Cet ouvrage n’aurait peut-être pas vu le jour, il n’aurait en tout cas pas été le même, sans ma rencontre avec Jean Terrel. Depuis dix ans, nos multiples discussions sur la situation politique actuelle et les échanges plus académiques que nous avons eus dans le champ de la philosophie politique ont profondément nourri ma réflexion. De ce point de vue, l’année 2009, qui fut à la fois marquée par l’accélération des réformes néolibérales du monde de l’éducation, de l’enseignement et de la recherche et par une mobilisation inattendue et sans précédent de la communauté universitaire, a joué un rôle charnière, à la fois dans notre rencontre et dans la genèse de l’ouvrage. Du jour où il a eu connaissance du projet de ce livre en 2013, lors d’une fameuse journée d’études à Milan sur le réalisme politique où toute une délégation de Bordelais s’étaient déplacés pour l’occasion, la confiance de Jean dans ce projet, puis sa relecture très attentive et minutieuse de toutes les étapes du manuscrit m’ont apporté un soutien inestimable et m’ont aidée à maintenir l’effort jusqu’au bout.
Ma dette est également immense à l’égard de Claude Gautier. Sans notre rencontre à l’occasion d’un colloque mémorable à Gargnano, qui se tint en 2015 sur les rives du lac de Garde en Italie, la problématique qui constitue aujourd’hui le cœur de l’ouvrage aurait sans doute eu bien du mal à émerger. C’est lui qui a guidé mes premiers pas sur le continent si dépaysant des textes de Dewey et qui m’a généreusement mise sur la voie de nombre des hypothèses que je soutiens ici. Auprès de lui, j’ai également trouvé un lecteur idéal, à la fois minutieux et généreux, ne relâchant jamais la vigilance de la critique tout en sachant accueillir avec hospitalité et bienveillance le travail en train de se faire.
Que l’un et l’autre soient, pour tout ceci, chaleureusement remerciés.
Ce livre doit aussi beaucoup aux participants du Master « Soin, éthique et santé » de l’Université Bordeaux Montaigne. Mes échanges avec les professionnels de santé, collègues ou étudiants, m’ont initiée à des questions éthiques et politiques nouvelles qui ont renforcé année après année la problématique de ce livre. Et c’est ce formidable petit laboratoire de recherche qui m’appelle aujourd’hui à poursuivre l’enquête du côté de la santé, en confrontant les hypothèses avancées ici aux pratiques réelles des soignants et des patients.
Quant à l’Institut universitaire de France, il m’a accordé les conditions idéales pour mener à bien ce travail, me procurant ce temps de stase et de clôture devenu si rare, y compris dans le milieu académique.
Je remercie également, du côté de la philosophie de la biologie, Jean Gayon et Maël Lemoine, et pour le champ social et politique, Franck Fischbach et Christian Laval, qui ont relu tout ou partie du manuscrit. Mes remerciements vont aussi à mon collègue et ami Olivier Dubos, pour son soutien de longue date aux thèses défendues ici, notamment sur la question du droit.
Christian Laval et Frédéric Gros ont apporté un précieux soutien à ce livre en m’encourageant à le soumettre aux Éditions Gallimard. Je souhaite également dire ici toute ma gratitude à Éric Vigne pour avoir accueilli mon ouvrage dans sa collection et m’avoir aidée à lui donner sa figure définitive.
Bordeaux, le 5 juillet 2018