Quelques précisions
historiques et géographiques

Si toute cette histoire relève de la pure fantaisie, son environnement géographique et historique est lui, au contraire, tout à fait réel.

Tous les lieux cités dans ce roman existent… à l’exception du Libertalia. Il y a bien une chapelle Bleue à Caudebec-en-Caux ; une danse macabre unique en Europe sculptée dans les piliers de l’aître Saint-Maclou ; une statue de Victor Hugo et ses citations gravées à Villequier, d’émouvantes tombes de sa femme et de ses filles dans le cimetière du village et un livre d’or dans l’église ; une plaque en hommage à Robert Fulton sur le plus beau marégraphe des quais de Rouen ; des bustes d’Indiens sculptés sur la façade de l’hôtel des Sauvages, quai du Havre ; une jolie petite plage en bord de Seine près du « Feu de l’épi », au cœur du Marais Vernier, coincée entre le pont de Normandie et le pont de Tancarville ; une étroite voie sur berge de quinze kilomètres entre Villequier et Notre-Dame-de-Gravenchon, interdite mais accessible aux voitures ; un sixième pont dont le tablier se lève jusqu’à cinquante-cinq mètres sur la Seine…

Tous les récits de Ramphastos, aussi étonnants soient-ils, reposent eux aussi sur des épisodes historiques bien réels… Le Télémaque a bien coulé au large de Quillebeuf (et de très sérieux explorateurs plongent régulièrement à la recherche de son épave) ; le pirate Jean Fleury a bien raflé en 1522 le trésor de Aztèques à la barbe de Charles Quint, faisant la fortune de Jehan Ango (et on peut, c’est vrai, encore aujourd’hui admirer ce glorieux épisode dans un curieux vitrail de l’église de Villequier) ; Jean de Verrazzane est effectivement revenu de New York les cales vides, au grand désespoir de François Ier et de ses armateurs ; les utopies pirates sont réellement à l’origine des actuels mouvements anarchistes, et l’éphémère « république » de Libertalia a vraiment existé ; le pirate Olivier Levasseur, enterré à la Réunion, est aussi connu sous le nom de La Buse et des dizaines de chercheurs dans le monde consacrent leur existence à percer le mystère de son cryptogramme ; les rares récits sur Rollon, le premier jarl de Normandie, évoquent un anneau d’or suspendu par lui dans la forêt de Roumare pendant plusieurs années.

Toutes ces histoires, et bien d’autres, sont racontées, dans deux jolis musées en bord de Seine… Ils valent, comme les autres lieux du val de Seine, le détour…

J’ai essayé, à travers cette histoire, de rendre compte fidèlement de l’Armada, de son ambiance festive, de l’affluence des quais, des somptueux décors des vieux gréements. Ce roman fut écrit plusieurs mois avant le rassemblement des voiliers, à une période où l’on ne savait pas encore quels navires seraient présents à Rouen en 2008. Quelques vieux fidèles des éditions précédentes, cités dans ce roman, ne revinrent pas… Leur présence dans cette enquête constitue la principale entorse à la réalité.

Enfin, tous les personnages de cette histoire sont fictifs, ainsi que leurs faits et gestes… Ce roman se veut avant tout un hommage aux milliers de personnes qui œuvrent à ce formidable événement, à cette fête unique, universelle, gratuite, populaire, colorée et joyeuse…

Un clin d’œil aux amours nées sous les voiles… et au mien en particulier !