Elle vient de tomber, la nouvelle.
Elle a explosé sur la chaussée, comme une tuile, un jour de tempête.
Spontanément, ils sont sortis dans la rue partager leur colère.
Ils sont des centaines dehors, des hommes, des femmes livides, quelques enfants mal réveillés. Ils ont l’air très en colère. Certains sont tristes. Il y en a qui pleurent.
Ah non pas ça ! On n’a pas le droit de toucher à leur liberté.
Ils sont prêts à tout. Ils veulent mourir libres. Un des leurs bien informé vient de leur demander de se taire.
Dans un silence de mort, sur un ton grave, il leur fait une déclaration.
Ils apprennent avec stupeur qu’avec la réduction de vitesse de 90 à 80 km/heure, ils vont perdre une minute par 60 kilomètres parcourus.
Ils ont blêmi. Ils sont muets et pâles, même ceux qui n’ont pas de voiture.
La solidarité n’est pas un vain mot dans le peuple de France…
Par représailles, ils ont brûlé sept voitures.