, Douglas. Tout va bien, maintenant. »

J’étais un enfant blotti dans les bras de sa mère.

« Quelle heure est-il ?

– Presque six heures. Nous devons dîner à sept avec le président du tribunal, le général Westropp, et son ami le juge du parquet général militaire. Je peux annuler, leur dire que tu es souffrant. Je serais ravie d’y échapper.

– Ça ira. Je me sens déjà mieux. »

Je m’écartai pour étudier son visage inquiet.

« Tu es sûr ? Ce procès est une trop grande épreuve pour toi. Moi-même, j’ai du mal.

– Ça remue les tripes, hein ? »

Elle opina.

« Une tasse de thé ?

– Quelque chose de plus fort. »