Cet ouvrage explore les relations et expériences actuelles que nous avons collectivement avec la nature et l'environnement, puis cherche à repenser celles-ci : il s'agit d'inventer de nouvelles visions du monde, relations sociales et gouvernances pour construire un monde plus durable. Nous avons choisi pour cela de nous affranchir des frontières disciplinaires et avons sollicité les auteurs les plus pertinents à nos yeux pour nous aider à construire ce projet. Nous remercions ici tous les collègues qui se sont embarqués avec nous dans cette aventure, en particulier trois chercheurs américains, dont nous avons voulu faire connaître les travaux au public français.
Cet ouvrage se décline en quatre grandes parties :
Dans la première partie, nous exposons comment les questions environnementales et écologiques sont prises en compte – ou non – dans différents niveaux institutionnels : dans le cadre des Nations-Unies (L. Maertens), par les courants politiques nationaux (F. Flipo), dans la gouvernance locale (Y. Meynard) et dans les politiques d'éducation (M. Coquidé). Les auteurs précités travaillent en sciences politiques, en philosophie et en sciences de l'éducation.
La seconde partie explore comment la nature et l'environnement sont traités dans différents courants symboliques et religieux. Les auteurs sont des anthropologues et des spécialistes des religions : D. Méda et C. Renouard abordent de façon complémentaire la position de la religion catholique ; M. Privot expose sa vision des rapports de l'Islam à ces questions ; enfin, L. Obadia aborde successivement les positionnements du bouddhisme et du judaïsme.
Dans la troisième partie, nous prenons le parti de l'individu humain et de ses relations avec la nature qui l'entoure. Interviennent des psychologues, des philosophes et des neuroscientifiques : S. Clayton offre un panorama des travaux et théories de la psychologie de la conservation. B. Bonnefoy s'intéresse particulièrement aux capacités restauratrices de la nature pour l'être humain. F. Cazalis et S. Granon complètent avec les neurosciences les théories et modèles psychologiques des facilités et difficultés à modifier nos comportements. P. Kahn et ses collègues exposent ensuite comment retrouver une approche très sensible et sensorielle de la nature (c'est le seul texte non original de l'ouvrage). L. Chawla monte comment les expériences enfantines de nature influencent les trajectoires de vie adultes. M.X. Truong explore de nouvelles expériences de nature, en partie virtuelles. F. Ducarme et ses collègues détaillent les expériences de nature proposées par les films hollywoodiens. H.S. Afeissa analyse enfin le parallèle entre la crise environnementale et la menace nucléaire.
Enfin, la quatrième partie propose quelques pistes de réflexion pour de nouveaux futurs : au travers d'une nouvelle éducation (D. Cottereau), qui passe notamment par des approches corporelles (J. Clavel) ; en mobilisant de nouvelles normes sociales et politiques (Z. Skandrani) ; en valorisant des expériences de nature hors normes, telles que les parcs zoologiques (A. Colléony) ou les jardins partagés (A.C. Torres). Plus généralement, F. Augagneur détaille comment les représentations sociales influencent nos rapports à la nature et aux autres. Enfin, M. van Praët, P.H. Duée et J.P. Mignard proposent une nouvelle éthique pour habiter la Terre.
Cet ouvrage ne doit pas être considéré comme une fin, mais comme une invitation à bousculer nos modes de pensée individuels et collectifs, de façon à inventer ensemble de nouvelles trajectoires, plus soucieuses de la nature et de la biodiversité, pour être plus respectueuses des femmes et des hommes avec lesquelles nous partageons le monde.
Anne-Caroline Prévot et Cynthia Fleury