1.20
Texline, République du Texas
Samedi 25 septembre
C’est la douleur qui poussa finalement Nick à ouvrir les yeux.
Il fut absolument stupéfait de pouvoir les ouvrir. Sato attendait-il qu’il ait repris connaissance avant de procéder aux exécutions ? Cela faisait-il partie des instructions de Nakamura ? Nick était-il censé regarder mourir son fils et son beau-père avant d’avoir droit lui-même à une balle dans la tête ?
Il avait tellement mal au crâne qu’il avait l’impression de l’avoir déjà reçue… Il ressentait aussi une étrange douleur à la jambe gauche. À travers ce voile douloureux, il essaya de voir où il se trouvait.
Il remarqua d’abord qu’il ne gisait pas au milieu des piles de cadavres décomposés de la Décharge municipale No 9. Il était allongé sur une couchette, dans des draps propres, à l’intérieur d’une tente éclairée dont les côtés étaient relevés. Il avait quelque chose sur la figure… un masque à oxygène. Il leva une main pour le retirer.
Il n’était plus menotté… Sa jambe gauche était plâtrée, et il ne portait plus de pantalon.
Nick essaya de tourner la tête pour voir ce qu’il y avait autour de lui, mais ce simple mouvement lui déclencha des éclairs derrière les yeux, et il se sentit pris de vertige. Il rabaissa les paupières.
— Vous êtes réveillé, fit une voix de femme.
Nick réussit à ouvrir de nouveau les yeux sans provoquer de vertige, et il essaya de s’asseoir. Une femme vêtue d’une sorte d’uniforme gris, avec un badge rond à l’épaule et un brassard marqué d’une croix rouge, le repoussa doucement contre les oreillers.
— Essayez de ne pas trop bouger, Mr Bottom. Vous souffrez de commotion cérébrale et vous avez une jambe cassée, ainsi que de multiples hématomes et contusions. Le capitaine McReady va venir vous voir très bientôt.
À condition de garder les yeux fermés, Nick réussit à tourner la tête vers la gauche. Il les rouvrit et vit quelques couchettes vides. Dehors, il faisait nuit. Des ampoules électriques accrochées en hauteur permettaient de voir quelques vieux Humvee garés le long d’une clôture grillagée ainsi que des transports de troupes blindés tout neufs, ornés du drapeau de la République du Texas – une étoile blanche sur un fond de treize bandes rouges et blanches. Un peu plus loin, dans une zone dégagée éclairée par des projecteurs et au milieu d’un cercle de lumières rouges et vertes qui clignotaient au rythme de son mal de tête, Nick aperçut les trois hélicos-libellules de Nakamura, les pales immobiles. Des hommes vêtus de divers uniformes discutaient autour, mais il n’y avait aucun signe des ninjas dans leur tenue noire.
Nick ferma les yeux et tourna la tête à droite.
Il y avait une couchette vide à côté de lui, mais la suivante était occupée par Leonard, allongé sous une couverture, avec maintenant deux tubes d’intraveineuse reliés aux avant-bras. Nick vit qu’il respirait – en fait, il ronflait doucement.
Nick chercha Val des yeux, mais toutes les autres couchettes étaient vides. Où est mon fils ?
— Mr Bottom ?
Nick constata que s’il ouvrait l’œil gauche un peu plus que le droit, il arrivait à fixer les choses sans que tout se mette à tourner. L’homme qui se tenait à côté de lui semblait avoir une soixantaine d’années. Il avait une moustache blanche bien fournie, le même uniforme gris que l’infirmière ou le médecin de tout à l’heure, avec un badge identique représentant l’étoile blanche dans un cercle bleu et blanc. Il portait à la ceinture un gros revolver à canon long dans un étui à l’ancienne, et il était coiffé d’un grand Stetson.
— Je suis le capitaine McReady, Mr Bottom, dit-il en retirant son chapeau.
Il avait une marque dans ses cheveux gris, le genre de marque que seul un Stetson peut laisser après avoir été porté pendant des années.
— Greg B. McReady, précisa-t-il. Le « B » ne veut rien dire du tout. Je commande la Compagnie C de la Division des Texas Rangers, du Département de la Sécurité publique. Nous sommes ici au poste frontière de l’Armée du Texas, à Texline, le long de la frontière avec le Nouveau-Mexique, juste au sud-ouest de l’Oklahoma Panhandle. Nous sommes heureux que vous ayez réussi à venir jusqu’ici, Mr Bottom.
— Mon fils… dit Nick d’une voix rauque en essayant de se redresser sur un coude.
— Val va bien, dit le capitaine McReady. Couvert de bleus, mais il a été le premier à se remettre des Taser. Il a attendu ici un bon bout de temps, pour veiller sur vous et son grand-père, mais on l’a convaincu d’aller manger un morceau. Il est dans la cantine à côté, mais il devrait revenir bientôt.
— Mon beau-père, réussit à dire Nick en faisant un geste de la main droite. Est-ce qu’il va… s’en tirer ?
— Oh, oui, répondit le Ranger à la moustache blanche. Le professeur Fox dort, c’est tout. Ça fait un moment qu’il a repris connaissance. Nous avons été informés de son état – sténose aortique – par le colonel Sato, et nous allons pouvoir discuter avec ce cher professeur des différentes possibilités d’intervention chirurgicale.
— Sato… siffla Nick.
Il avait encore dans la bouche le goût de la chair de l’assassin, et il en voulait encore plus. Il voulait lui dévorer le cœur…
McReady posa une main sur l’épaule de Nick – une main puissante quoique ridée et tachetée.
— Restez tranquille, mon garçon. Nous savons ce qui s’est passé. La situation aurait dû être mieux gérée, mais il n’y avait pas vraiment le temps de finasser. Le colonel Sato souhaitait être présent à votre réveil, mais nous avions peur que vous ne le tuiez avant qu’il ait pu vous expliquer.
— Le tuer… répéta Nick.
Ce n’était pas une question. Il revit l’assassin écrasant le portable de Dara dans son poing, et l’imagina organisant soigneusement la mort de Dara et d’Harvey.
Oui, il tuerait Sato s’il le pouvait. En fait, rien au monde ne pourrait l’arrêter.
— Qu’est-ce qui est arrivé à ma jambe ? demanda-t-il.
— Vous vous êtes cassé le tibia pendant cette petite bagarre dans l’hélicoptère, mais la fracture est nette. Nous l’avons réduite, et vous devriez être rapidement sur pied
— Quel… jour sommes-nous ?
— Toujours le même, mon garçon, répondit le Ranger. Il est presque minuit, et nous sommes le 25 septembre. Un samedi. Une journée bien remplie pour vous, on dirait.
Sato et Val entrèrent dans la tente. Sato avait un pansement autour du cou, et des points de suture sur la joue et sur le front. Nick prit le risque du vertige en cherchant des yeux quelque chose de tranchant – un scalpel, un couteau de table, une bouteille qu’il pourrait briser, n’importe quoi… Il n’y avait rien. Son regard se porta sur le gros revolver dans l’étui du capitaine McReady.
— Du calme, l’ami, dit le vieux Ranger en repoussant Nick contre l’oreiller.
Il se leva et s’écarta du lit.
— Bottom-san, dit Sato.
Il s’assit sur la couchette à droite de Nick, et le sommier grinça sous son poids.
— Hé, Papa, tu as vu comment Grand-papa a foutu son genou dans les couilles du ninja ? s’écria Val. Je suis sûr qu’il les lui a fait bouffer ! (Le garçon était en train de mâchonner un sandwich.) Qui aurait cru que le vieux Leonard était capable d’un truc pareil ?
Papa ? songea Nick. C’était un mot qu’il avait cru ne plus jamais entendre, même si – ce qui avait semblé impossible – son fils et lui s’en sortaient vivants. Un peu plus loin, Leonard continuait de ronfler doucement, insensible à cet éloge, ou feignant de dormir pour pouvoir écouter sans être obligé d’intervenir.
— Il faut que nous parlions, Bottom-san, dit Sato d’une voix très douce.
Nick remarqua d’autres agrafes et pansements sur Sato. Deux doigts de sa main gauche étaient maintenus par une attelle. Sa chemise noire était un peu déboutonnée, et il semblait que ses côtes étaient également bandées.
— Allez vous faire foutre, souffla Nick.
Son seul regret était d’avoir été encore tellement sonné qu’il avait bêtement regardé le gros revolver du capitaine McReady avant de s’en emparer.
— Non, Papa, c’est bon, le colonel Sato… commença Val.
— … a tué ta mère, dit Nick d’une voix basse et menaçante. Reste en dehors de ça, Val.
Interloqué, le garçon fit deux pas en arrière.
— Non, Bottom-san. (Le colosse secouait la tête de sa drôle de façon qui impliquait tout le buste.) Je n’ai pas tué votre épouse et le district attorney adjoint Cohen, ni organisé leur meurtre. Je vous le jure sur mon honneur.
— Votre honneur ! s’esclaffa Nick. (Ce rire lui fit tellement mal à la tête qu’il faillit s’évanouir.) Votre honneur, répéta-t-il. L’honneur d’un homme qui a tué sa propre fille de sang-froid. Qui lui a tiré une balle de petit calibre entre les yeux pour qu’elle ricoche à l’intérieur du crâne et fasse le maximum de dégâts.
— Hai, grogna Sato. J’ai reconnu que j’avais tué ma Kumiko adorée. Elle était la lumière de ma vie, comme sa mère avant elle, et j’ai éteint cette lumière de ma propre main. Voyez-vous, c’était une forme de jigai – l’équivalent chez les femmes samouraïs du seppuku rituel, et qui n’implique pas de s’éventrer – et ma Kumiko adorée était bien une samouraï.
— Votre fille ne s’est pas suicidée, rétorqua Nick. Vous l’avez tuée. Vous l’avez assassinée en même temps que Keigo, un garçon qui vous faisait totalement confiance.
— Hai, dit encore Sato en inclinant légèrement la tête. C’est ce qui se serait produit de toute façon, sur l’ordre de Nakamura-sama. Il n’y avait pas d’autre issue possible pour ma fille ni pour son amant. Kumiko savait que ce serait leur destinée quand elle a décidé de contacter vos autorités locales à Denver – le patron du patron de votre épouse bien-aimée – pour révéler la véritable origine du flashback. C’était son jigai, et je leur ai donné à tous deux une mort rapide et douce.
— Vous avez massacré le garçon.
Sato secoua très légèrement la tête.
— Seulement le corps. Il est mort sur le coup.
Nick avait réussi à se tenir sur un coude, mais il s’écroula sur le côté sans quitter Sato des yeux. Le capitaine McReady, Val, et d’autres gens qui étaient entrés dans la tente, n’étaient pour lui que de lointaines silhouettes. Pour Nick, il n’y avait ici, dans la nuit, que Hideki Sato et lui.
— Je ne comprends pas, dit-il.
— Il me fallait obtenir la confiance absolue de Hiroshi Nakamura pour faire ce que j’avais à faire. Ma chère Kumiko et le jeune Keigo avaient choisi leur destin… En tentant de révéler au monde entier la façon dont le Japon s’était servi du flashback pour achever l’effondrement de l’Amérique, Keigo a fait preuve d’audace et de courage, deux qualités qui le caractérisaient. Comme vous l’avez dit, Bottom-san, c’était un vrai rebelle dans une culture où ils sont historiquement rares. En procédant moi-même aux exécutions, j’ai passé le test que Nakamura voulait m’imposer.
— Dans quel but ? demanda Nick.
— Le message que vous m’avez transmis de la part d’Omura-sama, « Dans ce monde existe un arbre sans racines, dont les feuilles jaunes renvoient le vent. » – un poème composé par notre cher professeur Sozan dans les instants qui ont précédé sa mort –, était le dernier message codé dont j’avais besoin pour savoir que le moment était venu de passer à l’action.
— De quelle action parlez-vous ? demanda Nick d’une voix soupçonneuse.
Il n’avait aucune raison de croire un traître mot de ce que disait cet homme… un homme qui avait tué sa propre fille d’une balle en plein front.
Sato le regardait comme s’il lisait dans ses pensées. Il hocha la tête et consulta sa montre.
— Il est minuit ici, et déjà 16 heures le dimanche à Tokyo. Des OPA hostiles se préparent en ce moment contre huit des onze principales sociétés qui constituent le cœur du zaibatsu de Hiroshi Nakamura. Demain, à l’ouverture de la Bourse japonaise, au moins cinq de ces tentatives de prise de contrôle, peut-être plus, seront couronnées de succès. La dynastie Nakamura va s’écrouler.
— Mais il est encore Conseiller fédéral, dit Nick. Il a à sa disposition la Garde nationale du Colorado et une dizaine d’autres groupes armés.
— Nakamura et ses gens sont arrêtés au moment même où nous parlons, Bottom-san. C’est son châtiment pour n’être jamais descendu de sa montagne du Colorado… et de s’être trop reposé sur les rapports de ses espions, qui étaient en fait des hommes à moi. Pendant ces sept dernières semaines, j’ai fait venir de Chine des milliers de commandos japonais – mes propres Taigasu, mes troupes du Tigre.
— On les a vus cet après-midi, Papa, au Country Club, dit Val en venant s’installer au bout de la couchette où Sato était assis. Les Osprey étaient juste en train de se déployer.
Un instant, Nick oublia tout. Il prit la main de Val et la lui serra. C’était beaucoup plus qu’une simple poignée de main.
Le capitaine McReady et les hommes qui l’avaient rejoint s’approchèrent à leur tour.
— C’est la vérité, Mr Bottom. Le colonel Sato, le Conseiller Omura et d’autres encore sont en contact avec nous depuis des semaines. Le colonel Sato nous a parlé de vos états de service dans la police de Denver. Les Texas Rangers ont besoin de bons enquêteurs. Notre rôle va se développer considérablement dans les mois et les années à venir.
— Il va se développer ? répéta Nick en regardant ses deux interlocuteurs. Le Texas est un allié d’Omura ? Un allié du Japon ? Dans la grande bataille qui s’annonce contre le Califat ?
— Et pas qu’un peu, mon garçon, dit le capitaine McReady. On va commencer par reconquérir notre propre pays, et ensuite, on réglera quelques vieux comptes avec d’autres. J’espère que vous voudrez bien vous joindre à nous, inspecteur Bottom.
— Vous n’autorisez même pas les accros au flash à vivre au Texas, dit Nick. Vous les raccompagnez à la frontière et vous les foutez dehors.
— Vous êtes accro au flash, mon garçon ? demanda le vieux Ranger.
— Non, répondit Nick sans presque aucune hésitation. Non, mon capitaine.
Sato se leva, et Nick eut la satisfaction de voir que la manœuvre semblait douloureuse.
— Il faut que je retourne à Denver. Il va y avoir beaucoup de choses à organiser dans les prochains jours. Il faut aussi assurer la coordination avec Omura-sama et certains daimyo qui attendent depuis longtemps la chute de Hiroshi Nakamura. Parfois, Bottom-san, même sous le code du bushido, le meilleur shōgun n’est pas nécessairement le plus cruel ni le plus impitoyable des candidats. Dans sa soif de pouvoir, c’est ce que Nakamura a oublié.
— Mais vous, Sato-san, vous m’avez montré à quel point vous pouviez être impitoyable, dit Nick. Juste au cas où quelqu’un au Japon nourrirait encore des doutes à ce sujet.
— Oui. Je ne vous propose pas de nous serrer la main aujourd’hui, Bottom-san, car je respecte votre colère. (Il posa la main sur l’épais pansement qu’il avait autour du cou, puis il fit le sourire le plus large que Nick lui ait jamais vu.) Un instant, dans l’hélicoptère, j’ai cru que vous alliez me dévorer tout vif.
Nick lui sourit à son tour, en lui montrant bien ses canines.
— Mais un jour prochain, peut-être, poursuivit Sato, nous pourrons nous serrer la main et redevenir des alliés. Après votre 11-Septembre, beaucoup de gens – même si ce fut brièvement – ont parlé de la Longue Guerre qui allait venir. Sur ce point, ils avaient raison. Ils se trompaient simplement sur les adversaires historiques qui la mèneraient jusqu’à la mort.
Sato s’apprêtait à partir, quand il se tourna une dernière fois vers Nick.
— J’ai pensé que vous aimeriez avoir ceci, Bottom-san, dit-il en lui tendant son portable et une carte mémoire de la taille d’un timbre.
L’écran du téléphone de Nick affichait les fichiers textes de Dara et les vidéos de Keigo Nakamura.
— La carte contient l’enregistrement vidéo de votre entretien avec Nakamura dans la bibliothèque. Utilisez tout cela comme bon vous semblera.
Le colosse serra l’épaule de Val et sortit. L’infirmière revint pour vérifier la tension de Nick et lui dire de remettre son masque à oxygène.
Nick secoua la tête.
— Aidez-moi à m’asseoir, vous voulez bien ?
Finalement, en s’y prenant à deux, Val et la jeune femme réussirent à l’installer correctement.
Son mal de crâne s’était atténué et la pièce ne tournait plus quand il bougeait la tête. Le capitaine McReady et trois autres Texas Rangers étaient encore là. Le capitaine avait remis son Stetson.
— Ça vous dirait de rejoindre les Rangers, mon garçon ? demanda McReady.
— D’abord une bonne nuit de sommeil, et je vous donnerai ma réponse demain. (Nick désigna Leonard qui dormait toujours.) Dites-moi, vous faites bien des opérations du genre remplacement de valve, ici ? Et il n’y a pas d’attente si on paie ?
— Ouais, fit un Ranger à droite de McReady. On est un peu vieux jeu, par ici. On vous laisse presque tout l’argent que vous gagnez, et on vous laisse payer quand vous avez besoin de quelque chose.
McReady se tourna vers Val.
— Et toi, fiston ? Tu comptes aussi attendre demain pour me parler de rejoindre les Rangers ?
Val sourit, et ce sourire fit chaud au cœur de Nick.
— Non, capitaine, je vous remercie, dit son fils. J’ai quelqu’un à voir à Austin pour une petite affaire, et ensuite, j’aurai sans doute des projets personnels.
McReady hocha la tête. Il les salua en touchant le bord de son chapeau et sortit de la tente, suivi de ses hommes. Dehors, les trois libellules décollaient en silence dans le vent chaud de la nuit.
Val s’allongea sur la couchette à côté de Nick et cala l’oreiller sous sa tête.
— Le médecin en chef a dit qu’on devrait passer la nuit ici, et je crois que c’est une bonne idée. Je pourrai discuter avec Leonard demain matin.
— Très bien, dit Nick.
Dans quelques minutes, il allait demander où se trouvaient les toilettes les plus proches, et il se débrouillerait pour y aller. Pas question de pisser dans un bassin. Pas sous cette tente où on entrait comme dans un moulin. Pour rien au monde.
— Ah, dis donc, Papa, Grand-papa lui a vraiment foutu un sacré coup dans les couilles, à ce ninja. Sacrément fort, tu ne trouves pas ?
— Oui, je trouve aussi, dit Nick en se préparant à balancer sa jambe plâtrée pour la poser par terre. (Il allait avoir besoin d’aide pour marcher, et il n’avait pas l’intention d’attendre l’infirmière. Autant profiter de Val tant qu’il était là.) Sacrément fort.