How It Happened (December 4, 1851)
The boy had taken two shots in the head.
The apartment, though neat, was small,
with a crucifix over a family portrait.
His grandmother wept while we undressed him.
Speechless, his gray lips fell open. Death
had drowned out in his eye the last wild look.
His arms hung limp, as if they needed to be held.
He had in his pocket a boxwood top and string.
My forefinger would have fit in either wound.
Have you seen blackberries bleed? His skull
had been punched through easily as punkwood.
The old woman watched us strip him naked, saying:
He never looked this white! Bring me the lamp.
His hair, poor thing, it’s stuck to his forehead.
With this she took him in her lap. The night
was an impossible depth of sadness. Rifles
in the street said, More now! You! Now you!
One of us inside said, Here, let’s wrap the boy
in a sheet. And his grandmother carried him
to the fireside, as if his limbs
might still be warmed, even while invisible
cold hands went tight around them.
She lowered her head and pulled off his socks,
and took the corpse’s feet in her cupped palms.
It breaks your heart, she said. Not
eight years old! His teachers gave him good
reports. And when I needed to send a letter,
he was the one who wrote it. So,
are they murdering children now? My God!
On est donc des brigands! Je vous demande un peu,
Il jouait ce matin, là, devant la fenêtre!
Dire qu’ils m’ont tué ce pauvre petit être!
Il passait dans la rue, ils ont tiré dessus.
Monsieur, il était bon et doux comme un Jésus.
Moi je suis vieille, il est tout simple que je parte;
Cela n’aurait rien fait à monsieur Bonaparte
De me tuer au lieu de tuer mon enfant!—
Elle s’interrompit, les sanglots l’étouffant,
Puis elle dit, et tous pleuraient près de l’aïeule:
—Que vais-je devenir à présent toute seule?
Expliquez-moi cela, vous autres, aujourd’hui.
Hélas! je n’avais plus de sa mère que lui.
Pourquoi l’a-t-on tué? je veux qu’on me l’explique.
L’enfant n’a pas crié vive la République.—
 
Nous nous taisions, debout et graves, chapeau bas,
Tremblant devant ce deuil qu’on ne console pas.
 
Vous ne compreniez point, mère, la politique.
Monsieur Napoléon, c’est son nom authentique,
Est pauvre, et même prince; il aime les palais;
Il lui convient d’avoir des chevaux, des valets,
De l’argent pour son jeu, sa table, son alcôve,
Ses chasses; par la même occasion, il sauve
La famille, l’église et la société;
Il veut avoir Saint-Cloud, plein de roses l’été,
Où viendront l’adorer les préfets et les maires;
C’est pour cela qu’il faut que les vieilles grand’mères,
De leurs pauvres doigts gris que fait trembler le temps,
Cousent dans le linceul des enfants de sept ans.
2 décembre 1852. Jersey.
Somebody tell me: are these people soldiers?
After breakfast, he was here at the window,
playing. This afternoon, he went walking
up that street, and they just shot him. Sir,
he was a good boy. He was sweet, like Jesus.
Me, I’m too old. It’s past time for me to die.
It wouldn’t be so bad: the President could send
his troops and have me shot down in the street,
but him, a little boy! Sobs choking her, she stopped,
and everyone was crying. Then she said,
And what becomes of me now, all alone? Can someone
tell me that? He was all I had left of his mother.
Why kill him? I need somebody to explain this for me.
This boy never had one thought about the President!
 
And everyone stood quiet, shaken
by this grief that no one ever would console.
 
But let me say, old woman, to make clear
what you have missed: Napoleon, though poor, is
still a prince, and he loves palaces. A prince
needs horses, household help, and money,
for the pastimes of a princely table, for the boudoir,
and the hunt. Of course, he must preserve the family
too, society, the church, and so on, not to mention
such prime real estate as Saint-Cloud,
where great men among the summer roses act
as worshipful as one is rich. On this account,
a few old women with arthritic fingers must
stitch winding sheets around their little boys.
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l’attendais ainsi qu’un rayon qu’on espère;
Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s’asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s’en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon œuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu’elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c’était un esprit avant d’être une femme.
Son regard reflétait la clarté de son âme.
Elle me consultait sur tout à tous moments.
Oh! que de soirs d’hiver radieux et charmants
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
Tout près, quelques amis causant au coin du feu!
J’appelais cette vie être content de peu!
Et dire qu’elle est morte! Hélas! que Dieu m’assiste!
Je n’étais jamais gai quand je la sentais triste;
J’étais morne au milieu du bal le plus joyeux
Si j’avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.
Novembre 1846, jour des morts.