Avant d’aller plus avant dans le tutoriel, quelques petites définitions pour éviter de vous perdre et clarifier certains termes. Si vous êtes déjà familiarisé avec eux, nous vous conseillons de passer directement à la section suivante. Mais un peu de révision n’a jamais fait de mal à personne.
EPub (abréviation d’electronic publication) est un format de fichiers utilisé pour les livres numériques. Les fichiers au format ePub portent donc l’extension .epub à la fin de leur nom. De la même manière qu’un .html indique à l’ordinateur d’utiliser un navigateur Internet et un .doc d’utiliser un traitement de texte (généralement Word), un .ePub indique à l’ordinateur d’utiliser un logiciel conçu pour lire les .epub. Parmi ces logiciels, on peut citer :
La particularité du format ePub est d’être un format ouvert, i.e. utilisable par tous ceux qui le souhaitent, et non lié à une machine en particulier. Pour les possesseurs de liseuse, assurez-vous que votre machine peut le lire car, si le format ePub est bien ouvert, certains fabricants (dont Amazon et son Kindle) ont opté pour des formats propriétaires et ne peuvent donc pas les exploiter (il existe néanmoins des solutions de conversion, comme l’excellent Calibre [http://calibre-ebook.com/]).
Signalons enfin que le format actuel de l’ePub tel qu’il est créé par Sigil est l’ePub 2. C’est ce format que nous abordons dans ce tutoriel.
L’ePub3 est en cours de développement et sera davantage tourné vers des fonctions multimédias. Il n’empêche donc pas la publication d’ePub 2 et ne nous concerne pas dans le cadre du livre numérique non enrichi.
Il existe deux grandes catégories d’ePub : les “fixed layout” et les “reflowable”.
Les “fixed layout” imposent que la lecture du fichier, quel que soit le support, conservera la maquette définie par le créateur du fichier. C’est un peu comme si vous transposiez directement la maquette complète d’un livre sans vous préoccuper du support sur lequel le fichier sera lu. Ce format est à privilégier pour les ebooks artistiques et/ou graphiques (comme de la BD) mais c’est tout. En effet, en figeant la maquette, ce type de fichier ne permet pas de s’adapter correctement à la diversité des supports (ordinateurs, portables, tablettes, smartphones, liseuses…) et des écrans. Imaginez par exemple que vous souhaitiez lire une BD sur votre smartphone. Si les pages sont en fixed layout, votre téléphone affichera la page entière sur l’écran, et les textes, devenus trop petits, seront illisibles. Il vous faudra alors zoomer et vous déplacer à la main dans chaque page pour pouvoir suivre votre histoire. Pas vraiment agréable en termes d’expérience de lecture.
À l’inverse, les “reflowable” s’adaptent au support sur lequel ils s’ouvrent. À l’instar d’une page internet, le logiciel de lecture fait correspondre le fichier au format de l’objet. Le texte est donc lisible sur n’importe quel écran, sans avoir besoin de zoomer ou d’opérer des changements rébarbatifs. Le seul élément qui change dans un reflowable est la pagination : comme cette dernière s’adapte à la taille de l’écran, vous n’aurez pas la même pagination sur un écran de smartphone ou une liseuse. Par exemple, l’ebook L’Incroyable Guide de l’autopublication en numérique compte 141 pages sur liseuse alors qu’il en faut près de 594 sur iPhone. Le texte est le même mais, pour tout lire il faut juste parcourir beaucoup plus d’écrans.
Comme vous le voyez, les ePub reflowable sont les plus pertinents car à même de convenir à tous les supports. C’est donc de ce type d’ePub que nous allons parler ci-dessous.
Note : Si vous souhaitez plus d’informations sur ces deux types de fichier, vous pouvez consulter ce billet de Jiminy Panoz [http://jiminypanoz.com/2012/03/08/reflowable-text-et-fixed-layout/].
Sans rentrer dans les détails, sachez qu’un fichier ePub est une sorte de fichier compressé type .zip, dans lequel sont regroupés tous les éléments nécessaires au fichier (polices, textes, images, indications pour les logiciels de lecture). Si vous êtes curieux, vous pouvez regarder ce qu’il y a à l’intérieur simplement : il vous suffit de renommer le .epub en .zip puis de décompresser le fichier, comme vous le feriez avec n’importe quel fichier compressé.
Un ePub contient trois éléments :
Sauf grosse exception, vous n’aurez normalement pas à intervenir directement dans ces fichiers. Les programmes que nous allons utiliser le font à notre place et d’une manière plus intuitive.
Remarque : Si vous vous amusez à recompresser le dossier en .zip et à le renommer en .epub, vous constaterez qu’il ne sera pas reconnu lors de son ouverture. En réalité, un ePub n’a pas l’ensemble de ses fichiers compressés car, pour que l’ePub soit lu, le fichier mimetype ne doit pas être compressé. Si vous souhaitez le lire, il vous faut donc compresser le dossier en précisant que mimetype ne doit pas l’être, ou plus simplement utiliser des logiciels dédiés à la recompression d’ePubs tels que ePub Packager.
Lorsque vous lisez un texte, vous appréciez qu’il soit correctement mis en page. Par exemple, les pensées peuvent être en italiques, le titre de chapitre centré, et le paragraphe commencer par un alinéa. Toutes ces mises en formes sont précisées au sein des CSS (Cascade Style Sheet, soit feuille de style en cascade en anglais). Les feuilles CSS sont inclues dans l’ePub et répertorient toutes les mises en forme utilisées.
Vous n’êtes pas obligé de définir des CSS pour votre ePub, chaque support pouvant appliquer sa mise en forme par défaut. Néanmoins, l’utilisation des CSS vous permettra de personnaliser votre livre, de rendre sa mise en page plus professionnelle, et donc plus lisible. Nous aborderons donc dans ce tutoriel la manière d’utiliser les CSS. Comme souvent, vous ne trouverez rien de bien sorcier ici et devriez vous en sortir avec un minimum d’organisation.
Si vous regardez à l’intérieur d’un fichier ePub, en particulier dans le dossier OEBPS/Text, vous constaterez que les textes sont en réalité des pages xhtml (oui, les mêmes que celles utilisées sur Internet). Un ePub utilise donc la grammaire du html (le xhtml est juste un type un peu plus abouti que le html classique) pour ses textes et un minimum de connaissance de ce langage peut être nécessaire. Néanmoins, comme le html est extrêmement simple à utiliser pour du texte, vous ne devriez pas avoir de difficultés.
À l’instar des CSS ci-dessus, nous aborderons les notions de html nécessaires à l’ePub plus loin dans ce tutoriel.
Remarque : En réalité, Sigil peut tout à fait gérer les pages html et xml. Néanmoins, dans le cadre de ce tutoriel, nous considérerons que vous manipulez des pages xhtml. Ce langage est en effet idéal pour l'ePub : il est plus carré et logique que le html pur, sans pour autant se révéler aussi étendu que le xml.