Je repense à cet autre maître des sens, à ce régent du langage, Saint-John Perse, déjà évoqué, je me répète ce qu’il chante à la fin d’Anabase : « Mais de mon frère le poète on a eu des nouvelles. Il a écrit encore une chose très douce. Et quelques-uns en eurent connaissance… »
Toujours, j’ai penché contre toute vraisemblance, contre toute nécessité, à rapprocher Césaire d’une telle évocation. C’était pour moi le rêve d’une fusion de poésies conniventes. La recherche inquiète de ce point où le rite élève à la souffrance et le Mythe se pare de la beauté crépue têtue du jour…
Édouard Glissant, La Cohée du Lamentin