Dans ce chapitre :
L’ostéopathie, c’est pour faire craquer, non ?
L’ostéopathie, c’est vraiment de la magie !
L’ostéopathie, c’est toujours cher !
J’ai plus mal après qu’avant
Magie ou placebo, l’ostéopathie ? Attention aux idées reçues que vous pouvez entendre à propos de cette discipline ! Voici les plus courantes, à ne pas faire circuler !
« Mon ostéopathe m’a fait craquer »… Il existe différentes techniques en ostéopathie. L’une des plus connue et plus caricaturée consiste à manipuler une articulation qui, lors du mouvement, peut produire un son souvent perçu comme un « crac ». Encore mal compris, ce bruit articulaire ne serait rien de plus qu’une petite rupture d’adhérence située dans l’articulation, ou un phénomène de cavitation libérant du gaz susceptible de rendre de meilleures amplitudes de mouvements à l’articulation concernée.
Pas d’inquiétude ! Plusieurs études réalisées sur les articulations des mains et des genoux prouvent que les craquements réguliers ne conduisent pas nécessairement à des lésions articulaires de type arthrose. De plus, l’ostéopathe a dans sa caisse à outils de nombreuses autres techniques ne produisant pas ce bruit articulaire. N’hésitez pas à lui en parler avant la séance, si vous n’êtes pas encore prêts à ce type de manipulation. Certains patients souhaitent ainsi voir des ostéopathes « qui ne font pas craquer » tandis que d’autres considèrent qu’une séance sans « crac » n’aura pas d’effet sur eux… Sachez qu’avec ou sans crac, votre ostéopathe sera toujours un « crack ».
La fameuse image de la « vertèbre déplacée » ! Elle est une cause courante de consultation. Cette représentation populaire de la dysfonction ostéopathique a la vie dure. Elle est même parfois utilisée par certains professionnels de santé pour aider le patient à mieux comprendre la cause de sa douleur. Rassurez-vous : une vertèbre ne se « déplace » pas comme une assiette qui sortirait de sa pile, et si cela arrivait, les douleurs et troubles engendrés nécessiteraient une prise en charge chirurgicale.
Cette formulation exprime en réalité un processus inflammatoire local douloureux, souvent lié à une contracture musculaire ou à une dysfonction articulaire, sans déplacement.
Ainsi, l’ostéopathe ne « replace » pas une vertèbre, mais ajuste les différents tissus articulaires et périarticulaires pouvant être responsables de la plainte.
Le bassin est un carrefour osseux formé des os iliaques, du sacrum et du coccyx. Il fait le lien entre la colonne vertébrale, qu’il supporte, et les jambes, intervient dans le processus de la marche, maintient les organes du petit bassin (comme la vessie, l’utérus, et les ovaires…) et offre un lieu d’insertion à des groupements musculaires parmi les plus puissants du corps, comme les muscles fessiers.
À ce niveau siégeront souvent des dysfonctions ostéopathiques. Lieu privilégié d’adaptation de la posture, les blocages articulaires du bassin peuvent être responsables d’attitudes scoliotiques ou d’inégalité de longueur des membres inférieurs. Ainsi, si une jambe est plus courte que l’autre, le bassin peut s’incliner ou se vriller légèrement pour permettre une meilleure mobilité de la colonne vertébrale, donnant cette impression de « bassin tordu ». Il arrive parfois que ces déséquilibres se traduisent par des jupes « qui tournent » ou encore des ourlets de pantalon asymétriques.
Même si ces trois thérapies ont pour outil principal la main, seule la kinésithérapie est aujourd’hui reconnue comme une profession de santé en France. Cette situation est d’ailleurs en cours d’évolution.
Par ailleurs, de nombreuses confusions persistent, car les premiers ostéopathes formés en France étaient pour la grande majorité d’abord kinésithérapeutes.
Cette confusion n’est pas sans rappeler celle des boulangers/ pâtissiers : deux professions différentes aux formations différentes mais souvent réunies, et du coup souvent confondues !
Pour mieux comprendre les différences entre ces trois spécialités, intéressons-nous à leur approche.
La kinésithérapie est un partenaire de santé de l’ostéopathie. Cette spécialité paramédicale permet à un professionnel de santé de travailler sur différentes formes de rééducation, de renforcement musculaire, ainsi que sur la mobilité et l’endurance d’un patient. Elle est très utilisée à la suite d’une blessure, d’une intervention chirurgicale ou d’un événement traumatisant pour le corps humain.
Alors que les prises en charge ostéopathiques et chiropratiques sont généralement assez courtes (1 à 3 séances, parfois plus en chiropractie), les soins kinésithérapiques nécessitent souvent une prise en charge plus régulière : il n’est pas rare de voir des prescriptions de 10 à 15 séances, voire plus.
Si la kinésithérapie est la cousine de l’ostéopathie, la chiropractie en est la sœur !
Pour distinguer l’ostéopathie de sa sœur la chiropractie, il est intéressant de noter que la plupart des chiropracteurs manipulent essentiellement la colonne vertébrale par des techniques qui font craquer et souvent à l’aide de tables assez sophistiquées (munies de coussins à rebond entre autres choses), tandis que l’ostéopathe utilise des techniques réputées plus douces et de plus faible amplitude sur l’ensemble du corps.
En résumé, ces trois thérapies diffèrent sur plusieurs points mais en particulier sur leur pratique. L’ostéopathie et la chiropractie sont des pratiques de première intention (les patients vont consulter sans avoir besoin de voir un médecin avant), tandis que la kinésithérapie est une pratique avec un diplôme d’État pour laquelle il est préférable d’avoir une prescription médicale (et ainsi être mieux remboursé).
Arriver chez l’ostéopathe « bloqué », ou même « plié », et en repartir en bon état est parfois assez impressionnant ! Les résultats thérapeutiques à la fin de séance diffèrent en fonction du motif de consultation et peuvent parfois être surprenants et immédiats. Le retour à la mobilité, la diminution des douleurs ou même l’équilibrage du corps – après une entrée dans le cabinet avec une épaule plus haute que l’autre ou une inclinaison de tête involontaire – sont souvent les résultats visibles d’une consultation. Pour autant, ils n’ont rien de magique. L’ostéopathe ne fait que redonner de la mobilité aux structures du corps qui, grâce à des manipulations, sont soulagées de leurs contraintes et permettent au corps de retrouver son fonctionnement optimal.
Différentes études cherchent aujourd’hui à évaluer l’impact d’un traitement ostéopathique sur les troubles qu’il soulage. Cependant, l’ostéopathie, comme la médecine, n’est pas une science exacte.
Néanmoins, certaines études ont prouvé qu’un traitement ostéopathique pouvait avoir un effet sur les lumbagos et permettait de diminuer les douleurs. Ainsi, le meilleur moyen pour l’évaluer demeure la reconnaissance des patients. Il est important de noter que, dans toute forme de thérapie, il existe environ 30 % de placebo dans la réussite thérapeutique et que l’ostéopathie n’échappe pas à cette règle. Cependant, le nombre de consultations par an, en constante augmentation, prouve l’intérêt et la satisfaction des patients.
Petite astuce pour évaluer l’efficacité de votre traitement : une lombalgie commune (douleur en bas du dos) guérit d’elle-même en trois semaines dans la plupart des cas…
L’ostéopathie joue effectivement un rôle important pour diminuer et traiter certains syndromes douloureux.
Elle prend cependant une place importante dans la prévention de celles-ci en équilibrant et soulageant les troubles parfois silencieux du corps. Ces dysfonctions ostéopathiques silencieuses, présentes au quotidien, peuvent, à la suite d’un facteur déclenchant parfois anecdotique (se baisser pour brancher une prise ou ramasser un stylo, se tourner pour attraper une assiette…) conduire au syndrome de la « goutte d’eau ». Cet excès de contraintes (liées à des dysfonctions silencieuses articulaires, musculaires, viscérales…) empêche le corps de s’adapter à ce nouveau geste anodin et déclenche un système de réaction de verrouillage de la zone sursollicitée, qui devient tout à coup douloureuse.
Faire un bilan avec son ostéopathe deux fois par an alors que tout va bien permet ainsi de prévenir l’excès de dysfonctions ostéopathiques « silencieuses » et par là d’éviter ce syndrome de la « goutte d’eau ».
L’ostéopathie n’est pas historiquement une « médecine de riches ». Le temps consacré à chaque consultation explique le tarif qui peut paraître élevé.
Bien entendu, les prix des consultations diffèrent aussi du lieu d’installation de votre ostéopathe. En effet, le loyer des cabinets d’ostéopathie peut varier du simple au double, selon que l’ostéopathe soit installé en milieu urbain ou non. Ces écarts de loyer sont à la base de la plupart des différences de prix constatées entre praticiens.
On constate que le prix de la consultation oscille en France entre 40 et 100 euros. Pour indication, aux États-Unis, le prix de la consultation peut facilement atteindre les 200 dollars.
Dans la plupart des cas, l’approche ostéopathique ne nécessite pas de séances hebdomadaires. Les frais engagés sont donc ponctuels.
En dépit de l’absence d’affiliation au régime de la Sécurité sociale, certaines astuces vous permettront d’accéder à des soins ostéopathiques à moindre coût. Par exemple, certaines mutuelles garantissent des remboursements plus ou moins importants sur les frais avancés pour des consultations ostéopathiques. Il est conseillé de contacter votre mutuelle afin de connaître ses modalités de remboursement.
D’autre part, les nouvelles réglementations du cadre pédagogique des écoles d’ostéopathie les obligent à mettre à disposition des cliniques ostéopathiques ouvertes au grand public, vous permettant ainsi de largement réduire les coûts engagés. Ces consultations, entre 10 et 20 euros, sont réalisées par des étudiants de deuxième cycle et sont encadrées par des ostéopathes professionnels. Il suffit de prévoir un peu plus de temps et d’accepter d’être examiné par deux à trois praticiens, un peu comme dans un centre hospitalier universitaire.
Que ce soit lors d’un bilan préventif ou à la suite d’une blessure, l’ostéopathie permet de libérer le corps de certaines contraintes et d’encourager son processus d’autoguérison pour diminuer les douleurs. Ce soulagement des maux et des troubles peut permettre de diminuer l’utilisation d’antidouleur ou d’anti-inflammatoires. Attention, malgré son large champ d’action et ses résultats thérapeutiques, l’ostéopathie ne traite pas tout et ne remplace absolument pas un traitement médical. Elle peut cependant parfois l’accompagner pour le compléter et l’améliorer, en faisant diminuer sa posologie par exemple.
Ne soyez donc pas surpris que votre ostéopathe cherche à contacter votre médecin traitant pour ajuster sa stratégie de soin.
Un traitement ostéopathique permet d’ajuster et de rééquilibrer les contraintes s’exerçant sur le corps, en corrigeant les dysfonctions qui le perturbent. Ce travail active ses capacités d’autoguérison, d’où la fatigue parfois ressentie après la séance. Si vous avez mal encore quelques jours après (généralement 2 ou 3 jours), c’est que votre corps a besoin de temps pour s’adapter au traitement. Parfois, plusieurs consultations peuvent être nécessaires pour le débarrasser de toutes ses contraintes. Par conséquent, pas d’inquiétudes si, lorsque vous terminez une séance, les troubles persistent quelque temps, mais n’hésitez surtout pas à contacter votre ostéopathe si les douleurs durent trop longtemps. Votre retour par téléphone ou email est très important pour le suivi de traitement.