J’aurais aimé dire que j’ai passé une mauvaise nuit, mais la vérité est que j’ai dormi super bien et profondément. J’ai fait de beaux rêves, en plus. Je ne me rappelle pas trop ce que c’était (je sais que dans l’un d’eux j’étais un papillon ou une marguerite ou une marguerite avec les ailes d’un papillon). J’ai ouvert les yeux quand mon réveille-matin a sonné, je me sentais parfaitement bien. J’avais beau essayer deme convaincre que la journée allait être l’enfer, ça n’a pas fonctionné : je suis full de bonne humeur. J’ai même chanté lorsque j’ai pris ma douche. Un peu plus et des oiseaux venaient me rejoindre et pépiaient avec moi.
Vraiment, ça va bien. Je tente de me convaincre que je suis une misérable fille qui s’en va à l’abattoir, mais rien n’y fait. Et quand je me suis regardée dans le miroir et que je me suis souri, je me suis trouvée belle avec mes broches. Genre que ça me donne un « genre » (c’est laid deux « genre » dans la même phrase ; j’ai pas le temps de la reformuler, mais j’ai le temps d’écrire que je n’ai pas le temps de la reformuler).
J’avoue que j’ai peur. Peur de ne pas me faire des amies. Peur d’être ridiculisée. Peur de me perdre. Peur d’être rejetée. Peur d’être kidnappée par un bourreau. Peur de tout, finalement. Mais cette peur, dans le fond, m’excite. C’est trop bizarre… Je vois peut-être cette expérience comme un défi.
Est-ce que je veux me comprendre? Non.
Ça me fait suer d’aller à l’école seule. Oh… Un instant. Je viens d’avoir une idée.
Hé, hé…