Portrait

L’explosion démographique et l’essor économique spectaculaire qu’a connus la Floride à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale font en sorte que les projecteurs demeurent braqués plus souvent qu’autrement sur ce vaste État du sud-est des États-Unis. Mais comme tout n’est jamais parfait, même en Floride, il arrive que le mécanisme d’un État s’enraye. Ainsi, depuis le milieu des années 2000, la Floride peine à se remettre de la grave crise immobilière qui la frappa alors. Cette crise a bien sûr affecté l’ensemble des États-Unis, mais c’est peut-être en Floride qu’elle a sévi le plus durement.

Pour le simple visiteur toutefois, la Floride demeure une contrée baignée de soleil en toute saison que l’on fréquente pour ses plages magnifiques et ses parcs d’attractions dernier cri, mais aussi de plus en plus pour ses lieux naturels protégés, son patrimoine architectural relativement récent mais bien mis en valeur, ses riches musées d’art, son intense activité culturelle, la vie nocturne et les chics boutiques de ses trépidantes métropoles, et pour bien d’autres raisons encore.

Géographie

La Floride forme une vaste péninsule de 152 000 km2 qui pointe vers le sud-est des États-Unis continentaux, baignée à l’est par les eaux de l’océan Atlantique et à l’ouest par celles du golfe du Mexique. Au nord, les États de l’Alabama et de la Géorgie bordent la Floride. Au sud, elle est séparée de Cuba par le détroit de Floride, qui joue aussi le rôle de trait d’union entre l’Atlantique et le golfe du Mexique. Les Bahamas, pour leur part, s’étendent tout juste au sud-est de la Floride.

Ce territoire au plat relief (le point le plus élevé ne se trouve qu’à 105 m) se subdivise en quatre régions naturelles. D’abord, les plaines côtières de l’Atlantique et du golfe du Mexique, qui constituent le pourtour de la Floride sur une largeur atteignant jusqu’à 100 km par endroits, sont boisées (mangrove, forêt maritime), planes et de basse altitude. Le long du littoral, on y remarque des bancs de sable et de nombreuses îles-barrières. Ces dernières, où l’on trouve les fameuses plages floridiennes, s’étirent tout le long des côtes et sont séparées du continent par un étroit canal naturel, de nos jours utilisé pour la navigation nord-sud et dénommé l’Intracoastal Waterway. Enfin, la présence de récifs coralliens, surtout au large de l’archipel des Keys tout au sud, vient s’ajouter aux particularités de cette région naturelle.

L’intérieur méridional renferme une immense étendue marécageuse dominée par les Everglades, ce gigantesque « fleuve d’herbes » qui coule lentement vers le sud, alimenté par le lac Okeechobee, le plus grand du pays après le lac Michigan, l’un des Grands Lacs.

La présence de quelque 30 000 lacs caractérise la région centrale (Central Highlands), légèrement ondulante et parsemée de sources d’eau fraîche.

Le nord de l’État (Northern Highlands) est formé de petites collines à travers lesquelles serpentent rivières et ruisseaux. C’est là que se trouvent les points les plus élevés de la Floride.

Les principales zones urbaines de la Floride sont celles de Miami, métropole de l’État à laquelle on peut rattacher Fort Lauderdale et Palm Beach, plus au nord; la baie de Tampa, où l’on trouve les villes de Tampa, St. Petersburg et Sarasota; la région d’Orlando, au centre de la Floride; celle de Daytona Beach et de Jacksonville, au nord-est; Tallahassee, la capitale située dans le Panhandle, au nord-ouest de l’État; et celle de Fort Myers, au sud-ouest.

Faune et flore

La croissance démographique effrénée de la Floride et son spectaculaire développement urbain au cours du dernier siècle ont vite fait de menacer la survie de nombreuses espèces animales. Heureusement, la Floride compte aujourd’hui de multiples zones protégées (parcs nationaux, parcs d’États, réserves naturelles) où la vie sauvage se porte bien.

Parmi les principaux mammifères terrestres du territoire, mentionnons la panthère de la Floride, espèce devenue rare que l’on cherche à protéger, et les plus fréquents ours noirs, renards argentés et cerfs, dont les fameux Key deers, ces cerfs de petite taille qui vivent dans les Keys et que l’on considère menacés d’extinction.

Du côté des mammifères marins, l’emblématique dauphin demeure très présent. On ne peut en dire autant du lamantin, cet animal massif et sympathique dont la population ne cesse de décroître malgré tous les efforts déployés pour la protéger.

Les grandes étendues marécageuses de la Floride abritent une importante population d’alligators. Dans les Everglades, on note aussi la présence de crocodiles, ce qui en fait le seul endroit au monde où alligators et crocodiles cohabitent. Parmi les autres reptiles présents, mentionnons plusieurs espèces de serpents (crotales, trigonocéphales) dont il faut toujours se méfier, ainsi que de lézards et de tortues marines.

La faune ailée est pour sa part constituée de quelque 400 espèces différentes : grands hérons bleus, diverses aigrettes, ibis, frégates, cigognes d’Amérique, aigles à tête blanche (bald eagles), spatules rosées, pélicans bruns, sternes, auxquelles s’ajoutent canards, oies et autres migrateurs qui viennent passer l’hiver au chaud en Floride.

Le territoire de la Floride est couvert de pas moins de 344 espèces d’arbres. Bien sûr, ce sont les palmiers que l’on identifie le plus volontiers à la Floride. D’ailleurs, l’arbre-symbole de l’État est le sabal, un grand palmier que l’on retrouve dans toutes les régions. Cependant, ce sont les diverses variétés de pins qui sont les plus nombreuses, surtout dans le nord de l’État.

Le magnolia, le cyprès et divers types de chênes font aussi partie des essences dominantes. Le sud de la Floride, grâce à son climat subtropical, voit quant à lui pousser des arbres que l’on associe habituellement aux Caraïbes, comme l’acajou, le gommier rouge (gumbo-limbo), le cocotier et le majestueux palmier royal.

La mangrove, forêt de palétuviers dont les longues racines s’enfoncent dans la vase, protège pour sa part le littoral contre l’érosion.

À ses arbres s’ajoutent d’innombrables plantes et fleurs colorées, dont plusieurs variétés d’orchidées.

Principaux événements historiques

1492 : Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb.

1513 : Visite des environs de l’actuelle ville de St. Augustine, puis découverte des Keys par l’Espagnol Juan Ponce de León, alors à la recherche de la fontaine de Jouvence.

1528 : Débarquement de Pánfilo de Narváez dans la baie de Tampa.

1539 : Exploration de la baie de Tampa puis de l’intérieur de la Floride par Fernando de Soto.

1559 : Tentative infructueuse d’établissement des Espagnols aux environs de l’actuelle Pensacola.

1564 : Établissement de Fort Caroline par un petit groupe de huguenots français.

1565 : Fondation de St. Augustine, considérée aujourd’hui comme la plus vieille ville d’Amérique du Nord, par Pedro Menéndez de Avilés et massacre par celui-ci des Français établis précédemment dans la région.

1672-1695 : Construction à St. Augustine du Castillo de San Marcos afin de protéger la colonie espagnole contre les nombreuses tentatives d’invasion anglaise et française.

1763 : Signature du premier traité de Paris par lequel l’Espagne cède la Floride aux Anglais afin de récupérer Cuba.

1775-1782 : Guerre de l’Indépendance américaine et Déclaration d’indépendance le 4 juillet 1776.

1783 : Reconnaissance par le second traité de Paris de l’indépendance américaine par les Anglais, qui redonnent alors la Floride aux Espagnols.

1817-1819 : Première guerre séminole.

1821 : Acquisition de la Floride par les États-Unis des mains de l’Espagne.

1824 : Désignation de Tallahassee comme capitale de la Floride.

1835-1842 : Deuxième guerre séminole.

1845 : Accession de la Floride au statut de 27e État américain.

1855-1858 : Troisième guerre séminole.

1861-1865 : Guerre de Sécession.

1884 : Arrivée à Tampa de la ligne de chemin de fer d’Henry Bradley Plant.

1885-1912 : Développement du Florida East Coast Railway par Henry Flagler.

1898 : Guerre hispano-américaine. Les soldats américains, surnommés les Rough Riders, installent leur base à Tampa.

1914-1918 : Première Guerre mondiale. La Floride sert de lieu d’entraînement pour les soldats américains.

1927 : Mise en service de la première ligne aérienne commerciale par Pan American Airways, entre Key West et La Havane.

1928 : Inauguration du Tamiami Trail, cette route reliant Tampa à Miami.

1935 : Destruction par un violent ouragan de l’Overseas Railroad, portion de la voie ferrée d’Henry Flagler qui relie alors les Keys les unes aux autres jusqu’à Key West.

1939-1945 : Seconde Guerre mondiale. Les plages de Floride servent encore une fois d’importants lieux d’entraînement des troupes américaines.

1947 : Création de l’Everglades National Park.

1958 : Début des activités liées à l’exploration spatiale par la NASA à Cape Canaveral.

1959 : Première vague de réfugiés provenant de Cuba à la suite de la révolution menée par Fidel Castro.

1971 : Ouverture de Walt Disney World.

1986 : Tragique explosion de la navette spatiale Challenger tout juste après avoir quitté sa rampe de lancement de Cape Canaveral. En 2003, une autre tragédie liée aux travaux de la NASA surviendra lors de la désintégration de la navette spatiale Columbia sur le chemin de son retour vers la terre.

2007-2008 : Une grave crise de l’immobilier et du crédit, qui touche d’ailleurs l’ensemble du pays, entraîne l’effondrement de ce marché en Floride.

2010 : L’explosion d’une plate-forme pétrolière exploitée par BP provoque une marée noire d’une ampleur jamais vue dans le golfe du Mexique. La Floride sera relativement épargnée par la catastrophe écologique provoquée par cet incident, mais son industrie touristique sera tout de même affectée.

2011 : Rejet par le gouverneur républicain nouvellement élu, Rick Scott, du projet de train rapide entre Tampa et Orlando.

2011 : Dernier lancement de la navette spatiale Atlantis depuis Cape Canaveral.

2012 : La mort tragique d’un adolescent afro-américain non armé, Trayvon Martin, déclenche un débat sur la circulation des armes à feu en Floride.

Histoire

Les premiers explorateurs

Lorsque Juan Ponce de León réclame le territoire de l’actuelle Floride au nom de l’Espagne en 1513, c’est dans le nord-est qu’il pose le pied, probablement aux environs du site qui deviendra plus tard St. Augustine. On raconte qu’il est alors à la recherche d’or et… de la fontaine de Jouvence. Quoi qu’il en soit, c’est à lui que l’on doit le nom actuel de la Floride, ainsi baptisée parce que découverte le jour des Rameaux, la Pascua Florida en espagnol.

On évalue qu’à cette époque quelque 100 000 Amérindiens peuplent le territoire de la Floride. Les Apalachees sont alors installés dans le nord-ouest, les Timucuas dans le nord-est, les Calusas au sud-ouest, les Tequestas et les Ais au sud-est et les Tocobagas dans la baie de Tampa. La plupart ne survivront pas à la venue des Européens et seront victimes de conflits divers et d’épidémies de maladies inconnues d’eux auparavant.

Après l’exploration de la côte est, Ponce de León contourne la vaste péninsule, ce qui le mène à découvrir les Keys, puis à tenter une ébauche de colonisation dans le sud-ouest, expérience abandonnée rapidement.

Mais l’impulsion est ainsi donnée, et d’autres explorateurs espagnols suivront. Ainsi, Pánfilo de Narváez, en 1528, puis Hernando de Soto, en 1539, se livrent à l’exploration de la baie de Tampa, sans toutefois s’y établir. En 1559, une tentative d’établissement espagnol tourne court sur le site de l’actuelle Pensacola, dans le nord-ouest de la Floride.

En 1564, un petit groupe d’huguenots français fuyant l’intolérance religieuse en Europe érige le fort Caroline, au nord de la St. Augustine d’aujourd’hui. Les Espagnols ne tolèrent toutefois pas longtemps ces trouble-fêtes, et dès l’année suivante Pedro Menéndez de Avilés les massacre sans aucune pitié. Il fonde alors St. Augustine, considérée aujourd’hui comme la plus vieille ville d’Amérique du Nord.

Les Espagnols poursuivent leurs efforts de colonisation et érigent plusieurs forts et de nombreuses missions destinées à convertir les Amérindiens au christianisme. Ils ne sont toutefois pas au bout de leur peine et doivent faire face, dans les décennies qui suivent, à la convoitise des Français et des Anglais, qui n’ont de cesse de tenter de s’approprier le territoire de la Floride. Sir Francis Drake, par exemple, met à sac St. Augustine en 1586, puis d’autres attaques suivent. La construction à St. Augustine du Castillo de San Marcos, qui s’étendra sur près d’un quart de siècle entre 1672 et 1695, protégera enfin la colonie espagnole contre ces nombreuses tentatives d’invasion anglaise et française.

Que sont les Séminoles devenus ?

Quelque 3 300 Séminoles vivent toujours en Floride aujourd’hui. Persécuté pendant une partie importante du XIXe siècle, notamment lors de trois conflits distincts appelés les « guerres séminoles », ce peuple travaille à faire mieux connaître son histoire et ses traditions. La culture du tabac, le tourisme et le jeu sont autant de secteurs économiques auxquels ils sont associés de nos jours.

Ils ont d’ailleurs attiré l’attention des médias internationaux en 2006, lorsqu’ils ont acquis collectivement, au coût de 965 millions de dollars, les populaires établissements de la chaîne Hard Rock Cafe, avec ses 124 restos-bars, ses quatre hôtels, ses deux hôtels-casinos et son incomparable collection de quelque 70 000 objets-souvenirs liés au monde de la musique rock.

Puis, en 1763, la signature du premier traité de Paris marque la fin de la guerre de Sept Ans entre la France et l’Angleterre. L’Espagne, alliée de la France dans ce conflit, cède alors la Floride aux Anglais afin de récupérer Cuba. Les Britanniques subdivisent le territoire en deux provinces, la Floride orientale et la Floride occidentale, avec pour capitales respectives St. Augustine et Pensacola.

Bien que les Anglais réussissent en peu de temps à restructurer l’économie de la Floride, ils n’auront pas le loisir d’y régner plus de 20 ans. Au cours de cette période, ils auront fort à faire plus au nord, avec les révoltes dans les 13 colonies britanniques d’Amérique du Nord (Massachusetts, Connecticut, Rhode Island, New Hampshire, New York, New Jersey, Delaware, Pennsylvanie, Maryland, Virginie, Caroline du Nord, Caroline du Sud et Géorgie), qui conduiront à la Déclaration d’indépendance (4 juillet 1776) et à la guerre de l’Indépendance américaine (1775-1782). Par le second traité de Paris, en 1783, l’Angleterre reconnaît finalement l’existence de la République fédérée des États-Unis et se retire du territoire américain, y compris de la Floride bien que celle-ci ne fasse pas partie de la nouvelle république. Selon les termes du même traité, l’Espagne reprend alors possession de la Floride, ayant d’ailleurs déjà profité du conflit qui occupait les troupes britanniques plus au nord pour en reconquérir certaines parties, comme Pensacola en 1781.

Les guerres séminoles

Parallèlement au développement mené en Floride par les Européens, diverses nations amérindiennes chassées de leurs terres d’origine dans les États voisins du nord trouvent refuge en Floride. C’est par exemple le cas des Creeks, écrasés en Alabama par les troupes de l’Américain Andrew Jackson. On les désigne bientôt du nom de Séminoles, mot que l’on croit dérivé de siminoli, qui signifierait « exilés ».

Les escarmouches entre colons et Amérindiens se font de plus en plus fréquentes et conduisent bientôt au déclenchement de la première des trois guerres séminoles. Ce premier conflit débute lorsque Andrew Jackson pousse ses expéditions contre les Amérindiens jusqu’en Floride. Il s’étendra de 1817 à 1819 et aura aussi comme conséquence d’inciter les Espagnols – missionnaires et colons espagnols subissent aussi le harcèlement des troupes américaines de Jackson – à vendre les territoires des deux Florides aux États-Unis en 1821. Ces territoires sont alors fusionnés en un seul par les Américains, qui correspond à la Floride d’aujourd’hui. Une nouvelle capitale, Tallahassee, située à mi-chemin entre les deux anciennes, est désignée, et la Floride accède finalement au statut de 27e État américain en 1845.

Entre-temps, Andrew Jackson est élu président des États-Unis en 1828 et proclame l’Indian Removal Act en 1830, qui « invite » les Amérindiens à aller s’installer dans les réserves de l’Ouest. À la suite du refus des Séminoles de quitter la Floride, la deuxième guerre séminole est déclenchée et s’étire de 1835 à 1842. Au terme de ce conflit, la plupart des Amérindiens présents en Floride auront été exterminés ou déplacés vers l’Ouest, exception faite de ceux qui trouvent alors refuge dans les terres inhospitalières des Everglades. Mais ceux-ci ne seront pas tranquilles bien longtemps puisque la troisième guerre séminole éclate en 1855, peu après que le gouvernement eut décrété le bannissement de ces survivants. Cette troisième et ultime guerre dure jusqu’en 1858.

À cette époque, l’unité du nouveau pays pourtant dénommé les « États-Unis » reste encore fragile. La guerre de Sécession, au cours de laquelle les États du Sud s’opposent à l’Union, éclate en 1861. La Floride se joint alors à la Confédération des 11 États sudistes qui font sécession. Bien que sévèrement affectée économiquement, elle sortira relativement peu touchée par ce sanglant conflit qui se termine en 1865, aucune bataille d’importance n’étant livrée à l’intérieur de ses frontières.

Le développement du Sud

Jusqu’aux environs de 1880, l’économie de la Floride est axée sur l’établissement de plantations agricoles dans les régions du nord de l’État, là où se concentre sa population. L’arrivée en scène de deux visionnaires transformera toutefois bientôt ce portrait, en lançant une vague de développement foncier qui s’étendra de plus en plus vers le sud. Henry Bradley Plant, sur la côte ouest, et Henry Morrison Flagler, sur la côte est, entreprennent à la fin du XIXe siècle la construction de voies ferrées qui rendent enfin accessibles les territoires du sud de la Floride et leur doux climat.

L’érection d’hôtels prestigieux le long des tracés de ces deux lignes de chemin de fer amène bientôt dans les parages de riches entrepreneurs des États du Nord, favorisant le développement de chics stations balnéaires (St. Augustine, Ormond Beach, Palm Beach, Key West, Clearwater…). Plusieurs d’entre eux s’établissent en Floride et contribuent à la création d’entreprises et au boom immobilier qui conduira à la naissance de villes appelées à connaître un essor fulgurant au cours du XXe siècle (Miami, Tampa). Cette effervescence favorise la venue de milliers d’ouvriers et attire de nombreux immigrants d’origines diverses, comme les Cubains qui travaillent dans les manufactures de cigares de Key West, puis de Tampa, ou les Grecs qui créent l’industrie de la pêche aux éponges à Tarpon Springs. La croissance démographique de l’État, sur tout le territoire, connaît ainsi une première impulsion importante.

La fin du XIXe siècle voit par ailleurs les États-Unis s’engager dans la guerre hispano-américaine, au terme de laquelle Cuba sera libérée du joug de l’Espagne. Cette guerre éclate en 1898, et les troupes américaines sont installées à Miami, Jacksonville, Key West et, surtout, à Tampa.

Le XXe siècle

Comme partout ailleurs en Amérique du Nord, la dépression des années 1930 vient freiner de manière importante la progression jusque-là spectaculaire du marché immobilier en Floride qui, en fait, s’écroule littéralement. La reprise se fait attendre jusqu’à la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) alors que la Floride devient un important centre d’entraînement militaire, rôle qu’elle avait également joué lors du premier conflit mondial de 1914-1918.

Une ère de prospérité s’installe au cours de l’après-guerre. À ses industries traditionnelles, la Floride voit s’ajouter de nouvelles activités économiques dans des secteurs comme la finance et l’électronique. La création de la NASA à Cape Canaveral en 1958 projette en outre l’État au cœur de l’aventure de l’exploration spatiale.

Ce développement effréné inquiète cependant de plus en plus de monde préoccupé par la préservation de la riche nature de l’État. C’est ainsi qu’une poignée de visionnaires, parmi lesquels figurent Ernest F. Coe et Marjory Stoneman Douglas, réussit à convaincre les autorités de créer l’Everglades National Park en 1947.

Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, la Floride connaît un boom démographique spectaculaire et voit sa population passer de 2,7 millions d’habitants en 1950 à quelque 16 millions en 2000 ! À l’accroissement naturel de la population, il faut ajouter une importante migration en provenance d’autres États provoquée par une intense activité économique et les emplois qu’elle génère, l’établissement de nombreux retraités venus couler des jours heureux sous le soleil et d’importantes vagues d’immigration en provenance de Cuba, au lendemain de la révolution castriste par exemple, et d’autres pays d’Amérique latine.

Le climat favorable et la présence de centaines de kilomètres de plages superbes continuent à favoriser l’essor de l’industrie touristique de la Floride à mesure que se démocratise cette activité grâce à l’avènement de l’automobile et à l’élaboration d’un réseau routier efficace, à la construction d’établissements hôteliers accessibles à tous, à l’aménagement de terrains de camping et à la montée du transport aérien. Tout au long du XXe siècle, la Floride joue un rôle de premier plan dans la genèse de ce que l’on qualifiera de « tourisme de masse », en constituant un terrain fertile pour l’expérimentation de nombreuses innovations en la matière : mise en service en 1927 de la première ligne aérienne commerciale par Pan American Airways entre Key West et La Havane, établissement des camps d’entraînement printaniers des équipes professionnelles de baseball, perfectionnement des parcs thématiques modernes par un certain Walt Disney… Bientôt, c’est plus de 80 millions de touristes qui visiteront la Floride chaque année.

Au début des années 2000, la construction immobilière est en pleine effervescence en Floride. Elle est alors en partie stimulée par la politique américaine des taux d’intérêt très bas, qui favorise l’émergence de prêts hypothécaires offerts à des taux plus qu’alléchants. Cette situation encourage de plus en plus de gens à acquérir des propriétés qu’ils n’ont pas toujours les moyens de s’offrir. Ainsi, lorsque les taux d’intérêt remontent en flèche durant la seconde moitié de la décennie, renouveler un prêt hypothécaire devient un véritable casse-tête pour bien des ménages qui se sont laissé tenter par l’aventure, ce qui entraîne des ventes à rabais de propriétés dont la valeur ne cesse de décroître et de nombreuses saisies provoquant une grave crise de l’immobilier et du crédit. Bien que cette crise, la pire qu’ait connue le pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, touche l’ensemble des États-Unis, elle s’avère particulièrement sévère en Floride, où le marché immobilier s’effondre littéralement.

En avril 2010, une explosion survenue à la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, exploitée par BP à quelque 80 km au large de La Nouvelle-Orléans, provoque une marée noire d’une ampleur jamais vue dans le golfe du Mexique. Cette catastrophe écologique menace alors notamment les côtes de la Louisiane, de l’Alabama et du nord de la Floride. Il y aura toutefois plus de peur que de mal dans le cas de la Floride, qui sera relativement épargnée. Mais son industrie touristique en subira tout de même les contrecoups.

Du côté du développement des infrastructures, un important projet de train rapide entre Tampa et Orlando, qui s’imbriquait dans le plan national de Barack Obama pour implanter la grande vitesse sur rail aux États-Unis et pour lequel 2,4 milliards de dollars avaient été alloués à la Floride par le gouvernement fédéral, fut finalement rejeté en 2011 par le gouverneur républicain nouvellement élu, Rick Scott.

En juillet 2011, le dernier vol d’Atlantis au départ de Cape Canaveral marque la fin du programme américain de navettes spatiales. Le président Obama ayant également mis fin en 2010 au projet Constellation, lancé par son prédécesseur George W. Bush et qui visait le retour des Américains sur la Lune vers 2020, une grande incertitude a pris place quant à l’avenir des installations de la NASA en Floride. Quelque 9 000 de ses employés auraient d’ailleurs été limogés, soit la moitié de ses effectifs.

Sur le plan social, la mort tragique d’un adolescent afro-américain du nom de Trayvon Martin, à Sanford, attire l’attention des médias nationaux en 2012. Le jeune homme de 17 ans, qui n’était pas armé, avait alors été abattu par un dénommé George Zimmerman, un citoyen qui, sans être policier, faisait partie d’un groupe communautaire de « Neighborhood Watch » qui s’était donné comme mandat de surveiller la gated community de Sanford. Cet incident a provoqué un débat sur la circulation des armes en Floride, grandement facilitée et même encouragée par diverses lois. Par exemple, depuis 2011, une loi d’État empêche les villes de Floride de restreindre la circulation des armes à feu sur leur territoire. Il y a également la loi dite « Stand Your Ground », d’ailleurs invoquée comme défense par Zimmerman, qui stipule depuis 2005 que les gens se sentant menacés peuvent faire feu sur un suspect par légitime défense sans préalablement avoir tenté de fuir les lieux. On parle alors d’« homicide justifiable ». Sur une population totale de 19 millions d’habitants, 6 millions seraient propriétaires d’une arme à feu en Floride…

Économie

Cela ne surprendra personne d’apprendre que le tourisme constitue la première industrie de la Floride. D’ailleurs, historiquement, le développement de l’État est intimement lié à celui de l’industrie touristique, et ce, depuis la fin du XIXe siècle, avec la mise en service de lignes de chemins de fer sur les côtes est et ouest, accompagnée de la construction d’hôtels de luxe destinés à recevoir dignement les riches voyageurs du nord du pays venus profiter de la douceur du climat. L’arrivée en Floride d’un certain Walt Disney, dans les années 1960, aboutira également au développement d’un pôle touristique majeur au milieu de nulle part, loin des traditionnelles plages. De nos jours, la Floride reçoit au-delà de 80 millions de visiteurs par année.

L’agriculture occupe aussi une place de choix en Floride, premier producteur nord-américain d’oranges et de pamplemousses. De nombreux autres fruits et légumes sont également cultivés en Floride, et ce, 12 mois par année. L’État est de plus le premier producteur de canne à sucre au pays et, dans le nord de l’État, la culture du tabac a toujours cours. Enfin, l’élevage de bovins représente près du quart des revenus agricoles.

Le secteur des technologies de pointe, notamment dans les domaines de l’aéronautique et de l’aérospatiale, est un joueur important, favorisé par la présence de la NASA à Cape Canaveral.

Finalement, le secteur financier, grâce à une forte concentration de banques internationales et de compagnies d’assurances à Miami, l’une des grandes métropoles nord-américaines et plaque tournante de l’Amérique latine tout à la fois, joue également un rôle prépondérant dans l’économie floridienne du XXIe siècle.

Population

Quatrième État le plus peuplé du pays, la Floride compte aujourd’hui 19 millions d’habitants (évaluation de 2011), dont plus des trois quarts n’en sont pas originaires. Si l’on considère que sa population ne s’élevait qu’à 2,7 millions d’habitants en 1950, on peut mesurer la fulgurance de la croissance démographique qu’a connue l’État au cours des dernières décennies, croissance nourrie principalement par des migrations diverses. Le doux climat de la Floride, combiné au développement de voies d’accès de plus en plus efficaces, a contribué à la venue de nombreux Américains des États du nord, retraités d’origine juive pour une bonne part. À ceux-ci s’ajoutent quelque 7 millions de visiteurs par année qui « déménagent » en Floride pour une période de trois mois ou plus, qu’on surnomme les snowbirds, groupe qui inclut de nombreux Québécois et Canadiens.

La Floride a aussi vu sa population latino-américaine croître de manière importante depuis les années 1950, d’abord alimentée par l’arrivée de réfugiés cubains au lendemain de la prise du pouvoir par Fidel Castro, puis au début des années 1980 (les Marielitos, partis du port cubain de Mariel) et au milieu des années 1990 (les Balseros). À ces mouvements se sont ajoutées plusieurs vagues d’immigration en provenance de divers pays d’Amérique latine au fil des ans, si bien que la population hispanophone de la Floride s’élève aujourd’hui à plus de 4 millions de personnes.

Depuis 1980, un second groupe de réfugiés, formé d’Haïtiens fuyant la misère de leur île, alimente de façon irrégulière l’immigration illégale en Floride.

La population afro-américaine atteint pour sa part environ 3 millions d’habitants. Elle est très majoritairement composée de descendants d’esclaves exploités jadis dans les plantations du Vieux Sud.

Quelques citoyens célèbres

Voici quelques-uns des citoyens les plus célèbres de la Floride, tous domaines d’activités confondus :

Jimmy Buffett (né en 1946) : Ce chanteur extrêmement populaire en Floride et dans le sud des États-Unis est venu s’installer à Key West dans les années 1970 (il vit maintenant à Palm Beach), où il a su parfaire un style unique alliant le country, le folk et les musiques caribéennes. On lui doit la fameuse chanson Margaritaville, de laquelle sa chaîne de restaurants tire son nom (Jimmy Buffett’s Margaritaville Cafés). Assister à un spectacle de Jimmy Buffett est une expérience en soi. Il y règne une ambiance carnavalesque que les fans du chanteur, surnommés les Parrotheads, contribuent eux-mêmes à créer, en s’y présentant habillés de chemises hawaiiennes colorées et coiffés d’excentriques chapeaux.

Barbara Baer Capitman (1920-1990) : Fondatrice de la Miami Design Preservation League, Barbara Capitman mène dans les années 1970 une lutte acharnée pour préserver le patrimoine architectural de la métropole. Ses efforts conduisent, en 1979, à l’inscription du quartier Art déco de Miami – et de ses 800 bâtiments érigés entre 1923 et 1943 – sur la Liste du patrimoine historique américain.

Ray Charles (1930-2004) : Ce chanteur et pianiste de jazz américain est né à Albany en Géorgie, mais a été élevé à Greenville en Floride. Atteint de cécité dès l’enfance, il connaît malgré ce handicap une carrière exceptionnelle au cours de laquelle il popularise la musique soul, remporte 12 trophées Grammy et est décoré de la Légion d’honneur.

Walt Disney (1901-1966) : Après s’être illustré parmi les pionniers du dessin animé, avoir réalisé les premiers longs métrages d’animation et mis sur pied d’importants studios hollywoodiens de production cinématographique et télévisuelle, Walt Disney révolutionne le parc d’attractions avec l’ouverture de son Disneyland d’Anaheim, en banlieue de Los Angeles. Rapidement à l’étroit en Californie, Disney acquiert dans le plus grand secret plus de 11 000 ha de terrains au sud-ouest d’Orlando, dans le centre de la Floride, au cours des années 1960. Ils lui permettront enfin de laisser libre cours à son extraordinaire créativité et d’y installer son immense Walt Disney World, qui n’ouvrira toutefois ses portes qu’en 1971, cinq ans après sa mort. Avec plus de 10 millions de visiteurs dès sa première année, ce parc thématique déclenche le développement fulgurant de la région, qui devient en quelques années une importante destination touristique.

Marjory Stoneman Douglas (1890-1998) : Cette écologiste avant la lettre publie en 1947 The Everglades : River of Grass, plaidoyer convaincant en faveur de la préservation des Everglades. Elle siégera ensuite sur le comité de création du parc des Everglades, puis sur celui du Biscayne National Park.

Thomas Edison (1847-1931) : On doit à ce célèbre inventeur autodidacte américain de multiples innovations, comme l’ampoule électrique, le phonographe et le microphone. Dès 1885, Edison commence à venir passer ses hivers à Fort Myers et finit par y établir sa résidence hivernale aux abords de la rivière Caloosahatchee. Sa rencontre avec Henry Ford, un autre génie industriel de l’époque, sera déterminante, et les deux hommes se lieront d’amitié au point que Ford viendra établir ses quartiers d’hiver tout près de ceux d’Edison.

Gloria Estefan (née en 1957) : Native de La Havane, Gloria Estefan suit très jeune sa famille en exil à Miami. Chanteuse d’un groupe très populaire dans les années 1980, le Miami Sound Machine, elle contribue fortement à faire accéder la musique latino-américaine au palmarès nord-américain. Elle est aujourd’hui une figure emblématique de Miami, où elle possède un studio d’enregistrement et un hôtel.

Mel Fisher (1922-1998) : Dans les Keys, Mel Fisher perpétue à sa façon la tradition des shipwreckers (chasseur d’épaves) jusqu’à sa mort en 1998. Aussi consacre-t-il 16 ans de sa vie à la recherche de l’épave du navire espagnol Nuestra Señora de Atocha, qui sombra au large de Key West au XVIIe siècle. Ses efforts ne sont pas vains puisque, lorsqu’il retrouve finalement le navire en 1985, il met en même temps la main sur un trésor d’objets en or et en argent évalué à plus de 400 millions de dollars ! L’État tente bien de lui réclamer ce trésor, mais Fisher finit par avoir gain de cause après une longue bataille judiciaire.

Henry Morrison Flagler (1830-1913) : Henry Flagler vient en Floride pour la première fois à la fin du XIXe siècle, après avoir fondé la Standard Oil Corporation avec John D. Rockefeller et fait fortune dans le domaine du raffinage du pétrole. Il perçoit rapidement le potentiel de développement de la Floride, cette contrée de soleil au climat si doux. Il constate toutefois l’absence d’infrastructure d’accueil et de voies de communication, ce qu’il considère rapidement comme une bien intéressante opportunité d’affaires. Il entreprend, dans les années qui suivent, la construction d’une série de grands hôtels le long de la côte atlantique de la Floride, qu’il reliera par chemin de fer avec son fameux Florida East Coast Railway. Cette voie ferrée parcourra ainsi toute la côte est de l’État jusqu’à Key West, qu’elle atteindra en 1912.

Henry Ford (1863-1947) : Pionnier de l’industrie automobile américaine, Henry Ford fonde la Ford Motor Company en 1903, entreprise qui se voue à la fabrication en série grâce à l’invention de la chaîne de montage. Ford se lie d’amitié avec Thomas Edison à la fin du XIXe siècle et, comme lui, installe peu de temps après ses quartiers d’hiver à Fort Myers.

Robert Frost (1874-1963) : Un des chantres de la Nouvelle-Angleterre, le poète Robert Frost compte parmi les nombreux artistes littéraires qui ont marqué l’histoire de Key West, où il fait de nombreux séjours entre 1945 et 1960.

Ernest Hemingway (1899-1961) : Lauréat du prix Nobel de littérature en 1954, Ernest Heming­way est considéré comme l’un des grands romanciers américains (LAdieu aux armes, Le Vieil Homme et la mer…). Il s’établit à Key West de 1931 à 1940 et y demeure propriétaire d’une maison (aujourd’hui un musée portant son nom) jusqu’à sa mort, en 1961. Il marquera l’histoire de la ville en y écrivant certains de ses classiques, dont Pour qui sonne le glas, en plus de faire la fête dans certains bars devenus célèbres et de s’adonner avec zèle à la pêche au gros.

José Martí (1853-1895) : Poète cubain, José Martí est l’un des chantres de la libération de son pays face à la domination espagnole, ainsi que le fondateur du Parti révolutionnaire cubain. À partir de 1870, il doit vivre en exil et établit un temps ses quartiers généraux à Key West. Il prononce aussi des discours importants à Ybor City (Tampa), où vit déjà à cette époque une importante communauté d’origine cubaine.

Jim Morrison (1943-1971) : Le leader charismatique du groupe rock The Doors est né à Melbourne, Floride. Considéré à la fois comme une vedette rock, un poète maudit et un symbole sexuel, Morrison a marqué l’histoire de la musique psychédélique et contestataire américaine de la fin des années 1960, avant de mourir à Paris à l’âge de 27 ans. Il fut alors inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

Henry Bradley Plant (1819-1899) : À la fin du XIXe siècle, Henry B. Plant devient pour la côte ouest de la Floride ce qu’Henry Flagler est pour la côte est. Il met alors sur pied une voie ferrée qui contribue de manière décisive au développement de la région. Témoin des réussites spectaculaires de son rival sur la côte Atlantique, Plant, convaincu que la côte du golfe du Mexique possède un intérêt récréatif et un climat tout aussi favorable, lance son projet de chemin de fer. Celui-ci atteint Tampa en 1884, où sera construit le somptueux Tampa Bay Hotel en 1891. Puis, au début du XXe siècle, Plant inaugure son Belleview Hotel à Clearwater.

Sydney Poitier (né en 1927) : Ce célèbre acteur et réalisateur de cinéma est né à Miami en 1927, alors que ses parents, qui résidaient aux Bahamas, s’y trouvaient en voyage. En 1963, il est devenu le premier Noir à remporter l’Oscar du meilleur acteur, pour son rôle dans le film Lilies of the Field.

Burt Reynolds (né en 1936) : Né en Géorgie, Burt Reynolds a toutefois grandi en Floride. Ce populaire acteur de cinéma a connu ses heures de gloire dans les années 1960 à 1980. Très attaché à son Sud natal, il a contribué tout au long de sa carrière à attirer de nombreux tournages en Floride et en Géorgie (Delivrance). Il a aussi créé une école de théâtre à Jupiter en Floride, où se trouve également un musée mettant en valeur sa collection personnelle de souvenirs liés à sa carrière.

John Ringling (1866-1936) : En 1884, avec quatre de ses six frères, John Ringling fonde le Ringling Brothers Circus, qui deviendra l’un des cirques américains les plus importants. Celui-ci absorbera son principal concurrent, le Barnum & Bailey Circus, en 1907. Ainsi sera créé le fameux Ringling Brothers and Barnum & Bailey Circus. Devenu le grand patron, John Ringling installe en 1927 les quartiers d’hiver de son cirque à Sarasota, sur l’immense domaine qu’il y possède depuis 1912 et sur lequel il se fait bâtir une magnifique résidence au bord de l’eau. Bien plus qu’un magnat du cirque, Ringling possède également des intérêts dans les domaines immobilier, ferroviaire et pétrolier. Il sera particulièrement actif dans la construction de la ville de Sarasota et des îles-barrières des environs.

Harry S. Truman (1884-1972) : Le 33e président des États-Unis (1945-1953) apprécie tellement Key West en son temps qu’il y acquiert une demeure qui sera rapidement surnommée The Little White House (la petite Maison-Blanche). Au cours de son mandat à la tête du pays, Truman s’y retire à 10 occasions, pour un total de 175 jours.

Julia Tuttle (1840-1972) : Considérée comme la fondatrice de Miami, Julia Tuttle est celle qui réussit à convaincre Henry Flager de prolonger sa voie ferrée jusqu’à ce qui deviendra la métropole de la Floride. La ligne de chemin de fer rejoint finalement Miami en 1896 et marque un point tournant dans le développement de la région, qui s’accélère dès lors de manière spectaculaire.

Tennessee Williams (1911-1983) : L’auteur d’Un tramway nommée Désir et de La Chatte sur un toit brûlant est un autre artiste littéraire séduit par la ville de Key West. Il y séjournera très souvent au cours des années 1950.