Chapitre 5

Montréal, le dimanche 2 septembre 2001

 

Sur deux longues étagères, s’alignaient des dizaines de catalogues. Souvenirs de tous les grands magasins qui avaient marqué le commerce montréalais et québécois au cours du siècle : Sears, Morgan, Eaton, Simpson, Birks, Dupuis et frères. En fouillant sur la tablette du haut, on trouvait même un exemplaire du Bloomingdale de 1937 et un autre de la Manufacture des Armes et Cycles de Saint-Étienne de 1929.

Les archives de la consommation, comme les appelait le vieux Sam Wronski, l’ancien propriétaire de la boutique.

— Quand tu cherches le prix d’origine d’un objet assez ancien, tu fouilles là-dedans. Tu trouves toujours… ou quelque chose d’approchant.

Sauf pour les meubles et les objets artisanaux, la remarque s’était avérée juste. Sur la tablette du bas, d’autres ouvrages de référence : des monographies sur l’art québécois et américain, des catalogues de ventes aux enchères, des volumes sur les meubles anciens, les courtepointes et même deux ou trois vieux traités d’histoire de l’art. Des volumes du même type s’empilaient aussi sur des tablettes de la réserve au deuxième étage.

C’est au cœur de ce fouillis que trônait le bureau d’Alexandre, un ancien bureau de directeur de la Banque Royale datant des années 30. Vaste, encombré et en chêne massif. L’énorme coffre-fort, derrière le bureau, était de la même époque.

Seule concession au modernisme, l’ordinateur IBM de dernière génération qu’Alexandre essayait d’apprivoiser depuis quelques mois. Mademoiselle Dionne, quant à elle, faisait encore des détours pour éviter ce monstre futuriste. Elle se contentait de le dépoussiérer avec réticence chaque semaine. Pour elle, dans cet univers d’antiquités et d’objets anciens, toute machine semblait venue d’ailleurs.

Pour l’instant, l’ordinateur était fermé. Il aurait dégagé trop de chaleur en ce début de journée déjà suffocant. Alexandre avait un instant entrebâillé la porte arrière donnant sur la ruelle dans l’espoir d’un filet de fraîcheur, mais seuls les effluves fermentés provenant des conteneurs à déchets semblaient se glisser dans le bureau surchauffé. Il avait donc vite refermé la porte, mais l’odeur avait imprégné l’air ambiant.

Un peu plus tôt, en arrivant au bureau, il avait fait deux appels téléphoniques. Le premier à Isabelle Bédard, étudiante en histoire de l’art à l’UQAM, pour lui demander si elle pouvait venir travailler une vingtaine d’heures par semaine pendant quelque temps. Il avait dû laisser le message sur le répondeur et se demandait maintenant s’il s’était bien identifié. Ces engins-là le prenaient toujours au dépourvu.

Le second appel avait tiré du lit son vieux copain Jean-Paul Rainville, poète à ses heures et chroniqueur au Devoir. Ce dernier avait répondu d’un ton grognon et empâté qu’on était dimanche, mais il avait quand même accepté en maugréant de faire un saut à la boutique avant de se rendre au bureau du journal cueillir quelques papiers pour un article.

Il avait dit « vers dix heures », et Alexandre l’attendait en jetant périodiquement un coup d’œil à sa montre et en feuilletant le catalogue Eaton de 1956. Dix heures vingt-deux. La sonnette de la porte avant retentit. Alexandre alla ouvrir.

Rainville entra et le suivit jusqu’au bureau. Grand, de cette minceur de ceux qui bouffent de tout et qui n’engraissent jamais. Le front haut et plutôt dégarni avec une mèche rebelle qui persistait à lui glisser sur le front. Il se laissa tomber dans un fauteuil en s’éventant de la main.

— On étouffe chez toi, Alex… et cette odeur rance… Tu as décidé d’économiser l’énergie et de te lancer dans le recyclage des ordures ?

— Panne de climatiseur.

— Tu as remarqué : ça n’arrive jamais en janvier. Bon ! Quelle est l’urgence qui te fait réveiller les braves gens au milieu de la nuit ?

— J’ai besoin de renseignements.

— Je croyais que c’était toi l’expert en renseignements. Déballe tout, mais en vitesse. Je dois passer au journal à onze heures.

— Tu veux un café ?

En préparant le café, Alexandre raconta son entrevue avec Madame Éléonore Patenaude-Campbell et la surprenante proposition de la vieille dame. Jean-Paul l’écoutait sans rien dire, chose rare pour un journaliste. À la fin seulement, il soupira, un peu étonné :

— Pff !… Dis donc, tu te lances dans les ligues majeures. Des Renoir, des Cézanne, les riches héritières disparues… À ta place, je ne refuserais pas. Même dans le pire des cas : celui où tu ne ramènerais pas la môme et où les toiles et les aquarelles se révéleraient des copies ou des faux, tu vas largement te rembourser avec tes honoraires et tu voyageras en première aux frais de la princesse. Paris, ça te changera les idées… et puis, les Patenaude et consorts, ce n’est pas de la petite gomme !

— C’est justement à leur sujet que je voulais te rencontrer…

Alexandre fixa Jean-Paul un instant. Il savait que ce dernier était maintenant bien appâté. La curiosité naturelle du journaliste pointait.

— Je voudrais que tu me sortes tous les renseignements possibles sur la famille Patenaude. De l’ancêtre qui a lancé l’entreprise vers 1850 aux jeunes qui fréquentent encore l’école.

— Un arbre généalogique, quoi !

— En quelque sorte, oui. Une petite fiche sur chacun. Vous devez avoir ça dans vos archives au Devoir.

— On a des dossiers, bien sûr, mais…

— Ce n’est pas tout. Je voudrais aussi l’organigramme de l’empire et un diagnostic concernant la santé financière des entreprises.

— Dis donc, Alex, tu veux investir ou quoi ? Les finances, ce n’est pas exactement mon domaine et puis j’ai mon boulot, moi, et ce que tu me demandes là…

— Tes collègues des pages économiques peuvent sûrement te pondre un petit résumé en quelques heures.

— Et je suppose qu’il te faut ça avant une semaine…

— Demain, si possible.

— T’es pas sérieux !

Jean-Paul, estomaqué, fixait Alexandre. D’une main nerveuse, il remonta la mèche qui lui barrait le front.

— Demain ! Mais j’ai des articles et une chronique à écrire, moi, et je ne suis pas retraité.

— Disons mardi. Au plus tard. Écoute, Jean-Paul, je ne te demande pas un article fignolé. Je veux de l’information brute : des coupures de presse, des résumés, des notes gribouillées sur des fiches. À la rigueur un petit compte rendu oral. Je me débrouillerai pour classer tout ça. Si je me lance dans cette aventure-là, j’ai besoin de savoir dans quoi je mets les pieds… Quant aux délais, je sais qu’ils sont courts, mais je prévois m’envoler pour Paris d’ici quelques jours.

— C’est quand même un peu rapide…

Jean-Paul hésitait encore. Alexandre reposa sa tasse vide sur le bureau et le fixa un instant avant d’ajouter avec un petit sourire en coin :

— Et si je tombe sur une histoire un peu juteuse, je te donne le scoop. Déjà avec la vente aux enchères des chefs-d’œuvre inconnus, tu prends la une. C’est quand même plus gros que les encans de Lac-Mégantic. Ajoute les sectes et la jeune héritière disparue et tu vas faire blêmir tes collègues de La Presse et du Journal de Montréal. Même Le Lundi va te courir après pour savoir où tu as déniché tes informations.

— Vu sous cet angle… Mais tu me jures que tu me tiens au courant. Tu ne me refais pas le coup des Lions où j’ai été mis au parfum après tout le monde.

— Juré !

Le journaliste gardait quand même une petite moue qui révélait son doute.

— Bon ! D’accord. Je verrai ce que je peux recueillir…

Il se leva et se dirigea vers la porte. Au dernier moment, il se retourna et pointa un index vers Alexandre.

— Donnant donnant, hein ?

— Jean-Paul…

— Ouais, je sais… Dis donc, comme tu ne seras pas là vendredi pour notre rencontre mensuelle, on pourrait se réunir demain soir. Je t’apporterai ce que j’aurai trouvé.

Il pivota et traversa la boutique d’un pas décidé. La clochette de la porte avant tinta. Alexandre le suivit et verrouilla. Alors seulement il soupira et sourit.


Rue Saint-Denis, côté ouest. Les deux hommes étaient attablés à la terrasse bondée du Saint-Sulpice, sous l’auvent pour éviter le soleil cuisant de cette fin d’après-midi. L’homme d’une quarantaine d’années, chauve et assez gras, qui faisait face à Alexandre sirotait sa bière en regardant par-dessus ses petites lunettes cerclées de métal. Chaque fois qu’une jolie fille passait, il la suivait des yeux, la détaillant nonchalamment, puis revenait à son interlocuteur.

Peu loquace, le professeur de l’Université de Montréal ! En vingt minutes, Alexandre n’avait réussi à poser que quelques questions. L’autre, visiblement ennuyé, se contentait d’émettre quelques sons d’approbation ou de désaccord. Il ressemblait à un gros poisson qui fait dix fois le tour de son aquarium pour en explorer tous les coins. Alexandre, habitué à un discours plus direct, commençait à perdre patience.

— Écoutez, professeur Chouinard…

— Appelez-moi Roger. Mes étudiants me tutoient.

— Bon ! Écoutez, Roger : je vous l’ai dit, une de vos étudiantes, Constance Meyer, est disparue, et sa famille m’a chargé de la retrouver. Tout ce que je vous demande, c’est un peu d’information sur son comportement pendant le dernier semestre. Elle suivait vos cours, non ?

— Monsieur Jobin, la loi sur la protection des renseignements personnels me place dans une position éthique complexe…

— Bon Dieu, Chouinard ! Je ne vous demande pas de publier ses résultats scolaires dans un journal ou d’annoncer dans une de vos revues spécialisées qu’elle est atteinte d’une maladie vénérienne. Je vous demande simplement des informations sur certains points : sur son attitude au cours des derniers mois, sur ses relations à l’Université. Je voudrais aussi connaître le nom de la secte sur laquelle elle faisait des recherches. Je serai discret et, d’ailleurs, je suis mandaté par la famille…

— Mais elle est majeure…

— Je sais. Et une jeune fille de vingt-quatre ans qui se balade en Europe a d’autres chats à fouetter qu’écrire à ses parents. Voilà précisément ce que j’ai dit à sa grand-mère. Mais ça l’inquiète quand même et elle m’a demandé de la retrouver.

Roger Chouinard hésitait toujours en fixant Alexandre par-dessus ses lunettes, de ses grands yeux ronds de batracien.

— Et vous faites quoi dans la vie, monsieur Jobin, à part sauver les orphelines en péril ? Détective privé ?

— Non. Antiquaire.

Chouinard, pour la première fois, parut surpris.

— J’avoue ne pas bien saisir le lien.

— Ce serait trop long à vous expliquer. Disons simplement que je dois me rendre à Paris dans quelques jours pour procéder à l’évaluation d’œuvres d’art et que Madame Patenaude-Campbell, la grand-mère, m’a demandé de prendre contact avec Constance.

— Patenaude… vous dites ? Les Patenaude de la Fondation G.-É.-Patenaude ?

— Oui.

Le coup sembla porter. Roger Chouinard hésita, posa son verre sur la table et s’adossa à sa chaise. Pendant un instant, il réfléchit puis, d’une voix très basse, comme une confidence, il poursuivit :

— La Fondation a déjà subventionné une exposition organisée par mon département au musée de Pointe-à-Callière. Une somme substantielle… J’avais alors rencontré Madame Patenaude.

— Raison de plus pour m’aider.

L’argument ébranla les résistances éthiques du professeur Chouinard. D’une voix qui sonnait faux, il ajouta :

— J’ignorais, je vous le jure, que Mademoiselle Meyer était apparentée aux Patenaude de la Fondation.

Cette fois, ce fut Alexandre qui laissa planer le silence. Le débat de conscience du professeur d’anthropologie semblait prendre le vent sous un autre angle. Il suffisait de laisser filer encore quelques secondes.

— Et que voulez-vous savoir au juste ?

— Tout ce qui vous paraît pertinent pour éclaircir la disparition… disons le silence de Mademoiselle Meyer.

Quand Roger Chouinard se décida enfin et commença à parler, Alexandre eut presque droit à un exposé magistral. À peine avait-il le temps de prendre quelques notes.

Constance Meyer était une étudiante brillante. Effacée mais brillante. Un peu trop renfermée, elle ne se mêlait pas beaucoup aux autres. Elle travaillait surtout sur les rites initiatiques. Le printemps précédent, elle avait produit un travail remarquable sur les rites des Attikameks traditionalistes. Elle s’était ensuite inscrite à la maîtrise pour la session d’automne et avait même soumis une hypothèse de mémoire sur les rapports structuraux entre les rites initiatiques amérindiens et ceux de certaines sociétés secrètes. L’hypothèse était bien fondée et séduisante, même si les grands maîtres de la discipline avaient déjà beaucoup ergoté sur le sujet. Plus que les épreuves initiatiques mêmes, c’étaient les conditions d’accession à la Connaissance qui semblaient l’intéresser. Elle avait d’ailleurs de bons contacts avec un groupe international qui finançait une loge à Montréal.

— Et vous connaissez le nom de cette secte ?

— Secte… secte… Il faut peser nos mots, monsieur Jobin. Bien sûr que je le connais, elle m’en a vaguement parlé. Ce sont les Chevaliers de l’Ordre pourpre du Temple. Des gens sérieux, à première vue. Malgré leur nom bizarre. Ils ont un local rue Papineau, pas très loin du Théâtre des Variétés.

Le rapprochement fit sourire Alexandre, mais déjà l’autre enchaînait sur l’organisation structurale des milieux sectaires. Alexandre le laissa ergoter un moment sur les Jeunesses hitlériennes et les adeptes du révérend Moon avant de le ramener à l’Ordre.

— Savez-vous comment elle est entrée en contact avec ce groupe ?

Chouinard hésita quelques secondes, semblant fouiller dans ses souvenirs.

— Par curiosité sans doute, comme c’est le cas pour tous ceux qui adhèrent à de tels groupes… Attendez… je me souviens : un jour, en mars, je crois, elle avait stationné sa voiture devant la loge de la rue Papineau en allant voir une amie. En sortant, elle avait trouvé un petit dépliant coincé sous son essuie-glace. Ça l’avait suffisamment intriguée pour qu’elle me le montre. On y offrait un « test de personnalité » gratuit et une séance d’information. Elle y est sans doute retournée quelques jours plus tard et c’est peut-être là qu’elle a pris contact avec le groupe.

— Ça ressemble à quoi comme groupe ? Genre Temple Solaire ?

— Non ! Plutôt inoffensif, selon moi… mais je ne suis pas un spécialiste des groupes ésotériques. Mon domaine à moi, ce sont les sociétés amérindiennes traditionalistes. J’ai fait ma thèse et publié un ouvrage sur l’éducation prépubère chez les Navajos.

Après dix minutes de chevauchée dans les déserts du Nevada et du Nouveau-Mexique, Alexandre réussit, non sans peine, à ramener Chouinard au cas de Constance.

Non. Il n’avait pas remarqué de changements notables dans l’attitude de la jeune fille au cours de l’année.

— … mais vous savez, ça change vite à cet âge-là et nous, sauf à la maîtrise et au doctorat, on les voit assez peu. Les cours, quelques questions dans les corridors… C’est tout ! Et puis, comme je vous le disais, Mademoiselle Meyer était plutôt introvertie et peu démonstrative. Je l’ai rencontrée une ou deux fois pour son travail sur les Attikameks. C’est lors de la dernière rencontre qu’elle m’a soumis son projet de mémoire et qu’elle m’a parlé des chevaliers de l’Ordre. Non ! L’Ordre, elle m’en a parlé avant, en mars, je crois.

— Et vous ne l’avez pas revue depuis ?

— Non.

Alexandre sortit alors d’une enveloppe la photo de Constance et la tendit à Chouinard.

— Ça, c’était quand et où ?

L’autre sembla hésiter et saliva, comme pris en défaut.

— Ah oui ! En mai dernier. À Brossard. Chez Louise Deschaillon, professeure au département. Elle avait organisé une petite fête où elle avait invité quelques collègues et une dizaine d’étudiants. Je ne me rappelais pas que Constance y était. Maintenant, ça me revient. Il faisait très beau, un peu frais… et ses longs gants couleur bourgogne m’avaient intrigué. On verrait plutôt ça avec une robe du soir à la Place des Arts ou, à l’inverse, dans une boîte de danseuses de la rue Saint-Laurent, mais pas avec un jean dans un jardin par un bel après-midi de printemps. Ce n’était d’ailleurs pas du tout son genre. Je me souviens : elle s’est tenue à l’écart pendant toute la rencontre et elle nous a quittés très tôt.

— Vous ne trouvez pas qu’elle a un drôle d’air là-dessus ?

Chouinard remonta ses petites lunettes et examina de nouveau la photo.

— Oui. En effet. L’air un peu perdu. Mal à l’aise. Ou dans les vapes. L’air de s’emmerder surtout. Avec les filles, ça arrive. Elles ont des jours comme ça.

Il sourit à sa propre blague et rabaissa ses lunettes pour mieux suivre les cuisses de la serveuse qui naviguait entre les tables.

— Ainsi, ce jour-là, vous ne lui avez pas parlé ?

— À peine. Au début, j’ai tenté de lier conversation avec elle. Vous savez, elle est très attirante… Mais après quelques banalités sur son voyage, j’ai été accaparé par d’autres étudiantes.

La serveuse en minijupe noire s’approcha de la table pour demander « si tout allait bien ». Chouinard, d’un air langoureux et ridicule, commanda une autre bière. Alexandre profita de son extase pour régler ses propres consommations et remercier l’anthropologue.

— Veuillez m’excuser, mais je dois rencontrer quelqu’un à dix-sept heures trente. Si d’autres détails vous reviennent en mémoire, téléphonez-moi.

Il lui tendit sa carte de visite et quitta le café en grognant. Un autre après-midi de perdu. Enfin… presque.


Le soir. Dans l’appartement, les notes de In a Sentimental Mood, de Reinhardt et Grappelli, s’égrenaient lentement, couvrant les bruits étouffés du ventilateur.

Alexandre s’était calmé. Il avait mangé, flatté son chat Bucéphale et mis de l’ordre dans ses notes. Maintenant, il fixait les deux photos de Constance Meyer. La première sur laquelle elle avait un petit air de Manon des Sources, et l’autre, où elle arborait une allure presque brutale.

Les longues manchettes couleur sang-de-bœuf ne lui allaient pas du tout. Et les yeux semblaient éteints. Il prit la loupe et scruta le pendentif à son cou. Une croix de Malte ou une croix de Jérusalem assez simple, en argent, peut-être simplement plaquée. La chaîne, par contre, était en or massif, ancienne et torsadée.