Comme nous l’avons vu plus haut, le fichier ePub adopte une mise en page “reflowable”, i.e. où la pagination liée au texte s’adapte à l’écran qui l’affiche. Néanmoins, il est important de savoir qu’un ePub contient lui aussi des pages même si celles-ci ne sont pas tout à fait les mêmes que celles auxquelles vous êtes habitué.
Si vous explorez un fichier ePub dans Sigil, vous constaterez que, dans le dossier Textes, il y a parfois plusieurs fichiers xhtml. Ce sont ces fichiers xhtml qui constituent les “pages” de l’ePub. Ce ne sont donc pas des pages au sens où on l’entend habituellement, mais l’équivalent de pages web.
Schématiquement, considérez qu’une page xhtml correspond à une section bien définie de votre texte (chapitre, partie, sous-partie, lexique, remerciements…). Supposons par exemple que vous ayez écrit une nouvelle qui se compose de trois chapitres. Vous pouvez tout à fait mettre les trois chapitres au sein d’une même page xhtml. Néanmoins, cela impliquera que la machine (liseuse, smartphone, tablette, ordinateur) chargera dans sa mémoire l’ensemble du texte en une seule fois alors que vous n’avez pas besoin de tout. À l’inverse, si vous décidez de faire un fichier xhtml par chapitre, votre support ne chargera que la page xhtml en cours de lecture, ce qui sera plus rapide et moins gourmand en énergie.
Qui plus est, le fait de travailler sur plusieurs pages xhtml clairement définies vous aidera à vous organiser et à mieux vous repérer dans l’ePub. Supposons par exemple que votre texte soit une sélection d’articles de votre blog et que, pour une raison quelconque, vous décidiez de modifier l’un des billets. Vous pouvez faire un rechercher/remplacer dans votre grosse page xhtml qui contient tous vos textes ou bien vous rendre directement sur la page incriminée si vous avez eu la bonne idée de réaliser plusieurs pages distinctes dans votre ePub.
Comme vous le voyez, le fait de réaliser plusieurs pages dans un ePub est préférable car cela facilite le chargement des pages (et les logiciels de lecture des liseuses ne sont pas des foudres de guerre comme les ordinateurs) et permet de mieux organiser son travail. Cela constitue en quelque sorte la preuve d’un travail soigné et professionnel.
La procédure est relativement simple, à partir du moment où vous vous trouvez dans Sigil. Vous avez, au choix, deux méthodes : l’insertion de pages à proprement parler et l’insertion de sauts de chapitres.
Voilà, vous avez désormais vos pages supplémentaires.
Lorsque vous lisez un livre, à moins qu’il ne s’agisse d’un très vieux livre de poche, lorsque vous attaquez un nouveau chapitre, vous commencez votre lecture sur une nouvelle page. Ce changement de page facilite votre lecture en marquant une nette différence entre la fin d’un texte (le chapitre précédent) et le début d’un autre (le chapitre suivant).
Sigil conserve cette logique liée au changement de page de sorte que, pour chaque changement de chapitre que vous souhaitez, il crée une nouvelle page. Voici la procédure à suivre :
Remarque : Vous pouvez aussi insérer des sauts de chapitre en utilisant le raccourci ctrl+ Entrée ou en passant par le menu Édition\Saut de chapitre.
Tout l’intérêt de cette méthode est que chaque page créée est une sorte de clone de la page référente. Ainsi, si vous avez décidé d’appliquer des styles particuliers à votre texte, ceux-ci pourront également être directement appliqués aux autres pages, sans que vous ayez besoin de préciser à chaque fois où aller chercher les styles à utiliser (voir la partie sur les CSS plus bas).
Si vous le souhaitez, vous pouvez renommer les pages xhtml de votre ePub pour mieux vous y retrouver. Par exemple, plutôt que d’avoir quatre fichiers classiques (Section1.xhtml, Section2.xhtml, Section3.xhtml, Section4.html), vous pouvez les renommer pour qu’ils s’appellent Chapitre1.xhtml, Chapitre2.xhtml, Chapitre3.xhtml et Remerciements.xhtml.
Là encore, la procédure est simple :
Pour un traitement correct de votre fichier, quelques précautions d’usage sont à respecter dans le nom de votre fichier. Ainsi, n’utilisez pas de lettres accentuées, de caractères spéciaux (comme les points d’interrogation ou d’exclamation) et ne mettez pas d’espace.
Remarque : Vous pouvez également renommer votre page en la sélectionnant et en appuyant sur F2.
Bien. Nous avons donc vu comment organiser votre ePub en plusieurs pages xhtml pour lui donner une présentation cohérente. Il est temps désormais de s’intéresser aux titres et à la hiérarchisation de votre texte.
Si votre texte est long, il sera certainement divisé en plusieurs parties, voire en sous-parties. S’il s’agit d’une œuvre de fiction, vous aurez sans doute des chapitres. Si votre ouvrage est un essai, vous aurez vraisemblablement des chapitres, des sous-chapitres, voire des sous-sous-parties. Et, si vous vous êtes donné la peine d’organiser vos propos, vous aimeriez également que votre lecteur puisse s’y retrouver facilement.
Les titres sont là pour ça.
Ils interviennent dans votre fichier de deux manières. D’une part, en tant que titres, ils disposent d’une mise en forme spécifique qui les met en avant. Cela permet de rythmer la lecture et de se repérer plus facilement dans le texte. D’autre part, comme ils sont définis comme titres dans Sigil, vous allez pouvoir créer une table des matières automatique rapidement et sans problème. Vos lecteurs pourront ainsi naviguer dans l’ePub directement à partir de cette table des matières.
Remarque : Dans un ePub, la table des matières est automatisée et se trouve en dehors du texte proprement dit (vous savez, c’est le fichier toc.ncx auquel on n’a pas besoin de toucher). Il n’est donc pas forcément nécessaire de faire figurer, en début ou en fin d’ouvrage, une table des matières ou un sommaire similaire à celui que vous trouvez dans les versions papier. Seule exception notable à la règle : si vous destinez votre fichier au format Kindle. Le format de fichier propre au Kindle implique en effet la présence d’une table des matières physique. Si vous envisagez ce support, il vous faudra donc rajouter votre table des matières manuellement dans votre ePub, liant chaque section de votre livre au fichier xhtml concerné en lien hypertexte. Elle fera doublon avec le toc.ncx mais c’est une contrainte avec laquelle il faut malheureusement composer…
L’intérêt de mettre des titres est de hiérarchiser l’information. Les titres seront donc des titres de niveau 1, 2, 3…
Un titre de niveau 1 correspond généralement à un titre de chapitre ou de grande partie.
Un titre de niveau 2 est une sous-partie d’un titre de niveau 1. Il sépare le contenu de votre texte en plusieurs grands ensembles clairement identifiables. Par exemple, si vous avez un texte qui a pour titre de niveau 1 “Les êtres vivants”, vous aurez probablement, en titres de niveau 2, “Les vertébrés” et “Les invertébrés”.
Un titre de niveau 3 constitue lui-même une sous-partie d’un titre de niveau 2. Pour reprendre l’exemple ci-dessus, vous pourriez avoir, en titre de niveau 3 “Les animaux marins”, “Les animaux volants” et “Les animaux terrestes”.
Un titre de niveau 4 est une sous-partie d’un titre de niveau 3.
Et ainsi de suite.
Sachez que vous pouvez aller jusqu’à 6 niveaux de titres, ce qui est normalement amplement suffisant. À titre indicatif, ce tutoriel dispose de 5 niveaux de titres et cela fait déjà une arborescence bien développée.
Normalement, si vous avez bien préparé votre texte au préalable, vous savez déjà quel texte constitue un titre, quel texte constitue un sous-titre, quel texte constitue un sous-sous-titre et ainsi de suite. Le balisage est alors extrêmement simple.
Nous avons vu plus haut que l’intérêt d’une table des matières au sein d’un ePub était son automatisation. Pour faire simple, votre table des matières est une sorte de grosse page web qui reprend vos titres et qui, lorsque vous cliquez sur l’un d’eux, vous amène directement à la page concernée. Donc, si vous avez correctement balisé votre fichier, vous pourrez générer automatiquement une table des matières propre et efficace.
Comme cette création est totalement gérée par Sigil, vous n’avez qu’à suivre les quelques étapes ci-dessous. Maintenant que vous avez créé les titres, il n’y a presque plus rien à faire.
Remarque : Pour générer la table des matières, Sigil balise votre texte avec des id, des marqueurs d’identité qui lui permettent de s’y retrouver. Par défaut, il leur donne des noms abscons (comme id_heading_1) mais vous pourrez les modifier si besoin dans le code html. Sigil remettra automatiquement à jour la table des matières.
Comme vous le voyez, le fait de bien structurer son texte en amont permet ensuite de gagner en efficacité.