Intermezzo 2

« Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté. »

— Charles Baudelaire

Paris, le mercredi 5 septembre 2001

 

L’air était frais et la circulation fluide sur le quai Voltaire en début de soirée. Un bateau-mouche glissait sur la Seine et, de l’autre côté du fleuve, le long du Louvre, un groupe de Japonais attendait en tas le car qui les ramènerait à l’hôtel sans qu’ils aient à prononcer un seul mot de français. Entre des nuages épars, le soleil couchant baignait les façades d’une lueur ocre.

Un clochard longeait le quai en s’arrêtant à chaque poubelle. Il en fouillait méthodiquement le contenu en quête de quelque rebut laissé par un passant. Il s’empara d’un demi-sandwich jambon et gruyère qu’il rangea dans son sac de toile grisâtre passé en bandoulière. Il rejeta un petit appareil photo cassé et reprit sa marche. Une dizaine de mètres plus loin, il se laissa tomber sur un banc libre adossé au parapet du quai. Peu de vent, peu de passants, un rayon de soleil vivifiant : l’endroit rêvé.

Il étendit ses jambes engourdies et jeta un coup d’œil autour de lui pour s’assurer que l’endroit était bien sécuritaire. Personne ne l’observait, sauf un individu d’une trentaine d’années assis sur un autre banc, dix mètres plus loin. Le même âge que lui sans doute, même si lui, Albert Rimbaud, dit le « Clochard céleste », en paraissait soixante. Le type était bien vêtu : pantalon noir de sport, chandail pâle, veste noire en cuir souple. L’individu regarda sa montre et jeta un regard méprisant et presque haineux vers le clochard qui baissa la tête et se mit à fouiller dans son sac.

Il en sortit le sandwich entamé et un contenant de plastique de gros rouge. De ses mains tremblantes, il réussit à dévisser le bouchon et il but tout de suite une première rasade. Déjà trois heures qu’il n’avait rien pris. Trois heures pendant lesquelles il avait senti le poids de la bouteille dans le sac, sur sa hanche. Mais celle-là, il se la gardait. Pas question de la partager avec les camarades. Non ! Seul. Là. Maintenant.

Il reposa le litron à ses pieds et prit une bouchée du sandwich. Soupçonneux, il inspecta de nouveau les environs : un couple d’amoureux, la main dans la main. La fille, petite et un peu rondelette, comme il les aimait. Une jeunesse. Depuis combien de temps il ne s’en était pas tapé une nana comme ça ? Il sourit tristement et observa les façades des immeubles qui longeaient le quai : des galeries d’art, une boutique d’antiquaire, des cabinets d’avocats ou de médecins avec leurs plaques de cuivre astiquées et un de ces restos de riches devant lequel s’alignaient les voitures rutilantes de ces messieurs. Là, ce n’est pas du gros rouge albanais qu’on devait s’envoyer derrière la cravate. Sûr !

Son regard suivit une décapotable jaune vif où des jeunes riaient.

— C’est ça ! Riez ! Riez, bande de cons ! Votre tour viendra… Vous serez clodos vous aussi. Un jour.

L’individu en noir, toujours sur son banc, semblait plongé dans la lecture de L’Équipe. Bon ! Il savait lire… Au moins ça ! Le clochard jeta le papier du sandwich à côté d’une poubelle et reprit sa bouteille de rouge. Il en cala une longue gorgée puis en scruta l’étiquette. Combien de temps durerait-elle, celle-là ? En face, les richards du resto ne devaient pas se poser cette question : « Et envoyez-en une autre, Firmin ! » Les salauds ! Et pas question qu’ils en donnent, hein ! Et chic avec ça, le resto. Pas le genre des Restos du cœur. Deux étages, avec vue sur la Seine et des petites alcôves pour les parties fines. Il est beau, le monde !

Justement, à l’étage, par la fenêtre grande ouverte, un homme en veston et cravate, assis à une table, l’observait. Le clochard lui fit un bras d’honneur et replongea dans son litre.


Henri-Louis en avait un peu marre de cette conversation civile et superficielle… et de la vie en général d’ailleurs. Il y avait des jours comme ça où il aurait presque préféré être dans la peau de ce pauvre type là-bas sur son banc. Et Marie-Claire qui n’en finissait pas de raconter les quinze jours de vacances passés aux Seychelles le printemps précédent : les plages infinies de sable blanc, la chaleur de l’océan Indien et le personnel si courtois, si prévenant, formé à l’anglaise mais se débrouillant fort bien en français. Elle avait dû se taper tous les serveurs et le personnel d’étage.

— … et la capitale, Victoria, est un bijou, si pittoresque avec son allure coloniale. Mais attention ! On y trouve les boutiques de tous les grands couturiers, et en duty free en plus…

Elle fut interrompue par le serveur qui venait reprendre les assiettes et qui laissa une bouteille de fine sur la table. C’est le député qui avait eu l’idée de ce dîner hâtif dans un restaurant discret. Il avait réservé un cabinet privé aménagé avec classe à l’étage. « La discrétion même », avait-il insisté. La pièce faisait dans les quatre mètres sur trois, décorée avec goût : mobilier de style Régence, longue table ornée d’un bouquet d’orchidées. La fenêtre donnait sur les quais et la Seine. Vue imprenable sur le Louvre et sur le clochard qui bâillait.

Le garçon de table repartit silencieusement après avoir servi les digestifs. Il referma la porte de la petite salle. Marie-Claire relançait son monologue sur les plages et les cocotiers quand Henri-Louis intervint :

— Ma chérie, je suis désolé de t’interrompre, mais monsieur le député nous a conviés ici tôt parce qu’il a un avion à prendre pour Toulouse à vingt-deux heures…

Ils étaient cinq à table. Henri-Louis, cinquante-deux ans, l’air respectable, sobre et fleurant la réussite dans son costume Armani. À sa droite, son épouse, Marie-Claire— ou Claire selon les jours —, grande, anguleuse, fin de la trentaine, faisait tout pour se donner dix ans de moins. Au bout de la table, le député, rondouillard et l’air bon enfant, avait manifestement trop bu, mais contrôlait bien la situation. Il conversait depuis une heure avec Marie-Claire et ses yeux de crapaud allaient du décolleté de la dame aux autres convives à une vitesse prodigieuse. Plus Henri-Louis l’observait, plus le gros homme lui faisait penser à une variété de caméléon tropical qu’il avait vue dans un documentaire à la télé la semaine précédente. L’homme lui déplaisait, visqueux, souriant et dangereux, mais ils avaient besoin l’un de l’autre, et tous deux le savaient. À côté du député, siégeait son sbire en complet anthracite et aux allures d’ancien légionnaire : cheveux grisonnants coupés en brosse et visage taillé à la serpe. Le député l’avait présenté comme « attaché politique » sans préciser son nom ni ses fonctions exactes. L’individu n’avait pas dit un mot depuis son arrivée, sauf pour répondre par monosyllabes à deux appels reçus sur un téléphone cellulaire. Le reste du temps, il avait reluqué Marie-Claire.

Le cinquième homme n’avait guère parlé non plus, se contentant d’une ou deux phrases polies quand on l’interrogeait. Il portait un pantalon verdâtre froissé et un veston de tweed qui avait connu de meilleurs jours. Il but une gorgée de fine, observa les autres et jeta un bref coup d’œil à sa montre.

— Oui, lança le député, il est temps de s’y mettre. Nous pourrions commencer par le rapport de Monsieur Steinman.

L’homme au veston froissé sortit un calepin de sa poche et le feuilleta un instant en cherchant la bonne page. Il but une nouvelle gorgée de fine et commença :

— Conformément aux informations que vous m’avez transmises et que vous aviez reçues de votre correspondant à Montréal, notre client a pris le vol 537 d’Air France hier soir vers vingt heures à Dorval. Il s’est posé à Roissy à huit heures cinq ce matin. Je l’ai repéré facilement au carrousel où il attendait ses bagages.

— Et vous êtes sûr de son identité ?

— Aucun doute possible, monsieur. J’avais la photo qu’on nous avait faxée la veille. Par contre, j’ai vite senti qu’il était sur ses gardes.

Le député fronça les sourcils et ses yeux, qui un instant plus tôt allaient d’un convive à l’autre, se fixèrent sur Steinman.

— Comment ça, sur ses gardes ?

— Une simple impression, monsieur, mais je connais mon métier. Ce gars-là se sentait suivi. Vous n’aviez pas un autre homme à bord de l’avion ?

— Non, pas du tout. Seulement un éclaireur à Montréal qui s’assurait que le client montait à bord… Il ne pouvait tout de même pas descendre entre les deux aéroports. Et vous, Henri-Louis, vous aviez quelqu’un ?

— Non. Je vous ai laissé, à vous et à Monsieur Steinman, toute la partie filature.

— Le fait est qu’il avait un comportement curieux, reprit Steinman. Pendant tout le temps où il a attendu ses bagages, il a observé les autres passagers. Aucune panique, remarquez, le gars a du métier. L’allure insouciante, mais des petits mouvements secs et des yeux comme des miradors. J’ai dû me planquer dans un angle mort pour qu’il ne me repère pas. Et une fois la douane passée, il s’est baladé dans l’aérogare, marchant rapidement, puis flânant, changeant d’allure, bifurquant dans une direction puis une autre et vérifiant ses arrières dans chaque glace ou chaque vitrine. À la sortie, même jeu : il s’est d’abord dirigé vers les cars, puis il a pivoté et a sauté dans un taxi. Il a failli me rentrer dedans et un moment j’ai cru l’avoir perdu ; il y avait deux ou trois groupes de touristes qui s’engouffraient dans les taxis suivants.

— Vous l’avez rejoint ?

— Heureusement, je savais qu’il descendait au Lutetia. J’ai dû payer au chauffeur le double tarif pour arriver avant lui à l’hôtel. Je me suis calé derrière un journal dans un coin du hall et j’ai attendu. Il est arrivé cinq minutes plus tard. Il s’est inscrit, a posé quelques questions au type de la réception puis est monté à sa chambre. Chambre 813.

Marie-Claire, qui jusque-là avait été attentive, se raidit et lui demanda :

— Vous ne l’avez tout de même pas suivi dans l’ascenseur ?

— Bien sûr que non, madame. J’ai simplement glissé un billet à un garçon qui m’a aussitôt donné l’information. Ah oui ! Il a demandé au réceptionniste s’il y avait des messages. Vous savez si quelqu’un doit le rencontrer ?

— Je l’ignore, répondit Henri-Louis. Notre contact à Montréal semblait croire qu’il travaille seul.

Yvan Steinman poursuivit son rapport. Alexandre n’était redescendu de sa chambre que quatre heures plus tard. Habillé de frais, rasé et visiblement reposé. Il avait dû faire une sieste. Il s’était de nouveau arrêté à la réception pour s’enquérir d’un éventuel message puis était sorti. Après avoir consulté un plan de la ville, il avait pris la direction de Saint-Germain-des-Prés. Entre treize heures trente-cinq et quatorze heures quarante-cinq, il avait mangé un croque-monsieur et siroté une bière à la terrasse des Deux-Magots en observant les passants. Selon Steinman qui le surveillait de la brasserie Lipp, de l’autre côté du boulevard, il semblait moins nerveux qu’à son arrivée à l’aéroport. Il vérifiait parfois ses arrières, mais marchait d’une allure plus décontractée. À quatorze heures quarante-huit, il avait pris un taxi à la station en face et s’était fait conduire au musée d’Orsay. Steinman avait sauté dans le taxi suivant et l’avait facilement filé.

La sonnerie d’un cellulaire interrompit le rapport. Steinman y répondit et griffonna quelques notes dans son calepin. À la fin, il ajouta simplement :

— Bon ! Tu restes en planque pendant une heure ou deux et puis tu rentres. Ciao !

Il remit l’appareil dans la poche déformée de son veston puis se tourna vers le député :

— Mon frère Hugo, monsieur. C’est lui qui a pris la relève de la filature. Le client est au lit. Avec le décalage, il doit déjà roupiller. Bon ! Où en étais-je ?

— Au musée d’Orsay, répondit Marie-Claire.

— Oui. C’est de là que j’ai téléphoné à Hugo. Le petit est encore jeune, mais il connaît déjà le métier et puis, avec sa gueule de sorbonnard, il peut se glisser partout. Mais revenons au client. Il s’est d’abord adressé à la guichetière qui a fait venir un responsable en veston et cravate. Le client et lui ont discuté quelques minutes. Le type du musée semblait désolé. J’ai su par la vendeuse de billets qu’il s’agissait d’un quelconque assistant de la section…

Steinman consulta son carnet avant de poursuivre :

— Peinture postimpressionniste française. J’avoue que je ne vois pas le rapport.

— Il doit se renseigner sur les toiles de la vieille dame, souligna Marie-Claire.

Son mari lui fit un petit signe de la main lui enjoignant discrètement de se taire. Steinman poursuivit :

— À seize heures donc, mon frère Hugo a pris la relève.

— Et qu’a-t-il fait ensuite ? demanda le gros député.

— Selon mon frère, qui vient de m’appeler, il a flâné un bon moment au musée, s’est acheté un livre sur Cézanne à la boutique puis est revenu vers Saint-Germain par les quais. Il a dîné assez tôt à L’Assiette de Bœuf, puis a regagné son hôtel à pied il y a une demi-heure. Fin du rapport.

Le député se frotta les mains, prit une gorgée de fine et regarda l’enquêteur :

— Je vous félicite, monsieur Steinman. Votre rapport est complet et clair. Demain, vous reprendrez la filature. Continuez à noter tout ce qu’il fait et les noms des gens avec qui il entre en contact. Vous avez un numéro de téléphone où vous pouvez me joindre à n’importe quelle heure. Je veux un rapport quotidien… et ne vous inquiétez pas pour les frais. Nous pourvoirons à toute dépense. Toute dépense raisonnable, bien sûr. Je vous remercie. Vous pouvez disposer.

Steinman referma son carnet et le rangea dans la poche de son veston. Il se leva, fit un geste vers le verre de fine puis se ravisa. Il salua d’un petit geste de la tête et se retira en silence. On attendit quelques secondes, puis Henri-Louis Vaquerre interrogea le député :

— Peut-on se fier à lui ?

— Absolument. En plus d’être un as dans son domaine, c’est un militant de la première heure de notre organisation. Même si les choses tournent mal, il ne dira rien. On le surnomme le « Père Lachaise ».

Marie-Claire sourit et le silence plana un instant. Sur le quai, une ambulance passa avec son klaxon retentissant. Bien avachi sur son banc, le clochard achevait son vin en invectivant un passant. Henri-Louis revint à la réalité quand le député toussota :

— Alors, l’oiseau dort au lit… Et vous, mon cher Henri-Louis, qu’est-ce que vous prévoyez pour la suite du match ?

— Difficile à prédire avec certitude… Il restera sans doute deux ou trois jours à Paris pour évaluer la collection de la vieille dame et pour renifler les traces de la petite Meyer. Il est possible qu’il passe à l’appartement du boulevard Saint-Michel. C’est pourquoi Marie-Claire et moi sommes descendus à l’hôtel. Ensuite, s’il est aussi habile qu’on le dit, il poursuivra vers le sud et aboutira un jour à Fontecreuze.

— Il faut qu’il aboutisse à Fontecreuze, trancha le député.

— Est-ce vraiment nécessaire ?

— Vous connaissez le plan…

— Mais n’est-ce pas un peu dangereux de l’amener si près de l’une de nos bases ? Et puis l’individu n’a pas l’air manchot. Les informations recueillies à Montréal le présentent comme étant plutôt coriace et assez imprévisible.

— Vous m’avez l’air bien prudent ce soir, mon cher Henri-Louis. Je vous ai connu plus hardi.

Marie-Claire sourit et fixa le député qui enchaînait :

— Votre organisation et la nôtre ont fait une longue route ensemble depuis dix ans et, financièrement, ni vous ni moi n’avons eu à nous en plaindre. Nous avons là une occasion unique de renflouer nos coffres. Je sais que vous avez effectué, au cours des dernières années, de lourds investissements qui vous pèsent. Quant à nous, en politique, l’argent est le nerf de la guerre. Cette histoire est une mine d’or.

— Oui, mais si quelque chose déraille, Antoine ? Si un scandale éclate ? N’avez-vous pas peur d’être éclaboussé ? hasarda Marie-Claire.

L’homme aux yeux de reptile émit un sourire, un sourire qui n’avait rien d’amical ni d’attachant et qui laissait voir une dentition de prédateur.

— En quarante ans de carrière, ma chère Claire, des scandales, j’en ai étouffé quelques-uns…

Le sourire disparut en une fraction de seconde et les yeux vifs allèrent d’un convive à l’autre. La voix monta d’un cran :

— Comprenons-nous bien ! Vous avez élaboré ce scénario et vous avez demandé mon aide. Je ne pouvais d’ailleurs vous la refuser à cause de notre longue amitié. Cette aide, je vous l’ai accordée sans réserve. Moi— et il se frappa la poitrine d’un geste mussolinien —, moi, je me suis mouillé. Souvenez-vous de ce journaliste fouilleur de merde à Fontecreuze…

Il trancha l’air de la main et reprit d’un ton plus calme :

— Si un problème se pose, nous aviserons. Mais rappelez-vous que notre organisation est forte et bien structurée. Nous avons nos « phalanges » qui nous obéissent au doigt et à l’œil, sans jamais poser de questions. Chaque membre a juré fidélité à la cause. Vous voulez voir ce que nous pouvons faire si quelque chose déraille et si un débris de cette société pourrie se met en travers de notre chemin ?

Il se tourna d’un bloc vers le légionnaire silencieux et lui dit simplement « Claude » en pointant son doigt vers le quai. L’homme se leva aussitôt, s’approcha de la fenêtre et composa un numéro sur son portable. Il prononça quelques phrases dans une langue qui ressemblait à de l’allemand ou de l’alsacien et remit l’appareil en poche.

— Regardez, dit calmement le député en montrant la fenêtre.

Sur son banc à peine éclairé par un lampadaire et les dernières lueurs du soir, le clochard dodelinait de la tête, perdu dans un long soliloque. Dix mètres plus loin, l’homme en noir remit son cellulaire dans sa poche, replia son journal et s’approcha d’un pas normal du banc où l’autre gisait. La circulation demeurait fluide. L’homme s’arrêta devant le banc, regarda à gauche et à droite et releva son journal en fixant le clochard qui beugla soudain quelque chose.

On entendit à peine le ploc-ploc. Un poids lourd gronda, bloquant un instant la vue. Quand il fut passé, le clochard reposait sur le côté, affalé sur son banc. L’homme en noir marchait déjà plus loin sur le trottoir, poursuivant sa route comme un passant ordinaire.

— Vous voyez : rien à craindre. Retournez à Fontecreuze. Mangez bien. Buvez bien. Dormez bien. Je resterai en contact avec vous.

Et, de sa main grassouillette et parfaitement manucurée, il leva son verre de fine Napoléon et en but une dernière gorgée.