Chapitre 14 : 2e jour

 

 

Julien

 

Julien regarda Lauryn s’éloigner. Elle ne se retourna pas une seule fois. Il déglutit. Derrière lui, il sentait le regard d’Amélie qui lestait ses épaules d’un poids désagréable. L’appréhension qu’il éprouvait à l’idée de se retourner l’aurait fait rire dans d’autres circonstances. Malgré tout, il pivota et se retrouva face aux yeux de glace de la jeune fille qui le fixaient sans broncher. Il ouvrit la bouche, mais elle l’arrêta d’un geste.

— Non. Tu te tais. Ou alors tu trouves un truc intelligent à dire. Je suppose que ça va être dur.

Piqué au vif, il ne sut quoi répondre et se contenta de lever les yeux au ciel. Théo les regardait comme s’ils étaient des bombes susceptibles d’exploser à tout moment. Le jeune homme soupçonna qu’il aurait préféré partir avec les autres, car ses yeux affolés en témoignaient. Il ne put résister à la tentation de s’amuser un peu.

— Eh, Théo !

Le garçon lui lança un regard méfiant et Julien rit intérieurement.

— Tu sais comment on incite une rousse à se disputer avec toi ?

Pétrifié, l’autre secoua la tête tout en jetant des regards paniqués vers Amélie qui semblait se gonfler un peu plus de fureur chaque seconde. Un bref instant, Julien eut un soupçon d’inquiétude. Malgré tout il continua de dévaler la pente qui se présentait à lui en ignorant les panneaux clignotants.

— Tu dis quelque chose, se répondit-il lui-même en haussant les épaules avec un sourire satisfait.

— Tu sais quoi, Julien, je crois que tu as raison, déclara Amélie avec un sourire de requin.

Instinctivement, il recula d’un pas. Quelque chose dans la façon dont elle avait prononcé ces mots lui soufflait qu’il ne devait s’attendre à rien de bon. Il eut un sourire incertain. Durant quelques secondes, il ne se passa rien. Théo retenait sa respiration, les yeux allant de l’un à l’autre avec une vitesse étonnante. Tout à coup, un grondement inquiétant retentit en provenance du sol. Une fraction de seconde plus tard, Julien était suspendu à trois mètres de hauteur, sur un geyser qui rappelait celui d’une baleine.

Il hurla de terreur ; il ne s’y attendait pas le moins du monde. Son visage fut aspergé et son cri se noya en un gémissement étranglé tandis qu’il essayait de recracher l’eau qu’il avait avalée. En dessous de lui, l’adolescente le regardait avec un sourire jubilatoire. S’il n’avait pas été suspendu dans le vide, retenu seulement par une colonne d’eau, il se serait dit qu’elle paraissait terriblement dangereuse. Mais la seule chose qu’il parvint à penser et à articuler fut :

— Laisse-moi descendre !

Le ruissellement de l’eau étouffait tous les autres sons. Théo le fixait sans savoir que faire. Amélie s’adressa à lui. Elle ne fit pas d’efforts pour élever la voix et il dut tendre l’oreille pour passer outre le fracas du jet puissant. Au début, il ne distingua rien, puis il finit par comprendre.

— … raison, Julien. Il est facile de se fâcher avec une rousse. Sauf qu’il faut éviter. Maintenant, je vais te faire redescendre et si tu prononces encore un mot de travers ce sera encore pire. Je me suis fait comprendre ?

Le jeune homme ne répondit rien, trop en colère et balloté par l’eau pour proférer une phrase quelconque. La fille ne bougea pas et l’observa se débattre.

— Alors ? C’est clair ?

— Ça va, c’est clair, fais-moi redescendre maintenant ! s’écria le garçon d’un ton las.

Sans prévenir, Amélie lâcha tout. Le jet disparut comme il était venu. Il sentit un choc sourd et il se plia en deux, le souffle coupé. Il était tombé sur le dos. Le visage d’Amélie apparut dans son champ de vision, à contre-jour. Il plissa les yeux, grommela une insulte et elle lui marcha sur la main. Il étouffa un gémissement. Elle se pencha au-dessus de lui. Il ne parvenait pas à voir son expression.

— Mon cher Julien, dit-elle d’une voix douce. Je peux être gentille. Mais faut pas pousser trop loin. Parce que là je peux devenir très…. instable.

Il serra les dents. En cet instant, il n’en doutait pas le moins du monde.

 

Milly

 

Skandar était revenu au bout d’une heure, deux plantes inidentifiables dans la main et un oiseau… rôti. Milly lui lança un regard interrogateur lorsqu’il déposa sa prise. Il haussa les épaules.

— Si ça peut te rassurer… Il est à point.

— Tu es sérieux ?

Elle éclata de rire. Chaque gloussement résonnait désagréablement dans sa tête, mais elle ne parvenait pas à s’arrêter. Tout ce qu’elle avait vécu depuis hier était juste démentiel. Si un jour, quelqu’un lui avait dit qu’un adolescent aux yeux d’ambre, allait lui apporter du gibier un matin alors qu’elle était allongée dans l’herbe au milieu des montagnes, elle aurait envoyé ce quelqu’un à l’asile. Les yeux brillants, elle tenta de recouvrer son sérieux. Skandar la fixait, sourcil levé et inquisiteur. Elle se mordit l’intérieur de la joue. Pour l’instant, il la considérait comme une folle, c’était on ne peut plus clair. Elle se força à arrêter de pouffer et désigna l’oiseau.

— Comment tu veux que je mange… ça ?

Sans lui répondre, le jeune homme s’assit et commença à déplumer la prise. Milly se retint de vomir. Elle n’avait plus envie de rire. C’était écœurant. Elle regarda dans une autre direction. Son compagnon de voyage n’était vraiment pas loquace. Elle, avait besoin de parler, de s’exprimer. Mais elle devait se résoudre à se taire en attendant son bon vouloir. Ça la rendait folle.

Elle perdit son regard dans les arbres et son esprit commença à vagabonder à des lieues de là. Au bout de quelques instants, les chants des oiseaux et les bruits environnants se fondirent dans sa tête. Elle n’était plus présente que physiquement. Ces derniers temps, elle ne cessait de penser au passé, comme si le Vitaltest réveillait des émotions anciennes. Mais elle n’en avait pas envie. Pourquoi donc, maintenant qu’elle était livrée à elle-même, elle ne parvenait plus à étouffer cette rancœur, ce désespoir qu’elle tenait enfoui au plus profond d’elle-même ?

Elle ne s’était pas rendu compte du temps qui avait passé quand Skandar la tira de ses pensées. À ses côtés, une forme qui rappelait vaguement celle d’un poulet fumait. Elle écarquilla les yeux. Certaines parties étaient brûlées et il restait quelques plumes, mais ça avait l’air… mangeable. Il arracha une cuisse et la lui tendit en prenant soin de la toucher le moins possible. Elle la prit sans hésitation et la regarda d’un air circonspect avant de mordre dedans, se brûlant la langue au passage. Ça n’avait rien d’un repas du dimanche, mais c’était plutôt bon, et elle avait faim. Elle sourit au jeune homme, qui goûtait la viande à son tour. Au bout d’un moment passé à manger en silence, elle prit la parole.

— Tu viens de quelle académie ? Pas de celle de Mérince en tout cas, je ne t’ai jamais vu… Peut-être de celle de Dariante ?

— Non, répliqua-t-il en secouant la tête. Je viens de Pairigue, à l’autre extrémité.

— Oh, je vois, fit Milly en hochant la tête.

Elle ne s’était rendue que très rarement là-bas. Ce n’était pas un lieu très bien fréquenté. Elle ne sut quoi ajouter et le silence s’installa. Elle essaya d’avoir un ton léger et reprit la parole.

— Et tes parents ? Ils sont quels éléments ?

— Je ne sais pas.

Cette réponse la surprit. Elle ne comprit pas ce que voulait dire son compagnon par là et fronça les sourcils. Prudente, elle émit une hypothèse.

— Leur Vitaltest n’a pas été concluant ?

— J’ai grandi dans un foyer.

— Oh…

Milly ne sut quoi dire. Elle n’aurait jamais pu deviner que Skandar était orphelin. Il paraissait si sûr de lui… Elle l’aurait mieux vu fils d’un haut dirigeant. Soudain, elle eut une autre vision de lui. Il finit de manger son morceau de viande sans broncher, avec le même air impassible. Elle essaya de ne pas mettre de compassion dans son regard, car elle savait que ça ne lui plairait pas. Elle-même avait trop souffert de cette pitié qu’affichaient les gens lorsqu’ils apprenaient ce qu’elle avait subi. Personne n’avait jamais montré un comportement différent. Lauryn, Julien, sa sœur, ses amis… Aucun n’avait jamais compris que leur compassion immonde l’avait toujours dégoûtée.

 

Milly rentrait du collège. Elle avait eu une mauvaise note en SNT – Sciences naturelles et technologiques –, et elle savait que ses parents lui feraient des reproches. C’est pourquoi elle prenait tout son temps pour parcourir le court chemin qui le menait de son établissement scolaire jusque chez elle. Un pied devant l’autre, elle zigzaguait sur le trottoir sans tenir compte des murmures agacés des passants à qui elle coupait la route. À sa gauche, une ruelle s’ouvrit, étroite et sombre. L’espace entre les deux blocs était très restreint. Elle haussa les épaules. Qu’avait-elle à perdre à s’y engouffrer ? Ça lui ferait gagner un peu plus de temps. Elle tourna donc et marcha sans se presser à travers le boyau inquiétant. Elle n’avait pas peur. Elle était passée un million de fois par là.

Trop plongée dans ses pensées, elle ne se rendit pas compte que deux garçons plus âgés qu’elle la suivaient à une vingtaine de mètres. Elle ne remarqua leur présence lorsque l’un d’eux l’interpella.

— Eh ! Petite ! Tu me files ton téléphone ?

Son cœur battit un peu plus vite. Elle accéléra l’allure. Ses poursuivants gagnaient de la distance. Elle cria quand une main se posa sur son épaule. Le garçon devait avoir quatorze ans à peine, et il était très musclé pour son âge. Elle le repoussa et se mit à courir. Il la suivit de près et la rattrapa par le col de son haut. Elle hurla et se débattit. Il lui plaqua une main sur la bouche et fouilla ses poches de l’autre. Elle tenta de lui donner un coup de coude dans le ventre, mais son complice l’intercepta et lui tordit violemment le bras. Elle se mit à pleurer. Personne ne pouvait l’entendre ici. Elle était seule.

— Fichez-lui la paix, ou vous allez le regretter.

Elle mit une fraction de seconde à reconnaître cette voix. Elle poussa un soupir de soulagement et sentit dans le même temps un poids de plomb s’abattre sur sa poitrine. Il allait se faire massacrer. Et après, ce serait son tour.

— Tu viens sauver ton amoureuse ? dit l’un des deux, goguenard.

L’autre se tourna, ses bras enserrant toujours le torse de Milly. Elle découvrit Chris, les yeux froids et impénétrables. Elle frémit en le voyant ainsi.

— Tu as quel âge ? aboya celui qui la maintenait. Onze ans ?

— Douze pour être exact, riposta-t-il. Vous voulez que je me répète peut-être ?

— Essaie toujours.

— Lâchez-la.

Son adversaire desserra un peu son étreinte, et Milly en profita pour lui écraser le pied de toutes ses forces. Il gémit en grimaçant et elle acheva de se délivrer en le frappant violemment là où ça faisait mal. Chris, quant à lui, lança une brique ramassée à terre en direction de l’autre, qui se plia en deux et s’écroula après l’avoir reçu sur le torse. Elle fonça vers son ami et attrapa sa main tendue. Ensemble, ils se mirent à courir alors que le deuxième, toujours debout, se lançait à leur poursuite.

Ils débouchèrent sur la grande rue et sinuèrent parmi les passants sans prendre le temps de s’excuser. Plus loin, ils entendirent un cri de rage. Chris tira Milly derrière l’angle d’une rue adjacente. Ils attendirent, le souffle court. Plus un cri ne se faisait entendre. Le garçon avait dû s’éloigner. Une fois sûre que le danger était passé, Milly se tourna vers Chris, et ils se regardèrent quelques secondes. Sans un mot, elle se jeta dans ses bras et l’étreignit. Il la serra longuement sans parler et elle enfouit son visage dans son cou.

— Merci, tu es vraiment génial.

— Juste là au bon moment, souffla-t-il d’un ton las.

Elle le serra plus fort.

 

Songeuse, Milly prit le fruit que lui tendait Skandar. Elle avait encore faim et son geste était le bienvenu.

— Merci, tu es vraiment…

Le jeune homme attendit la suite, mais sa phrase se bloqua dans sa gorge. Elle ne sut comment conclure, et piqua un fard.

— Je suis ?

— Oublie, souffla-t-elle, les yeux baissés. Merci.

 

 

Lauryn

 

La jeune fille marchait prudemment sur le sentier encombré qui sinuait entre les arbres et les rochers. Il semblait descendre plutôt bas. Étrangement, des sortes d’escaliers avaient été taillées dans la pierre, mais ils dataient. Lauryn se méfiait de la roche trompeuse et prenait garde de poser le pied dans des endroits sûrs. Elle était en tête de file. Derrière elle, Trystan et Kim bavardaient allègrement, mais elle n’avait pas le cœur à cela. Leur expédition était terriblement incertaine. Qu’allaient-ils trouver sur leur route ? Elle espérait seulement ne pas faire de mauvaises rencontres. Le visage de Virginie s’imposa à elle et elle frissonna malgré la température agréable. La blonde n’oublierait jamais l’humiliation que lui avait fait subir Julien et elle n’attendrait pas la fin du Vitaltest pour avoir sa vengeance.

— Kim ? appela-t-elle.

— Oui ?

— Où penses-tu que ce chemin nous mènera ?

— Je n’en sais rien, dit la jeune asiatique en haussant les épaules. A priori, il descend la montagne jusqu’au prochain village. Avant, ce devait être un site touristique, comme la majorité des cités incas…

Lauryn regarda le sentier devant elle. Il n’avait pas été entretenu depuis quelque temps déjà. Que comptait-elle vraiment trouver au bout de ce chemin ? Peut-être que Milly était là, quelque part, à la chercher. Au bout de combien de temps allaient-elles se retrouver ? Sa présence rassurante lui manquait terriblement.

Elle se força à ne pas y penser. Ça ne l’avançait en rien. La seule chose qu’elle devait avoir à l’esprit, c’était d’explorer, de chercher, de trouver, de réfléchir. Ses yeux furetaient partout, dans l’attente d’apercevoir quelqu’un, ou de trouver le container. Elle soupira, frustrée de ne rien voir et prit le parti d’entamer la conversation avec les deux autres.

— Vous êtes dans la même classe ?

— Oui, répondit Trystan. Kim est la meilleure élève.

Lauryn haussa un sourcil. Elle n’avait pas demandé cette précision. Elle retint le sourire amusé qui menaçait de percer. Elle n’avait pas l’habitude de se retrouver seule avec un début de couple dans les montagnes péruviennes, mais elle prévoyait que ce serait divertissant. Heureusement que Julien n’était pas à sa place, car il n’aurait pas épargné les deux autres de ses commentaires sarcastiques…

— Tu dis n’importe quoi ! protesta Kim en rosissant. Skandar est à égalité avec moi.

— En matières scientifiques seulement, contesta son ami.

— Skandar ? Pas commun comme nom.

— Il n’est pas commun lui-même. Toutes les filles de la classe bavent sur lui.

— Si beau que ça ? demanda Lauryn, sarcastique.

— J’avoue qu’il est… envoûtant, dit Kim. Et très mystérieux.

Trystan haussa un sourcil contrarié. Lauryn se retint de pouffer.

— Il est dérangé, affirma-t-il. Et asocial au possible.

— Toi par contre, tu es très sociable, non ? lui demanda innocemment Lauryn.

— Moi ?… Il eut l’air surpris. Pourquoi ?

Lauryn haussa les épaules en secouant la tête. Kim n’avait pas bronché et accéléra l’allure. La jeune fille s’efforça de redevenir sérieuse. Ce n’était vraiment pas responsable. Elle devait tenter de trouver des idées au lieu de bavasser comme elle le faisait.

 

Julien

 

Le silence était pesant. Amélie marchait en tête, et Julien s’efforçait de ne pas l’étrangler. La fureur qu’il ressentait ne s’était pas encore estompée. Il n’avait pas du tout supporté la façon dont la jeune fille s’était moquée de lui. Il avait cru s’imposer en la raillant, mais c’était lui qui avait dû plier. Quant à Théo, il ne disait rien. Il n’avait même pas tenté de l’aider. En cela, Julien le comprenait. Le pauvre n’avait sûrement pas envie de prendre parti dans le conflit.

— La priorité, annonça soudain Amélie. C’est de trouver de l’eau.

— Y en a en bas, lâcha Julien, cynique.

— Fais marcher tes méninges, Neith. On ne va pas tous descendre à chaque fois qu’on a une petite soif.

— Les Incas avaient un système d’irrigation.

— Reste à le trouver, ricana Amélie. S’il existe encore.

— Quel pessimisme…

— Il doit dater de cinq siècles, voire plus. Et le site n’a pas été entretenu durant des mois. On peut toujours choisir de trouver ces fameux systèmes, les remettre en état. Mais le plus simple ce serait de créer des sources.

— Ah ouais rien que ça ? railla Julien. Tu veux creuser la terre peut-être ?

— Arrêtez. J’ai mal à la tête.

Julien se tourna vers Théo, surpris. Le garçon semblait lui-même stupéfait de sa témérité. Il rougit violemment et une mèche sombre tomba devant ses lunettes tandis qu’il baissait brusquement la tête, gêné. Julien eut pitié de lui et se racla discrètement la gorge.

— Il n’a pas tort. Vas-y, explique-moi comment tu comptes t’y prendre, si tu es si futée.

Amélie détourna la tête. Si l’on exceptait son air dédaigneux et son caractère atroce, elle était jolie. La stupidité d’une telle pensée lui fit hausser les épaules imperceptiblement. L’adolescente hésita, puis lui répondit après quelques secondes.

— Il faut trouver un endroit incurvé pour pouvoir contenir l’eau, un endroit rocheux.

— On trouvera, indiqua-t-il.

— Je verrai le reste plus tard.

Julien hocha la tête, peu convaincu par l’idée d’Amélie. Mais après tout, si elle s’en sentait capable, pourquoi pas ? Pour le moment, c’était leur unique espoir. Et il n’avait pas l’intention de le gâcher.

— Et le container ?

— On a un peu moins de deux semaines pour le trouver. Pour l’instant, ce n’est pas la priorité.

— Il faudra bien s’atteler à sa recherche.

— Oui, concéda-t-elle sans en dire plus.

Ils avaient décrété, avant que les trois autres ne partent, qu’ils ne devaient pas s’éloigner trop de la cité, afin qu’il soit facile de les retrouver. Mais s’ils ne bougeaient pas, comment diable allait-il bien pouvoir essayer de retrouver Milly ? Il devait faire confiance à Lauryn pour cela, et ça lui serrait le cœur. Ne rien pouvoir faire et se résigner à attendre n’était pas dans sa nature, c’est pourquoi toute offre d’action qu’Amélie lui présentait était la bienvenue.

Ils poursuivirent leur marche en silence, les yeux dans le vague.