ENFANCE

Abraham Lincoln est né le 12 février 1809 dans le comté de Hardin (Kentucky). Enfant de la Frontière, il grandit dans une famille très modeste. Son père, Thomas Lincoln (1778-1851), est un cultivateur illettré, qui quitte le Kentucky pour s’installer comme colon dans l’Indiana alors que son fils n’a que sept ans. Orphelin de mère peu de temps après, celui-ci trouve en sa belle-mère, Sarah Bush Lincoln (1788-1869), un soutien indéfectible. Garçon de ferme, il ne suit pas de scolarité régulière et s’essaie à différents métiers. Convoyeur de marchandises sur le Mississippi, il construit lui-même une péniche pour transporter des matières premières jusqu’à la Nouvelle-Orléans. Puis, lorsqu’il s’installe à New Salem (Illinois) en 1831, il est tour à tour postier, surveillant et commis épicier. Il acquiert ainsi une certaine popularité dans la ville grâce à sa jovialité, à son esprit vif et à ses services d’écrivain public pour les populations les plus modestes.

PREMIERS PAS SUR LA SCÈNE POLITIQUE

En 1832, il s’engage comme volontaire dans la milice locale pour combattre les Indiens menés par Black Hawk (chef amérindien, 1767-1838) à la suite d’un conflit territorial. Puis, il tente une première fois sa chance comme candidat à la Chambre des représentants de l’Illinois, mais n’est pas élu, malgré l’écrasante majorité des voix reçue des habitants de New Salem. Abraham Lincoln ne renonce pourtant pas à son projet d’entrer sur la scène politique. Il se lance alors seul dans l’étude du droit, obtient son diplôme d’avocat en 1837 et part s’installer à Springfield.

Élu en 1834 à la Chambre des représentants de l’Illinois, il y élabore et affirme sa pensée abolitionniste. Son absence de prise de position au sujet des tensions avec le Mexique pendant sa propre campagne pour le siège de l’Illinois au Congrès en tant que candidat du Parti whig lui permet de remporter le suffrage. Mais une fois en fonction, il dénonce publiquement l’hypocrisie de l’administration du président James Knox Polk (1795-1849) quant à l’entrée en guerre (1846-1848) et réfute l’assertion selon laquelle les États-Unis auraient réagi à une attaque mexicaine, affirmant qu’il s’agissait d’attaques réciproques liées à la propriété contestée de territoires frontaliers. Cette opposition lui coûte son siège. Il se retire alors un temps de la vie politique, renonçant à une éventuelle élection au poste de sénateur de l’Illinois.

UNE NOUVELLE ÈRE

Pour financer la guerre, Abraham Lincoln n’hésite pas à instaurer un impôt sur le revenu et son secrétaire au Trésor, Salmon Portland Chase (1808-1873), crée les premiers billets verts, dont la valeur n’est pas indexée sur l’or ou l’argent. Le 20 mai 1862, il ratifie l’Homestead Act (« loi sur la propriété »), qui réglemente l’accès à la propriété privée, et lance également les premiers travaux de construction du chemin de fer. Le 1er janvier 1863, la déclaration d’émancipation des esclaves entre en vigueur : tous les esclaves des États en rébellion sont déclarés libres. Cette décision suscite toutefois la colère d’une partie de la population opposée à l’abolitionnisme et certains mettent en œuvre des complots visant à tuer le président. Cela n’empêche toutefois pas Abraham Lincoln de tenter de faire entrer cette décision dans la Constitution des États-Unis en la soumettant au Sénat en avril 1864, puis au Congrès en janvier 1865. Adoptée après des débats animés et virulents, Abraham Lincoln, réélu en novembre 1864, n’en connaîtra pourtant ni la ratification finale par la majorité des États, ni son entrée en vigueur en décembre 1865. En effet, le 14 avril 1865, alors qu’il assiste avec son épouse à une représentation théâtrale, il est gravement blessé à la tête à la suite des tirs d’un jeune sympathisant sudiste, John Wilkes Booth (1838-1865). Il s’éteint le lendemain et son corps est transporté pour être inhumé dans l’Illinois.