La survenue de problèmes graves est heureusement rare pendant la grossesse . Néanmoins, cette situation est souvent perturbante et difficile à accepter dans le contexte de l’attente du futur bébé. Il peut s’agir de problèmes spécifiques à la grossesse (diabète gestationnel, hypertension artérielle de la grossesse…) ou de problèmes non spécifiques qui peuvent retentir sur la santé de la maman ou du bébé (comme une infection). Il est important de souligner que le médecin ou la sage-femme qui suit la grossesse seront les plus à même de répondre à vos questions car ils ont une parfaite connaissance de vos antécédents et du déroulement de la grossesse.
Le diabète gestationnel (DG) se définit comme un diabète survenant pendant la grossesse, le plus souvent à partir du 2e trimestre. Chez toutes les femmes enceintes, les hormones de la grossesse réduisent l’action de l’insuline (insulinorésistance) dont la production par le pancréas est alors plus importante. Chez certaines femmes, la sécrétion d’insuline est insuffisante, ce qui ne permet pas une utilisation adéquate du sucre par les cellules et entraîne l’augmentation des taux sanguins de glucose (hyperglycémie).
Certains facteurs de risque prédisposent au DG :
– antécédents familiaux de diabète ;
– antécédent de DG lors d’une grossesse précédente ;
– âge supérieur à 35 ans ;
– obésité.
Néanmoins, près d’une fois sur deux, le DG survient chez des femmes n’ayant aucun facteur de risque particulier. La recherche d’un DG est proposée entre le 5e et le 6e mois de grossesse (24-28 SA) par un examen appelé « hyperglycémie provoquée » : on mesure le taux de sucre après ingestion d’une quantité définie de glucose (de 50 à 100 g selon les tests). Lorsqu’il existe des facteurs de risque de DG, le dosage de la glycémie à jeun au cours du 1er trimestre peut permettre de dépister un diabète plus tôt.
http://www.aufeminin.com/video-maman-bebe/maladie-femme-enceinte-n222506.html
En cas de découverte d’un DG, l’élément primordial est une alimentation équilibrée. L’aide d’une diététicienne peut être nécessaire. Il est conseillé de maintenir une activité physique régulière telle que la marche ou la natation. L’efficacité de ces mesures sera vérifiée par autosurveillance des glycémies capillaires (prélèvement d’une goutte de sang au bout du doigt) avant et après chaque repas. Si malgré cela, les glycémies restent élevées, le diabétologue peut proposer d’ajouter un traitement par injection d’insuline (insulinothérapie). Ces injections sont réalisées par la patiente elle-même. Elles sont indolores mais nécessitent un court apprentissage.
La majorité des femmes avec un diabéte gestationnel accoucheront d’un bébé en bonne santé. Néanmoins, des complications peuvent exister en particulier lorsque le diabète n’est pas pris en charge : gros enfant de poids supérieur à 4 kg (ou macrosomie) qui augmente le risque d’accou chement par césarienne, hypoglycémie néonatale (glycémie trop basse) et ictère (jaunisse). Le diabète gestationnel disparaît généralement après l’accouchement, mais un tiers des femmes vont ultérieurement développer un diabète de type II (diabète de la cinquantaine). Favoriser l’allaitement, la perte de poids en cas de surpoids et le maintien d’une activité physique peut éviter l’évolution vers ce type de diabète.
L’hypertension artérielle (HTA) gravidique survient principalement au 3e trimestre de la grossesse. La pré-éclampsie associe à l’hypertension la présence de protéines (albumine) dans les urines (› 0,5 g/24 h). Bien qu’il s’agisse d’une maladie fréquente (5 à 10 % des grossesses), la cause en est inconnue. Une tension artérielle supérieure à 14/9 au repos définit l’HTA gravidique. Des œdèmes généralisés (gonflement des doigts, des pieds, du visage), une prise de poids rapide, des maux de tête (céphalées), des mouches volantes devant les yeux (phosphènes), des bourdonnements d’oreille (acouphènes) sont des signes qui doivent alerter.
L’HTA gravidique et la pré-éclampsie ne sont en réalité que des symptômes d’une anomalie du placenta appelée insuffisance placentaire. D’autres complica tions maternelles et fœtales sévères sont également possibles (lire ci-dessous). Elles peuvent mettre en danger la vie de la mère et du bébé.
ATTENTION ! Bien que l’insuffisance placentaire peut survenir dès le 1er trimestre, il n’existe pas de moyen de dépister cette pathologie avant l’apparition des signes cliniques. Le seul moyen est la surveillance de la tension artérielle, du poids et de la protéinurie lors des consultations. Car en cas d’hypertension ou de protéinurie, il y a souvent une insuffisance placentaire et donc un risque de retard de croissance du bébé.
LES COMPLICATIONS SÉVÈRES DE L’HTA
Les complications maternelles :
– Syndrome HELLP : hémolyse (destruction des globules rouges), élévation des enzymes du foie et thrombopénie (taux de plaquettes bas).
– Éclampsie : crises convulsives généralisées.
– Coagulation intravasculaire disséminée : troubles de la coagulation.
– Insuffisance rénale, voire diminution du volume des urines (anurie).
– Œdème aigu pulmonaire.
Les complications fœtales :
– Retard de croissance intra-utérin.
– Anomalie du rythme cardiaque.
– Hématome rétroplacentaire.
– Prématurité (provoquée).
Le premier traitement de l’HTA gravidique est le repos avec arrêt de travail. Un régime sans sel n’est pas nécessaire. Lorsque le repos est insuffisant, des médicaments anti-hypertenseurs peuvent être prescrits. En cas de complications, la prise en charge se fait en milieu spécialisé avec une hospitalisation. Une césarienne avant terme peut être nécessaire dans l’intérêt de l’enfant ou de sa maman et éviter des complications graves. En cas d’antécédent de préé clamp sie, un traitement par aspirine à faible dose (75 à 160 mg/j) peut être prescrit lors de la grossesse suivante.
L’apparition d’une anémie (diminution du nombre des globules rouges) est fréquente au cours de la grossesse, car le bébé va consommer beaucoup de fer pour développer sa circulation sanguine. La maman va donc souvent manquer du fer nécessaire au renouvellement de ses propres globules rouges. L’anémie peut être due à une carence en vitamine B12, à une mauvaise alimentation ou à un jeûne, comme par exemple celui du ramadan chez les musulmans.
Si le médecin ou la sage-femme vous trouve pâle en examinant votre conjonctive (en écartant la paupière de l’œil), il ou elle vous fera faire une numération des globules rouges, parfois au premier trimestre et toujours au sixième mois. Si le nombre des globules rouges est insuffisant, cela signifie qu’il y a une anémie. Il faut alors la traiter, car des saignements importants peuvent se produire lors de l’accouchement et il est indispensable que vous soyez dans de bonnes conditions physiques pour pouvoir aborder cet événement. En effet, si vous accouchez avec une anémie, vous serez fatiguée et aurez du mal à supporter le travail et à pousser. De même, si l’accouchement est hémorragique, vous risquez de présenter une anémie sévère nécessitant une transfusion de sang.
Le traitement de l’anémie requiert une alimentation riche en fer (viandes rouges, lentilles, haricots verts) ainsi que la prise de comprimés de fer et d’acide folique. Attention, ce traitement va colorer vos selles en noir et peut aggraver la constipation !
La toxoplasmose est une infection transmise par toxoplasma gondii. Ce parasite se trouve dans les intestins du chat ou d’autres espèces animales, dans les muscles des bovins et des ovins, mais aussi dans la terre. La toxoplasmose peut donc être contractée en portant ses mains à la bouche après avoir jardiné ou changé la litière du chat, ou encore en mangeant de la viande contaminée mal cuite ou des légumes mal lavés. Après une première contamination, vous êtes immunisée à vie grâce à la présence d’anticorps spécifiques dans le sang.
Pour plus d’informations, voir le chapitre « 2e mois ».
La rubéole est une affection virale relativement bénigne survenant le plus souvent dans l’enfance ; 95 % des femmes enceintes sont immunisées soit parce qu’elles ont contracté le virus durant leur enfance, soit parce qu’elles ont été vaccinées.
Une recherche d’anticorps sera réalisée systématiquement en début de grossesse (bilan de déclaration). En cas de négativité, la recherche sera répétée une fois par mois jusqu’au 4e mois.
L’infection passe le plus souvent inaperçue. Elle peut donner de la fièvre, une éruption cutanée ou encore une augmentation de volume des ganglions lymphatiques (adénopathie) au niveau du cou ou de la nuque. Si la rubéole survient pendant la grossesse, le virus peut atteindre le bébé. Les conséquences peuvent être variables selon le terme. Le moment le plus problématique se situe entre 8 et 11 SA, avec un risque de malformations multiples (cérébrales, oculaires, de l’oreille et du cœur). Le risque devient minime après 18 SA.
La vaccination est la seule prévention qui soit efficace. Elle est actuellement recommandée dans l’enfance à 12 mois pour la première injection. Le vaccin est contre-indiqué pendant la grossesse mais doit être fait après la naissance du bébé aux femmes qui n’avaient pas d’anticorps.
Pour plus d’informations, voir le chapitre « 2e mois ».
La listériose est une maladie due à une bactérie qui se transmet par l’alimentation, en particulier les viandes crues, les fruits de mer, le lait cru et certains fromages au lait cru. Alors que chez la mère, l’infection est le plus souvent bénigne ou se réduit à de la fièvre avec des courbatures, les conséquences pour le bébé peuvent être dramatiques. La listériose peut induire un accouchement préma tu ré, un décès in utero ou une infection néonatale grave (troubles respi ra toires, méningite, septicémie). La présence de la bactérie sera recherchée dans le sang (hémocultures) et dans les urines.
Le traitement contre la listériose utilise un antibiotique de la classe des pénicillines (amoxicilline). Il s’agit d’un traitement simple et efficace surtout lorsqu’il est débuté tôt après le début des signes. Pour plus d’informations, voir le chapitre « 2e mois ».
MESURES DE PRÉVENTION
– Évitez de consommer du lait cru et des produits à base de lait cru. Pour les autres fromages, il est recommandé d’enlever la croûte.
– Évitez de consommer des produits de charcuterie en gelée, les rillettes, le pâté, le foie gras, les poissons fumés, les coquillages crus, le surimi, le tarama. Préférez la charcuterie préemballée à la charcuterie à la coupe. Une fois l’emballage ouvert, consommez les produits rapidement.
– Cuisez bien les aliments crus d’origine animale (viandes, poissons, charcuterie crue telle que les lardons…) et réchauffez toujours les restes alimentaires et les plats cuisinés (le germe est détruit à 100 ˚C). Après avoir manipulé les aliments crus ou fait la cuisine, lavez-vous bien les mains et nettoyez le matériel de cuisine qui a été en contact avec les aliments.
– Nettoyez tous les 15 jours votre réfrigérateur et désinfectez-le à l’eau javellisée. Veillez à ce que la température à l’intérieur reste autour de 4 ˚C. Disposez les aliments dans des emballages séparés.
Le cytomégalovirus donne un syndrome viral qui peut ressembler à la grippe (fièvre, maux de tête, ganglions). Il survient le plus souvent dans l’enfance, ce qui explique qu’une majorité des femmes enceintes n’ont rien à craindre de ce virus. Si l’infection survient pour la première fois pendant la grossesse, elle est le plus souvent sans danger pour le bébé. Néanmoins, elle peut rarement donner un retard de développement, des malformations du cerveau ou une surdité. Pour plus d’informations, voir le chapitre « 3e mois ».
ATTENTION ! Comme le cytomégalovirus est souvent transmis par les enfants, si vous vivez au contact d’enfants en bas âge soit par votre activité professionnelle, soit parce que vous avez déjà des enfants, il faut éviter le contact avec les sécrétions des nourrissons (baiser sur la bouche, partage de la cuillère) et vous laver soigneusement les mains, particulièrement après chaque change.
La varicelle est une infection virale due au virus varicelle zona. 95 % des femmes enceintes sont protégées pendant leur grossesse car elles ont déjà présenté l’infection durant leur enfance. La survenue de la varicelle au cours de la grossesse comporte des risques à la fois maternels et fœtaux. Les complications maternelles sont celles liées à la survenue de la varicelle chez l’adulte, avec un risque plus fréquent de complications pulmonaires. La survenue de difficultés respiratoires en cas de varicelle doit donc amener à consulter rapidement.
Pour le bébé, les risques dépendent du moment d’exposition. La varicelle congénitale est due à une infection qui survient entre 8 et 24 SA. La transmission fœtale est estimée entre 6 et 8 % avec un risque d’atteinte fœtale faible (1 à 2 %). Le virus peut être à l’origine d’une atteinte des membres, de cicatrices au niveau de la peau, d’anomalies cérébrales ou d’un retard de croissance. Au-delà de 24 SA, il n’y a plus de risque fœtal sauf lorsque la varicelle survient à proximité de l’accouchement. En effet, lorsque l’éruption survient 5 jours avant et 2 jours après la naissance, elle peut entraîner une varicelle néonatale (éruption cutanée, infection pulmonaire, méningite ou encéphalite) dans 25 à 50 % des cas. Si vous n’avez pas eu la varicelle dans l’enfance, il vaut mieux vous faire vacciner avant la grossesse ou juste après l’accouchement.
ATTENTION ! En cas de contact avec un enfant qui a la varicelle, il est recommandé de prendre contact avec votre médecin qui prescrira une simple prise de sang permettant de vérifier la présence d’anticorps et ainsi la protection contre l’infection. En l’absence d’anticorps, il sera important de surveiller sa température (fièvre) et l’aspect de sa peau (éruption survenant dans les 15 jours).
Il existe deux types d’herpès : l’herpès génital et l’herpès labial (autour des lèvres). L’herpès génital se traduit par une sensation de brûlure suivie par une éruption vésiculaire. Le virus peut être également excrété au niveau vaginal sans aucun signe. Le virus peut se transmettre au cours de l’accouchement et induire un herpès néonatal chez le bébé (fièvre, éruption et méningite).
En cas de première infection (primo-infection) survenant dans le mois qui précède l’accouchement ou en cas de poussée 7 jours avant l’accouchement, le risque de transmission au bébé est important. Toute symptomatologie évocatrice d’un herpès doit être signalée au médecin, qui prescrira un traitement antiviral et prendra toutes les précautions nécessaires pour éviter la contamination. La prévention passe par le signalement au médecin des antécédents d’herpès génital. Il est conseillé d’avoir des rapports protégés en fin de grossesse en cas d’antécédent d’herpès chez l’un ou l’autre des partenaires. Un traitement antiviral pourra être prescrit en fin de grossesse de façon systématique pour éviter l’excrétion du virus au niveau vaginal. En fonction des symptômes survenant trop près de l’accouchement, une césarienne pourra être réalisée.
À la naissance, il sera recommandé de se laver soigneusement les mains avant de prendre l’enfant et de séparer les serviettes et gants de toilette de la mère de ceux du bébé et enfin, d’éviter absolument d’embrasser l’enfant si un bouton de fièvre apparaît (même si le virus est différent, il existe également un risque de transmission en cas d’herpès labial). Le pédiatre recherchera des signes d’herpès chez le nouveau-né et préviendra les parents sur les éventuels symptômes devant les amener à consulter à la maternité :
– éruption cutanée (petites vésicules transparentes sur la peau) ;
– conjonctivite (œil rouge qui pleure en permanence) ;
– fièvre ;
– changement de comportement (refus de prendre le biberon, endormissement pendant la toilette ou les repas, irritabilité excessive) ;
– voire des convulsions.
Les infections urinaires (IU) correspondent à la présence de bactéries dans les urines, elles sont également appelées cystites. Elles sont plus fréquentes pendant la grossesse car elles sont favorisées par les hormones de la grossesse et la dilatation des uretères (canaux qui vont du rein à la vessie), comprimés par l’utérus volumineux.
Le plus souvent, l’IU ne donne aucun signe. Néanmoins, elle peut se révéler par des brûlures urinaires, une plus grande fréquence des mictions, des urines troubles ou une pesanteur au niveau du pelvis. Elle peut donner des contractions utérines et être à l’origine d’une menace d’accouchement prématuré. Une fièvre associée à des douleurs dans le dos peut faire craindre une infection du rein (pyélonéphrite). L’IU est facilement dépistée par la réalisation d’une bandelette urinaire en consultation prénatale. Un examen cytobactériologique des urines (ECBU) permet de confirmer l’infection et de déterminer le germe en cause et sa sensibilité aux antibiotiques.
L’IU sera prise en charge par un traitement antibiotique qui peut être « minute » (une journée de traitement) ou plus prolongé (7 à 10 jours).
PRÉVENIR LA CYSTITE
Pour prévenir ces infections, il est conseillé de boire au moins 1,5 litre d’eau par jour et d’éviter le port de sous-vêtements synthétiques. Le jus de cranberry est utile si vous avez des infections à répétition.
Elle est due aux virus influenzae de type A, B ou C. Elle frappe tous les ans en France 2,5 millions de personnes, entre novembre et avril.
Une grippe saisonnière débute généralement brutalement, 2 à 3 jours après un contact avec une personne grippée, par un malaise général avec des maux de tête, des frissons, de la fièvre, des courbatures, de la fatigue…
En plus de ces symptômes, des signes respiratoires apparaissent rapidement : toux sèche, douleurs pharyngées, congestion nasale, écoulement nasal, éternuements, larmoiements.
La toux est le symptôme le plus fréquent. Parfois importante, elle est douloureuse et s’accompagne après quelques jours d’une expectoration qui peut être purulente (toux grasse).
Des signes digestifs (nausées, vomissements, diarrhée) sont parfois observés. La grippe se transmet d’une personne à une autre par les petites gouttelettes de salive projetées comme un fin brouillard quand on tousse ou éternue.
Chez la femme enceinte, elle peut entraîner des complications pulmonaires (pneumonie) ou cardiaques. Elle peut également entraîner des fausses couches ou des accouchements prématurés. Cependant, aucune malformation fœtale particulière liée au virus de la grippe n’a été décrite.
ATTENTION ! En France, la vaccination antigrippale est recommandée aux femmes enceintes et surtout chez celles présentant un risque de complications : maladie respiratoire chronique (asthme, mucoviscidose), maladie cardiaque mal tolérée, maladie rénale chronique, anomalies héréditaires de l’hémoglobine (drépanocytose, thalassémie), diabète de type I ou II mal équilibré…
PRÉVENIR LA GRIPPE PENDANT VOTRE GROSSESSE
La prévention est importante. Il faut éviter au maximum les contacts rapprochés avec les personnes grippées. Si elles vivent sous votre toit, évitez de les embrasser, demandez-leur de porter un masque si elles toussent, de se moucher dans des mouchoirs en papier à jeter et de se laver les mains. La vaccination de toutes les femmes enceintes contre la grippe est recommandée au cours du 2e trimestre. Une seule injection est nécessaire. En cas de problèmes pulmonaires (asthme sévère, dilatation des bronches, insuffisance respiratoire), la vaccination doit être faite au 1er trimestre.
Si vous avez de la fièvre et des douleurs musculaires, allez consulter votre médecin ou la sage-femme, car ces symptômes ne sont pas forcément liés à la grippe et peuvent être causés par une autre pathologie : infection urinaire, listériose, paludisme (en cas de région endémique, ou de retour de vacances d’un pays à risque).
Le médecin, s’il confirme le diagnostic de grippe, vous donnera le plus souvent du paracétamol pour faire baisser la fièvre et vous conseillera de boire abondamment (eau, bouillon, tisane), surtout si vous transpirez beaucoup. La grippe guérit toute seule mais il faut savoir qu’après une première montée de fièvre, celle-ci descend puis remonte une journée avant la guérison. On parle de tempé ra ture en V.
Le traitement par oseltamivir peut être prescrit chez la femme enceinte à risque de complications, vaccinée ou non ; il convient de le mettre en place le plus rapidement possible et au maximum dans les 48 heures après un contact avec une personne ayant présenté un syndrome grippal.
ATTENTION ! En cas de grippe, il faut savoir qu’une personne infectée est contagieuse 1 jour avant et 6 jours après le début des symptômes.
Nous avons eu, en 2004, la grippe dite aviaire due à un virus A/H5N1 et, en 2009, la grippe A/H1N1. Il s’agit de virus de la même famille que ceux de la grippe saisonnière.
Les femmes enceintes doivent savoir qu’en cas de grippe par le virus A/H1N1, l’affection est le plus souvent bénigne (comme la grippe saisonnière habituelle) mais qu’elle peut aussi entraîner des complications pulmonaires graves pour la maman comme pour le bébé. Ces complications sont plus fréquentes chez les femmes enceintes que dans la population générale et augmentent avec le terme de la grossesse aussi bien pour la future mère (problèmes respi ratoires par surinfection et par diminution des défenses immunitaires) que pour le fœtus (risque d’accouchement prématuré).
L’objectif est donc, si cette épidémie se reproduit, d’éviter la contamination des femmes enceintes par le virus en privilégiant :
– le respect des règles d’hygiène essentielles : isolement, lavage des mains ;
– le port d’un masque chirurgical pour les personnes grippées ;
– la vaccination des femmes enceintes par un vaccin sans adjuvant au début du 2e trimestre.
QUE FAIRE EN CAS DE NOUVELLE ÉPIDÉMIE DE A/H1N1 SI VOUS ÊTES ENCEINTE ?
Le risque de formes graves est rare, il ne faut donc pas s’affoler si vous n’avez pas de facteurs de risque de complications listés plus haut.
Il n’y a pas de raisons de modifier vos activités : travail, transports, réunions de famille…
Il est par contre impératif de respecter les règles d’hygiène habituelles :
– Lavez-vous régulièrement les mains à l’eau et au savon, ou avec une solution hydro-alcoolique.
– Évitez tous les contacts directs avec des personnes, tels que les embrassades, les poignées de mains et les caresses sur le visage.
– Conservez, autant que possible, en l’absence de masques, une distance minimale de protection sanitaire de 2 mètres avec les personnes présentant des symptômes respiratoires.
– Chaque membre de la famille doit disposer de son propre linge, de ses propres serviettes de toilette et de sa propre brosse à dents. Tout autour de vous, les objets et surfaces pourront être salis par la toux et les gouttelettes émises par les personnes grippées lors de toux ou éternuements.
– Évitez les lieux de contamination : hôpitaux, cliniques, écoles, transports en commun, grands rassemblements publics…
– Évitez le contact avec des personnes susceptibles d’avoir la grippe A/H1N1, en particulier celles revenant de congés dans des zones éventuellement touchées par l’épidémie.
– En cas de contact avec une personne grippée, consultez votre médecin généraliste.
– Faites-vous vacciner : le Haut Conseil de la santé publique recommande la vaccination des femmes enceintes au début du 2e trimestre de la grossesse avec un vaccin si possible sans adjuvant. Parlez-en à votre médecin ou à votre sage-femme.
ATTENTION ! Au début de la maladie, 24 heures avant l’apparition des symptômes, la personne contaminée est contagieuse sans le savoir, et sans présenter les signes de la grippe. Il sera donc important de rester très prudente dans vos contacts pour ne pas contaminer les autres, ni être vous-même contaminée.
Le virus de l’immunodéficience humaine est un virus qui touche le système immunitaire. Le stade le plus avancé de la maladie est le syndrome d’immuno dé fi cience acquise (SIDA). L’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) n’empêche plus aujourd’hui de mener à bien une grossesse. Les progrès thérapeutiques effectués ces dernières années ont amélioré la prise en charge de la future mère et de son bébé.
Le risque majeur est la transmission du virus principalement en fin de grossesse, au cours du travail et de l’accouchement. La prévention de la transmission materno-fœtale repose sur le dépistage précoce chez la mère, un suivi spécialisé et une prise en charge médicale des mères avec un traitement antirétroviral pendant la grossesse. Une perfusion d’AZT (un des antirétroviraux) sera réali sée pendant le travail. Un accouchement par voie naturelle est possible lorsque le virus n’est pas détectable en fin de grossesse. Dans les autres cas, une césarienne sera programmée. L’infection par le VIH est, en France, une contre-indication formelle à l’allaitement maternel. Le nouveau-né sera traité de façon préventive pendant 6 semaines. Ces mesures ont permis de réduire de façon importante le risque de transmission du virus de la mère à l’enfant (moins de 1 % actuellement dans les pays occidentaux).
La séropositivité est souvent découverte lors de la déclaration de grossesse. Acceptez que l’on vous fasse le test de dépistage, c’est important pour vous et pour le bébé.
Les globules rouges portent à leur surface des protéines appelées antigènes, les groupes sanguins A, B, O et Rhésus qui caractérisent un individu ; 85 % de la population est Rhésus-D positif car les globules rouges portent le facteur Rhésus-D. Quand une femme Rhésus-D négatif est enceinte d’un bébé qui a hérité du groupe Rhésus-D positif de son père, le passage du sang du bébé dans la circulation maternelle peut conduire à la production d’anticorps. C’est ce que l’on appelle une allo-immunisation fœto-maternelle Rh-D. Lors d’une première grossesse, cela est sans grande conséquence pour l’enfant, car les anticorps anti-D sont habituellement produits en fin de grossesse ou au moment de l’accouchement, trop tard pour affecter le bébé. En revanche, lors d’une grossesse suivante, le système immunitaire de la maman, qui a conservé en mémoire les informations, va réagir rapidement au contact des globules rouges Rh-D et produire une grande quantité d’anticorps anti-D. Il y a alors un risque d’anémie pour ce futur bébé. En revanche, ces anticorps anti-D sont sans risque pour la maman.
Pour éviter une iso-immunisation Rh-D, il est possible d’injecter des immunoglobulines anti-D à la maman. Ce traitement est proposé à une femme Rh-D négatif en cas d’événement qui a pu favoriser un passage de globules rouges du bébé vers la mère (fausse couche, amniocentèse, version, accouchement…) ou de façon systématique au début du 3e trimestre car il existe un passage sponta né de globules rouges en fin de grossesse.