— Je suis désolée, murmura-t-elle, le cœur serré par la culpabilité.
Par l’amour, aussi. Un amour que Roarke ne serait jamais capable de partager. Il la haïssait.
— Je m’en veux tellement.
— Tu t’es défendue, répondit-il en s’avançant vers elle.
Il voulait reprendre le pieu, mais Piper ne pouvait se résoudre à lâcher le manche de l’arme. Elle ne parvenait pas à quitter des yeux la pointe acérée de l’arme, comme mue par une curiosité morbide.
— Il ne cherchait pas à me tuer, soupira-t-elle enfin, en enfonçant la pointe du pieu dans la couverture de l’épais dossier, la transperçant sans aucun effort. Il pensait que c’était ce que je voulais.
— Il avait tort.
— On s’est servi de lui, comme tu le croyais.
— Mais je me suis trompé sur ton compte. Rien de tout cela n’était ta faute.
Il semblait avoir appris ce que Piper ignorait quatre ans plus tôt. Son cousin serait encore en vie, si elle avait pu deviner à quel point sa mère était une manipulatrice dangereuse.
— L’as-tu trouvée ? Ma mère ?
— Elle est morte.
Piper s’en était toujours doutée. Depuis son adoption, cette femme ne l’avait jamais laissée en paix. Jusqu’à ce jour où Piper s’était retrouvée dans cette pièce étrange.
— Est-ce à cause d’elle que tu as cherché à vivre cachée ?
— En partie, avoua Piper.
Pourtant, si elle avait été vivante, elle l’aurait retrouvée. Tout comme Roarke. Se cacher aurait été inutile.
— Et puis, il y avait ce cauchemar que je ne parvenais pas à oublier… Cet homme dans mon appartement…
A présent, elle savait qu’il possédait son propre jeu de clés. Le bail de l’appartement était à son nom ! Pas au sien, comme elle le croyait. Elle avait vécu dans un mensonge total.
— Tu te protégeais contre d’éventuels harceleurs, aussi, suggéra Roarke d’une voix rauque.
L’idée qu’on puisse confondre son cousin avec un désaxé lui restait son doute en travers de la gorge.
— Il y en avait déjà avant, dit Piper en se mordant la lèvre. Des types obsédés par un fantasme sur papier glacé.
Roarke se pencha par-dessus le bureau, approchant son visage à quelques centimètres du sien.
— Apparemment, tu n’appréciais guère ton métier.
— Je le détestais. La seule chose que je haïssais davantage, c’était ma mère.
— Alors, pourquoi ne pas avoir cherché à lui échapper ?
Elle baissa les yeux. Un homme tel que Roarke ne comprendrait jamais sa lâcheté et son impuissance. Elle regarda de nouveau le pieu. C’est ce qu’il lui aurait fallu pour se débarrasser de sa mère. Cette femme n’était peut-être pas un vampire, mais elle lui avait bel et bien sucé le sang.
— J’avais peur d’elle.
— Je comprends. Elle était mauvaise.
— Après ce qui s’est passé, j’avais peur de tout. Du noir. Du jour. De mon ombre…
— Je suis désolé.
Sa compassion la fit sursauter. Comment pouvait-il en éprouver encore à son égard ?
— Non, ne le sois pas. Tu n’as rien fait de mal.
— J’ai toutes les raisons de l’être, au contraire, répondit-il avec un petit rire sans joie.
Parce qu’il avait cru à ses mensonges ? Parce qu’il avait fait l’amour avec elle ? Il eut un geste vague en direction de l’arme. Ses doigts tremblaient légèrement.
— C’est moi qui lui ai offert ce pieu.
— Pourquoi ?
— Pour sa sécurité. Rick était un garçon impulsif, une vraie tête brûlée. Il se retrouvait toujours mêlé à des bagarres.
Sa main se referma sur la sienne.
— Il n’aurait pas pu vivre une éternité… pas avec l’existence qu’il menait. Quelqu’un d’autre aurait fini par mettre fin à son immortalité.
Après toutes les épreuves endurées, il cherchait encore à la réconforter ? Elle avait déjà craint de tomber amoureuse de lui. A présent, elle savait que c’était trop tard. C’était même désespéré. Son visage était tout proche du sien. Il la regardait avec la même intensité qu’avant, mais elle ne distinguait plus aucune haine dans l’abîme profond de ses yeux noirs.
— Pourquoi te montres-tu si bon avec moi ?
S’il s’agissait d’une ruse, elle était bien cruelle. Il aurait pu se contenter de la tuer. Au contraire, il lui faisait miroiter qu’il serait peut-être capable de lui pardonner. Elle savait que c’était impossible. Pas après tout ce qu’elle avait fait. Le meurtre, les mensonges, les trahisons…
— Tu as toutes les raisons au monde de me haïr…
* * *
Roarke sentit son cœur se serrer en voyant le chagrin qui ravageait le visage de Piper.
— Je ne te hais pas. Jamais je ne pourrai te haïr.
— C’est parce que tu es bon.
Le compliment le fit rire.
— Oh ! ma douce, je suis tout sauf bon…
Elle quitta le pieu des yeux.
— Tu es un vampire.
Il s’inquiétait pour son cœur. Il ne craignait pas qu’elle y plonge le pieu, mais qu’elle ne partage pas ses sentiments… parce qu’il était un vampire. Elle ne savait pas encore qu’elle était comme lui. Il ne savait comment le lui annoncer, pas tant qu’elle tiendrait le pieu à la main.
— Oui, je suis un vampire.
— Tu vas vivre pour l’éternité, dit-elle avec un petit sourire.
— Peut-être.
Elle lâcha le pieu, comme inquiète qu’il puisse la considérer comme une menace à son immortalité, alors qu’elle n’était qu’une menace à son bonheur.
— Je… Je ne suis pas censée être au courant, n’est-ce pas ? bafouilla-t-elle. C’est pour cela que le Dr Davison a insisté pour que j’oublie tout ?
— Il était inquiet pour toi, confia Roarke. Il craignait que tu ne sois pas capable de supporter tes souvenirs.
Et à présent ? Supporterait-elle la vérité ?
— Je me déteste d’avoir ôté la vie à un homme. Et tu devrais me détester aussi.
— Jamais je ne le pourrai, répéta-t-il, avant d’ajouter dans un soupir : Parce que je t’aime.
Ses yeux se remplirent de larmes.
— Non, ne…
— Quoi ? demanda-t-il, le cœur battant.
Il se doutait que l’amour d’une créature éternelle ne la remplirait pas de joie.
— Ne me mens pas, murmura-t-elle d’une voix brisée.
Il aperçut le téléphone et l’ordinateur portable sur le bureau, à côté du pieu et du dossier sur Piper. Il ne pouvait pas affirmer ne jamais lui avoir menti. En revanche, il n’avait jamais triché sur ses sentiments. Peut-être fallait-il plus que des mots pour la convaincre. Peut-être devait-il agir…
La saisissant par la main, il la fit se lever de son fauteuil, avant de l’aider à faire le tour du bureau. Pas question de lui faire de nouveau l’amour sur le canapé. Il la prit dans ses bras pour la conduire à l’étage, dans sa chambre. Si elle remarqua que ses pieds ne touchaient pas terre, elle ne fit aucune remarque. Debout au pied de son lit, elle le regardait en silence. Les yeux écarquillés, elle tremblait de façon incontrôlable, comme la première fois. Avec douceur, il l’invita à s’installer sur le matelas.
— Je ne te mens pas, chuchota-t-il en la rejoignant. Je t’aime…
— C’est impossible.
— Pourquoi ? Tu es si belle.
Il se pencha pour effleurer ses lèvres des siennes, mais son désir s’enflamma et son baiser se fit plus pressant.
— Tu es si belle, si douce et si généreuse, dit-il, avec un effort intense pour s’écarter d’elle. Pourquoi ne pourrais-je t’aimer ?
— A cause de ce que j’ai fait. A cause de ce que je t’ai pris. Comment pourrais-tu un jour me pardonner, à plus forte raison m’aimer ?
— C’était de la légitime défense, lui rappela-t-il. Tu te croyais agressée et tu as cherché à te défendre. Cela mérite l’admiration, pas le pardon.
— Ainsi, tu comprends…, chuchota-t-elle, des larmes plein les yeux.
Il acquiesça, soulagé d’un grand poids.
— Et je t’aime vraiment.
— Roarke…
Sa voix se brisa. Roarke se redressa pour retirer sa chemise, puis défit à la hâte le bouton et la fermeture Eclair de son pantalon. Son sexe en érection se dressa vers elle.
— Je sais que tu me désires, dit-elle. Mais peux-tu vraiment m’aimer ?
— Je te répète que le passé n’a pas d’importance, assura-t-il en l’aidant à se débarrasser de sa robe. Tout ce qui compte, c’est l’avenir.
Elle ne portait aucun soutien-gorge, juste une petite culotte en coton. Il l’embrassa de nouveau, incapable de se retenir de la caresser. Il passa d’abord ses doigts sur la courbe de sa mâchoire, puis le long de sa gorge où son pouls battait avec force. Avait-elle peur de lui ? Ou bien était-ce l’excitation ? Ses mains descendirent jusqu’à sa poitrine et il se mit à pétrir le bout de ses seins qui durcirent aussitôt. Piper se cambra vers lui, pressant sa poitrine contre ses paumes. Avec un gémissement, elle accueillit sa langue dans sa bouche. Elle le désirait encore, bien qu’il soit un vampire. Il sentit sa poitrine s’alléger un peu plus, l’espoir se mêlant à l’amour qu’il éprouvait pour elle. Il rompit leur baiser pour murmurer :
— Je t’aime…
Une lueur incendiaire s’alluma dans le regard de Piper, illuminant les éclats dorés.
— Roarke…
Il commença à explorer son corps de sa bouche, embrassant sa gorge, puis sa poitrine. Après avoir savouré la pointe érigée de ses seins, il descendit plus bas encore. D’une main, il se débarrassa de sa culotte pour lui faire l’amour avec sa bouche. Sa langue se glissa en elle, tandis qu’elle s’agrippait à ses épaules, les hanches tendues vers lui.
— Roarke !
Ses ongles se plantèrent dans sa chair pour le ramener vers elle, puis elle glissa une main entre eux pour s’emparer de son membre en érection et le guider en elle. Roarke se crispa, résistant au désir de se ruer en elle.
— Rien ne presse. Prends ton temps…
Elle ne l’écoutait pas. Posant les mains sur ses fesses, elle le pressa contre lui. Il se glissa en elle. Elle était humide et prête. Si elle le désirait autant, peut-être pourrait-elle l’aimer ? Elle se cambra vers lui, puis enroula ses jambes autour de ses reins pour répondre à chacune de ses poussées. Ses muscles l’enserraient avec force, l’accueillant toujours plus profondément en elle. Jamais il ne s’était senti si proche de quelqu’un. Il se demanda pourquoi il avait jusque-là mené une vie aussi solitaire… alors qu’il était si agréable d’être deux. Ignorant la tension dans son ventre, il s’immobilisa, attendant qu’elle ouvre les yeux. Lorsqu’elle le regarda, il demanda :
— Veux-tu m’épouser ?
Il la sentit se tendre légèrement entre ses bras.
— Je ne t’épouserai que si tu peux me promettre que ce sera pour toujours.
— Bien sûr.
— Pas sur une échelle humaine, interrompit-elle. Je parle de l’éternité. Je veux l’éternité avec toi.
— Tu m’aimes donc ?
— Je t’ai aimé à l’instant où je t’ai vu, répondit-elle avec un sourire. Alors même que je pensais que tu voulais me tuer…
— Jamais je n’en aurais été capable.
— Pourtant, tu me haïssais.
— Oui. Je n’ai jamais fait de tort à personne. En général, je reste à l’écart des autres.
Elle sourit de plus belle, ce qui fit étinceler ses yeux.
— Sur ton île déserte.
— Oui, c’est plus simple que de garder des secrets et de vivre parmi les humains.
Elle s’agita, comme insultée. Elle n’avait encore aucune idée de qui elle était vraiment.
— Tu dois me transformer.
— Es-tu sûre que c’est la vie que tu souhaites ? Tout cet isolement ? Ces contraintes ?
Il devait s’assurer qu’elle pourrait le supporter… avant de tout lui avouer.
— Je vivais déjà seule et isolée…
— Pendant quatre ans.
— Même avant ça. Même lorsque tout le monde me connaissait et surveillait mes moindres allées et venues. Je ne veux plus jamais être seule. Je veux être avec toi. Pour toujours.
— Dans ce cas, mords-moi.
C’était une proposition qu’il n’avait jamais faite à personne. Jamais personne n’avait goûté son sang auparavant. La tenant serrée contre lui, il roula sur le dos, si bien qu’elle se retrouva à califourchon sur lui.
— Que… Qu’as-tu dit ?
— Mords-moi.
L’idée de sentir ses canines dans sa chair suffit à le rendre encore plus dur en elle. Piper écarquilla les yeux de stupeur. Et d’effroi. Comprenait-elle ce qu’il essayait de lui dire ? Comprenait-elle qui elle était réellement ?
* * *
Elle n’avait sans doute pas bien entendu. Roarke venait-il de lui dire que… ? Elle se mit à trembler violemment. Cela recommençait. Elle avait encore oublié de prendre ses comprimés. Elle ne savait même plus où ceux-ci se trouvaient. Elle ne devait pas perdre connaissance maintenant.
— Je… J’ai besoin de mes médicaments…
Apercevant enfin le flacon sur la table de nuit, elle se pencha pour s’en emparer, mais Roarke la saisit par le poignet pour l’en empêcher. Elle était trop faible pour s’opposer à lui. Etait-ce cela qu’il attendait ? Qu’elle soit au plus mal pour prendre sa vengeance ? Il ne lui avait pas réellement pardonné. Il ne l’aimait pas. Cette idée la blessa plus durement qu’un pieu dans le cœur. Elle se sentit déchirée.
— Tu n’as pas besoin de ces médicaments, dit-il. Il faut que tu me mordes.
— Je… Je ne comprends pas…
Il lui passa une main dans les cheveux pour approcher son visage du sien. Ses doigts effleurèrent la cicatrice qu’elle portait au cou. Chaque fois qu’elle l’avait touchée, elle avait senti deux marques. Deux marques ? Elle n’avait jamais réussi à comprendre avec quoi elle avait été attaquée. Quelle arme avait pu provoquer une telle hémorragie ?
— Je veux que tu me mordes, répéta-t-il, comme si cela suffisait à tout expliquer.
— Non, répondit-elle, frissonnant à l’idée de lui infliger ce qu’on lui avait fait subir. Je refuse de te faire du mal.
— Tu ne peux pas me blesser, assura-t-il. Seul un pieu dans le cœur peut me causer du tort.
— Mais je ne peux…
— Il le faut.
Elle tremblait de plus belle. Son corps était à présent parcouru de spasmes violents.
— Maintenant ! la pressa-t-il, approchant davantage son visage de sa gorge.
D’un coup de langue hésitant, elle goûta la saveur salée de sa peau. C’est alors que quelque chose se produisit en elle. Son corps s’anima à l’endroit où ils étaient toujours unis et elle l’enserra de ses muscles. Quelque chose se passa également dans sa bouche. Ses dents se mirent à grandir, ses deux canines seulement, qui devinrent aussi aiguisées que des poinçons. Craignant de se mordre les lèvres, elle ouvrit la bouche pour les dévoiler.
— Mords-moi ! cria-t-il.
Sa voix ne trahissait aucune crainte. Au contraire, il semblait très excité. Il le voulait. Elle voulait le satisfaire. Elle plongea donc ses dents dans sa gorge. Le sang jaillit sur sa langue. Aussitôt, elle craignit de lui avoir fait mal et fit mine de s’écarter, mais Roarke gémit. Pas un gémissement de douleur, mais de plaisir absolu.
— Bois, ordonna-t-il en la retenant contre lui.
Elle ne s’en serait jamais crue capable. Elle aurait dû trouver cela répugnant, mais en réalité… C’était riche et sucré, avec un parfum plus intime et délicat que lorsqu’ils faisaient l’amour. Le sang de Roarke coulait en elle. Ils étaient connectés de façon plus absolue que les humains ne pourraient jamais l’être. Elle n’était pas humaine. Sans doute depuis quatre ans… Inutile de réfléchir à cela tout de suite. Elle voulait profiter des sensations et de l’instant.
Tandis qu’elle buvait, Roarke recommença ses va-et-vient en elle. Son allure s’accéléra, comme s’il perdait le contrôle de lui-même. Elle répondait à ses avancées par des mouvements du bassin, le conduisant vers des sommets toujours plus intenses. Lorsqu’il planta à son tour ses dents en elle, elle jouit, la sensation suffisant à libérer cette tension. L’orgasme fut intense et se réverbéra en elle au point de la faire convulser de nouveau. Enfin, il retira ses dents de sa chair et l’attira contre lui.
— Ça va ? chuchota-t-il.
Leurs cœurs battaient au même rythme, pompant un même sang. Elle se blottit contre lui et soupira.
— Je t’aime.
— M’aimeras-tu pour toujours ?
— Pour l’éternité.
— Tu as compris, alors ?
— Oui, dit-elle avec un sourire. J’ai été transformée voilà quatre ans et personne ne m’a avertie.
— Davison craignait que tu ne supportes pas la vérité.
— Je suis plus forte qu’il ne le croit.
— C’est ce que je lui ai dit. Tu es d’ailleurs plus forte que toi-même ne le penses.
Tout semblait si limpide, à présent. Et si juste.
— Tu parles de vacances…, soupira-t-elle. Cela fait à peine quelques jours que je suis là et je suis déjà fiancée.
— Nous nous marierons avant la fin de ton séjour. Je ne peux attendre.
— Nous avons l’éternité, n’oublie pas. D’ailleurs, je ne retournerai pas chez E. Graves Finances. J’en ai assez des journées sans fin, des colonnes de chiffres, de la confidentialité paranoïaque et du secret. Assez de travailler pour des clients invisibles.
Roarke eut un petit sourire.
— Tous les clients sont membres de la Société secrète des vampires, tu sais…
— Tu es donc vraiment leur plus ancien et plus riche client, alors ? Mais ne t’inquiète pas : ce n’est pas pour ta fortune que je t’épouse.
— C’est pour mon physique, alors ? murmura-t-il, redevenant déjà dur en elle.
Il était insatiable… presque autant qu’elle.
— Non, c’est par amour.
— Je t’aimerai toujours, promit-il.
Piper lutta pour chasser les larmes qui lui montaient aux yeux. Elle était trop heureuse pour pleurer.
— Et peut-être que je t’épouse aussi un peu à cause de cette île, avoua-t-elle en riant.
— Vraiment ?
— Oui. Vivre ici… ce sera un peu comme des vacances permanentes.
Une vie de rêve, comparée à la sienne jusque-là.
— On dirait que tu commences à prendre goût à tes vacances, ironisa-t-il.
— Parfaitement !
Jamais elle n’avait été aussi heureuse.
— Je crois même qu’à partir d’aujourd’hui je vais croquer la vie à pleines dents.