My Two Girls
In the clear dark and the cool of evening,
one like a swan in her beauty, the other
a dove, and both of them happy: look!
Who could help smiling! Little sister,
and big, inside the garden gate on a low wall
where the tall white campions lean from the urn
as if to look more deeply into their faces,
vibrant even in stillness—the blossoms
spilling into the shadows, trembling in place,
like ecstasies of white moths frozen in flight.
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée
Et je lui dis: Veux-tu t’en venir dans les champs?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis: Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds?
Elle essuya ses pieds à l’herbe de la rive;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh! comme les oiseaux chantaient au fond des bois!
Comme l’eau caressait doucement le rivage!
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
Mont-l’Am., juin 183 . . .