MELISSA
Melissa réagit bien aux tests clandestins de Maude, elle parvient à produire des sons de bébé de 6 mois. Les bons jours, quand Maude peigne ses cheveux, qui poussent magnifiquement, elle arrive à sourire légèrement. Elle ouvre et ferme les yeux sans problème, serre tenacement la petite balle en caoutchouc. L’échelle de Glasgow indique que sa courbe progresse lentement. Mais la lumière dans ses yeux apparaît et disparaît aussi vite que les petits poissons qui filent parmi les pierres ombragées de l’étang près de la cour du Kipness.
Toyer empêche Maude de dormir le soir, mais il ne lui répond plus. Après un an, elle ne comprend pas mieux son fonctionnement qu’elle ne comprend celui du moteur à explosion qui lui permet de se rendre au Kipness chaque soir. Sa crainte est que si elle ne parvient pas à guérir Melissa, elle risque de le perdre pour toujours. Il ne commettra plus jamais d’erreur et il gagnera. Maintenant elle a avoué. Le docteur T sait, c’est une criminelle : tentative de meurtre. Elle s’attend à ce que tout le monde le devine. C’est la culpabilité des naïfs. Elle n’a jamais été plus transparente. Elle est comme du verre terni.